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mathématiques - Page 9

  • Signal fort dans un bruit faible ou signal faible dans un bruit fort?

    Dans une société de communication, le bruit devient envahissant et la possibilité de se faire entendre se fait bien souvent à grand renfort de publicité. Si les mathématiques ont joui d'une position archi-dominante dans le système éducatif français et ont formé une image nette et presque archétypale dans l'inconscient collectif pendant la période post-bourbakiste,  il semble que la situation soit en passe de changer radicalement.

    Pendant les nombreuses années de vaches grasses, les mathématiques ont été "naturellement" un signal fort dans le bruit faible de la société, où  seul l'énoncé de leur nom suffisait à se rappeler du sérieux de l'affaire. Parents, enfants et toutes les autres disciplines furent dressées pendant quelques générations au garde à vous devant l'injonction permanente d'une société qui n'avait de cesse de penser que réussite scolaire était synonyme de réussite en mathématiques, en Mathématique faudrait-il plutôt dire. Ce n'est pas tant la situation que je pointe ici, que la facilité déconcertante avec laquelle les mathématiques ont intériorisé et incarné chez ceux qui les ont enseigné  et pratiqué, et sur un temps très long, cette mission de triage du bon grain de l'ivraie et de la formation du scientifique qui remonte au XVIIIème siècle, laissant des traces aussi profondes jusqu'à aujourd'hui.

    La situation change. Et si elle le fait vite, c'est peut-être aussi qu'à force de conserver une position  sans continuer à fournir un argumentaire audible, cela n'a pas permis de faire émerger une réflexion profonde sur le sujet. Les mathématiques se trouvent en carence idéologique malgré un usage généralisé. Le problème est qu'aujourd'hui parler des mathématiques représente un signal faible dans un bruit fort. Les bonnes intentions seront difficiles à faire reconnaître des mauvaises, l'enrobage pédagogique dans l'enseignement secondaire ne suffira plus à faire avaler la pilule d'un niveau et d'un coût, qui, s'il est trop bas pour certains est toujours trop haut pour d'autres, d'autant plus  quand la figure du vulgum pecus commute en celle du citoyen contribuable. Les universitaires, en haut de leur tour devront user du porte voix pour expliquer et endiguer la désaffection croissante des étudiants dans cette discipline.  Les chercheurs devront se parer de leurs meilleurs atouts pour montrer que leur univers fait bien partie de la vie réelle et que leur quotidien est bien celui d'un professionnel et non d'un monsieur Tournesol inadapté à la société qui l'entoure. Tout ce gentil monde devra se réunir avec la société réseautée et numérisée pour en discuter et faire renaître des cendres un Phénix un peu amoché et célébrer en grandes pompes la résurection.


    Photo: Pablosanz

    Avant de poursuivre, je voudrai exposer quelques remarques qui ne sont pas toutes nécessairement personnelles:

    Le père que je suis se demande s'il n'avait pas été enseignant, si son fils aurait eu d'aussi bonnes notes en maths si le jour où il n'arrivait pas à recopier la ligne de "H" en CP sans déformer les lettres ni à tracer le symétrique d'une moitié de sapin de Noël, il n'avait pas découvert que c'était simplement parce que le regard de l'enfant travaillait de façon relative et non absolue en se tournant vers le dernier symbole qu'il avait écrit!

    L'enseignant que je suis se demande comment il est possible que de prestigieux lycées puissent légalement remplacer le programme de mathématiques de la classe de terminale par la première moitié du programme de la première année d'école préparatoire aux grandes écoles, alors que d'autres n'ont pas de professeurs de mathématiques pendant des semaines consécutives.

    Le pédagogue que je suis pense qu'il existe une distinction forte entre enseigner les mathématiques et enseigner à faire aimer les mathématiques, et a comme l'impression que la demande générale d'aujourd'hui est plutôt sur le second point que sur le premier tant dans l'intention d'accroître le nombre de vocations scientifiques que pour celle de rendre la période d'éducation initiale soutenable le plus grand nombre.

    Le père que je suis se demande s'il peut décemment orienter son fils vers une carrière scientifique compte tenu de la faible reconnaissance sociétale.

    L'ancien étudiant que je suis se demande comment l'université a pu lui enseigner cinq ans de mécanique théorique (des maths!) sans jamais lui faire toucher une planche à dessin, ni un logiciel de DAO.

    Le sociologue que je suis se demande si les expressions "formation du scientifique" et "formation de l'esprit", tellement utilisées pour vanter les mérites de notre chère et tendre souffreteuse ont aujourd'hui un quelconque sens concret dans la société.

    Le fainéant que je suis se demande, pour qui n'a pas de facilités en maths, si le retour sur investissement dans la discipline vaut le coup.

    Le politique que je suis se demande pourquoi faire subir à l'ensemble de la société une épreuve dont il n'y a guère que les professeurs de la discipline qui la trouve digne du plus grand intérêt et peut-être quelques passionés et chercheurs.

    Le chef d'entreprise que je suis trouve que les maths sont bien trop enfouies dans les produits pour être d'un quelconque intérêt.

    Le philosophe que je suis se demande si la notion de performance isolée est encore en phase avec une pensée qui se structure de plus en plus en réseaux. Ou pour préciser, si la vision des mathématiques comme archétype de la performance individuelle est encore viable et porteuse de sens chez les jeunes générations.

    Le vulgarisateur que je suis, se demande s'il est possible d'intéresser le grand public avec un sujet autour des mathématiques.

    Le français moyen que je suis se demande à quoi peuvent bien servir les mathématiques, s'il s'est d'ailleurs jamais posé la question autrement qu'en pensant il y a bien longtemps, à la note attendue à l'examen terminal.

