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Pensées - Page 8

  • Il était une fois les mathématiques...

    Il était une fois, il y a bien longtemps de cela, la Philosophie embrassait toutes les Sciences. Certes ce que l'on appelait Science autrefois n'avait qu'un lointain rapport avec la façon dont on les pense maintenant. Les mathématiques étaient, suivant l'usage que l'on en faisait, la philosophie que l'on choisissait, préalables à toute connaissance ou détenaient au contraire une faible valeur probatoire en rapport de la Physique. L'essentiel était qu'elles soient bien au chaud sous la coupe de mère Philosophie et qu'elles alimentent les dialogues où le mathématicien se trouvait être, selon la situation, maître du monde de la connaissance ou artisan de l'inutile. Dans chacun des deux cas, la simple connaissance de l'existence du mathématicien suffisait et il fallait laisser à ces spécialistes ou à quelques illuminés, la tâche ingrate de faire des mathématiques. Et puis vient petit à petit l'idée grandiose que l'investigation rationnelle de la nature ne pouvait se faire qu'en respectant une méthode rigoureuse et quasi-mathématique. La Philosophie devait réserver une place de choix, un espace de plus en plus grand aux mathématiques qui ne cessaient de grandir et de mûrir. Les choses commencèrent à s'améliorer nettement pour notre Mathématique et leurs représentants. L'ensemble prit d'ailleurs tellement de place qu'ils durent se séparer de la trop encombrante et lourde philosophie pour pouvoir se développer librement. La Mathesis Universalis prenait son envol. De l'enseignement des plus jeunes enfants aux grands corps d'Etat, il n'était pas d'endroit ( au moins en France ) qui ne voyait pointer le bout du nez de la Reine des Sciences. Alors les mathématiciens s'habituèrent petit à petit à parler plus forts entre eux, fiers de leur position dominante, de toutes ces choses importantes que l'on ne pouvait saisir qu'à la condition d'une pratique intensive et exigeante. Et puis vint le temps de la Grande Harmonisation, qui malgré quelques échos qui s'entendaient déjà bien forts d'une impossible puissance infinie, se fit et emporta aussi avec elle tout le flot des paroles des mathématiciens qui devaient s'incliner devant autant de rigueur et de force. Il était même de bon temps de dire que ce qui était vrai dans les mathématiques, devait aussi l'être pour leur enseignement. Alors la mathématique qui embrassait à son tour, toutes les mathématiques et les mathématiciens se mirent à réver toujours plus fort et toujours plus loin. Les mathématiciens en oublièrent d'ailleurs presque qu'il fut un temps où leur existence était quasiment décorative ou utilitaire, et que ce temps pourrait revenir très vite. Ils oublièrent aussi au passage de parler au peuple de ce que pouvait bien contenir leur science de haut vol. Mais Mère Philosophie n'était plus là pour rattraper ses marmots et l'enfant qui avait grandit devait se débrouiller seul, solitude qu'il avait d'ailleurs bien choisi. Et puis les choses commencèrent à se corser lorsqu'un certain ministre osa clamer l'inutilité pure et simple des mathématiques et presque de leur enseignement. Les mathématiciens avaient beaucoup parlé entre eux et ne s'attendaient pas à si peu de considération pour leur discipline. Puis vint la grande crise, pas une crise des fondements comme ils eurent l'habitude d'en essuyer pas mal de façon interne, mais une simple crise financière, extérieure, qui les projeta sur le devant de la scène. Ils furent accusés de tous les maux et bon nombre de procès leur fut intentés. Les mathématiques et les mathématiciens furent ébahis, car ce qu'ils prenaient pour de la grandeur, s'était transformé devant leurs yeux en décadence. Et comment lutter puisqu'ils n'avaient dit mot jusque-là sauf dans quelques cercles tellement restreints que rien ne filtrait vers l'extérieur, ils ne savaient d'ailleurs pas ce qu'était un micro ni une caméra. Comment rattraper l'étendue des dégats sans porte-voix? De l'enseignement primaire à la recherche de haut niveau, les mathématiques, déconnectées de leur sens profond, devenaient illisibles et presque inutiles à la société toute entière. Deux questions légitimes apparaissent de fait: A quoi servent les mathématiques et est-il utile de les enseigner? Si d'un point de vue interne les réponses affirmatives à ces deux questions semblent couler de source, cela est bien loin de faire l'unanimité à l'extérieur.

