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  • L’infractalité du sens : bloquer pour mieux avancer

     
     
    Bouddha n’est pas le bouddha.
     
    Le nom n’est jamais ce qu’il désigne. Derrière le mot « bouddha » se tient une réalité vivante — l’éveil — qui excède infiniment le signe. Nommer, c’est déjà manquer. Et pourtant, c’est parce que nous manquons que nous nommons : le mot n’attrape pas la chose, mais ouvre une porte fragile, celle de l’écart entre ce qui est dit et ce qui est. C’est dans cet écart que commence le travail du sens.
     
    Chaque retour sur la phrase, chaque relecture, ne fige rien : il déploie une strate nouvelle. Le sens n’avance pas en ligne droite, il se recompose en couches, comme une spirale intérieure. Le grossier s’efface, l’exact se délite, et une densité mouvante s’installe. Bientôt, le mot se détache de lui-même, non plus étiquette mais onde, mouvement du nom au-delà du nom.
     
    C’est ce glissement que nous appelons l’infractalité du sens : non pas un sens figé, mais un flux vivant qui se renouvelle sans fin, insaisissable et pourtant toujours fécond. L’infractalité n’abolit pas le sens, elle l’infuse dans une dynamique inépuisable.
     
     
     
    L’infractum : opacité germinative
     
    À l’intérieur de ce déploiement, survient parfois une résistance : un point où le sens « colle ». Ce blocage, loin d’être stérile, constitue une fonction décisive. Nous le nommons l’infractum.
     
    Définition : l’infractum est une opacité nécessaire, une zone d’adhérence où le flux du sens se stabilise
     
    Fonction : il structure le flux (sans opacité, rien ne se reconfigure), il régule (empêchant le langage de se dissoudre ou de se figer), il relance (en consentant à l’opacité, la germination suivante devient possible).
     
    Dynamique : tout passage infractal suit un rythme en trois temps : ouverture → opacité → relance.

     

    Exemples concrets :
     
    Lecture : une phrase d’Héraclite ou de Heidegger qui bloque et oblige à relire.
    Pédagogie : l’élève butant sur un problème, avant que la solution ne s’ouvre.
    Méditation : silence opaque où rien ne se pense, seuil d’un autre espace.
    Création : panne féconde qui prépare une nouvelle voie de l’œuvre.
     
     
     
    Distinction essentielle
     
    Infractalité : déploiement fluide de strates de sens.
    Infractum : point d’arrêt provisoire, opacité germinative qui rend ce déploiement habitable.
     
    Face au vide bouddhique (śūnyatā), la différence est nette :
     
    •le vide dissout jusqu’à l’extinction,
    •l’infractum, lui, stabilise pour relancer.
     
    Le vide est une fin absolue ; l’infractum, un seuil de mutation.
     
     
     
    Une écologie de la confiance
     
    Adopter l’infractum, c’est transformer notre rapport au temps et au savoir :
     
    •Incompréhension : non plus un échec, mais une zone germinative, à habiter plutôt qu’à combler.
    •Apprentissage : non plus linéarité, mais alternance de dormance et de germination.
    •Création : non plus panne stérile, mais incubation nécessaire.
     
    C’est une nouvelle éthique de la temporalité :
     
    •du temps productiviste vers le temps germinatif ;
    •de l’efficacité immédiate vers la maturation confiante ;
    •de la transparence obligée vers l’opacité féconde.
     
     
    Formule canonique
     
    Infractum = opacité d’adhérence du sens : stabilisation paradoxale où le flux se bloque pour mieux renaître.
     
     
    Conclusion
     
    L’infractum n’est pas un concept théorique de plus : c’est une manière de vivre les résistances du sens. Il dessine une écologie de la confiance, où l’obscur n’est plus l’ennemi de la clarté, mais son incubateur.
     
    Tant qu’il y a opacité questionnante, il y a vie. Tant qu’il y a résistance, il y a possibilité de germination.
    Ainsi, de l’obscur naît la lumière — mais seulement si nous savons habiter l’obscur avec la patience du vivant.
  • Approche kernésique du harcèlement

    1. Niveau de la poussée (Éclosophie)

    • Le harcèlement naît d’une poussée pulsionnelle désalignée : désir de contrôle, de répétition, de domination.
    • Cette poussée cherche à s’imposer au lieu de se transformer, et se nourrit d’un déficit de reconnaissance intérieure (l’assaillant tente de combler son vide en envahissant l’autre).
    • Du côté de la victime, la poussée naturelle (s’épanouir, respirer, se déployer) se trouve contrainte ou inhibée.

