Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pensées - Page 11

  • Inventer le marketing des mathématiques

    Pour celui qui est un tant soit peu intéressé par les problématiques de l'enseignement en général, de celui des sciences en particulier et plus spécifiquement des mathématiques, force est de constater que ces dernières souffrent tout particulièrement d'un déficit de popularité auprès du public, du moins en tant que matière d'enseignement.

    L'effet de la massification de l'enseignement, la généralisation de leur apprentissage à toutes les sections et leur utilisation  comme matière de sélection dans le choix de l'élite de la nation comme le confirme l'abréviation de ce corps prestigieux qu'est l'X, sont des facteurs agravants de la difficile adaptation de cette matière à l'époque actuelle où le retour sur investissement doit être immédiat, ce qui est loin d'être évident lorsqu'il s'agit de faire des mathématiques. On assiste, comme impuissants, à ce discours remastérisé reprenant de trop vieux lieux communs qui malheureusement ne s'évaporent pas avec le temps, bien au contraire.

    Si les mathématiques et leurs concepts ne savent pas très bien se vendre, il semble que leur utilisation n'effraie pas tous les vendeurs, loin de là.

    On notera dans ce cas, des formes diverses d'utilisation des mathématiques qui ont été, comme par magie, mystérieusement dépossédées de leurs attributs négatifs dont elles s'affublent lorsqu'on les enseigne!

    Nos boites mail et boites aux lettres sont envahies de réductions en % de tous genres avec tout plein de cas particuliers numérotés parfois de (1) à (11), ce qui rendrait fou n'importe quel élève ou étudiant si on lui faisait traiter ce même problème scolairement  mais qui ne semble pas dérouter plus que cela le consommateur à la recherche de la bonne affaire.




    3b21f3a355b6aa0450675b738b3f3faa.jpgGivenchi ne s'est aucunement laissé intimidé par le nombre Pi

    8b6c3dbaa1e77b9ab28005ffd0f3b771.jpg

     

     

     

    Pas plus que Caron n'a vraiment eu peur de l'Infini

     

     

     

    02823ecded5d497f2b30ebb96f20765d.jpgSi le rapporteur est un objet de torture, nos 360° rébarbatifs deviennent un symbole puissant et plein de promesses lorsqu'ils sont placés sur un petit flacon doré.

     

     

     

     

    ce6276b443c9dc76691664ea50469c42.jpg 

    ad46d502d26287b12a20d9bb7fd20263.jpg

     1a3cff4fdbe50d3f342d13a3bdd7bcef.jpg

     

     

    Les chiffres 0cacd0da8fd8a45075abf34a9d7b7b59.jpgeffrayants deviennent objets de convoitise et de désir.495d6f3ab0fcaa6a157861ce1e296aeb.jpg

     

     

     

     

     

     

     

    8df4d343cc53d0b57ccc95db8372565d.jpgLe nom d'Euler ne fait guère sourire lorsqu'il s'agit d'apprendre les formules éponymes mais lorsque son nom est celui d'une montre édition limitée signée Oris, cela change tout.

     

     

     

     

    b952dcbec2b89b060ea1fe77a289e925.jpgbbddc2ebccfc88a5d8e7ad331bd58bf0.jpg

     

     

     

     

    Le tableau noir rempli de formules indigestes de mathématiques devient envoûtant à la simple idée qu'il reflète les mystérieuses formules d'une montre de luxe Concord que j'ai d'ailleurs bien envie d'acheter et d'accrocher pendant mes cours pour que la magie se reproduise quotidiennement.

     

    9c1a3187975215e3e2cc9a6bdd2ae1b5.jpgLorsque les différences mathématiques des formes ne sont plus des contraintes insurmontables mais deviennent au contraire l'occasion de maximiser le feu et le brillant d'un diamant, leur tabulation en fait des nombres d'or qui ne sont plus soumis à aucun regard malveillant.

     

     

    faaa1af72342edcff010039ac52440d0.jpgEt lorsque Olivier Lapidus tisse quelques fractales de Mandelbrot sur ses vêtements de haute-couture, les points de convergence se font sur le tissu et non sur la difficulté du concept dont il est question...

