Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'An@Chronique Numérique number 9

27c81d9a44aa86d55f0959ad7e6c72b6.gifLe ministre et les lycéens...

Pendant que notre ministre de l'éducation se débat avec la règle de trois, la réforme du primaire et  quarante mille profs et lycéens dans la rue, un jeune lycéen  allemand de 13 ans corrige tout seul quant à lui un calcul de la Nasa sur le risque de chute d'un astéroïde sur la terre. Il a corrigé la probabilité d'impact d'un facteur 100 passant de 1/45000 à 1/450.

Alors l'éducation : problème de moyens ou d'organisation ? C'est effectivement, la question principale que doivent résoudre nos politiques. J'étais heureux de voir que je n'étais pas le seul à me poser la question et que Libération y avait consacré un papier, curieux je clique sur le lien et que trouve-je ? Ça, un peu court non? Le papier aurait-il été enlevé ou le sujet était-il trop délicat, trop sensible ? Allez savoir !

Mon avis sur le sujet...

Réformer, les contenus, les brasser... Le système y est habitué depuis des années que c'est le cas. Les élèves s'adaptent à la situation rencontrée, bon gré, mal gré. Les enseignants râlent et s'adaptent en essayant de se raccrocher à ce qu'ils ont l'habitude de faire. Toute contrainte budgétaire sera donc vue comme un obstacle supplémentaire à surmonter par eux ou par l'établissement, allant dans le sens d'une dégradation des conditions d'exercice du métier. La modification des programmes n'a pour l'instant été qu'une adaptation à la massification du système, répondant à l'urgence de translater l'ancien système hyper-sélectif en un système toujours sélectif mais adapté à la massification. Un nouvel  allègement des programmes sera donc vu comme la brèche ouverte à une baisse du niveau et leur durcissement à un retour vers un élitisme inacceptable... Quelque soit le chemin sur lequel on s'engagera, l'insatisfaction sera naissante puis grondante selon les besoins des acteurs en lice.

Alors pourquoi ne jamais parler de rénovation de l'organisation? Ah, oui j'oubliais, il y a le Bac, c'est examen sacralisé qui vérouille toute l'organisation par le haut. A quoi bon vouloir tortiller en dessous du Bacho puisque tout le monde devra y passer. Alors ce fût aussi lui qu'on a réformé en profondeur, permettant de passer le cap de la massification élitaire. Tout va très bien Madame la Marquise, chantée par Ray Ventura et ses collégiens... s'était prémonitoire !

 

 

Combien de temps de temps encore faudra-t-il attendre pour qu'une vraie réforme de l'enseignement secondaire soit mise sur la table où la question budgétaire si elle est centrale, n'est qu'une des composantes de la transformation du système et non la seule. Comment transformer et vraiment réformer un système où l'on sait en une ou deux semaines de cours que certains élèves seront en échec pour l'année complète tant les lacunes sont marquées et le rythme imposé inadapté à leur progression. On ne peut pas gaver un élève contre son gré et on ne peut pas non plus lui faire sauter des marches trop grandes pour lui, ni le faire courir alors qu'on lui met un sac de 20 kgs sur le dos et qu'il ne peut que marcher. La règle des 3 tiers est toujours de mise dans les classes ( parfois un des tiers est sous représenté mais rarement deux ! ). C'est presque invariable, du BEP à la Terminale S : un tiers de faibles, un tiers de moyens et un tiers de forts. Le tiers de forts est peut-être sur-représenté en section S qui attire les meilleurs élèves, les autres sections souffrant de cette situation ont néanmoins adapté leurs exigences. Parmi ceux-ci, 80 % en moyenne  dans chaque classe auront le bac. Ce qui revient à dire que ceux qui n'obtiennent pas le bac sont des élèves dont la section choisie ne leur était pas adaptée. Alors pourquoi ne pas prendre en considération ce constat que l'on appelle échec scolaire en créant un système différentiel de vitesse de progression permettant ainsi à chaque élève d'être le plus possible en situation de réussite en lui proposant des niveaux d'enseignement, du moins dans les matières fondamentales, qui soient adaptés à son niveau?

On peut donc légitimement se demander si l'organisation en classe et en année n'est pas révolue. On peut se demander si le système n'est pas suradministré et sous-encadré. On peut se demander si l'éducation est aujourd'hui uniquement du ressort des enseignants. Un système qui autrefois était basé sur les connaissances doit s'appuyer aujourd'hui de plus en plus sur son organisation interne. On le voit en ce qui concerne la maintenance du parc informatique des établissements, l'organisation des salles, l'implantation d'Internet, autant d'éléments qui deviennent de plus en plus centraux. Il devra en être de même des emplois du temps qui ne devraient plus être réalisés à l'année mais sur des périodes plus courtes, trimestre ou semestre suivant les besoins. Si l'éducation nationale veut gagner en efficacité et en bien être, il faut soit élargir la mission des enseignants soit accepter que l'éducation des jeunes ne soit plus seulement la question d'un enseignant placé entre quatre murs avec une classe pendant un an et que d'autres acteurs interviennent dans le système éducatif.

Il faut pour cela avoir beaucoup d'imagination et de volonté, il faut accepter de revoir toute l'organisation de l'enseignement et les structures hiérarchiques en place. Il faut permettre aux établissements d'utiliser les enseignants à d'autres fins que celles de l'enseignement, premettre leur formation, il faut responsabiliser les élèves dans leur cursus afin que l'élève ne se repose pas sur la présence ou l'absence, du seul enseignant pour avancer ou s'arrêter. Il faut inventer des nouveaux métiers et rendre le système réactif et adaptatif aux situations rencontrées sur le terrain. Il faut accepter que l'enseignant ne soit plus le maillon exclusif de la transmission même s'il en reste le garant principal et le cours le seul moyen mis à sa disposition.

Qui est près à de tels changements en profondeur? Les élèves? Pas sûr. Les syndicats? Pourquoi le seraient-ils? Les enseignants eux-mêmes? Je doute. Les instances dirigeantes ? Pourquoi le seraient-elles ? Le ministère ? Combien ça coûte? Les établissement scolaires? Qui fait quoi, quand et où ?

En fait il y a moi.

Et pendant ce temps, profitons en pour prendre un peu de recul et relativiser et répétons ensemble: passe ton bac et on verra après :


Commentaires

  • l'histoire du lycéen comporte de nombreuses exagérations et, par exemple, Libération a tenté d'y remédier

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2008/04/le-web-crie-las.html

  • Oui je l'avais vu, le lien que j'ai choisi fait apparaître ce point. Merci pour la précision.

Les commentaires sont fermés.