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Inclassables M@thématiqu€s - Page 211

  • L'histoire de Google en 2 mns 13 s

    L'histoire de Google commence à l'université entre les maths et l'informatique.

     

    Vidéo trouvée sur : Descary.com

  • Accès à l'enseignement supérieur aux Etats-Unis

    Accès à l'enseignement supérieur et réussite universitaire aux Etats-Unis : vers une meilleure préparation des lycéens

    Le rapport "Measuring up" de décembre 2008 avait souligné la perte de vitesse relative des Etats-Unis par rapport à d'autres nations pour ce qui concerne l'accès des lycéens à l'université et leur capacité à en sortir diplômés [1]. Comme le rappelait en janvier dernier Arne Duncan, secrétaire à l'éducation du gouvernement Obama, ces performances mitigées pourraient à terme remettre en cause la compétitivité économique des Etats-Unis.

    Le rapport commandé par l'IES (Institute of Education Sciences) et intitulé "Helping Students Navigate the Path to College: What High Schools Can Do" apporte une contribution marquée à ce débat en soulignant l'importance d'améliorer au sein des lycées la préparation à l'entrée dans l'enseignement supérieur, notamment pour les populations les moins favorisées.

    En effet, des lacunes académiques, conjuguées à une mauvaise maîtrise des démarches administratives (examens d'entrée dans certaines universités, choix de l'établissement, demande d'aide financière) limitent encore trop souvent l'entrée dans l'enseignement supérieur des élèves issus de milieux défavorisés ou étant les premiers de leur famille à envisager de suivre des études supérieures. Arguant de l'importance de préparer les jeunes en amont, le rapport insiste sur la nécessité d'agir dès la classe de neuvième (équivalent de la troisième) en concentrant les efforts sur les élèves les "plus à risques", c'est-à-dire ceux étant le moins préparés culturellement et académiquement (ne lisant pas régulièrement, ne bénéficiant pas, à l'inverse de beaucoup d'enfants de familles aisées, de cours de soutien notamment en mathématiques).

    La commission rédactrice de ce guide, qui insiste sur le rôle primordial des lycées dans l'accompagnement des étudiants, leur adresse cinq recommandations. Les deux premières portent sur la préparation purement académique. Elles prônent la mise en place généralisée de programmes de sensibilisation et de préparation aux exigences de l'enseignement supérieur (choix des cours indispensables pour intégrer un cycle d'études supérieures) ainsi que d'un système de notation permettant de mesurer la préparation des étudiants au niveau exigé en université. Ces recommandations se fondent en particulier sur une corrélation positive avérée entre la probabilité d'intégrer et de réussir un premier cycle d'études supérieures et l'intensité du programme suivi au lycée (basée sur le nombre de crédits obtenus dans les matières de base, le nombre de cours de mathématiques suivis, le nombre de cours de mise à niveau en anglais et en mathématiques et de cours Advanced Placement [2] suivis).

    La troisième recommandation porte sur le caractère déterminant des réseaux sociaux tissés pendant les années de lycée, soulignant à quel point le manque d'accès à l'information ou l'absence de familiarité personnelle ou familiale avec le monde de l'enseignement supérieur renforcent à leur tour les inégalités devant l'accès à l'enseignement supérieur. Le rapport recommande ainsi que soit développé l'accompagnement de chaque étudiant par un référent diplômé, que soient multipliés les "ateliers carrières", de façon à mieux préparer et encourager les élèves les plus vulnérables à poursuivre un cursus universitaire.

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  • Les ordinateurs à ADN deviennent logiques à l'Institut Weizmann des Sciences

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    Les ordinateurs biomoléculaires, faits d'ADN et d'autres molécules biologiques, existent aujourd'hui seulement dans quelques laboratoires spécialisés. Néanmoins, Tom Ran et Shai Kaplan, deux étudiants qui développent leur recherche dans le laboratoire du Professeur Ehud Shapiro de l'Institut de Chimie Biologique, d'Informatique et de Mathématiques Appliquées ont trouvé une façon de rendre ces dispositifs microscopiques de calcul "conviviaux" en exécutant des calculs complexes et en répondant à des questions compliquées, comme rapporté dans l'article publié en ligne dans Nature Nanotechnology.

    Shapiro et son équipe avaient déjà découvert en 2001 les 1ers ordinateurs à ADN programmables et autonomes, si petits qu'un milliard de ces systèmes est contenu dans une goutte d'eau. Trois ans plus tard, une nouvelle version de ces systèmes pouvait détecter des cellules cancéreuses dans une éprouvette et les détruire. En plus de pouvoir imaginer qu'un jour de tels dispositifs pourront être utilisés chez l'être humain, tels des nano-docteurs pouvant localiser et soigner les maladies, ces ordinateurs d'ADN pourront effectuer des millions de calculs en parallèle.

    L'ordinateur biomoléculaire développé aujourd'hui suit la logique suivante : il est programmé avec une règle telle que "Tous les hommes sont mortels" et un fait tel que "Socrate est un homme". Lorsque l'on demande alors à l'ordinateur si Socrate est mortel, il répond correctement dans tous les cas. Parallèlement, l'équipe a développé un programme permettant la communication entre le langage de programmation classique d'un ordinateur et le code de fonctionnement de l'ordinateur à ADN. Pour parvenir à la réponse, différents brins d'ADN correspondants aux règles, faits et questions sont assemblés selon un processus hiérarchique par un système robotisé. Afin de visualiser la solution, des molécules naturellement fluorescentes ont été greffées sur certains brins d'ADN, avec une seconde protéine masquant l'émission de lumière. Une enzyme spécialisée est alors attirée sur le site de la réponse correcte, et "découvre" la molécule fluorescente, permettant ainsi la visualisation de la réponse.

