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Débats - Page 35

  • Les mathématiques à l’école : programmes, liberté pédagogique et réussite scolaire

    695af8549810a45ec0bf4f0d97f52d04.jpgSpécialiste de la didactique des mathématiques, Rémi Brissiaud analyse en finesse les nouveaux programmes du primaire. Il y découvre un esprit étroit (avec la remise en question de la liberté pédagogique des enseignants) et une conception traditionnelle et peu exigeante des mathématiques. Dans l'ignorance des apports récents de la recherche, ou même des pratiques de l'enseignement des maths chez nos voisins, les rédacteurs des nouveaux programmes risquent de retarder l'apprentissage du calcul. " Lorsqu’on l’examine à l’aune des connaissances scientifiques disponibles et des pratiques effectives dans les classes, on a envie de dire que le projet de programmes Darcos incite à une précocité dangereuse dans certains cas et qu’il incite à un manque d’ambition dangereux dans d’autres".

     

    L'article du Café pédagogique : ICI

    Et vous qu'en pensez-vous ?

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  • Le site qui veut noter les profs : note2be.com

    Stéphane Cola est l'un des fondateurs du site note2be.com qui propose de noter les profs qui ne sont pas vraiment d'accord comme en témoignent de très fortes réactions négatives personnelles et des syndicats, un blog contrenote2be s'est créé, une pétition contre ce site a été lancée et la condamnation du ministre prononcée. Les libertés individuelles sont-elles garanties? Telle est la question posée à la CNIL à laquelle 6 plaintes et 160 signalements ont été soumis.

    Ce que j'en pense:

    Si je me suis déjà froté à mon évaluation chiffrée avec feedback par mes élèves, expérience fort enrichissante mais restreinte à l'intérieur des classes dans lesquelles j'enseignais, je ne pense pas qu'une généralisation de celle-ci, de plus rendue publique soit souhaitable. Dans un système d'éducation de masse où les performances des élèves ne sont pas nécessairement corrélées avec celles des enseignants, laisser faire ce type de procédure ne me parait pas sain. Certains enseignants sont parfois en difficulté passagère, d'autres au contraire plutôt en forme ce qui influe fortement sur l'image qu'en ont les élèves. Pour ce qui est de la notation professionnelle, des personnes compétentes et habilitées me semblent tout à fait en mesure de produire ce type d'information sans la rendre publique. Imaginez les conversations entre élèves dans la cour de récréation, les regards génés en salle des profs. En plus évaluer pour qui, pourquoi? Les enfants en classe de CP vont-ils noter leur institutrice? Les 6èmes leurs tous nouveaux professeurs? J'ai même vu les écoles maternelles sur le site! Qui va noter, qui va être noté? Le prof désigné par le copain influent? Le prof de la matière détestée ou de celle adorée. La proportion de ceux qui aiment par rapport à ceux qui n'aiment pas produira une moyenne? Qu'est-ce qu'un bon prof, qu'est-ce qu'un mauvais prof? Les évaluations ne me semblent pas nominatives... imaginez que le prof connaisse la note que lui a mis l'élève, ce qui n'est visiblement pas possible avec le site, quelle valeur donner à cette note si l'identité du votant n'est pas garantie et quel intérêt de la rendre publique dans ce cas ? Les évaluations des élèves ne sont pas le pendant de la notation de l'enseignant qui fait partie intégrante de son métier. Les adolescents ont souvent bien du mal à évaluer leurs propres compétences et ils seraient en mesure de fournir des évaluations fiables sur des tiers en y ôtant tout l'affectif et en y apportant tout le recul nécessaire? Je doute!
    Je suis allé sur le site. Déjà 3 enseignants de mon établissement actuel sont notés et 8 de mon précédent établissement, j'ai vu leurs notes, est-ce normal?  Je n'y suis pas présent, jusqu'à quand, avec quelles notes et quels messages envoyés ? Et si les profs s'inscrivent en se faisant passer pour des élèves ? Ils sont somme toute assez nombreux dans un établissement scolaire pour infléchir les moyennes. Quel intérêt à tout cela?

