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Débats - Page 33

  • A quoi servent les mathématiques ?

    Podcast de l'émission " La tête au carré " diffusée aujourd'hui sur France Inter avec Benoit Rittaud et Denis Guedj.

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    http://www.tv-radio.com/ondemand/france_inter/TETE/TETE20080414.ram

  • Le scandale des médias autour de l'information chiffrée : l'exemple de la notation du baccalauréat

    En ce moment l'école est en ligne de mire des médias , le sujet intéresse et la façon de présenter les informations n'est pas anodine. Les médias traditionnels n'en sont pas à leurs coup d'essai. A tel point que l'on se sent presque dans l'obligation de redresser toutes les données chiffrées et de ne pas publier les informations scientifiques aux titres faussement accrocheurs.

    Lors des élections présidentielles j'avais fait une note concernant les réserves obligatoires à prendre lorsque des résultats de sondages sont proches pour des candidats. C'est ICI. 

    Il existe beaucoup d'autres cas où l'information n'est pas présentée telle qu'elle devrait l'être comme par exemple, celles traitant du prix du pétrole ou de l'augmentation des traitements des fonctionnaires.

    J'ai trouvé aussi un article surprenant au titre ambigu " La finance est anormale " faisant la confusion entre la normalité mathématique et l'anormalité prise dans son sens courant, différence que seuls des spécialistes peuvent relever. Cela n'aurait pas été bien grave si ça n'avait été qu'un jeu de mot dans le texte mais c'est bien du titre dont il s'agit.

    Nous ne sommes pas sans remarquer, que si le titre des Unes était important dans la presse traditionnelle écrite, cette surimportance du titre, associée au buzz du 2.0 avec Internet, affecte non plus seulement les informations principales mais bien toutes les informations. Produire un titre raccoleur devient presque un exercice "d'école" et un passage obligé sur le Net. Je ne déroge pas à la règle avec le choix du titre de cette note !

    Il faut donc faire du "sensationnel" dès le titre de l'information et c'est bien ce que font 6 quotidiens nationaux ( et pas des moindres ! ) qui relaient le même jour  une pseudo-information sous des titres accrocheurs tournant autour de  celui d'un document de travail dont le titre ne l'est pas moins: " La loterie des notes du bac - un réexamen de l'arbitraire de la notation des élèves ".

    Avant de rentrer dans le vif du sujet on peut se poser à juste titre quelques questions:

    Comment ces quotidiens ont-ils appris l'existence de ce document qui n'est pas un rapport mais un document de travail ?
    Un document de 18 pages est-il censé être une étude qui épuise le sujet pour qu'il fasse ainsi l'accroche d'autant de quotidiens ?
    L'université dont le document est issu cautionne-t-elle ce document et ses conclusions pour le moins partisanes et le titre  orienté de ce document?
    Cette étude se veut-elle scientifique et objective ?
    Etc...

    ( Une sévère mise au point est d'ailleurs présente ICI ,  je l'ai trouvée après la rédaction de cette note au titre clair " Une imposture intellectuelle " !, on trouvera un article sur ce sujet ICI aussi ).

    Je ne commencerai pas l'explication de texte par l'analyse du titre du document et des ambiguités qui en découlent mais la laisse au soin du lecteur en guise de conclusion .

    Dans ces titres accrocheurs est maintenue la confusion entre hasard et injustice pour servir une conclusion finale qui serait, je caricature un peu mais pas trop, de supprimer les notes, le baccalauréat et de n'évaluer que par des QCM qui introduiraient moins de biais de notation.

    Le fait qu'un examinateur ne soit pas toujours cohérent avec lui-même ni avec ses pairs est connu depuis bien longtemps dans le domaine de la docimologie ( 1932 ) et il me semble que si il y avait une information nouvelle à donner au public, il s'agirait plutôt d'expliquer les systèmes naturels et ceux mis en oeuvre pour palier ce constat plutôt que de vouloir jeter la pierre sur cette épreuve, du moins avec ce type d'arguments. La page "docimologie" de Jacques Nimier est disponible depuis bien longtemps sur le Net. Moins polémique elle est en outre très explicative sur la relativité à apporter à la notation et  à son interprétation.

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  • Quel avenir pour les études scientifiques au lycée et dans l'enseignement supérieur ?

    Face aux interrogations des nombreux partenaires concernés (industriels, décideurs, parents, journalistes et tous ceux que l’enseignement scientifique intéresse…), ce colloque cherchera à énoncer des faits objectifs en vue d’aborder les questions suivantes :
    Quel est le besoin réel de scientifiques en France ? Pourquoi y a-t-il une baisse de l’orientation vers les filières scientifiques universitaires ? Quelle formation doit être dispensée au lycée pour permettre une orientation efficace ? Quelle est la situation dans d’autres pays européens « comparables » ?  Quelle est la place de l’enseignement expérimental ? De quel-le-s scientifiques ont besoin les industriels, avec quelles formations ? Comment préparer les enseignants, chercheurs et cadres scientifiques de demain?

      

    Colloque à l'initiative d'ActionSciences sous le Haut-Patronage de Madame Valérie Pécresse, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
    et de Monsieur Xavier Darcos, Ministre de l'éducation nationale

    le 5 avril 2008 à l'ENS



    C'est ICI

     

    Quelques thèmes abordés

    Faut-il supprimer la voie scientifique des lycées ?