    L'élément le plus important est que les philosophies platoniciennes, aristotéliciennes et cartésiennes qui sont encore associées aux mathématiques ne sont plus efficaces pour répondre à ce type de questions. Elle butent sur le simple fait qu'elles n'ont pas été pensées au sein de sociétés technologiquement développées (on peut résumer en disant en gros que le développement technologique d'une société est corrélé avec sa capacité de simulation et de modélisation). Ainsi avec ce types de philosophies, il est impossible de penséer les mathématiques telles qu'elles sont et telles qu'elles devraient apparaître dans l'enseignement.

    Il semble donc urgent d'activer une philosophie sous-jacente aux mathématiques sur laquelle elles peuvent s'appuyer pour produire un discours justificateur et explicatif. Un malheur n'arrive jamais seul et non seulement les mathématiques ont été détachées de leur bases philosophiques depuis près de trois siècles mais on ne peut pas dire que la philosophie liée à la complexité du monde et aux sociétés technologiquement avancées soit en grande forme. Il manque donc le lien mais aussi le terreau.

    Il serait nécessaire que les mathématiques actuelles et leur enseignement soient associés à ce que je nommerai "la philosophie de la transmission". Le terme est suffisamment explicite et englobant pour faire sens. La transmission peut d'une part s'entendre au sens collectif ou individuel ( développement durable, générations futures, pédagogie, citoyenneté ), au sens politique ( choix décisifs ), au sens technologique ( récursivité, itération, modélisation, simulation ) ou au sens spirituel ( charité, don, action envers son prochain...). La transmission s'ancre dans l'action, la pratique et l'instant. Un développement de la philosophie de la transmission, intégrant la complexité dynamique, est devenue impérative pour solidifier l'édifice et lui permettre de s'élever à partir de racines profondes. Or force est de constater la maigreur de la littérature sur ce sujet.

    Le travail doit s'effectuer dans plusieurs champs distincts, complémentaires et inséparables.

    • Il faut modifier la philosophie sous-jacente aux mathématiques
    • Il faut modifier le discours sur les mathématiques
    • Il faut modifier modifier le discours sur l'enseignement des mathématiques

     

    • Modifier la philosophie sous-jacente aux mathématiques

    Faire évoluer et converger les philosophies qui sous-tendent les mathématiques en une philosophie de la transmission, de la pratique et de la diffusion centrée sur le moment présent et dont l'acte transcendant est le partage.

    La pensée est un acte et comme tel, elle vit dans l'instant. L'idée est sa réalisation.

    La philosophie de la transmission permet de penser le présent comme qualité potentiellement transcendante. La pratique, et la ritualisation des actes (physiques ou de pensée) redeviennent porteurs de sens en tant que balises visibles et régulières d'un chemin inconnu mais au but clairement identifié .

    Mettre le paradoxe de l'intransmissibilité au centre du questionnement philosophique.

    Replacer les mathématiques comme un élément central de la philosophie de la transmission ( rationnalité, outil, génération de problèmes philosophiques majeurs, socle des sociétés technologiquement avancées, éléments du choix et de la décision... )

    Il faut placer le récepteur, le destinataire, le lecteur, au centre de l'édifice philosophique et non pas le producteur. Ne pas le transformer en consommateur mais le penser comme agent actif et récepteur responsable d'un flux dynamique. La jouissance de l'instant se fait par mesure de son intensité et de sa qualité transmissive (interne ou externe).

     

    • Modifier le discours sur les mathématiques

    Faire évoluer le vocabulaire sur la description des mathématiques

    Elles sont utiles à la compréhension du monde et la permettent (physique, finances, interpolation, statistiques, théorie des jeux, chaos, complexité, comportements dynamiques, évolutions).

    C'est un outil indispensable aux générations futures (simulation, modélisation, extrapolation).

    Elles sont le fruit d'une synthèse universelle.

    Elles permettent de produire un discours rationnel sur les régularités et sur la complexité du monde.

    Elles permettent de parcourir de façon rationnelle un chemin inconnu.

    La pratique est la base de l'activité mathématique. La pratique des mathématiques c'est les mathématiques. On s'exerce à la démonstration, comme à toute technique mathématique.

    Repenser la place de la géométrie et de la preuve. La démonstration devient porte d'entrée dans le monde des mathématiques et non objectif final visé ( il y a beaucoup d'indécidabilité).La preuve n'est pas conclusive, elle est introductive (pour la visite de l'édifice mathématique, pas pour leur enseignement), la pratique (expérimentation) est conclusive et doit être effectuée de façon rigoureuse et sérieuse. Pour préciser, le preuve peut être trouvée sur le chemin de l'expérimentation (ou non) et le cas échéant cela laisse la place à l'expérimentation ( qui peut être celle de la preuve d'ailleurs !). C'est en ce sens que je dit que la preuve est nécessairement introductive et non terminale, c'est l'expérimentation qui l'est, comme outil de découverte d'un surplus de complexité ( si elle existe).

