Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres et lettres - Page 34

  • Charles Sanders Pierce

    Charles Sanders Peirce (10 septembre 1839 - 19 avril 1914) est un sémiologue et philosophe américain. Il est considéré comme le fondateur du courant pragmatiste avec William James et, avec Ferdinand de Saussure, un des deux pères de la sémiologie (ou sémiotique) moderne. Ces dernières décennies, sa pensée a été l'objet d'un regain d'intérêt. Il est désormais considéré comme un innovateur dans de nombreux domaines, en particulier dans la méthodologie de la recherche et dans la philosophie des sciences. La suite de l'article de Wikipédia : ICI

    L'abduction dans la recherche scientifique :

    Nous pouvons décomposer de la façon suivante le processus de la recherche scientifique selon Peirce :

    1. La première phase est celle de l'étonnement : le chercheur se trouve devant un fait surprenant qui trouble son état de croyance.
    2. Il fait alors une abduction, c'est-à-dire qu'il formule une hypothèse susceptible d'expliquer ce fait.
    3. Il applique ensuite cette hypothèse par déduction, il en tire toutes les conséquences nécessaires, qui seront testées.
    4. Enfin, par une sorte d'induction, c'est-à-dire de généralisation à partir d'un certain nombre de tests positifs, il considère que les résultats vérifient l'hypothèse, jusqu'à preuve du contraire.


    La totalité de l'article "L'esthétique d'après Pierce" : ICI


    La logique de la science - Article publié dans la revue Philosophique de France et de l'étranger 1878-1879 : ICI

    Quine critique de Pierce: vérité et convergence ( PDF ): ICI

  • Roger Bacon

    medium_Roger_bacon.jpgJ'ai découvert la pensée de Roger Bacon  et j'aime beaucoup son approche sur le langage. Il le voit  comme un pacte linguistique. En fait l'impositition des noms recommence chaque fois que deux locuteurs se parlent. Il s'agit de considérer la communication comme un occasionnalisme linguistique.

    En effet, je considère que Bacon énonce d'une façon très élégante l'idée de supposé connu par l'autre dans l'esprit du locuteur et le fait que malgré tous les efforts que l'on peut faire il est impossible d'accéder au savoir ( ou de son absence ) de l'autre. Ainsi à chaque occasion communicationnelle, nous retrouvons nous dans l'obligation de sceller un pacte avec notre interlocuteur sur le sens des mots. Lorsque que l'on omet volontairement ou involontairement cette considération, la communication devient pathologique, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'elle soit impossible.

  • Le dieu du Zéro

    Le zéro posa beaucoup de difficultés à l'humanité. Les égyptiens ne le connaissaient pas, les romains non plus. Les babyloniens utilisèrent un symbole  ( deux clous inclinés ) permettant de différencier 16 de 106 autrement qu'en écartant les  chiffres 1 et 6  ce qui indiquait dans le deuxième cas que la place des dizaines était vacante et qu'il fallait lire 106 et non 16 ( leur système était sexagésimal : base 60 => 3600,60,1 ainsi (106) = 1x3600+0x60+6x1=3636 en numération décimale) . Le zéro de position était né mais pas notre zéro ( celui de la tête à toto ). Les grecs en avaient tellement peur qu'ils en nièrent l'existence de peur de faire effondrer leur conception théologico-mathématico-philosophique. Admettre son existence c'est admettre l'existence du vide, du néant, et cela ne pouvait être compatible avec leur construction géométrique de l'univers et son harmonie. Son absence mis la pagaille jusque dans le calendrier. Souvenons-nous du vrai faux passage au 3ème millénaire en 2000 qui aurait du être fété en 2001 puisque l'année 0 n'est pas comptée ! Regardez où est notre pauvre 0 sur un clavier téléphonique , sur un pavé numérique, seul ou après le 9, jamais dans la suite 0, 1, 2,... mais heureusement il y eu les Mayas qui eurent un peu moins peur que tous les occidentaux réunis et ne freinèrent pas l'idée du 0 jusqu'au XVI ème siècle où la conception aristotélicienne du monde ( sans vide ) commença à sérieusement à s'effriter. Les Mayas  possédaient deux systèmes de numération, l'un fondé sur des points, des traits et sûrement des coquillages et l'autre, plus exotique et moins courante, basé sur des glyphes céphalomorphiques qu'ils écrivaient verticalement.

