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Kernesis - Page 6

  • La vérité kernésique

     

     

    Définition de la Vérité Kernésique

     

    I. Schéma fonctionnel d’émergence (structure Kernesis)

    Définition: La vérité kernésique est le résultat dynamique d’un processus multi-étapes, dans lequel une poussée initiale traverse des phases structurées pour produire une co-incidence alignée entre le Sujet, le Collectif et le Réel.

     

    Cycle opératoire complet:

    [Poussée × Germination]  

    + Régulation–Inhibition pulsionnelle  

    + Posture  

    → Intégration cohérente (multi-échelles)  

    → Alignement (multi-échelles)  

     

    Vérité traversante ⊕ Joie (résonance de régulation)  

     

    ↺ Résonance rétroactive psycho-corporelle ↻

     

    Chaque étape est définie précisément ci-dessous.

     

    1. [Poussée × Germination]

    • Poussée : tension motrice initiale (intuition, nécessité, désir d’élucidation).
    • Germination : conditions matérielles ou symboliques de développement (contexte, matière, rencontre).

    Exemples : hypothèse de recherche, perception esthétique, acte éthique ou expression symptomatique.

     

    2. Régulation–Inhibition pulsionnelle (RIACP)

    La poussée est filtrée par des mécanismes de régulation :

    • inhibition des emballements,
    • confrontation aux limites du réel,
    • stabilisation du mouvement émergent.

     Empêche l’accès direct à des vérités pulsionnelles, évite le fanatisme ou l’auto-affirmation brute.

     

    3. Posture

    Le sujet s’ajuste corporellement et symboliquement :

    • sa posture soutient la vérité,
    • il devient capable de la porter dans son champ.

    La vérité “tenue” précède souvent sa formulation.

     

    4. Intégration cohérente (multi-échelles)

    La vérité émergeante est reliée :

    • aux systèmes antérieurs (épistémiques, sociaux, culturels),
    • aux usages pratiques ou théoriques.

    Elle ne s’oppose pas à ce qui existe, mais le ré-agence.

     

    5. Alignement et intégration  (multi-échelles)

    La vérité kernésique est alignement actif entre :

    • le Sujet (celui qui l’énonce ou l’incarne),
    • le Réel (ce à quoi elle s’applique),
    • le Collectif (ceux qui peuvent l’éprouver, la critiquer ou la partager).

    Critères : stabilité, cohérence, ouverture à la vérification.

     

    Intégration Multi-Échelles

    Échelle Description Exemple
    Micro (Corps) Sensations individuelles Main qui tremble en écrivant une preuve
    Meso (Collectif) Validation par les pairs Séminaire où la théorie "résonne" 
    Macro (Réel)  Ancrage matériel Expérience reproductible 

     

    6. Vérité traversante + Joie d’ajustement

    La vérité kernésique se manifeste :

    • comme transformation effective, perceptible à plusieurs niveaux,
    • avec une joie fluïenne : indicateur somato-affectif d’un ajustement juste.

    Joie ≠ euphorie ; elle est ici le signal rétroactif d’un alignement réussi.

     

    7. Résonance rétroactive psycho-corporelle

    La vérité produit une modification réelle :

    • du schéma corporel (tensions libérées, énergie accrue, repos),
    • du champ cognitif (clarification, surgissement de nouvelles intuitions),
    • des interactions sociales (transmission, reconnaissance, reconfiguration).

     

    II. Propriétés fondamentales (invariants fluïens)

    Propriété

    Définition opérationnelle

    Statut dans le cycle

    Incarnation

    La vérité est d’abord vécue dans le corps

    Posture / Résonance

    Fluïdité

    Elle traverse des désalignements productifs

    Germination → Alignement

    Transversalité

    Elle est valide dans tout champ

    Schéma adaptable

    Rétroaction

    Elle modifie le cadre qui l’a rendue possible

    Intégration / Résonance

    Stabilité active

    Elle tient sans se figer

    Alignement durable

    Co-existence des plans

    La vérité se manifeste à plusieurs niveaux en même temps

    Multi-échelles

     

    III. Critères de validation

     

    Une vérité peut être dite kernésique si elle vérifie les points suivants :

