Le prix à payer
Voilà une image qui me fait de la peine à regarder !

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Voilà une image qui me fait de la peine à regarder !
L'annonce d'une réforme de l'enseignement des mathématiques devrait susciter une cascade de commentaires sur Internet à la hauteur de ce qu'il est habituel d'entendre soit en salle des profs, soit au travers des manifestations concernant le monde enseignant.
Force est de constater que, si il y a bien annonce de réforme et si l'APMEP a demandé que toute modification concernant les programmes soit débattue avant d'être appliquée, 2 ans à l'avance, les débats ne font pas rage ni sur la blogosphère , ni sur les forums de discussion.
4 blogs de maths ont annoncé la réforme avec sur chacun d'entre eux une note plus ou moins approndie et un fil de commentaires (6 pour l'instant sur le site de l'APMEP).
Si je compte bien cela fait pour toute la France, une dizaine de commentaires sur ce sujet au lendemain de l'annonce.
On peut d'ailleurs lire au dessous d'une note le constat suivant :
Ce qui est étonnant c'est le peu de commentaires ici bas.
Il serait faux de croire que je veux ici faire la critique du monde enseignant, ou parler de la réforme à venir.
Je veux juste rapporter le constat suivant :
Je fais passer les Actualités Mathématiques sur Facebook en publiant leur flux RSS sur mon mur. L'un des liens concernait le nouveau programme de seconde. Quelques heures après la publication, un élève de terminale trouve le lien, lit le fichier correspondant et fait une remarque:
Nous pouvons aussi citer la réaction d'un ancien élève suite à la publication d'un lien vers la note "Conjecturons mais pas trop vite":
Je viens de me marier... avec une ( ou un ) tablet PC. Je suis devenu un cyber-prof. J'ai investi dans cet engin, même si je déplore que l'état ne le fasse pas pour doter chaque enseignant d'un matériel mobile et moderne lui permettant d'exercer son métier de façon optimale. Enfin je ne me suis pas ruiné non plus dans cette alliance : 170 € sur e-bay.
Alors maintenant je consulte mon cahier de cours et de corrections électroniques, je remplis mon cahier de texte en classe ou presque avec mon stylet, je montre un graphique animé à mes élèves d'une grandeur ne dépassant pas le format A4. Si l'éducation nationale semble bien en peine de trouver la place des TICES, les élèves quant à eux, manifestent à peine un regard de surprise à l'ouverture de mon cyber-cahier.
Voilà quelques photos du mariage :
J'écris avec mon stylet pour la première fois et la reconnaissance de caractères fait son office
J'insère le texte dans mon document qui transforme immédiatement les caractères en symboles mathématiques.
Je montre une animation Geogebra, la Tablet d'une main, le stylet de l'autre pour déplacer le curseur
Je peux même remplir mon cahier de texte avec des caractères mathématiques à partir de ma tablet PC.
Comment est-il possible de mettre en ligne le fichier pdf associé?
J'utilise la dropbox. Je l'ai installé sur mon PC et ma Tablet, j'enregistre le fichier du traitement de texte dans mon domaine privé et une copie PDF sans les commentaires ( ce qui me permet de faire des annotations personnelles sur le fichier original sans les partager avec les élèves) dans le dossier public en vue de son partage. Le tour est joué, je peux remplir mon cahier de texte en classe et le partager presque instantanément.
En fait, depuis quelques années maintenant, j'essaye de résoudre quelques problèmes simplissimes, mais qui s'avèrent être d'une complexité sous-estimée lorsqu'on les place dans le cadre d'un établissement scolaire et de l'enseignement.
Tout ça se résume de la façon suivante :
Est-il possible de ne travailler qu'avec des documents numériques lorsque l'on est enseignant?
Peut-on écrire (numériquement) facilement des maths n'importe quand et n'importe où dans un établissement scolaire ?
Où dois-je placer mes documents numériques afin d'en disposer partout ( domicile + partout dans l'établissement scolaire + ailleurs ) ?