     
    medium_22-05-2006_16-05-01_0039_redimensionner.3.jpg

    Les Mayas se préoccupaient beaucoup de la comptabilité des jours et des mois, ils connaissaient la numération de position et inventèrent le zéro. Ils  créèrent un système complexe de repérage temporel combinant le calendrier solaire et un calendrier rituel.  Chacun des glyphes numéroté de 1 à 13 était associé à une tête de divinité du monde supérieur. Par exemple le 5 était associé au dieu-Maïs, le 10 au dieu de la Mort ( on remarquera que sa machoire inférieure est rapportée ). Les glyphes numérotés de 14 à 19 ont été forgés à partir des glyphes 4 à 9 en décharnant leur machoire inférieure, l'opération constituait une règle arithmétique élémentaire puisque le dieu de la Mort ( 10) était symbolisé par un maxillaire inférieur.
    Le dieu Zéro s'approche mais éloignons-nous un peu de lui auparavant.
    En 1988, les fouilles entreprises à Teotihuacan à proximité de la pyramide de Quetzalcoalt ont mis à jour un grand nombre de tombes ainsi que les restes de 260 victimes sacrificiées lors de l'inauguration du monument dédié au serpent à plumes ( 150-200) assorties d'offrandes dont de nombreux maxillaires  supérieurs et des mandibules humains. Ces pratiques relevaient de la réactualisation d'anciens mythes. Xolotl est un dieu peint en noir et sur son pectoral figure un maxillaire inférieur humain décharné. Il représente la face nocturne de Quetzacoalt, son frère jumeau, sa personnalité chtonienne. C'est un être larvaire. Il avait la capacité de se dédoubler ce qui rendit son anéantissement difficile mais dès qu'il fut tué sous sa forme larvaire, le soleil se mit en mouvement. Un autre mythe le met en scène à  chaque coucher du soleil où se rejoue la bataille des dieux : Quetzalcoalt livre bataille contre les forces des ténèbres dans un jeu de balles divin ayant lieu à minuit. Les quatres protagonistes sont Quetzalcoalt le Dieu de l'aurore, le lune comme déesse mère, Xolotl comme dieu crépusculaire et le soleil comme victime sacrificielle. Xolotl gagne contre Quetzalcoalt et sacrifie le soleil, Quetzalcoalt s'unit à la déesse mère et de leur union nait chaque matin un nouveau soleil resplendissant : le dieu du maïs. C'est dans cet endroit maudit que les Jumeaux combattent éternellement pour que revive la lumière. Un des habitants de cet enfer symbolisait la mort par sacrifice : le dieu du chiffre zéro, il fut associé à un glyphe. medium_22-05-2006_16-17-51_0040.5.jpgPour les mayas, la façon de transcrire les chiffres se fait verticalement, les plus grandes unités en haut, les plus petites en bas. Le zéro signifiait la fin, l'achèvement dont la main à la place de la machoire en témoigne. De par ses attributs, il s'impose comme le dieu de la mort sacrificielle qui patrone une forme de sacrifice particulièrement violent : l'arrachage de la machoire inférieure dont la main appliquée sur le glyphe semble ébaucher ce geste. On ne connait pas précisément l'origine de cette forme terrible de meurtre rituel mais il semblerait que l'arrachage de la mandibule inférieure résulte d'un mythe fondateur. 


    Le fait que les mayas ne passèrent pas le cap de zéro algébrique fût du au fait que leur système de numération n'était pas tout à fait vigésimal c'est à dire en base vingt. En effet alors que l'on aurait dû trouver une écriture de nombres de trois chiffres sur la base 1, 20 et 20x20=400 : (111) = 1x400+1x20+1x1=421, leur système faisait intervenir la base 1, 20,  360  c'est à dire que (111) = 1x360+1x20+1x1=381, ce qui fit que 400 s'écrivait (120) et non (100) ôtant toute propriété algébrique au 0 !