    Critère

    Description

    Alignement réel

    Sujet–Réel–Collectif sont en résonance active

    Effet psycho-corporel

    Elle produit un effet visible (fatigue, joie, stabilité)

    Effet de champ

    Elle transforme les pratiques du domaine

    Résistance au forcing

    Elle ne peut être décidée, mais seulement reconnue

    Stabilité évolutive

    Elle tient tout en permettant un nouveau cycle d’émergence

    Consistance rétroactive

    Elle modifie le sujet et/ou le système qui l’a produite

     

    Test Kernésique des Vérités Formelles


    Cas : 2 + 2 = 4 
    1. Niveau 1 (Inerte) : Énoncé brut → Non kernésique.  
    2. Niveau 2 (Incarné:  
       - Enfant comprenant : Alignement micro (joie de la découverte) + méso (validation par le professeur).  
       - Extrait de *Récoltes et Semailles (1986) - Grothendieck :   *"Les nombres ne sont pas des outils, mais des *êtres* avec lesquels je converse. […] Je les accueille bien plus que je ne les *calcule*."
    3. Conclusion :  "Toute vérité devient kernésique dès qu’elle est vécue comme une* traversée *et non une formule morte."  

     

     

    IV. Formes différenciées selon les champs

     

    Domaine

    Mode d’apparition kernésique

    Sciences dures

    Ajustement modèle ↔ mesure ↔ cohérence (ex : relativité)

    Sciences humaines

    Restructuration des catégories perceptives (ex : Bourdieu)

    Art

    Modification du régime perceptif (ex : Monet)

    Éthique/Politique

    Transformation du porteur (ex : Gandhi)

    Mystique/Poïétique

    Expérience non verbalisable mais stable et transformatrice

     

    V. Limites et non-vérités kernésiques

     

    Cas

    Raisons d’exclusion du statut kernésique

    Vérités inertes

    Elles ne produisent aucun effet vivant (ex : tautologie formelle)

    Fanatisme

    Alignement simulé sans régulation ni transformation réelle

    Vécus indicibles

    Non partageables ou non intégrables (acceptés mais non généralisables)

     

     

    VI. Formule synthétique

     

    Vérité = Processus [ Poussée × Germination ]

              → Régulation pulsionnelle

              → Posture incarnée

              → Intégration multi-échelles

              → Alignement Sujet–Réel–Collectif

             

              Manifestation traversante + Joie d’ajustement

             

              Résonance rétroactive psycho-corporelle

     

     

    VII. Usages recommandés

     

    Objectif

    Version adaptée

    Transmission pédagogique

    Version narrative initiale avec exemples

    Évaluation d’un processus

    Grille à critères + effet de champ

    Production d’un protocole

    Schéma Kernesis complet

    Comparaison inter-champs

    Tableau des formes différenciées

    Réalignement personnel/collectif

    Phase Posture + Joie + Résonance

     

     

    VIII.  Grille d’Évaluation Kernésique de la Valeur de Vérité  au travers du dire/geste

    Objectifs

    • Évaluer le degré d’émergence, de densité et d’effet transformateur d’un dire/geste
    • Suivi évolutif des processus de réalignement

     

     Critères d’Évaluation (Score sur 100)

     

    1. Origine du dire (20 points)

    Question : D’où vient cette parole/ce geste ?

    Score

    Indicateurs observables

    Signes corporels

    0-5

    Mensonge manifeste, manipulation

    Regard fuyant, crispation, sur-contrôle gestuel

    6-10

    Stratégie défensive, mais assumée

    Tension visible mais consciente

    11-15

    Sincérité partielle, reste des protections

    Oscillation entre ouverture et fermeture

    16-20

    Parole nue, désarmée, spontanée

    Respiration libre, regard direct, gestes naturels

     

     

    2. Alignement interne (20 points)

    Question : Le dire correspond-il à l’état global de la personne ?

    Score

    Indicateurs observables

    Signes corporels

    0-5

    Dissociation flagrante (dit A, exprime B)

    Contradiction geste/parole évidente

    6-10

    Décalage perceptible mais non majeur

    Légère dysharmonie posturale

    11-15

    Cohérence globale avec quelques dissonances

    Majorité des signaux convergents

    16-20

    Unité parfaite geste/parole/présence

    Évidence de l’authenticité pour tous

     

     

     

    3 Tension régulée (20 points)

    Question : Comment la difficulté/le conflit est-il traversé ?