     

     

     

    Les mathématiques, les nombres et autres objets abstraits dont on voudrait bien nous faire croire de leur incapacité à envahir le monde du commerce et même du marché du luxe, ne souffrent d'aucun complexe lorsqu'on les emploie à bon escient. Elles perdent même tous les défauts et autres tares dont on s'amuse à les parer dans une sorte de charivari permanent.

    Il serait bon que ces mêmes mathématiques, se voyant ainsi auréolées de tous les apparats de luxe et de beauté, s'offrent à elles-mêmes un marketing original et unique qui, s'il ne vient pas de leur propre fait, saura être repris par d'autres avec moins de timidité. Il ne faudra pas pleurer dans ce cas, de ne pas en récolter des fruits qui leurs seront à jamais défendus...

     

  • Etonnante société

    Quelle drôle de société qui fait croire à ses enfants  qu'il est facile d'être une star de football et à ses adultes qu'on peut se passionner pour ce sport sans le pratiquer.

    Alors que cette même société fait comprendre à ses enfants que les mathématiques sont très difficiles et à ses adultes, qu'il est impossible de se passionner pour les histoires qu'elles racontent sans les avoir pratiquées pendant de très nombreuses années!

  • Quoi de neuf en 20 ans ?

    En revenant du Congrès annuel de l'APMEP ma voiture est tombée en panne à .... Nuits Saint Georges! J'en reviens. Pour y aller, une petite escale à Paris Austerlitz et direction la Gare de Lyon pour prendre le TGV.

    Rien n'a changé en 20 ans ou presque sauf deux choses qui m'ont frappées :

    Sur les quais de Seine, vers le Pont d'Austerlitz, les toiles de tentes des SDF sont maintenant visibles, je n'en ai jamais vu lorsque je traversais ce même pont pour aller de la gare de Lyon à l'Université Paris VI. Triste...

    Les gens n'hésitent pas à regarder un film entier sur un lecteur DVD dans le train. Sans doute que l'image est sensée faire passer le son ! Les mêmes personnes demanderaient certainement à un adolescent  d'écouter sa musique dans un casque plutôt qu'avec des enceintes !

  • D'une statique de l'enseignement vers une dynamique de la diffusion

    "Le monde se complexifie", Theilhard de Chardin, l'avait déjà remarqué et je pense qu'il était loin d'être le premier! Il n'est pas de statique de l'humanité. L'enseignement doit procéder d'une dynamique et non d'une statique incluant trop peu les modifications profondes du terrain sur lequel il opère.

    4b62ebf9d7dd30daef2f2b148128db22.jpgLe diptyque statique savoir-pédagogie doit évoluer. Non pas qu'il faille jeter avec l'eau du bain toutes les avancées, recherches et succès et échecs qui ont été faits dans ces deux domaines, de la main à la pâte au maths modernes, de la construction des savoirs par l'élève à l'enseignement à coups de règle sur les doigts,  mais il ne faut plus renvoyer dos à dos des champs qui ne font que se regarder dans le blanc des yeux et qui n'ont plus guère de choses à dire, en ce moment, pour faire sortir l'enseignement dans ce qui semble être une belle ornière. L'horizon actuel de l'enseignement ne semble plus être dans une dynamique entre ces deux seuls champs, devenue comme inerte par modification des conditions extérieures. Par souci de pragmatisme et d'efficacité, ce diptyque ne doit pas se transformer en unique tableau qui serait la compétence, dont une dynamique interne suffirait seule à insuffler le mouvement manquant.

    adb1131377dc74136b6c6307ef2a4bfc.jpgJe propose pour ma part, et cela n'engage que moi dans cette réflexion personnelle à voix haute que je mène devant vous, une migration vers le triptyque savoir-culture-compétence qui me semble être dynamique, réaliste, actualisé et cohérent.

    Le savoir me parait être le socle sur lequel s'appuie le mouvement général de diffusion. Des savoirs doivent être intériorisés avant d'en construire d'autres, plus ambitieux, plus complexes qui nécessitent plus de matériaux bruts. Il n'est pas de savoir qui ne naît d'un savoir préalablement acquis. L'expérience est un savoir mais ce n'est pas le seul. Le savoir ne peut être réduit à l'expérience individuelle dans le sens où l'universalité ferait défaut. Le débat doit sans cesse se faire sur la définition minimale et maximale des savoirs attendus. Le savoir se tourne vers le passé, il est acquis et figé, en attente d'être utilisé, associé, diffusé à l'extérieur après avoir nécessairement fait l'objet d'un mouvement de diffusion intérieure.