    La simplicité (toute relative!) se montre par la preuve (et ce qui ne veut pas dire que la preuve est simple), alors que la complexité ne se laisse attraper que par l'expérimentation.

    La compréhension n'est pas conditionnelle, c'est la pratique qui l'est.

    Modifier la dynamique de la pratique des mathématiques et la considérer d'origine intérieure se prolongeant vers l'extérieur et non le contraire (de toutes façon c'est une question de foi!).

    Il ne faut pas hésiter à avoir recours à la mise en forme de la présentation des mathématiques, au prosélytisme, rendu possible par les médias et principalement celui qui est le plus adapté aux mathématiques : le monde numérique et Internet.

     

    • Modifier le discours sur l'enseignement des mathématiques

    Donner du sens pour ceux qui ne les pratiqueront plus ou presque plus dans leur vie active et faire pratiquer ceux qui devront les utiliser et les produire de façon assez intensive

    Penser l'hétérogénéité (contenue) comme réellement positive en libérant les leviers d'action positifs et en diminuant l'idée de la figure dominante de l'enseignant pour lui affecter une figure de leader de groupe et de facilitateur de la diffusion des savoirs et des techniques. S'appuyer sur l'énergie du groupe pour diffuser les connaissances et les techniques.

    L'élève ne construit pas son savoir, il construit sa pratique (elle peut être en vue d'augmenter son savoir!) et se met en contact avec les objets de savoirs et de technique en vue de leur intériorisation.

    Modifier la figure idéale-typique du prof de maths, possédant un stock énorme de savoirs « morts », en celle de l'honnête homme cultivé qui diffuse les connaissances au plus grand nombre, permet une analyse quantitative et rationnelle du monde complexe dans lequel nous vivons.

    Réhabiliter l'élève moyen comme praticien actif et positif.

    L'informatique permet d'une part de développer la pratique expérimentale ainsi que de répondre à la demande de rigueur associée à toute discipline scientifique par l'intermédiaire de la programmation.

    Mettre non pas la construction des savoirs au centre du processus de transmission mais l'apprentissage de la rationalité des pratiques. Il faut replacer l'orthodoxie des pratiques et des rituels au centre de l'apprentissage, tout en favorisant et encourager l'émergence de la créativité.

    La pratique régulière et la production interne (intention) sont indispensables à toute personne désirant structurer son esprit, se diriger vers des études scientifiques, des filières sélectives (par les mathématiques)

    La concentration dans l'instant est un élément essentiel de la profondeur des apprentissages, elle permet un accès à la durée, place la difficulté non pas comme obstacle mais comme état de temps, elle permet de pacifier le terrain psychique, elle permet de découpler le temps de la pratique orthodoxe ( en particulier celle des mathématiques) du temps vulgaire.

    Les limites des mathématiques doivent être clairement annoncées dès les petites classes afin de ne pas idéaliser (diaboliser) cette discipline au fur et à mesure de sa pratique. Pour s'en convaincre il suffit d'en parler avec des enseignants non scientifiques.

     

    Selon moi, il reste bien sûr une dernière phase au processus : infléchir l'enseignement des mathématiques, ses buts généraux, l'évaluation, sa place dans le système global mais je laisse la tâche de le faire à ceux dont mission leur est donnée et dont c'est le métier. Le mien est d'enseigner, pas de penser (sauf à mes cours...). 

     

    Transmission Control Protocol

  • Je suis en vacances !

    Non ce n'est pas une blague, je suis bel et bien en vacances, mais seulement sur ce blog.

    Je m'étais fixé comme objectif il y a 3 ans, en dédiant ce blog aux mathématiques, de tenter de modifier leur image envers le grand public. J'ai parcouru le Web dans tous les sens, dégoté tout ce qui avait un rapport avec les maths de près ou de loin, plein de sites d'art mathématique, tout ceux qui faisaient le lien entre les maths et un autre domaine, de très nombreux articles d'histoire des maths, de philosophie des maths. Tout cela n'était fait que dans un double but, enrichir mes connaissances et faire comprendre qu'une autre image des mathématiques était possible sans rien perdre de leur contenu interne. Je voulais aussi dire qu'il était  possible de parler sur ce sujet sans être nécessairement un maître de la technique, dire que la présence en ligne en terme de production de flux informatif devenait plus qu'urgente en mathématiques. Je considère qu'aujourd'hui ce but comme atteint. Quelques blogs dont le nombre n'a malheureusement pas beaucoup grandi se sont attelé à cette tâche (et continuent encore) tout comme moi  mais je pense que c'est le site Images des Mathématiques qui réalise et synthétise ce que je pensais être une réelle communication en mathématiques. Distinguer les publics, dynamiser la présentation ( devenue multi-colonnes), penser l'iconographie comme composante essentielle de la communication, réfléchir à l'usage de la couleur comme pouvant faire sens,  parler à tous et à chacun ( pour reprendre l'expression favorite d'un ancien collègue), ce qui n'est pas du tout la même chose et ce n'est pas incompatible, juste difficile. Non en fait c'est très difficile.


