En plaçant l'élève au centre du système éducatif, l'école, et d'une façon générale l'Education Nationale, qui a de plus opéré simultanément sa massification, a peut-être omis d'y incorporer l'enseignant (voir ICI), mais aussi les processus d'apprentissage. A l'élève revient la lourde charge d'absorber, seul ou à peu près, les contenus, même si ceux-ci se projettent en compétences ou font partie de la base des connaissances ou de processus incontournables regroupés sous le nom de socle commun. A l'enseignant, revient la tâche de faire entrer dans des têtes pas toujours très bien préparées, ces fragments disciplinaires. Ils sont à la base du système tout en étant souvent ceux qui ont été, par nature, le moins confrontés à des résistances dans l'assimilation scolaire.
Lorsque le système bloque, chacun pointe du doigt une cause interne ou externe sans bien savoir définir clairement ce qui dysfonctionne.
Et si cette entreprise d'apprentissage avait tout simplement oublié de parler pendant toutes ces années de la façon dont on pouvait les assimiler plus facilement.
C'est simplement le constat, certainement prématuré par sa faible ampleur, mais néanmoins réel que je viens de faire.
L'histoire se situe dans une classe de terminale S, qui a la particularité de regrouper des élèves relativement à l'aise avec l'apprentissage au sein du système éducatif. J'avais parlé ICI de la création de logos permettant de mettre en relief des processus élémentaires d'apprentissage. J'ai aussi dégagé trois phases dans l'apprentissage: la création d'automatismes prenant racine sur les erreurs, leur inclusion dans des méthodes évitant les blocages et la création de liens pour éviter l'égarement. Il semble que le vide sur la façon d'apprendre soit abyssale et j'ai bien du mal à en imaginer l'ampleur sur la totalité du système éducatif!
Depuis quelques temps, j'utilise ces logos sur les copies, sur mon tableau, j'incite les élèves à les utiliser sur les notes qu'ils prennent et leur demande une analyse après test en nommant explicitement ce qui leur a manqué en termes d'automatismes, de méthodes et de liens. Ils peuvent aussi repérer ce qui était disponible.
Les statistiques sont sans appel !
Ce que je nomme Niveau de satisfaction est le pourcentage moyen de satisfaction associé à l'utilisation des logos ou à l'identification des processus.
Ce que je nomme Taux de satisfaction est le pourcentage d'élèves satisfaits (niveau de satisfaction supérieur ou égal à 50% ).
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Niveau de satisfaction
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Taux de satisfaction
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Utilisation des logos par le professeur pour annoter les productions
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78 %
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92%
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Utilisation par le professeur des logos sur le tableau
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80%
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92%
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Utilisation personnelle des logos par l’élève
sur ses notes personnelles
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75%
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92%
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Pertinence des logos
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73%
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92%
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Utilité de l’identification (auto – méthodo - méta) après test
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81%
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100%
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Moyenne
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77%
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94%
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Remarque: Aucun élève n'a produit plus d'un score inférieur à 50 %.
Il faudra certainement faire un bilan après quelques mois d'utilisation et évaluer la capacité de ce système à infléchir positivement les résultats et la motivation.
Je vais tenter l'expérimentation sur d'autres classes.