Peut-on mettre en ligne facilement ce que l'on écrit, faire la mise à jour sans s'arracher les cheveux?
Les élèves pourront-ils lire facilement ces documents ?
Et certainement beaucoup d'autres questions que je ne me suis pas encore posées...
Je suis enseignant et je me mets auto-entrepreneur ( c'est possible depuis la loi de modernisation de l’économie n° 2008-776 du 4 août 2008 ). Je donne plein de devoirs maison à mes élèves et je propose moi-même la correction à un prix très compétitif, enfin en dessous de ce qui est proposé par le marché. Supposons que le marché soit à 5€ la correction par exercice. Je donne un devoir maison à 4 exercices dont la correction devrait coûter 20 € sur le marché. Je casse les prix et fournis la correction à 10 € par élève. Dans une classe de 30 élèves, on peut supposer qu'une quinzaine est intéressée et il est bien évident que je reconnaitrais d'un seul coup d'oeil une copie copiée d'une copie originale! Ceci peut me procurer un revenu complémentaire de 150 € environ par devoir maison!
Nous vivons une époque formidable, n'est-ce pas?
N'ayez crainte, c'est promis, je ne ferai jamais ça!
Plus sérieusement, on pourra lire au sujet de l'utilité des devoirs maison, l'article de Pierre Frackowiak sur le Café Pédagogique.
Ajout du 06/03/09
Non-ouverture du site Faismesdevoirs.com
Question : Y-a-t-il un lien de causalité entre ma contre-proposition et la non-ouverture du site ? :)
Ajout du 08/03/09
Ouverture annoncée du site JeFaismesdevoirs.com gratuit celui-ci.
Question : Y-a-t'il un lien entre la non-ouverture du premier et l'ouverture annoncée du second dès le lendemain ?
Les vidéos de Théo Bondolfi nous donnent un bon aperçu de ceux que l'on appelle les "Digital Natives" :
Un document publié par le Ministère de la Culture vient de paraître à ce sujet. Il est intitulé Pratiques culturelles chez les jeunes et institutions de transmission : un choc des cultures ?
La fin du texte est très instructive, je place ici deux extraits choisis :
Nombre de loisirs culturels ne font pas appel aux équipements et/ou aux institutions à vocation culturelle : bien souvent même, ces institutions sont moins compétentes que les jeunes en matière technologique. Cette absence de compétence met à mal le statut d'autorité des institutions de transmission: l'école, de même que les équipements culturels, ne détiennent plus le monopole de l'accès aux oeuvres, ni même le monopole de la définition d'une oeuvre puisque les communautés d'intérêt thématique proposent des systèmes de labellisation et de production de légitimité qui concurrencent celles des institutions(comme les systèmes de notation pour les sites par exemple). Puisque ces générations vivent sur un mode relationnel et non plus statutaire, l'argument de la position (sachant/apprenant) ne suffit plus à légitimer ni à fonder l'hégémonie du discours institutionnel.
Du côté de l'école : les choses sont différentes. Ce que François Dubet appelle « la crise du programme institutionnel de l'école » peut s'interpréter sur les trois registres : crise des mécanismes de la transmission, des statuts des transmetteurs et des contenus. Les mécanismes traditionnels de transmission sont concurrencés par l'irruption de nouveaux modes d'accès au savoir (wiki, moteurs de recherche, etc.) ; les sites, platesformes, forums et commentaires de blogs proposent désormais les contenus précédemment fournis par l'école. Si l'autorité traditionnelle de l'école est battue en brèche, ce n'est pas seulement parce qu'elle n'a plus le monopole du savoir ni même que le savoir ne semble plus être le passage obligé pour réussir sa vie, mais également parce que ses modes d'intervention semblent de moins en moins en phase avec les compétences et attentes des jeunes générations. Ceci incite à une véritable réflexion pédagogique sur les modes de transmission, qui ne se réduise pas à l'insertion de technologies mais englobe une réflexion sur les apprentissages.