    Alors je n'ai plus qu'un seul mot d'ordre :

     

    NE LISEZ PLUS  CE BLOG

    ALLEZ DIRECTEMENT SUR IMAGES DES MATHEMATIQUES ( et faites en la publicité ! )

     

    images des maths.jpg

     

    Les chercheurs en mathématiques ont réussi à plusieurs ce que je n'ai pas réussi à faire tout seul: changer l'image des mathématiques! ( j'espère que vous avez compris que c'était une plaisanterie, en fait ils sont tout simplement beaucoup plus qualifiés et efficaces que moi, d'autant plus que je ne suis pas mathématicien mais... mécanicien !!!). Dégagé de ce trop lourd fardeau pour moi que je m'étais mis à transporter dès la création de ce blog, je vais pouvoir maintenant gambader léger sur les chemins où il m'emmenera, découvrir encore d'autres horizons.

    Les Inclassables Mathématiques vont sans doute encore infléchir leur ligne éditoriale. Je sais que beaucoup d'enseignants ( de tous pays ) viennent régulièrement sur ce blog. Je vais donc certainement orienter un peu plus les notes sur l'enseignement des mathématiques vers lequel je souhaite me recentrer. Je vais encore peut-être réfléchir à voix haute sur la vulgarisation mathématique, sur l'importance et les moyens nécessaires à la prise en compte du lecteur (et donc de l'apprenant) dans un message scientifique, sur l'utilisation des outils 2.0 et de leur impact en terme de modification d'image et de comportement, principalement dans l'enseignement, etc... Je vais poursuivre mes réflexions sur la diffusion des idées et concepts mathématiques auprès du grand public, car si j'ai dit plus haut que le but que je m'étais fixé avait été atteint, il ne l'a été que partiellement. Je pense avoir plutôt touché les professeurs de mathématiques qu'un public plus vaste, mais j'en suis déjà fier.

    Je continuerai cependant toujours à alimenter quotidiennement les Actualités Mathématiques qui me sont chères mais là aussi je délègue bien volontiers cette tâche à qui veut la prendre.

    N'oublions jamais que le haut s'appuie sur le profond et que l'enseignement d'une discipline s'appuie sur ceux qui la font et la transmettent et pas le contraire. Et là j'ai bon espoir, il y a un pilote dans l'avion.

  • Bonne année mathématique 2009

    Je tiens tout d'abord à vous présenter, lecteurs fidèles ou occasionnels, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année, et surtout une bonne santé. Vous êtes de plus en plus nombreux à venir jeter un oeil sur ce blog et je vous en remercie. Comme une nouvelle année ne se conçoit pas sans nouvelles résolutions, je vais en proposer quelques unes.

     

    En ce qui vous concerne :

    - Ne plus jamais dire du mal des mathématiques

    arton146-11242.jpg- Lire le plus fréquemment possible, les blogs de maths, les billets des habitués d'Images des Mathématiques et s'abonner aux Actualités Mathématiques.

     

     

     

    1203571938056464_2.jpg- Acheter The Princeton Companion to Mathematics, lire 3 pages par jour pour parfaire son Anglais, ses connaissances en mathématiques et surtout pour l'avoir terminé en 2010 !

     

    En ce qui me concerne :

    - Convertir quelques heures passées devant mon écran en heures de sport et de jardinage.

    - Faire participer activement mes élèves sur le Wiki-Blog de Maths.

    - Réfléchir à une psychologie des flux et à une philosophie de la transmission ( je sais ça chauffe un peu là haut ! ).

     

    Au sujet de ce blog :

    - Chercher encore et encore et trouver un style particulier, inimitable et attrayant  que j'espère avoir commencé à créer en présentant les mathématiques et les domaines qui y sont associés de façon un peu décalée, distrayante et la plus large possible tant en ce qui concerne les sujets traités que les publics visés. Je vais peut-être me lancer dans la rédaction de billets plus personnels, plus polémiques ( mais pas trop ). Une chose est sûre, il n'y aura pas de traitement internaliste des mathématiques sur ce blog et je laisse cette partie aux spécialistes, ce dont je ne suis pas. 