    Score

    Indicateurs observables

    Signes corporels

    0-5

    Fuite, déni, évitement total

    Raideur, fermeture, retrait

    6-10

    Reconnaissance du problème mais figement

    Crispation assumée, immobilité

    11-15

    Tentative de traversée, encore instable

    Alternance tension/détente

    16-20

    Traversée fluide, tension transformée

    Souplesse dans la difficulté

     

     

    4. Résonance du champ (20 points)

    Question : Quel effet sur l’environnement relationnel ?

    Score

    Indicateurs observables

    Signes collectifs

    0-5

    Aucun changement ou dégradation

    Fermeture, distraction, fuite des autres

    6-10

    Léger impact localisé

    Une ou deux personnes touchées

    11-15

    Transformation perceptible du groupe

    Changement d’atmosphère notable

    16-20

    Reconfiguration profonde de l’espace

    Silence dense, présence partagée

     

     

    5. Stabilité différée (10 points)

    Question : Que reste-t-il après le dire ? (évaluation à 24h et 1 semaine)

    Score

    Indicateurs observables

    Temporalité

    0-2

    Rien ne subsiste

    Immédiat

    3-5

    Trace légère à 24h

    24h

    6-7

    Effet maintenu à 24h

    24h

    8-10

    Transformation durable à 1 semaine

    1 semaine

     

     

    6. Ouverture générée (10 points)

    Question : L’espace du possible s’élargit-il ?

    Score

    Indicateurs observables

    Signes d’ouverture

    0-2

    Fermeture, rigidification

    “Il n’y a qu’une solution”

    3-5

    Maintien du status quo

    Pas de nouveauté

    6-7

    Légère expansion des possibles

    “Peut-être que…”

    8-10

    Élargissement manifeste

    Nouvelles perspectives spontanées

     

     

     IX. Échelle de Valeur de Vérité

    Score

    Statut

    Description

    Action recommandée

    85-100

    Vérité pleine

    Fluïenne, incarnée, transformante

    Capitaliser, transmettre

    70-84

    Vérité stabilisée

    Processus abouti, effets durables

    Consolider, approfondir

    55-69

    Vérité émergente

    En cours de maturation

    Accompagner, ne pas forcer

    40-54

    Amorce sincère

    Processus démarré

    Soutenir, créer conditions

    25-39

    Reconnaissance

    Désalignement assumé

    Patience, présence

    0-24

    Résistance

    Défenses actives

    Respecter le rythme

     

     Exemple d’Application

    Situation : Étudiant en difficulté qui dit “J’abandonne pas, mais je n’y arrive plus”

    Critère

    Score

    Justification

    Origine

    16/20

    Parole nue, sans masque

    Alignement

    17/20

    Fatigue visible cohérente avec le dire

    Tension

    12/20

    Reconnaît la difficulté sans la fuir

    Résonance

    8/20

    Prof touché, quelques élèves attentifs

    Stabilité

    6/10

    Reste mobilisé le lendemain

    Ouverture

    7/10

    “Peut-être une autre façon de faire”

    Total : 66/100 → Vérité émergente

    Action : Accompagner sans forcer, créer conditions favorables

     

    Trajet Kernésique d’un Dire Émergent d’un élève

    De la désorientation à la vérité fluïenne stabilisée

    Situation initiale : Un élève en classe dit :« Je crois que je comprends rien à rien. »

    Situation finale : « En fait, c’est pas grave si je comprends pas tout maintenant. J’suis pas bloqué. Je peux continuer. »

     

    Étape

    Fonction fluïenne

    Formulation possible par l’élève

    Indice estimé d’alignement

    1. Désalignement vécu ~

    Rupture interne, surcharge, perte de cadre.

    « Je crois que je comprends rien à rien. »

    15 / 100

     

    ➜ Sincérité brute, mais sans distinction. Le flux est globalement effondré.

     

     

    2. Geste déclencheur ×

    Aveu non stratégique, différenciation de la tension.

