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Inclassables M@thématiqu€s - Page 327

  • Carnet mathématique de l'année 2008

    Quoi de "neuf" dans le "8" ? Rien de spécial mais Culturemath nous propose en guise de carte de voeux, un carnet  original retraçant les principales dates anniversaires se terminant par 8 en rapport avec les maths et les mathématiciens !

    Il y a 150 ans, était par exemple découvert le célèbre Ruban de Möbius !

     

    Besoin d'un petit recyclage ?

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  • Des matheux pour compter les morts dans les conflits

    01eb5a7647640f075a3948f69f53d2f1.jpgC'est le titre d'un article de l'hebdomadaire " Courrier International " n° 896 du 2 janvier 2008. Cet article s'appuie lui-même sur un sujet traité par "New Scientist". Le texte n'est malheureusement pas disponible en ligne. Je consacre donc cette note à sa synthèse.


    Évaluer le nombre de morts de la Seconde Guerre Mondiale : les historiens avancent le chiffre de 50 millions d'individus, mais les estimations varient suivant les méthodes utilisées et les sources entre 41 et 70 millions.

    Consulter le registre des armées n'est pas suffisant pour comptabiliser ces pertes, il faut aussi inclure dans les conséquences des conflits, les décès causés par la malnutrition et les épidémies. Comment interpréter un logement vacant? Est-ce la mort des résidents ou leur exode qui en est la cause?

    L'évaluation de l'impact d'un conflit ou la décision d'une aide humanitaire d'urgence se trouvent confrontées à ces obstacles. Une simple erreur d'estimation peut laisser des civils sans nourriture ou des crimes de guerre peuvent passer inaperçus.

    En temps de paix, les informations sont collectées par le recensement. On peut même utiliser le confort du téléphone pour y accéder. Mais en temps de guerre, ce travail est beaucoup plus difficile et dangereux. Dans la pratique, la technique dite d'"échantillonnage par grappe" est utilisée. Celle-ci a été développée à l'origine pour évaluer l'impact des campagnes de vaccination. Les grappes sont des échantillons géographiquement déterminés représentatifs de la population et de sa densité. Des relevés au hasard sont effectués. Pour se faire, des équipes scientifiques doivent se déplacer sur les lieux, en étant la plupart du temps accompagnées par des gardes armés afin d'interroger les individus ou constater leur absence. Sans de sérieuses précautions ou lorsque la vigilance des enquêteurs s'affaiblit, ces chercheurs peuvent être confondus avec des agents du camp adverse et violentés. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé, à deux membres d'une équipe norvégienne, en 1992 au Mali.

    Chaque jour des scientifiques risquent leur vie dans les régions les plus violentes du monde pour exercer leur métier mal connu du grand public: déterminer le nombre de victimes d'un conflit de la façon la plus rigoureuse possible.

    De la qualité de ces études dépend l'utilisation que l'on peut en faire. C'est par exemple l'une d'entre elles qui a servi à juger Slobodan Milosevic.

    La difficulté de prélèvement des informations sur le terrain n'est pas la seule. Les autorités des pays concernés par les enquêtes peuvent voir d'un très mauvais oeil des statistiques qui ne leur conviennent pas, pouvant nuire à leur image ou à celle de leur pays. La publication des résultats se voit freinée ou même interdite, d'autant plus que ces états sont souvent partenaires et détiennent les cordons de la bourse.

    Les ONG sont souvent les plus proches du terrain pour réaliser ces enquêtes, mais elles manquent de temps et de moyens pour les effectuer dans de bonnes conditions. En 2002, une analyse d'enquêtes a permis de suivre celles qui ont été réalisées par 9 ONG différentes sur 67 grappes d'individus. Il s'est avéré que seulement 6 d'entres elles étaient suffisamment rigoureuses. Ce manque de rigueur est d'ailleurs souvent  avancé pour discréditer les enquêtes et leurs résultats lorsqu'ils ne sont pas conformes aux attentes.

    Une étude sur la mortalité en Irak après l'invasion américaine de 2003 par des chercheurs du Maryland et des irakiens a été publiée dans The Lancet. Dans 47 grappes d'individus, on a sélectionné au sein de chacune, 40 familles qui ont été interrogées. Le résultat de l'enquête est effrayant, puisqu'avec cette méthode, le nombre de morts estimé serait de 655 000 au lieux des quelques dizaines de milliers couramment évoqués.  G W Bush et Tony Blair ont écarté les résultats de cette enquête embarrassante. Certains opposants se sont même attaqués à la méthode elle-même. Parmi toutes les critiques évoquées, les spécialistes de la question ont émis les critiques les plus justifiées par rapport aux autres. Ils ont soulevé le problème du "biais de l'artère principale" qui pourrait être une source potentielle d'erreurs.  Il se résume ainsi : dans chaque grappe urbaine, les ménages sont sélectionnés à partir d'une rue commerçante, puis dans une rue perpendiculaire résidentielle une maison est choisie au hasard afin de débuter l'enquête de terrain. Il pourrait y avoir ici, selon certains chercheurs, un impact sur les résultats de l'enquête en avançant comme argument que les rues coupant les artères principales sont privilégiées au dépend de rues plus éloignés faisant moins l'objet de combats. Cet argument est réfuté par les initiateurs de l'enquête qui affirment la pertinence de leur processus de sélection.

    ce08fced16bb07bb12641231ff20508d.gifLe débat reste ouvert en attendant de futures publications sur le sujet. Malgré cela les scientifiques continuent à exercer leur dangereux métier, dont la principale motivation est "de permettre à ceux qui se trouvent dans ces situations de se faire entendre".