    Les lycéens scientifiques et leur choix d'études

    Bacheliers S et STI, choix d'orientation dans le supérieur

  • La CNIL s'est prononcée au sujet de Note2be

    Le communiqué de la CNIL :

    Le site note2be.com est illégitime au regard de la loi informatique et libertés

    Le juge des référés du TGI de Paris ayant suspendu l’utilisation de données nominatives sur le site note2be.com, il n’apparaît plus utile en l’état à la CNIL de faire usage de son pouvoir de sanction. Cependant, elle considère le site note2be.com illégitime au regard de la protection des données personnelles.

    Les contrôles effectués par la CNIL les 13 et 18 février 2008 ont permis de constater que le système de notation des enseignants de la société note2be.com poursuit une activité commerciale reposant sur l’audience d’un site internet qui ne lui confère pas la légitimité nécessaire, au sens de la loi, pour procéder ou faire procéder à une notation individuelle des enseignants susceptible de créer une confusion, dans l’esprit du public, avec un régime de notation officiel. La CNIL a également relevé que cette note était attribuée de façon subjective par des tiers dont on ne peut vérifier la qualité.

    Conformément à ce que prévoit l’article 7 de la loi informatique et libertés, les enseignants doivent en effet être en mesure d’exprimer leur consentement. Dès lors, la société note2be.com ne saurait se prévaloir d’un « intérêt légitime » pour justifier l’absence de recueil du consentement des enseignants dont les données seraient diffusées sur son site internet.

    Ceci étant, tenant compte de la publication de l’ordonnance du juge des référés du 3 mars 2008, la formation contentieuse de la CNIL, lors de sa séance du 6 mars 2008, n’a pas jugé utile de faire usage de son pouvoir de sanction. Toutefois, compte tenu du fait que la mise en ligne sur internet de la notation d’enseignants et de leur établissement d’activité était susceptible de porter atteinte à leur vie privée en diffusant une affectation qu’ils ont pu souhaiter conserver confidentielle pour protéger leur vie privée, leur famille ou leur intégrité physique, la CNIL se réserve la possibilité d’user de son pouvoir de sanction en cas de nouveau manquement constaté.

  • L'avenir de l'enseignement des mathématiques: le point de vue de Jean-Pierre Kahane

    Jean Pierre Kahane a été élu membre de l'Académie des Sciences en 1998. Il est agrégé de mathématiques et ancien élève de l'école normale supérieure.

    Voilà un extrait du texte : Mathématiques , quel avenir ? qu'il a écrit à l'occasion de l'année des maths en 2000 :

    Quel que soit le choix des matières et le style d’enseignement, il faut à la fois assurer la cohérence des connaissances – c’est une grande partie de la beauté et de l’efficacité des mathématiques – et laisser les portes ouvertes à d’autres entrées possibles vers les mathématiques. Les activités de type clubs, compétitions, rallyes, jeux, contribuent à ouvrir les portes. Les horaires d’enseignement et les programmes figent pour un temps le choix des matières. Une réflexion à long terme s’impose pour enrichir mutuellement les activités scolaires et périscolaires, et dessiner les évolutions possibles des programmes et des modes d’enseignement. Au delà des aspects circonstanciels, c’est la raison d’être des démarches entreprises en France par les principales associations professionnelles pour la création d’une commission de réflexion sur l’enseignement des mathématiques. Voici, très sommairement, quelques idées qui me semblent émerger des travaux de cette commission.

    D’abord, il convient que tous, mathématiciens et enseignants de mathématiques nous élargissions notre culture. Nous ne sommes pas seulement les spécialistes d’un sujet ou les praticiens de l’enseignement. Nous sommes les porteurs d’une composante importante de la culture nécessaire à notre époque et aux générations futures. Il nous faut donc élaborer les matériaux de cette culture, et d’abord à notre intention. C’est le sens de l’appel aux mathématiciens, au sens large des sciences mathématiques, pour produire des documents attrayants et accessibles aux professeurs de l’enseignement secondaire ; la meilleure formule serait que ces documents aient deux auteurs, l’un source d’information, l’autre exprimant les intérêts du public visé.

    Nous ne pourrons jamais enseigner tout ce qui est beau et utile, et nous ne devons pas nous résigner à l’abandonner. Les professeurs de français connaissent depuis longtemps cette situation, et ils la gèrent en changeant régulièrement les auteurs au programme. Que faire en mathématiques ?

    Dans l’esprit de l’évolution à long terme, il nous faut à coup sûr réfléchir, prendre le recul par rapport à la situation actuelle, expérimenter. Il nous faut sans doute admettre comme normal que les programmes changent au cours du temps, et que nous soyons amenés à enseigner des choses que nous n’avons jamais apprises.

    Comment nous y préparer ? L’élargissement de notre culture, après nos études, peut se révéler une nécessité en vue même de faire face aux changements à venir.

    J’ai évoqué l’influence de l’informatique. Elle est très importante, et elle se modifie très rapidement. En 1986, j’avais fait au congrès international des mathématiciens un rapport sur “ enseignement mathématique, ordinateurs et calculettes ” qui me semblait d’actualité. Les calculettes de l’époque offraient des possibilités très intéressantes pour l’introduction de nouveaux sujets d’étude, en dépit ou peut être à cause de leur caractère rudimentaire. Mais, en matière de calculettes, on est passé très vite de la bicyclette à la voiture de sport ; les usages sont à réinventer. Les ordinateurs sont partout, l’industrie des logiciels se développe, il nous faut rapidement prendre la mesure de leur usage possible, et créer des conditions pour que cet usage devienne réalité. Cependant la réflexion qui s’impose pour le long terme est relative aux concepts permanents que l’informatique apporte ou conforte en mathématiques : la récurrence, les algorithmes, la logique, et leurs avatars.