    « J’en ai marre… même quand j’écoute, ça ne rentre pas. »

    28 / 100

     

    ➜ Le sujet commence à localiser son impuissance, ce qui marque une première émergence germinative.

     

     

    3. Régulation fluïenne ~→⎔

    Limitation reconnue : tension nommée, régulable.

    « Ce n’est pas que je ne veux rien comprendre… c’est juste que là, je n’y arrive pas. »

    42 / 100

     

    ➜ Le flux devient plus précis, la charge pulsionnelle se transforme en point.

     

     

    4. Ajustement postural ▭

    Reprise du mouvement, micro-ancrage dans le champ.

    « Je vais essayer de suivre quand même. Peut-être que ça va revenir. »

    64 / 100

     

    ➜ Posture en train de se redresser. Le sujet retrouve une position incarnable dans le processus.

     

     

    5. Stabilisation du vrai +

    Dire aligné, tranquille, durable.

    « En fait, c’est pas grave si je comprends pas tout maintenant. J’suis pas bloqué. Je peux continuer. »

    89 / 100

     

    ➜ Une vérité fluïenne a émergé : le savoir peut revenir dans un espace pacifié, sans lutte.

     

     

     

     Lecture kernésique transversale

    • Le passage de 15 à 89 n’est pas linéaire, ni cognitif au sens classique : il reflète une reconfiguration dynamique de la position du sujet dans le champ d’apprentissage.
    • Chaque phrase ne décrit pas un état : elle produit un état. C’est un langage régulateur, et non seulement informatif.
    • Le langage devient ici outil fluïen d’intégration, révélateur d’un alignement en cours — non pas preuve, mais preuve vivante.
    • La joie fluïenne, dans le dire final, ne se manifeste pas comme exaltation, mais comme relâchement ajusté : respiration redevenue libre, pensée fluide, absence de défense.

    Vers une vérité kernésique 100/100

    « Je me rends compte que je n’ai pas besoin de tout comprendre d’un coup pour avancer. Le fait de rester présent, même dans l’incertitude, fait déjà partie de l’apprentissage. Et c’est souvent à ce moment-là que les choses commencent à devenir claires. »

     Justification kernésique de l’indice 100 / 100 :

    • Origine du dire : parole spontanée, non stratégique, émanant d’un sujet stabilisé (20/20)
    • Alignement interne : parfaite cohérence entre posture, ton, contenu et intention (20/20)
    • Tension régulée : l’incertitude n’est plus perçue comme obstacle, mais comme espace fertile (20/20)
    • Résonance du champ : dire mobilisable par d’autres élèves, pouvant inspirer une reconfiguration collective (20/20)
    • Stabilité différée : transformation durable de la relation au savoir (10/10)
    • Ouverture générée : élargissement manifeste du rapport à l’apprentissage et au temps (10/10)

     

  • La formule de Kernesis, un modèle vivant de la conscience germinative et incarné

     

    1. Présentation générale

    Kernesis articule l’élan de la poussée, la régulation des flux pulsionnels et l’intégration multi-échelles du réel dans une posture alignée. Il propose une cartographie dynamique de l’être-en-traversée, où chaque geste, pensée ou silence peut devenir lieu d’ajustement entre ce qui naît (Éclosophie), ce qui circule (Flux Intégral), et ce qui se manifeste (Posture-Alignement).

    Ancré dans une logique rétroactive, Kernesis révèle que la conscience n’est pas un centre figé, mais une spirale en résonance, nourrie par le langage opératoire ouvert (LOME) et balisée par des signes de joie, de vérité traversante et d’émergence juste. Kernesis est une écologie du réel incarné, une grammaire de la résonance vivante, un art de l’alignement à travers les plans.

    Ce modèle ontologique propose donc une vision dynamique de l’être, décrivant un processus cyclique où des impulsions vitales, une discipline incarnée et un langage adaptatif convergent vers un état d’Alignement. Cet alignement produit une Vérité traversante et une Joie émergente, reliées par une émergence conjointe (⊕). Alimenté dans une pratique quotidienne incluant potentiellement la méditation zen, le Qi Gong, offrant de  nouvelles perspectives quotidiennes , le modèle utilise le Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles (LOME) pour réguler et intégrer les dynamiques à plusieurs niveaux (individuel, relationnel, universel). Une rétroaction psycho-corporelle soutient ce cycle, rendant l’ontologie vivante et incarnée.