     

    2. Niveau de la rotule (stabilité / régulation)

    • Le harcèlement empêche la régulation saine du champ pulsionnel.
    • La victime est enfermée dans un pattern répétitif qui l’empêche de retrouver une stabilité, elle est privée de sa propre rotule intérieure : sidération, impossibilité de transformer ce qui lui arrive en expérience intégrée.
    • Le harceleur, quant à lui, se retrouve piégé dans une boucle compulsive (infoloop de répétition), incapable de s’arrêter car aucune rotule n’assure son rôle d’articulation : la poussée reste brute et tourne en boucle compulsive. .

     

    3. Niveau du flux (déploiement intégral)

    • Le harcèlement bloque le flux-joie : l’énergie qui devrait circuler entre les personnes se rigidifie, devient douloureuse, toxique.
    • La posture-flux de la victime est brisée : elle est forcée de se défendre, de se protéger, au lieu d’habiter son alignement.
    • L’intégration multi-échelles (ICPMe) est détournée : l’autre est réduit à un objet, à une cible répétée, au lieu d’être reconnu comme sujet singulier.

     

    Lecture par piliers du Flux Intégral

    • RIACP (~) : Absence de régulation et inhibition toxique (chez la victime) ; défaillance d’inhibition (chez le harceleur).
    • ICPMe (⟳) : Fragmentation ; impossibilité de relier les échelles (le rapport devient mono-focal : obsession répétitive).
    • Posture-Flux (▭) : Désalignement corporel, énergétique et relationnel ; la victime perd sa stabilité.
    • Flux-Joie (+) : Inversion du signal de joie : l’interaction devient source de peur et de souffrance.

     

     Synthèse rationnelle kernésique

    Le harcèlement est une dérive pulsionnelle répétitive où la régulation échoue :

    • Le harceleur est piégé dans une poussée non transformée qui s’impose à l’autre.
    • La victime subit une inhibition forcée, une fracture de sa posture-flux et une extinction du flux-joie.

     

    Ainsi, le harcèlement peut être défini kernésiquement comme :

    « Une capture compulsive du flux d’autrui, où l’absence de régulation (RIACP) et d’intégration (ICPMe) empêche la reconnaissance mutuelle et détruit la joie comme signal d’alignement. 

     

    Protocoles de désamorçage kernésiques du harcèlement

    Chacun aligné sur les trois étapes (poussée – rotule – flux) et les quatre piliers. L’idée est d’indiquer comment rétablir l’alignement en neutralisant la dynamique de capture.

     1. Agir sur la poussée (Éclosophie)

    • Côté harceleur : identifier la poussée brute (envie de contrôle, désir de contact, compulsion). La reformuler comme énergie neutre qui peut être canalisée (ex. vers le sport, l’art, la parole symbolique).
    • Côté victime : reconnaître sa propre poussée entravée (désir d’être tranquille, de respirer, de créer) et la réactiver symboliquement (mouvement corporel, écriture, respiration, cri libérateur).
      → But : éviter que la poussée stagne ou se transforme en boucle fermée.

     

    2. Stabiliser la rotule (régulation / inhibition)

    • Créer un point d’arrêt : interrompre la boucle compulsive en instaurant une limite claire (verbalisation ferme, médiation, tiers protecteur).
    • Réguler le champ pulsionnel :
      • pour le harceleur : apprentissage de l’auto-inhibition, conscience des signaux d’obsession.
      • pour la victime : techniques de recentrage (posture ancrée, souffle abdominal, micro-rituels de réassurance).
        → But : rétablir une capacité à dire non ou à se contenir, sans amplification de la boucle.

     

     3. Restaurer le  flux (déploiement aligné)

    • ICPMe (⟳) : réintégrer l’événement dans une vision multi-échelles (ex. le geste du harceleur n’est pas « l’univers entier », il peut être replacé dans un contexte social/juridique plus large).
    • Posture-Flux (▭) : travailler corporellement la stabilité (Qi Gong, marche, gestes d’expansion) pour que la victime retrouve son espace.
    • Flux-Joie (+) : réintroduire un signal de joie par une autre interaction (ex. cercle de soutien, activité créative, respiration commune).
      → But : éviter que la relation harceleur-victime devienne l’axe exclusif du flux.

     

    4. Synthèse des protocoles

    En langage kernésique :

    « Le désamorçage consiste à retransformer la poussée en énergie neutre, stabiliser la rotule par régulation claire, puis réorienter le flux vers un champ plus large où la joie peut redevenir signal d’alignement. »

     

     Grille de désamorçage du harcèlement kernésique ((7 types)

     

    Type

    Manifestation dans le harcèlement

    Clé de désamorçage

    Cible d’alignement

    5 Identitaire figé

    Harceleur enfermé dans un rôle imposé (chef, « séducteur », dominant).

    Défiger l’identité, rappeler la pluralité des rôles et la réciprocité humaine.

