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Débats - Page 40

  • De l'acte de recevoir

    Recevoir est un acte, on ne l'oublie que trop. La communication technicisée, issue de la théorie de l'information, nous fait oublier une part de ce qu'elle est dans les relations inter-personnelles: un échange, lors même que l'un parle et que l'autre écoute. La réciprocité n'est pas dans le seul dialogue, elle est aussi dans le discours et l'écoute, c'est en ce sens que le discours magistral ou que le livre participent aussi de l'échange. Mais une telle vision de l'échange, qui est loin d'être unilatérale comme le veut la conception techniciste de la communication, suppose que celui qui reçoit, auditeur ou lecteur, est un sujet; c'est parce qu'il est sujet qu'il peut faire sien ce qu'il écoute ou ce qu'il lit, faire sien, c'est-à-dire interpréter.

    L'information machinale se définit comme reliant un émetteur et un récepteur par l'intermédiaire d'un canal; on peut alors dire que l'émetteur est actif et que le récepteur est passif, mais c'est seulement façon de dire. Mais une façon de dire n'est jamais neutre, elle produit des effets de glissement sémantique qui sont autant de détournement de sens. C'est ainsi que l'émetteur devient "actif" au sens qu'il "produit" de l'information et l'on peut oublier la nature de l'émetteur, homme ou machine; l'homme qui dit n'est plus qu'une machine qui émet et la machine qui émet est analogue à l'homme qui dit, le dire n'est plus qu'une forme du verbe "émettre". C'est ainsi que le récepteur indifférencié devient "passif", homme qui écoute ou machine qui reçoit. Emettre et recevoir ne sont plus que des termes techniques qui décrivent moins des actes que des actions techniques effectuées indifféremment par des hommes-machines ou des machines-hommes. Retournement de l'anthropomorphisme, la machine anthropomorphe devient l'homme-machinal.

    Rudolf Bkouche : Dans "De la culture scientifique" : ICI

  • Faut-il connaître les mathématiques pour se dire cultivé ?

    379d1c29d86093b54fd9532e3179dcfe.jpgLa question mérite d'être posée et c'est Didier Nordon qui y répond. Vous pouvez assister à la conférence filmée ( Quicktime) en cliquant ICI

    Excellent!

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  • Propositions sur le métier d’enseignant

    Communiqué du CRAP-Cahiers pédagogiques
    Tandis que les auditions de la commission sur le métier enseignant présidée par Marcel Pochard se poursuivent, le CRAP - Cahiers pédagogiques continue pour sa part sa réflexion sur les aspects proprement pédagogiques de cette question. De nombreux adhérents ont participé aux débats internes, dont les 15 propositions suivantes constituent une synthèse.
    jeudi 15 novembre 2007

    Intégration dans une équipe pédagogique

    1. Définir le métier enseignant comme partie intégrante du fonctionnement d’une équipe pédagogique en charge de l’éducation et de l’instruction des élèves d’un établissement.

    2. Définir des niveaux de responsabilité différents :

    • l’entrée dans le métier doit être progressive et fortement accompagnée ;
    • la fonction de professeur principal doit être particulièrement reconnue, redéfinie et élargie d’une fonction de coordination à une fonction de responsabilité pédagogique ;
    • d’autres fonctions doivent être créées ou repensées comme celle de conseiller pédagogique, de responsable de la documentation et des TICE, de la formation continue, de directeur pédagogique de l’établissement, etc.

    3. Favoriser l’élaboration collective du fonctionnement et des projets de l’établissement par l’équipe pédagogique.

    4. Garantir le respect des droits individuels de mutation dans le cadre de l’équilibre de l’équipe de l’établissement.

    Définition des services

    5. Définir les services de façon à y intégrer, en plus des séquences de cours, les temps d’aide aux élèves, de suivi individualisé, de travail collectif avec l’équipe pédagogique, de relations avec les parents, de formation continue. Différentes formules sont envisageables :

    • une définition fixe entre un nombre d’heures de cours à assurer et un nombre d’heures correspondant aux autres missions, par exemple de la forme « 16 + 3 » ;
    • une définition algébrique, variable selon les personnels dans l’établissement : par exemple, 18 - x heures de cours et 2x heures complémentaires ;
    • une définition en temps de présence dans l’établissement, soit sous la forme d’un nombre d’heures (par exemple 25), soit sous la forme d’un nombre de demi-journées (par exemple 6), les équipes ayant en charge la répartition à l’intérieur de ce temps de présence entre heures de cours et autres missions.

    6. Permettre différentes modalités de répartition de ces missions entre les membres de l’équipe pédagogique de l’établissement.

    7. Favoriser toutes les formes de travail collectif entre enseignants de différentes disciplines, en particulier l’élaboration de projets.

    8. Permettre d’éventuelles bivalences pour les volontaires, avec toute la formation nécessaire.

    Entrée dans le métier

    9. Développer la préprofessionnalisation sous forme de stages, afin de permettre aux étudiants candidats au métier d’enseignant d’en découvrir les différentes composantes et conditions d’exercice.

    10. Mettre en place un tronc commun à tous les concours de recrutement d’enseignants, visant à évaluer les compétences de communication et s’appuyant en particulier sur les stages réalisés.

    11. Dans la partie disciplinaire du concours, évaluer de façon forte la maitrise de l’histoire et de l’épistémologie de la discipline.

    12. Conjuguer tout au long de la formation d’une part pratiques de terrain et réflexions analytiques, d’autre part approches pédagogique et didactique.