    Le blogueur que je suis se demande si parler des maths sur un blog est vraiment utile, et à qui c'est utile.

    L'élève que j'ai été s'est souvent posé la question de l'utilité de tout cela mais comme d'autres élèves faisaient ce qu'on leur demandait sans broncher, il a préféré répondre à des questions de maths que de philo, c'était plus simple pour lui...

    L'enseignant que je suis se demande si pour former les scientifiques de demain...

    Etc...

    Les remarques précédentes ne contiennent pas de réponses implicites, mais veulent mettre en lumière le point suivant:

    En fait chacun a son point de vue sur les maths!

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  • Quelques mots sur le colloque "Maths à venir 2009"

    J'ai pu me rendre au colloque qui a eu lieu dans les agréables salons de la maison de la Mutualité.

    Je n'ai pas pris de photos, je me suis dit qu'il y en aurait bien assez. Guy en a dailleurs déjà trouvé... elles sont ICI.

    Avant de n'asseoir, j'ai regagrdé attentivement les personnes qui discutaient  et déambulaient, me demandant si les matheux avaient des signes extérieurs visibles de reconnaissance. Force est de constater que si l'on n'écoute pas avec une oreille attentive les conversations... rien ne permet à priori de distinguer un matheux d'un non matheux. C'est important à souligner car ce n'est pas toujours l'idée qui est véhiculée dans le grand public!

    J'ai assisté à deux conférences Mathématiques et neurosciences et Analyse, modèles et simulation ainsi qu'à deux tables rondes: Maths et science contemporaine et Maths une ressource stratégique pour l'avenir. Je n'ai par contre pas pris beaucoup de notes... Les vidéos seront certainement bientôt publiées sur le site du colloque.

    Il est bien difficile de résumer ces quatre moments et d'ailleurs je ne m'y risquerai pas. Alors je plutôt tenter une esquisse globale de mon ressenti.

    Commençons par les conférences.

    Celle d'Olivier Faugeras sur les neurosciences était vraiment d'un haut niveau. Les mathématiques abordées étaient très techniques pour moi, mais j'ai cependant retenu une chose... Mon cerveau est cousin germain avec un octogone dessiné sur un disque de Poincaré! En fait la tentative de modélisation des zones activées lors de la reconnaissance des textures par le cerveau semble être associée à un espace hyperbolique pavé d'octogones. Je ne sais pas si je transcris bien, mais l'idée générale est là.

    Une représentation de polygones dessinés dans cet espace est présente ICI. Un bel article "Une chambre hyperbolique" est consacré à cet univers étrange sur "Images des mathématiques".

    On peut découvrir le pavage du disque de Poincaré ICI. Sélectionnez pour cela  8 pour les cotés du polygone  et Poincaré pour la représentation.


    poincaré.jpg


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  • Le nouveau lycée prévu en 2010

    Le beaujolais et le lycée nouveaux arrivent le même jour. En première les maths ont fondu comme neige au soleil. Sans doute à cause de l'automne clément.

    Tous les détails sur le dossier de Presse du Ministère... pour le lycée seulement!

     

    La position de l'APMEP

    L'espace d'échanges de l'APMEP

    Communiqué commun SMF APMEP

     

    Réformes

     

    Le dossier de l'étudiant.fr

  • Qu'est-ce que les mathématiques?

    Les mathématiques sont-elles le langage de la Nature ?

    Si ce n'est pas le cas, pourquoi décrivent-elles aussi bien la réalité ?

    Dieu est-il mathématicien ou les mathématiques sont-elles d'ordre divin ?

    Le temps joue-t-il un rôle en mathématiques ?

    Les vérités mathématiques sont-elles éternelles, inusables, périssables, ont-elles un commencement, voir une fin ?

    Les mathématiques dépendent-elles des mathématiciens qui les trouvent ?

    Les mathématiques sont-elles utiles, nécessaires ou est-ce un simple jeu de l'esprit ?

    Tout est-il mathématiquement découvert ?

    A juste titre nous pouvons nous poser la question :

     

    Qu'est-ce que les mathématiques ?


    C'est un petit texte que j'ai écrit afin de présenter les différents mouvements constituant l'histoire des mathématiques à mes élèves de lycée.


    Qu'est-ce que les mathématiques ?

     

    Pour compléter, entre le platonisme, l'empirisme et les paradoxes, une très bonne conférence à écouter ( il y a un décalage son/image) de Canal-U

    (source: Philosophie des mathématiques)

     

    Le monde est-il mathématique ?

     

     

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  • Les mathématiques ne sont plus perçues comme un domaine masculin

    On dit des stéréotypes qu'ils ont la vie dure, mais il en est au moins un qui serait en train de changer: l'idée selon laquelle les garçons seraient meilleurs que les filles en mathématiques n'aurait plus cours chez les adolescents de 14 à 16 ans. Même que la perception favorable aux garçons serait en train d'être renversée au profit des filles.

    C'est ce que montrent les travaux de doctorat d'Isabelle Plante, réalisés au Département de psychopédagogie et andragogie sous la direction de Manon Théorêt et Olga Favreau.

    La doctorante a voulu savoir qu'elle était l'opinion des élèves d'aujourd'hui à l'égard de deux perceptions qui seraient les produits de stéréotypes sociaux: les mathématiques comme discipline où les garçons réussissent mieux que les filles et le français comme chasse gardée des filles. «Les choses étaient perçues ainsi dans les années 70, mais on ne savait pas comment les jeunes voient les choses à présent, souligne Isabelle Plante. Mes travaux sont les premiers à revoir ces stéréotypes.»

    Revirement en mathématiques

    Près de 1000 garçons et filles francophones de 6e, 8e et 10e année ont accepté de répondre à 32 questions sur chacune des deux disciplines.... La suite sur le site de l'Université de Montréal