    Alors en conclusion je dis tout simplement NON à ce type de pratiques.
    Ajout du 15/02 : Extrait de la revue de presse des Cahiers pédagogiques :
    On peut lire dans plusieurs journaux dont 20 minutes que Stéphane Cola, cofondateur du site de notation des professeurs note2be.com, a annoncé jeudi qu’il renonçait à la course municipale à Paris (il était en 9ème position sur la liste UMP du VIIIe arrondissement de Paris) afin de clarifier « la confusion entretenue par certains » entre son activité professionnelle et son engagement.
    Il a donc refusé d’être "évalué" par les électeurs ?
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  • Les maths et la finance à la lumière de l'actualité

    Je ne connaissais guère les subprimes ni le travail d'un trader (ni son salaire!). J'ai donc tapé quelques mots clés dans mon méta-moteur de recherches et voilà les liens qui m'ont le plus éclairé dans l'ordre:

     

    • Kerviel pendant la crise des Subprimes : extrait du Monde.fr

      Fin juillet, le marché craque sous les subprimes et les marchés se retournent. Je déboucle ma position qui est dès lors à zéro. Mon résultat grimpe : 500 millions d'euros (…) je me retrouve dans la même situation que précédemment, et ce à la hausse, et ne déclare pas ce résultat qui n'apparaît pas dans les livres. Je masque par une opération fictive d'achat-vente. Il est vrai que je me retrouvais très intimidé par ce montant de 500 millions et surtout de ne pas savoir comment l'annoncer."

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  • Le discours du Président de la République sur la Recherche du 28 janvier 2008

    Nicolas Sarkozy, venu sur le campus d'Orsay, lundi 28 janvier, rendre hommage au Prix Nobel de physique 2007 Albert Fert, a longuement exposé sa vision de l'organisation de la recherche française. Le texte PDF est ICI

    Il entend "mettre progressivement l'université au centre de notre dispositif de recherche", sur le modèle des "systèmes les plus performants du monde" comme en témoigne l'extrait suivant:

    C’est un mal français que nos grandes entreprises ne reconnaissent pas la thèse doctorale pour ce qu’elle est, un gage de créativité, de rigueur, de capacité à conduire un projet et à le mener dans un environnement extrêmement compétitif et extrêmement exigeant.
    C’est un mal français que tant de grandes écoles n’encouragent pas fermement leurs élèves à consacrer trois ans de plus de leur vie à la science, à la découverte, et que les entreprises ne reconnaissent pas la profondeur intellectuelle acquise lors de ces trois années dans les rémunérations qu’elle proposent. Nous devons renforcer massivement les liens entre grandes écoles et écoles doctorales et entre les écoles doctorales et l’entreprise.

    La place des grandes écoles devrait-elle être remise en cause comme l'indique le témoignage suivant, laissé en commentaire d'un article sur les classes prépas?

    « Les étudiants issus des grandes écoles boudent de plus en plus l'Université et les sciences. Au lieu de faire un Bac + 8, ils s'arrêtent à un bac + 5 et intègrent des banques pour faire des statistiques boursières! Savez-vous par exemple qu'à l'Ecole Centrale de Paris, sur une promotion de 350, environ 100 étudiants font un master à l'étranger car ailleurs personne ne connaît leur école! Le reste de la promotion ( environ 230) fait de l'informatique et de la finance et en Physique nous en avons 22 cette année, 13 l'année dernière et pas tous ne feront un master puis une thèse! A quoi sert-il de trier les meilleurs en Math et en Physique, s'ils font ensuite autre chose que de la science? Nous sommes le seul pays au monde dans ce cas de figure presque ubuesque.
    Nous avons ce paradoxe en France que les meilleurs s'arrêtent à Bac+5 et les moins bons (ceux qui recalés en prépa font un DEUG à la Fac) à Bac +8 et sont donc mieux considérés à l'étranger!
    Ma requête est simple, pourriez-vous sensibiliser vos étudiants en prépa sur la nécessité pour eux de faire 8 années après le Bac et non 5 car sinon ils ne seront pas très bien préparés au monde tel qu'il est. On leur préférera partout des bac +8 même issus de Bacs professionnels. Que l'élite fasse les meilleures études en s'arrêtant à bac + 4-5 n'est plus en accord de phase avec le monde tel qu'il est. l'Ecole Polytechnique a été classée au delà du 400 ème rang mondial (et grâce à des labos du CNRS présents sur son site) alors que Jussieu est 45 ème, Paris-sud Orsay 60 ème, Oxford 10éme et Cambridge 2ème. Nous ne sommes plus dans un monde hexagonal au 19 ème siècle! Il nous faut réagir vite »