    - Aaiiidezzzzzz-moiiii en me disant la façon dont vous aimeriez voir traités les sujets abordés, s'il y a des points à remanier. Je sais que l'on ne peut pas plaire à tout le monde mais connaissant ce que je suis capable de produire, je peux me lancer dans quelques aventures expérimentales bloguesques maintenant que je me suis dégagé de la production du flux des Actualités Mathématiques en la dissociant de ce blog. Un vieux monsieur m'a par exemple dit il y a un an que la police orange que j'utilisais était illisible de façon un peu rude. J'ai immédiatement remanié le blog pour en faire celui que vous avez sous les yeux, plus clair et j'ai conservé l'idée de la couleur de police pour les liens.

    N'hésitez donc pas à me laisser commentaires et critiques, non pas que j'en ai besoin pour poursuivre, mais ça m'aide vraiment à prendre le pouls. 

    - Je ne sais pas si je dois migrer sur un nom de domaine inclassablesmathematiques.fr . Quelle en serait l'utilité ?

     

    Les mots pour le dire

     

     

  • Cas particulier

    Qui n'a jamais entendu parler de cas particulier en mathématiques? 

    L'élève doit construire un triangle  ABC quelconque mais au lieu de cela il construit un beau triangle isocèle et le professeur de  lui rétorquer que c'est un "cas particulier" et qu'en mathématique on ne raisonne pas sur des cas particuliers.

    Et cet autre élève qui voulant montrer une propriété générale, égraine quelques cas particuliers où celle-ci est vraie, n'accédant jamais à la généralité de la preuve.

    Puis c'est au tour du professeur de faire une démonstration dans son cours et de la terminer avec quelques cas particuliers dont la mission principale est de rendre utilisable ( voir compréhensible) le fameux résultat démontré plus haut ou bien de l'éclairer par quelques exemples plus concrets.

    Alors qu'est-ce qu'un cas particulier ?

    Une source d'ombre lorsqu'on le prend pour le cas général ou de lumière lorsqu'il s'agit d'exemples d'une proposition abstraite?

    J'ai donc cherché sur la toile "cas particulier en mathématiques" et ai été bien frustré de ne rien trouver ou presque ! Peut-être aurez-vous plus de chance que moi. Je me demande comment il est possible de ne pas se pencher sur le statut du "cas particulier", tellement ambivalent qu'il amène avec lui, selon le cas, confusion ou compréhension.

    Cette ambivalence serait peut-être à rapprocher de celle de la variable tantôt exploitée pour son statut "indéterminé" tantôt pour son statut "variable", le premier la place en attente de valoir une valeur particulière, alors que le second la met en injonction d'être remplacée par n'importe quelle valeur. La variable est une boite vide à double casquette, qui d'un coté ne recevra qu'un contenu particulier alors que de l'autre elle pourra accueillir n'importe lequel.

    On ne peut s'empêcher de mettre ces remarques sur la variable en rapport avec le statut du cas particulier qui d'un coté enferme par sa particularité alors que de l'autre il permet de projeter une propriété générale sur un nombre quasi-illimité de cas particuliers exemples éclairants et utilisables.

    Alors pour conclure cette ébauche de réflexion, ne peut-on pas dire comme Antoine Culioli que:


    La bonne compréhension est un cas particulier du malentendu 

     

    Eoliennes

     

  • Publier des mathématiques en ligne à destination des élèves ou d'un large public : compétence maîtrisée !

    Lorsque j'ai commencé la rédaction de ce blog, mon objectif était tout autant de découvrir les nombreuses ressources disponibles sur la Toile que de circonscrire les limites d'une publication à caractère mathématique en ligne destinée à des lecteurs aussi différents que le sont le professeur de mathématiques, l'élève ou l'étudiant, ou le néophyte en mathématiques.

    La distinction de ces trois publics comme destination des publications m'a donné l'idée d'utiliser un code couleur pour repérer chaque hyperlien. Cette idée m'étant parvenue bien après la création de ce blog, je n'ai pas repris toutes les notes  pour qu'elles répondent à cette charte graphique. Je vais tenter de passer en revue dans cette note les différentes étapes que j'ai du franchir pour parvenir au résultat que je considère comme suffisamment abouti pour le présenter de façon synthétique et globale.