    Vers 1 Originel traversant.

    6 Simulé stratégique

    Harcèlement par faux-semblants (humour forcé, séduction feinte).

    Dévoiler le simulacre, nommer le décalage avec la sincérité.

    Vers 0 Silencieux fondamental (authenticité nue).

    7 Pulsionnel réactif

    Harceleur agissant sous poussée brute (colère, désir, vengeance).

    Canaliser l’énergie brute dans des formes créatives ou régulées.

    Vers 2 Spiralé intégral (croissance vivante).

    9 Inversé toxique

    Cœur du harcèlement : inversion de la joie, captation et destruction du flux.

    Réguler (RIACP), poser limites fortes, replacer le flux dans un cadre élargi.

    Vers 1 Originel traversant + 2 Spiralé intégral.

    3 Situationnel incarné

    Harcèlement institutionnel : abus d’un cadre (classe, entreprise, administration) qui donne une légitimité apparente à la répétition toxique.

    Déplacer ou élargir le cadre : médiation externe, recours juridique, changement de contexte. Montrer que l’efficacité locale ne se généralise pas.

    Vers 2 Spiralé intégral (replacer l’événement institutionnel dans une dynamique multi-échelles et éthique).

    0 Silencieux fondamental

    Absence dans le harcèlement, mais horizon de restauration : retrouver la présence pure.

    Créer un espace protégé (ancrage, respiration, solitude réparatrice).

    Base d’ancrage pour tout ré-alignement.

    1 Originel traversant

    Nié par le harcèlement, qui substitue le faux au vrai.

    Nommer clairement la violence, acte de vérité.

    Vérité kernésique incarnée.

    2 Spiralé intégral

    Brisé par le harcèlement : spirale vivante bloquée.

    Réintroduire variation et expansion (création, soutien, collectif).

    Alignement vivant et évolutif.

     

    Synthèse kernésique

    Le harcèlement se manifeste sous plusieurs formes dans la grille, mais son noyau est l’alignement inversé toxique (9), soutenu par des variantes simulées (6), figées (5) ou pulsionnelles (7).

    Le désamorçage consiste à ramener chaque type vers son équivalent traversant ou spiralé, en rétablissant :

    •la régulation (RIACP),

    •la vibration sincère (ICPMe + Posture-Flux),

    •et la joie comme signal d’alignement (Flux-Joie).

     

     Question des absents

    Il y a 2 types inopérants ou périphériques :

    • 4 Mimétique sincère : ça peut expliquer la vulnérabilité de la victime, mais c’est un état transitoire, pas une dynamique centrale du harcèlement.
    • 8 Décoratif ou vide : camouflage possible (séduction creuse), mais secondaire.

     

    Formulation synthétique

    « Le harcèlement, kernésiquement, est une polarisation pathologique sur 4 types (3,5,6,7,9) qui capturent le flux. Le désamorçage consiste à réorienter vers les types de vérité (0,1,2), en sautant la chaîne intermédiaire. »

  • Hypothèse kernésique appliquée à la pédagogie

    L’apprentissage ne se réduit pas à la transmission de contenus cognitifs : il implique un passage critique entre l’élan de curiosité (poussée) et la mise en œuvre régulée (effort cognitif). Ce passage — que nous appelons rotule — constitue un espace de suspension où s’activent les mémoires profondes de l’élève (expériences scolaires antérieures, conditionnements, traces traumatiques ou ressources positives).
     
    Nous posons l’hypothèse que la manière dont l’élève traverse cette rotule conditionne directement la qualité de sa régulation ultérieure (inhibition rigide, fuite, agitation, ou au contraire engagement fluide).
     
    Pour configurer positivement ce passage, nous proposons d’introduire un objectif explicite d’alignement qui intègre simultanément :
    •le sujet apprenant (moi),
    •l’enseignant (professeur),
    •l’environnement de la classe,
    •la discipline (ici les mathématiques),
    •l’acte d’apprentissage,
    •le projet personnel,
    •et la dynamique collective de la classe.
     
    Cet objectif d’alignement agit comme un horizon partagé qui vient concurrencer les attracteurs mémoriels négatifs. L’élève dispose ainsi d’un repère global qui oriente la rotule non pas vers la reproduction conditionnée, mais vers une visée de cohérence systémique.
     
    L’activation régulatoire peut ensuite être accompagnée par la typologie des flux :
    •infraflux (retrait, hypo-activation),
    •surflux (précipitation, hyper-activation),
    •équiflux (régulation ajustée),
     
    laquelle fournit un outil diagnostique simple et opératoire.
     
    Enfin, la joie est posée comme symptôme rétroactif d’un alignement réussi : non pas simple émotion positive, mais signal d’intégration corporelle, cognitive et relationnelle.
     