    Pour compléter : les Ecritures mayas du Nombre ( PDF ) : ICI

    medium_1953_154.jpg

    Pour en savoir plus :

    Histoire universelle des chiffres Georges Ifrah

    Zéro la biographie d'une idée dangeureuse Charles Seife

    Revue de l'histoire des religions Les compagnons de l'enfer Jean-Claude Delhalle et Albert Luykx


     

    Cliquer sur l'image pour accéder au musée de Cleveland

    On reconnait sur la tête sculptée de ce jeune noble -?- , la main qui remplace la machoire inférieure.
                                     

  • Le symbolisme et le décor géométrique

    medium_porte_de_kefer_yosef_2.2.jpg

    Une porte de sépulcre, décorée de motifs sculptés, provenant de Kefer Yosef  ( Palestine ) et actuellement au Louvre, permet de réaliser l'importance du « symbolisme » dans l'art de l'Ancien Orient. Ce symbolisme, qui apparaît ici dans l'art judaïque, passe ensuite dans l'iconographie chrétienne.

    Nous allons tenter de donner une interprétation du décor de cette porte. Au milieu du panneau, une bande verticale, composée de six motifs et terminée par des plaques triangulaires, suggère une ceinture (symbole de fécondité), à moins qu'il ne s'agisse d'instruments cultuels comme des patères à ombilic (?). Cette bande sépare les deux séries de motifs sculptés.

    A droite, trois éléments sont superposés. En haut : la rosace. On la trouve aussi sur un monument de Phénicie, de basse époque (100), où elle est associée à Apollon, tandis que l'Artémis lunaire est accompagnée de l'hélice. Sur ce monument, Apollon et Artémis forment un couple. Sur notre porte de sépulcre, l'hélice figure en bas du panneau droit. Au centre, les « carrés magiques », imbriqués l'un dans l'autre, semblent représenter l'union des deux « régulateurs » du temps et de la vie terrestre.

    A gauche, c'est la vie religieuse. Trois éléments sont superposés. En haut, le « chandelier à sept branches », qui faisait partie du mobilier religieux du temple de Jérusalem. Il est associé à la niche renfermant le Livre de la Loi, représentée en bas. Une niche toute semblable, avec le toit en forme de coquille soutenu par deux colonnes, a été retrouvée telle quelle dans la synagogue de Doura-Europos.

    Cet élément architectural religieux a servi de prototype au mihrab des mosquées. La boîte renfermant le Livre se trouve représentée par un carré ayant un disque au centre, symboles qui renferment l'idée du ciel et de la terre. L'élément qui est au milieu 4e ce panneau de gauche est un motif floral géométrique. Il symbolise le cycle, sous l'aspect d'une roue dont la jante est constituée par six segments de cercle. Ce n'est pas une fleur, mais un symbole qui indique la révolution du temps. Mais il y a plus encore que cette indication de la révolution du temps, qui est déjà suggérée dans la partie de droite par les deux régulateurs du temps : le soleil et la lune. Sous cette fleur à six pétales se cache la notion de durée, d'infini, d'éternité et d'universalité, symbolisée en réalité par le cercle. Dès la haute époque, le cercle avait servi à indiquer le total, le nombre parfait. Le cercle ayant été divisé en 360° était décomposé en six segments de cercle de 60°. Les Babyloniens ont donc déterminé les mesures de temps, par un cercle, et son nom « shar » a signifié : l'univers, le cosmos. Du cercle, déformé ensuite dans l'écriture, et qui servait à noter un nombre, la spéculation religieuse babylonienne avait tiré la notion du temps infini et d'universalité qui s'est transmise dans l'antiquité, et que l'on retrouve à l'époque grecque sous le signe du « serpent qui se mord la queue ».

    L'iconographie chrétienne a adopté aussi le motif du cercle pour l'idée de l'éternel. C'est par trois cercles soudés « Pater, Filius et Spiritus Sanctus » qu'elle symbolise la Trinité sainte.

    Extrait de "Arts et styles du Moyen-Orient ancien" par Marguerite Rutten

  • Haïku du jour

    Cercles ou bulles
    Germes fins prêts au combat
    Un, deux, trois, partons