    La compétence est un élément clé de la dynamique qui se tourne vers l'avenir, le futur, sur le savoir en action. La compétence pose la question du devenir, de la responsabilité actuelle sur l'action à venir. Il faut expliquer ce qu'est une compétence attendue et là encore définir clairement le minimum et le maximum exigible. La compétence doit se diviser en autant de parties que l'on juge de formes différentes de l'intelligence humaine. Il ne faut pas que l'évaluation par compétence soit tout simplement une autre forme d'évaluation du savoir mais qu'elle possède sa propre autonomie et ses propres critères d'évaluation. L'intelligence relationnelle est par exemple une forme de compétence qui pourrait être évaluée comme telle. Si les entreprises lèvent haut et fort l'oriflamme des compétences, il faudrait aussi qu'elles définissent clairement ce que c'est. Il faudrait ensuite savoir comment les transposer chez des adolescents, comment les évaluer et encore et surtout les prendre en compte. Quel professionnel a déjà regardé un livret scolaire? Les entreprises regardent les diplômes et demandent des compétences. Le jeu n'est donc pas si clair que cela. Il est impératif de le rendre lisible et cohérent avec les structures dans lesquelles il se joue et les individus qui en sont les acteurs.

    La troisième partie du triptyque, me semble être la plus importante, car c'est d'elle que provient l'équilibre dynamique. La culture, élément ambivalent, intériorisé de l'individu, est sans cesse visible à l'extérieur. C'est un champ d'exploration et d'exploitation infini qui mélange le passé et le présent, l'histoire et la politique, les traditions et l'état des connaissances, de la technique et des croyances. La culture de l'autre, de soi, le regard tourné vers les errances du passé, les tâtonnements du présent, les débats en cours, la fondation de grandes civilisations passées, et l'état des lieux actuel, est la nécessaire articulation d'un savoir actif en marche. C'est le catalyseur de la dynamique de la diffusion interne et externe. Il ne peut-être actuellement de transmission viable sans que l'élève et l'enseignant ne soient au coeur de cette dynamique et aient signé ce pacte à chaque fois qu'ils se rencontrent, scellant ainsi l'acte de diffusion autour de la triade positive savoir-culture-compétence. Le pacte doit être gagnant-gagnant. Si l'école possède une part de responsabilité dans ce changement, elle sait très bien qu'elle ne peut pas être la seule à intégrer ces changements. Les entreprises et la société dans son ensemble doivent aussi le faire, car elles ne peuvent d'un coté accuser et dénoncer et d'autre part ne pas prendre en charge la partie qui leur incombe dans des messages envoyés à une jeunesse qui attend de leur part une réelle reconnaissance de compétences, de savoirs et de la culture sous une forme large. A l'entreprise et à la société de faire les ajustements nécessaires et non toujours se placer en tant que consommateur-demandeur, en pointant du doigt, ce
     
    qui est bien difficile à faire lorsque cela a un réel coût financier ou politique et engage sur la durée.

    6634b685caf207890d2dbcdb065dbe45.jpg

    Cette réflexion est celle d'un premier jet... donc forcément incomplète, imparfaite et certainement un peu naïve... Il reste toujours les beaux tableaux ...

    Et je laisse la conclusion à Serge où j'ai trouvé dans sa revue de Presse hebdomadaire:

    82e0a60b51cc0ee19de891eb5cad35bc.jpg


     

  • Vidéos et cours de maths en classe

    Presque tous les téléphones portables sont aujourd'hui vendus avec des systèmes permettant de filmer n'importe où, n'importe quand, à l'insu des personnes. Des sites tels que YouTube permettent le partage en ligne de ces vidéos. Des vidéos réalisées à l'intérieur des classes semblent devenir monnaie courante et visibles par tout le monde. Faites l'essai en tapant "cours de maths" ou "cours maths". A coté de chaque vidéo, il y a le nombre de visualisations. Je trouve le constat assez affligeant. De plus je me pose la question de la légalité de telles pratiques. Peut-on considérer cela comme une avancée permettant de voir la situation telle quelle est et non derrière des discours ou bien est-ce tout simplement inacceptable ? Qu'en pensez-vous ?