    Les ordinateurs biomoléculaires contenus dans ces gouttes d'eau ont pu ainsi répondre à des questions bien plus complexes en combinant différents fluorophores.

    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60785.htm

  • Mon avis sur " Les métamorphoses du calcul" de Gilles Dowek

    les métamorphoses du calcul.jpgTrois jours de stage et six heures de train pendant lesquelles j'ai dévoré ce livre. Gilles Dowek a reçu le Grand Prix de Philosophie 2007 décerné par l'Académie Française. Je ne connais pas les autres lauréats mais pour ce qui est de ce livre je pense que la philosophie a vraiment trouvé du grain à moudre pour quelques années dans ces métamorphoses numériques.

    Au début du livre, j'étais en territoire connu mais j'ai déjà lu beaucoup de livres sur l'histoire des mathématiques alors j'ai pensé, tiens encore une histoire des maths. C'est vrai pour le tout début du livre mais la première partie est nécessaire à quiconque ne maîtrise par bien ce sujet afin d'introduire la logique des prédicats.

    Et puis dès la cinquantième page, je vois apparaître mon copain Kant et ses jugements synthétiques à priori. Alors je commence à me dire que ça va cogner. On pourra d'ailleurs lire le documents suivant : La philosophie des mathématiques de Kant . Quel est le problème?

    Kant propose deux types de jugements :

    Analytique si une proposition est vraie par définition comme "un triangle à trois cotés".

    Synthétique si la propostion est vraie sans que ce soit une définition. Par exemple "La terre a un satellite" . Ce jugement peut être a priori si on peut le concevoir dans la tête ou a poseriori s'il faut une intéraction avec la nature.

    Les jugements analytiques semblent quant à eux exclusivement à priori.

    Pour Kant le raisonnement se situe dans les jugements synthétiques à priori mais c'est là que ça coince par ce que ce n'est pas aussi simple que ça!

    Le "simple", 2+2=4 pose problème. Frege va d'ailleurs montrer que 2+2=4 peut se déduire de la définition des nombres entiers et doit être classé parmi les jugements analytiques et non parmi les jugements synthétiques à priori.

    On voit déjà poindre à l'horizon une problématique philosophique centrale concernant les mathématiques, leur constitution et leur évolution. Se constituent-elles au sein d'elles mêmes auquelles cas elles sont analytiques à partir des simples définitions. Relèvent-elles du jugement synthétique à priori ou doivent-elles aller chercher des éléments dans la nature pour se construire.

    Il est inutile de vouloir répondre simplement à ces questions qui dépendent de l'évolution des mathématiques elles mêmes dont le pivot central est certainement la thèse de Church des années 30, affirmant l'identité entre la notion de calcul "informatique et la notion "commune " de calcul que nous avons.

    En avançant encore un peu dans le livre on voit apparaitre l'idée selon laquelle Démonstration = Algorithme et puisque la thèse de Church nous donne Algorithme = Calcul, on a donc l'identité Démonstration = Calcul. Il devient donc nécessaire de distinguer les notions de démontrable et d'explicatif, ce qui est loin d'être facile pour les mathématiciens. La longueur des démonstrations est aussi abordée, avec par exemple la problèmatique suivante : Peut-on démontrer qu'un problème démontrable possède une démonstration "courte"?

    Philosophiquement le sujet est dense!

    D'autant qu'à la fin de l'histoire une surprise de taille nous attend avec un retour nécessaire à la nature... Mais je n'en dis pas plus.

    Ce qui m'a aussi passioné dans le livre est le traitement du rapport du mathématicien et de la machine, de ce nouvel outil qui lui est maintenant indispensable. L'auteur s'interroge aussi sur le fait que l'ordinateur du mathématicien est le même que celui de Mme Michu, sauf bien sûr si les calculs sont vraiment très très longs et demandent un super-calculateur pour pouvoir être faits  en un temps "raisonnable". Il est intreressant de comprendre quelles est la place de l'ordinateur-machine à coté du mathématicien-humain.

    J'ai extrait quelques courtes citations vers la fin du livre qui me semblent assez explicites sur les métamorphoses du calcul qui est le sujet du livre et donc des mathématiques elles-mêmes:

    En 1976, les mathématiques sont entrées dans la période instrumentée de leur histoire. Les instruments utilisés par les mathématiciens, ne sont pas des instruments qui prolongent les facultés de nos sens, mais qui prolongent les capacités de notre entendement: notre faculté de raisonner et surtout, de calculer. ( p 182 )

    L'utilisation d'instruments commence, de même à changer, les mathématiques. ( p 182 )

    La maquette sur laquelle on fait l'essai est donc une machine à résoudre un problème mathématique,[...] (p 188)

    L'entrée des mathématiques dans leur ère instrumentée incite donc, non à accorder une confiance excessive dans les instruments utilisés, mais à restreindre prudemment la confiance parfois exagérée, que nous avons en nous-mêmes: nous aussi nous pouvons faire des erreurs. (  p 191 )


    Podcast de Gille Dowek sur le livre et sur Canal-Académie

     

    Pour compléter :

    Des p'tits problèmes de coloriage ( autour du théorème des quatre couleurs)