    Fonctions dans le système éducatif

    13. Définir 4 situations d’exercice du métier enseignant, en fonction des objectifs d’apprentissage des élèves :

    • cycle I : enseignants spécialistes des premiers apprentissages ;
    • cycle II et III : enseignants polyvalents, avec une ouverture à des intervenants spécialisés ;
    • collège : un enseignant référent sur le plan éducatif pour un groupe d’élèves, spécialisé dans une ou deux disciplines et dans l’aide individualisée aux élèves en difficulté, des enseignants spécialistes de leur discipline intervenant de façon concertée ;
    • lycées général et professionnel : des équipes d’enseignants spécialistes de leur discipline.

    14. Définir un unique corps enseignant recouvrant ces quatre situations, afin d’affirmer l’unité du métier et de favoriser le passage d’une situation à une autre.

    15. Encourager la formation continue sous différentes formes :

    • la formation dans le cadre de l’établissement, en fonction des besoins définis par l’équipe pédagogique ;
    • la participation à des recherches-actions, en lien avec les enseignants universitaires ;
    • la formation individuelle, en particulier préparant le passage d’un niveau à un autre du système éducatif, ou encore de l’enseignement d’une discipline à une autre.

    Copie intégrale de l'article des "Cahiers pédagogiques" : ICI

  • Maths - Info : Enfin le PACS

    La mise en ménage du couple a eu lieu depuis bien longtemps, c'est d'ailleurs presque une histoire de famille incestueuse entre les deux. Les Mathématiques ont donné naissance à l'Informatique puis l'Informatique, très soumise, a rendu bien des services aux Mathématiques, à tel point qu'on a parfois bien du mal à reconnaître, qui de l'Informatique ou qui des Mathématiques et que l'on ne sait pas très bien dans quelles conditions cela s'est fait ! Les fiançailles ont eu lieu  lorsque l'agrégation externe de mathématiques s'est vue dotée de l'épreuve d'Informatique et récemment d'une épreuve de modélisation mathématique ( ouf, je suis soulagé, j'ai bien fait des maths pendants 5 ans, jusqu'au DEA de Mécanique ! ). On pressentait l'officialisation de l'union avec l'apparition de l'épreuve pratique de mathématiques au Bac S.  Jean-Paul Delaye nous a déjà prévenu que la relation serait difficile dans son livre intitulé " Complexités - Aux limites des mathématiques et de l'informatique ".

    L'union est désormais officielle. La revue de référence en matière de Sciences, la prestigieuse revue " Pour la Science" le confirme dans son numéro de Novembre 2007 " 30 ans d'aventure scientifique " en regroupant Mathématiques et Informatique dans la même rubrique.

    Pendant ces 30 dernières années, la Science a produit 4 couples et un célibataire.

    J'ai l'honneur de vous annoncer l'union de :

    Biologie-Médecine
    Astrophysique-Cosmologie
    Sciences de la Terre-Archéologie

    et le petit dernier :
    Mathématiques-Informatique

    Le célibataire? Et bien c'est la physique !

    Et qu'on fait nos deux tourtereaux  ( l'un un peu plus jeune que l'autre! ) depuis trente ans? Ils n'ont pas chômés. L'informatique a explosé et les Mathématiques ont suivi un programme (  ils étaient déjà faits pour se rencontrer ), celui de Langlands - Références à l'article de Pour la Science Novembre 2007.

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    Alors pourquoi un PACS ? C'est très simple, aucune information à ce sujet n'étant paru dans les publications officielles, je ne puis déterminer le sexe de nos deux amants. Voulant prendre un risque minimum afin de ne pas m'attirer les foudres de quelques vélléitaires bien informés, je décide de parier, comme Pascal l'a fait bien avant moi sur un autre sujet, pour le PACS, permettant plus de "combinaisons" que le mariage.

    Pour la signification de " PACS ", je vous propose :

    Pour une Alliance Consentie et Solide.
    Promesse d'Activités Calmes et Sérieuses.

    Si vous avez d'autres idées...

  • Mathématiques et poésie

    Il y a une croyance de ma part que je voudrais examiner. Je considère en effet que la poésie est « l’opposé » des mathématiques ». Mais est-ce pertinent ? Il se trouve que j’ai longtemps été et je suis plutôt encore « à l’aise » avec les mathématiques. Inversement, je suis « mal à l’aise » question poésie. Mais ce constat n’est qu’un indice pour établir l’opposition entre les 2 « démarches ». C’est en effet sur le plan de la « démarche » ou de la « prétention » que j’oppose les 2 corpus.

    Il y a un point commun : c’est la pérennité des productions de ces démarches. En effet, les mathématiques sont une construction incrémentale : les résultats de l’antiquité ont pleine validité. Ainsi par exemple la géométrie euclidienne et ses théorèmes sont toujours valides. Bien sûr on a progressé : on a trouvé des géométries non euclidiennes. C’est la seule « science » qui présente cette caractéristique. Les résultats des autres sciences sont profondément transformés par le progrès scientifique : quelquefois les anciennes théories sont complètement fausses (Ptolémée), parfois ce ne sont que des cas limites de théories plus vastes (Newton). Cela se traduit notamment par l’évolution du vocabulaire. Mais cette évolution du vocabulaire n’est pas que superficielle : c’est le reflet d’une profonde évolution des concepts. De la même façon il me semble que l’on peut dire qu’un poème est tout aussi « vrai » dans l’antiquité qu’aujourd’hui.

    La suite sur le blog "CE N'EST PAS PARCE QUE C'EST ECRIT QUE C'EST VRAI" : ICI