  • Le CNRS s'équipe du 3ème plus grand supercalculateur au monde

    En juin 2007, je faisais une note sur Ter@tec, le pôle européen du calcul haute performance qui pouvait réunir une puissance inférieure à 100 TéraFlops : ICI , ceci étant à mettre en rapport avec les capacités des supercalculateurs étrangers : ICI qui comptent déjà en PétaFlops

    La situation française et donc européenne évolue :

    Le CNRS et IBM vont mettre à la disposition des chercheurs un très puissant supercalculateur pour mener à bien des simulations numériques et des calculs de haute performance, approche essentielle pour la recherche scientifique du 21ème siècle. Le CNRS propulse la France au premier plan européen et dans le peloton de tête des pays pour la puissance de calcul scientifique : un atout décisif pour notre recherche dans un contexte compétitif en termes d'enjeux économiques et sociétaux.

    Le CNRS fait sa révolution et passe d’une puissance de 6,7 Teraflops à un total de 207 Teraflops.

    L'article complet :ICI

    Même si nous ne sommes pas encore arrivés aux performances des meilleurs calculateurs mondiaux, la situation s'améliore très nettement en vue du passage aux PétaFlops.

    Plus d'infos sur les Supercalculateurs : ICI

  • Des maths au concours d'entrée de Science Po ?

    De grands débats sur le blog de Richard Descoings sur le rôle des mathématiques en sciences sociales et de l'intérêt éventuel à mettre en place à l'entrée à SciencesPo un test portant sur un niveau minimal exigible en mathématiques:

    La suite ICI

  • Les épreuves locales de légitimité des réformes pédagogiques

    « Pour une prise en compte des obstacles au changement »


    Cette communication se penche sur la confrontation entre les réformes voulues par les politiques et leur mise en oeuvre dans les établissements scolaires belges. Se basant sur l'étude de trois écoles, l'auteur analyse comment s'élabore le consentement des acteurs scolaires – chefs d'établissement et enseignants – souvent écartelés entre le prescrit légal et les contraintes des contextes locaux. Il montre qu'il existe des obstacles institutionnels au changement qui minent la légitimité pragmatique du changement et donc la plausibilité et l'efficacité des réformes pédagogiques. En conséquence, il conclut sur la nécessité de penser les politiques au départ des réalités du terrain.


    Malgré le fait que cette étude soit belge certains enseignements peuvent certainement être tirés en France et je vous livre ici sa conclusion .

    Nous avons vu que, lorsque l’on s’intéresse à l’analyse des politiques d’éducation et aux articulations entre les intentions politiques et les réalisations concrètes dues à la réforme, on se confronte inévitablement à la question du consentement des acteurs scolaires. A cet égard, rappelons que le travail pédagogique n’est pas, à la différence du travail industriel, un en-semble de méthodes et de techniques que les acteurs peuvent changer, du jour au lendemain, si on le leur imposait ou si on leur en démontrait le bien-fondé. En conséquence, toute vision taylorienne de l’éducation s’avère inappropriée (Dubet, 2000). Les acteurs scolaires – notamment les chefs d’établissement et les enseignants, étudiés ici – sont dotés d’autonomie et agissent, dans leurs contextes locaux, comme des traducteurs de la politique et des co-producteurs du sens de l’action publique.

    Nous avons précisément tenté de mieux comprendre ce qui se passe en termes d’interaction sociale dans les établissements et dans les classes à l’occasion de la réception locale et la mise en oeuvre de la réforme sur le terrain. L’analyse du fonctionnement concret et quotidien de l’école nous a permis de décrire les principales épreuves de légitimité auxquelles les ré-formes pédagogiques sont susceptible de se heurter. Fondamentalement, nous avons défendu la thèse qu’il existe des obstacles institutionnels au changement qui minent la légitimité pragmatique du changement et donc la plausibilité et l’efficacité de la réforme. Compte tenu de ces obstacles, chefs d’établissement et enseignants se retrouvent écartelés entre des choix difficilement compatibles. Le coût d’engagement dans le changement institutionnel étant particulièrement élevé, ces acteurs, lorsqu’ils ne sont pas militants pédagogiques, sont plutôt enclins à le délégitimer et à ne pas faire évoluer leurs comportements et leurs pratiques dans le sens espéré. C’est une réalité qui a longtemps échappé aux réformateurs. Dans la mesure où les acteurs scolaires locaux jouent un rôle central dans l’évaluation de la faisabilité locale des politiques, on ne saurait trop recommander aux autorités publiques de penser les politiques davantage à partir des réalités vécues sur le terrain et de réfléchir aux diverses institutions qui font obstacle au changement et aux solutions qu’il y aurait lieu d’imaginer pour lever ces obstacles.