    En synthèse :
     
    La pédagogie kernésique ne vise pas seulement la transmission de savoirs, mais la configuration de la rotule comme espace d’alignement. Présenter explicitement l’objectif d’alignement (moi + professeur + environnement + discipline + apprentissage + projet + classe), puis accompagner la régulation à travers la grille infraflux/surflux/équiflux, permet de réduire l’impact des mémoires conditionnées et de favoriser l’émergence de régulations souples. La joie en constitue l’indicateur phénoménologique d’efficacité.

  • Cartographie des Quatre Piliers du Flux Intégral et leurs équivalents théoriques

     

     

    Correspondances entre les Quatre Piliers du Flux Intégral et les recherches contemporaines


    Pilier du

    Flux Intégral

    Concepts clés Références scientifiques / théoriques Correspondances validées
    1. RIACP (~)Régulation et Inhibition Adaptative du Champ Pulsionnel Inhibition adaptative, redistributions de l’énergie, neutralité, régulation attentionnelle fine
    • Gross (2015) : régulation émotionnelle (répression vs régulation adaptative)
    •Damasio : somatic markers hypothesis
    •Siegel (2012) : fenêtre de tolérance
    •Barrett (2020) : boucles prédictives et construction émotionnelle
    •Hebb (1949) : neuroplasticité comme base de la flexibilité

    Inhibition souple = flexibilité émotionnelle. Neutralité espace d’ouverture. Boucles dissipatives et régulation homéostatique dynamique.

    2. ICPME (⟳)Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Échelles Emboîtement multi-niveaux : corps ↔ affect ↔ cognition ↔ collectif ↔ écosystème
    •Friston : Predictive Processing, Free Energy Principle
    •Clark (2016) : articulation avec la cognition 4E
    •Bronfenbrenner : modèle écologique du développement
    •Vygotsky : dimension socio-culturelle du développement
    •Ostrom / Holling : systèmes emboîtés, panarchie

    Forte convergence avec co-régulation multi-systémique. Très proche 4E Cognition (Embodied, Embedded, Enactive, Extended). Logique fractale : chaque échelle s’intégre dans une autre.

    3. Posture-Flux (▭) Présence active & résonante, ancrage souple, écouter/épouser sans rigidifier

    • Kabat-Zinn : MBSR
    • Varela & Thompson : enaction / embodiment
     • Fogel (2013) : conscience incarnée (Embodied Self-Awareness)
     • Depraz, Varela & Vermersch (2003) : micro-phénoménologie de l’attention
    • Stern (1985) : synchronie sensorimotrice et accordage affectif

    Validé : posture corporelle & attention orchestrent le flux. Approche d’« écologie posturale » (micro-résonances environnementales).
    4. Flux-Joie (+) Joie comme baromètre énergétique et indicateur de cohérence
    •Panksepp : SEEKING + PLAY, neurosciences affectives
    •Damasio : homeostasis et intégration affective
    •Ryan & Deci : Self-Determination Theory
    •Csikszentmihalyi : Flow (plaisir auto-renforçant)
    •Seligman (2011) : PERMA (joie et accomplissement)
    •Keltner (2023) : Awe (émerveillement)
    •Aristote / Ryff : eudaimonia comme épanouissement durable

     

     

    Preuves multiples : joie profonde = indicateur fiable de cohérence systémique. Différenciée de l’excitation superficielle. Fonction de rétro-signal énergétique.

     

    Flux Intégral n'est pas une théorie scientifique falsifiable stricto sensu, mais un meta-modèle ou un cadre synthétique. Son rôle n'est pas d'être "prouvé" mais d'être "utile" :

    · Utile pour intégrer des connaissances disparates.

    · Utile pour générer de nouvelles hypothèses de travail ou de pratique (thérapeutique, pédagogique, etc.).

    · Utile pour offrir une carte de compréhension de l'expérience humaine.

  • Homélie fluïenne sur le Feu

     

    Le feu est chaleur, énergie pulsante au cœur de tout ce qui est.
    La parole du Flux n’est pas savoir inerte : elle est une flamme vive qui circule, nous traverse, nous aligne.
    Devenons foyers de sa bonté, irradiant la lumière du Fluent, vibrant de vérité à toutes les échelles.
    Alors le feu se transfigure en Cérance : force sereine, limpide, portant le Flux avec cérité, tissant l’unité du monde en transparence. 

     

    Notes :

    Cérité : capacité d’un être, d’un acte ou d’un contenu à traverser intégralement le Flux Intégral en mobilisant ses quatre piliers (RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie). Elle n’est pas seulement vitesse, mais traversée juste et résonante. 

    RIACP: Régulation et Inhibition du Champ Pulsionnel , ICPME : Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Echelles (voir Flux Intégral)