    L'analyse du discours du président  du Monde  et les réactions de Sauvons la Recherche

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  • La revue de presse de Philippe Watrelot

    Avant de partir au travail ou de corriger quelques copies, je vous conseille la lecture quotidienne de la Revue de Presse de Philippe Watrelot des "Cahiers Pédagogiques". Détaillée juste ce qu'il faut, les hyperliens pointent sur les articles source. A accompagner avec un petit jus d'oranges pressé! Mieux qu'à l'hôtel...

    Je transporte ici celle d'aujourd'hui:

    Gifle et retour de bâton...
    Gifle à l’école, 
pas de sanction pour le prof ”c’est le titre du Figaro qui nous apprend que le professeur convoqué mercredi au rectorat de Lille, et qui a reçu le soutien de François Fillon ne serait pas l’objet d’une procédure disciplinaire comme cela avait été annoncé au départ. Le premier ministre a en effet déclaré  : “Je pense que ce n’est jamais une bonne solution de gifler un élève, mais en même temps, je soutiens les enseignants qui ont besoin d’un peu de discipline et d’un peu de respect.”. Dans le même article du Figaro, des collègues de ce professeur déclarent “On se reconnaît tous un peu dans l’injustice faite à ce prof parce qu’elle illustre la remise en question permanente de notre autorité” ou encore “Nous ne sommes évidemment pas favorables au rétablissement du châtiment corporel, mais il faut bien reconnaître que certains élèves cherchent, en permanence, à tester les limites de leurs profs.”.
    On voit bien ici que c’est le thème de l’autorité qui est sous-jacent derrière ce fait divers. D’ailleurs, dans le même journal, on trouve le résultat d’un sondage sur un sujet voisin puisque sur la situation des banlieues les français interrogés réclament plus d’autorité et mettent en cause la responsabilité des parents.
    Dans Libération, Charles Hadji, professeur en sciences de l’éducation à Grenoble-II, analyse assez bien ce fait divers et ses implicitesJe vois trois grandes raisons. D’abord, sous certains aspects, notamment sur fond de montée des violences, le métier devient plus difficile. Ensuite l’affaire touche au cœur même de la profession, la relation à l’élève, avec les problèmes d’autorité et de respect qu’elle pose. Enfin, il y eu une surmédiatisation de réactions qui me paraissent démesurées - le père qui poursuit l’enseignant, la justice qui embraye, le procureur qui s’exprime à la télévision sur l’affaire... Tout cela a exacerbé l’impression des enseignants d’être mal aimés.[...]
    Mais au nom de ce malaise peut-on tout justifier ? La question se pose. La lecture des circonstances précises de l’incident par le Procureur (toujours dans Le Figaro) laisse quelques doutes et un léger sentiment de malaise.
    Dans cette affaire, comme on l’a déjà souligné à plusieurs reprises, il faut aller au delà des excès et revenir aux principes. Si cette affaire conduit dans l’opinion à justifier le retour de la trique, à confondre autorité et obéissance par la force, et à remettre en question certains principes, je ne sais pas si le climat dans les écoles y aura gagné...

    Fausse note
    Autre sujet de crispation : l’évaluation des enseignants par les “usagers” Ce principe était évoqué dans le rapport Attali (mais pas dans le rapport Pochard, ne confondons pas).
    le journal en ligne Rue89 a réalisé une enquête sur ce sujet et décrit plusieurs écoles qui proposent aux étudiants d’évaluer leurs enseignants.
    Un très opportuniste créateur de site web avait, quant à lui, proposé la semaine dernière un site qui proposait aux élèves de noter leurs professeurs. Très vite, le site a été l’objet de nombreuses dérives et manipulations. Plusieurs syndicats sont montés au créneau . Le Snalc a saisi la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) lui demandant si le site « était référencé et si ses fichiers étaient déclarés ». La FSU a parlé de « lynchage public », le SE-Unsa d’« une insupportable délation ».
    C’est sans rapport mais... Bonne année du Rat !

    Bonne Lecture...