     

     

    1ère ETAPE

    CREER
    UN
    BLOG

     

     

    Si le dire paraît évident, cette opération n'est pas si anodine qu'elle en à l'air. Il faut s'essayer avant de se lancer définitivement et l'on a bien souvent d'un petit coin à l'ombre. Il faut réaliser quelques essais. Pour débuter j'ai commencé par consulter un livre sur ce sujet. Je ne me souviens pas d'ailleurs du titre mais il prenait pour exemple la création de deux blogs, l'un sur 20six et l'autre sur Hautetfort. J'ai ainsi créé mon premier blog sur 20six en suivant pas à pas les consignes du livre ( je pense que cette étape peut-être remplacée par le tutoriel de la plate-forme choisie, exemple pour Hautetfort ). On s'aperçoit très vite, les notes augmentant, que la migration vers une autre plate-forme risque d'être problématique. Une fois la phase de prise de contact dépassée, il faut donc faire un choix, qui s'avérera assez définitif. On peut aussi multiplier les inscriptions pour comparer les différentes interfaces et même se lancer dans l'hébergement d'un blog par ses propres soins, la réservation d'un nom de domaine, etc. L'éventail est donc très large. Les plates-formes sont nombreuses. Il y a  des articles de comparaisons de plates-formes mais il faut mieux prendre une décision définitive après avoir fait le test réel. Pour ma part je me suis cantonné à un certain confort en migrant sur Hautetfort lorsque 20six changea entièrement son mode d'hébergement, faisant perdre à la quasi totalité des blogueurs du moment, leur contenu. On peut donc commencer à s'amuser à publier des notes pour s'entraîner, attendre quelques commentaires, y répondre et tenter d'intéresser un lectorat. Si l'on décide de rédiger un blog destiné à l'enseignement, on peut s'interroger sur la pertinence de le publier avec Lewebpédagogique qui offre maintenant de bonnes prestations en terme de rapidité et d'interface WordPress. Il ne faut pas penser que l'on va être lu par le monde entier non plus, car d'une part lorsque l'on commence la publication d'un blog, il n'est pas connu des moteurs de recherche et d'autre part, la fidélisation des lecteurs arrive au fur et à mesure du temps. Les visiteurs comptabilisés par les moteurs correspondent à une certaine réalité s'ils n'arrivent pas sur votre blog par hasard pour en repartir immédiatement. On peut donc se permettre dans les premiers temps d'avancer par essais-erreurs, de faire des tests.

     

     

    2ème ETAPE


    CONTINUER



    L'utilité d'un blog ne se conçoit que si l'on considère que son alimentation doit être régulière. Le blog se veut dynamique, de par sa constitution, si le classement des notes peut se faire par catégories ou maintenant par tags, il se lit de façon la plus courante de façon antéchronologique par accès direct ou via un flux RSS. Le blog se prêt donc plus à une dynamique de flux de connaissances ou de réflexions qu'à une logique de stock. Si l'on souhaite empiler des connaissances, mieux vaut se diriger vers la publication d'un site ou beaucoup plus simplement vers l'hébergement de documents en ligne. Il existe en effets de nombreux sites permettant d'héberger des documents d'un format donné ( Flickr pour les photos, YouTube pour les vidéos, Scribd pour les PDF... ) ou d'un format quelqconque ( NetBox ). On s'aperçoit vite de cette logique de flux dès la publication de la première note qui, une fois publiée est en attente d'une seconde, puis d'une troisième.  Cette succession des notes donne au blog une sorte de teinture journalistique, où une info chasse l'autre, quelqu'en soit sa nature, même si elle est moins importante que la précédente. J'ai passé beaucoup de temps à vouloir référencer mon blog dans des annuaires mais je déconseille cette pratique laborieuse qui prend beaucoup de temps pour un retour quasi-nul. En alimentant de façon régulière son blog, on cotoie d'un peu plus près le langage HTML, on devient de plus en plus expert dans la rédaction et la présentation des notes. On apprend aussi très rapidement à utiliser l'hyperlien, à insérer une image, une vidéo, un fichier son. Tout ceci prend du temps, beaucoup de temps et d'investissement. 



    3ème ETAPE

    ESSAYER
    DE
    COMPRENDRE

    LE
    WEB 2.0



    Une fois que l'on commence à se prêter au jeu, on regarde aussi d'un peu plus près ce que font les autres, et on s'aperçoit vite qu'on ne comprend pas grand chose. Alors on repère sur la gauche ou la droite des blogs, tous les Widgets qui les décorent, on clique dessus, on en essaye plein et on en laisse plein de coté. On tombe parfois sur des arnaques publicitaires. Certains Widgets sont fournis par les plateformes. On trouve aussi sur son chemin des sites sur lesquels ont peut créer un profil ( Ziki, Viadeo, Facebook...), à chacun d'en juger de l'utilité. Le besoin "d'épingler" des articles, de partager des liens que l'on a aimé s efait de plus en plus grand. On peut le faire à l'aide de logiciels spécialisés. On peut aussi utiliser les fonctionnalités du navigateur  ( marque-pages, favoris ). On peut le faire avec le plugin Zotero sur le navigateur Firefox, on peut aussi le faire avec des sites de bookmarking qui permettent en plus le partage des liens ( c'est le principe majeur du Web 2.0) avec des sites comme Delicious par exemple. Dors et déjà, on s'aperçoit assez vite que le nombre d'inscriptions, d'identifiants et de mots de passe associés est important. Mieux vaut donc les noter! Après un certain temps, la seule pratique de publication se trouve nécessairement confrontée à celle de la collecte d'informations et à celle du partage, c'est d'ailleurs un partage que l'on réalise en publiant du contenu sur le Web. On ne peut donc pas y échapper. On remarque très vite l'inflation des adresses visitées et leur diversité. Un classement est donc nécessaire. Pour cela on peut créer des dossiers de favoris ou étiqueter avec pertinence ces adresses.


    4ème ETAPE

    PRENDRE
    CONSCIENCE
    DE L'EXISTENCE
    DES FLUX RSS



    Vous avez bien remarqué que je suis toujours dans un code couleur bleu, c'est à dire que cette partie est toujours destinée à un large public et n'est pas encore spécialisée. A force de vous promener sur les sites ou les blogs que vous aimez parcourir, via le menu des favoris, vous prenez conscience que la démarche est fastidieuse, qu'elle prend du temps elle aussi, et que parfois vous êtes déçu car votre bloggueur préféré n'a pas publié de note ou en a publié une sur un sujet qui ne vous intéresse absolument pas ( l'anniversaire de son chat ou la lecture d'un livre alors que visiblement il vous manque déjà du temps à boucler une journée ). Cette prise de conscience arrive à peu près au même moment que la question de savoir à quoi servent les boutons oranges sur la plupart des blogs et des sites récents. C'est très simple ils servent à syndiquer leur contenu. En d'autres termes, si vous possédez un agrégateur de flux RSS, vous pourrez suivre "à distance" les publications de vos sites ou blogs préférés. Il est peut-être temps de vous intéresser de plus près à ces flux, qui sont constitués du titre de l'article et de son contenu partiel ou total. Vous pouvez présenter ces flux de deux façons majeures. Ces deux modes de représentations des flux sont proposés par Google, mais pour cela il faut ouvrir un compte.  On peut recevoir les flux sur des petites briques disposées les unes à coté des autres i-Google ( façon Netvibes ) ou directement dans le lecteur Google Reader. On trouvera aussi d'autres agrégateurs comme Bloglines. On peut aussi utiliser les fonctionnalités de son navigateur. Cette opération est, de mon point de vue une étape incontournable pour qui veut publier un contenu complexe et s'informer de façon pertinente, et là encore il faut accepter de consacrer du temps pour cette étape.

    5ème ETAPE

    PUBLIER
    UN
    CONTENU
    SPECIFIQUE



    La décision de publier un contenu spécifique vous place plus haut dans l'échelle de l'expertise. Si la tâche semble assez simple vue de l'extérieur, est l'est moins lorsque l'on est au pied du mur. Après quelques semaines ( mois ), j'ai décidé que ce blog ne serait pas destiné  à mes élèves mais à un public très large. J'ai aussi décidé qu'il traiterait de mathématiques mais je me suis vite rendu compte que publier des formules de maths sur un blog relevait plus de la mission impossible que de la partie de plaisir, alors j'ai décidé de contourner le problème. Je l'ai fait, car d'une part je ne voulais pas publier de contenu trop mathématique compte tenu de ma ligne éditoriale et d'autre part je ne savais pas comment faire. Pour publier du texte, ce n'est pas difficile, seule l'imagination limite, les idée et les connaissances personnelles. Pour ce qui est des images, il faut se diriger vers celles qui sont libres de droit ( en fait je n'ai pas trop bien compris cette nébuleuse...). J'ai trouvé pour cela un fouineur d'images libres très pratique LeCdi.net, pour le reste je demande les autorisations aux auteurs ( Yes , même in english!). Pour les vidéos sur YouTube, je les prends à travers du code disponible, sauf s'il s'agit visiblement d'extraits soumis à des droits, mais là encore je n'ai pas toutes les informations en ma possession. Pour la musique, Deezer permet un partage gratuit des principaux titres musicaux,  mais je ne l'utilise pas. La publication de contenu spécifique vous place en première ligne. Vous êtes nécessairement jugé par un lectorat qui se fidélisera ou s'éloignera, quelque soit le niveau d'érudition du blog. Les mathématiques ont cette spécificité qu'elles possèdent un formalisme qui leur est propre. Il faut donc pouvoir être en mesure de publier des formules de maths, des graphiques, des figures géométriques si l'on veut traiter de tels sujets. Cette étape demande aussi du temps car il faut trouver les logiciels spécifiques, les sites pertinents, pouvoir insérer les images correspondantes dans les notes. Je ne vais pas détailler ici tous les détails de ces différentes possibilités. Elles sont consignées dans plus de 200 notes de la rubrique " Pour le prof de maths " de ce blog  ( qui contient cette note, aller au bas de la pas et cliquer sur Toutes les notes ) , et plus de 150 notes de la rubrique " Quel beau métier professeur " ( contrepéterie "et attention au piège, ça ne fait pas 350 notes en tout !).

    6ème ETAPE

    INTEGRER
    TOUT
    CELA
    DANS
    SA
    PRATIQUE
    PROFESSIONNELLE


    De mon point de vue, c'est l'étape la plus difficile à réaliser. Je pense qu'il faut considérer tout ce que nous venons de parcourir comme de nouvelles formes de présentations, de connaissances et de dialogue, mais en aucun cas j'ai l'impression qu'il s'agisse d'une révolution au sens des techniques pédagogiques. J'ai peine à croire que la révolution Internet se situe dans une modification profonde des pratiques d'enseignement. Il s'agit plus de travailler sur la complémentarité des approches et la diversité des supports. J'ai lu pas mal d'articles qui tentent  d'approcher cette idée de façon théorique. Mon expérience personnelle me laisse penser que l'intégration de telles pratiques ne peut se faire professionnellement que lorsque d'une part celle-ci est intégralement maîtrisée par l'enseignant et d'autre part lorsque l'on a identifier la majeure partie des freins qui peuvent se placer entre un élève et un objet numérique. Il est clair que si l'on place l'élève devant son site ou son blog, je ne pense pas que l'on puisse appeler cela de l'intégration. Or trouver un espace, un temps de dialogue en classe, argumenter sur l'utilité d'aller consulter un objet numérique est incontournable. Un point important me parait être la capacité de publier des documents pertinents de façon presque immédiate ( actualité, question de cours, correction en ligne...). Je ne cacherai pas que cette demande d'instantanéïté ne peut se faire qu'après des heures de pratique numérique, collé devant son écran et son clavier. D'un point de vue pédagogique, le jeu me semble valoir le coût, quelque soit le niveau des élèves car l'avantage est que l'on peut utiliser ce média aussi bien pour des élèves en difficulté que pour des élèves qui ne le sont pas. Un mot lancé en classe peut faire l'objet d'une note. Par exemple aujourd'hui en parlant, je ne sais plus de quel sujet, je me suis souvenu d'une note que j'avais publié sur un message envoyé à de potentiels extra-terrestres, il s'agit du message d'Arecibo. Le sujet peut intéresser par son coté technique ou surprenant des publics très variés. Ce peut être l'occasion de parler de nombres premiers, de décomposition de nombres composés, du nombre de décompositions possible, des propriétés géométriques de la parabole émettrice... il est plus aisé de renvoyer les élèves toujours vers la même adresse, par exemple, celle du cahier de texte en ligne au dessus duquel on syndique le flux d'un blog qui leur est destiné.   Le blog peut servir à rédiger proprement un point du cours délicat, donner un sujet de devoir et répondre à quelques questions, mettre en ligne des exercices d'entrainement, publier un corrigé de devoir ( avec des couleurs ), compléter une approche...et sans doute beaucoup d'autres possibilités auxquelles je n'ai pas encore pensé. Cette insertion dans ma pratique quotidienne de l'univers numérique est modérée mais la stabilisation des différents objets la rend  de plus en plus naturelle et la possibilité d'y avoir recours de plus en plus simple. J'ai l'intention de me diriger l'année prochaine vers une phase plus collaborative ( wiki ou blog, je ne sais pas encore ), en donnant aux élèves la possibilité de produire eux-mêmes  du contenu, mais je ne veux pas me disperser trop pour l'instant. Le simple fait d'arriver à ce stade m'a pris plus de deux ans avec un travail assez intensif. Il est donc faux et même archi-faux de pouvoir penser que l'insertion de tels outils et objets peut se faire en un clin d'oeil au beau milieu de pratiques pédagogiques quotidiennes et que pour cela " il suffit de s'y mettre".

    CON CLU SION

     

    S'il vous reste un peu de temps avant ou après ces 6 étapes... je veux bien qu'on en parle en commentaires.