    Kernesis n’est ni une méthode ni un processus à suivre, mais une grille de lecture ontologique qui révèle les mécanismes structurants de l’expérience incarnée. Il ne prescrit aucune pratique particulière, mais fait prendre conscience des dynamiques sous-jacentes : comment la poussée germinative émerge, se régule, s’aligne et génère des boucles rétroactives vivantes.

    Cette vision traverse tous les domaines d’expérience et permet à chacun de reconnaître ces dynamiques à l’œuvre dans sa propre existence, de les cultiver consciemment et de créer ses propres boucles rétroactives ouvertes selon ses modalités singulières - qu’elles soient artistiques, sportives, relationnelles, professionnelles ou contemplatives.

    Kernesis offre ainsi les “lunettes ontologiques” pour voir ce qui se joue dans l’émergence de la conscience incarnée, tout en laissant libre l’art de le vivre et de l’actualiser. Il s’agit d’une cartographie du réel qui révèle sans contraindre, éclaire sans diriger.

     

    2. Structure du modèle

    Le modèle se divise en trois parties : les composantes initiales, le processus d’intégration et d’alignement, et les résultats cycliques.

    a) Composantes initiales

    • [Poussée × Germination] :
      La Poussée représente une force vitale ou intentionnelle, comme l’élan de présence dans le zen ou le Qi dans le Qi Gong. La Germination est l’actualisation de ce potentiel, où l’énergie prend forme. Leur interaction multiplicative (×) traduit une dynamique où la poussée catalyse une croissance organique, comme une graine s’éveillant sous une impulsion.

    • Régulation–Inhibition pulsionnelle (via LOME) :
      La Régulation canalise les impulsions brutes, empêchant leur dispersion par une discipline consciente.  Le Langage Ouvert Multi-Échelles (LOME), défini par les variables objet (ex. : une pulsion, une pensée) et contexte (ex. : environnement social, cosmique), structure cette régulation. Le LOME permet de relier l’élément spécifique à son cadre plus large, favorisant une inhibition pulsionnelle cohérente.

    • Posture :
      La Posture est à la fois physique (ex. : position dans le Qi Gong ou zazen, ou plus particulièrement l’ancrage et l’alignement  corporels , la respiration, le regard  ) et métaphorique (attitude mentale ou éthique). Elle ancre la régulation et soutient l’intégration en alignant le corps et l’esprit dans une présence intentionnelle. La posture est à la fois résultat d’une régulation et condition de l’intégration. En tant  qu’articulation incarnée entre impulsion, présence, et action, la posture agit comme une interface active entre les dimensions pulsionnelle, cognitive et contextuelle du flux.

    b) Processus d’intégration et d’alignement

    • Intégration cohérente (multi-échelles) :
      Les composantes (Poussée × Germination, Régulation–Inhibition via LOME, Posture) se synthétisent en un tout harmonieux. Le LOME facilite cette intégration en reliant les éléments à leurs contextes multi-échelles (individuel, relationnel, universel), produisant une cohérence systémique.

    • Alignement (multi-échelles) :
      L’Alignement est un état de synchronisation globale où l’individu, ses actions et son environnement vibrent en harmonie. Cet état opère à plusieurs niveaux, du personnel jusqu’à un niveau élargi d’interprétation , reflétant une unité dynamique.

    c) Résultats et cycle

    • Vérité traversante ⊕ Joie (résonance de régulation) :
      La Vérité traversante est une authenticité fluide qui transcende les échelles, reliant l’individu à une réalité plus vaste. La Joie (résonance de régulation) est une plénitude émotionnelle émergeant de l’harmonie régulée. L’opérateur ⊕ (émergence conjointe) indique que vérité et joie co-émergent comme deux facettes d’un même état.

    • ↺ Résonance rétroactive psycho-corporelle ↻ :
      Un cycle de rétroaction relie les résultats (Vérité, Joie) aux composantes initiales. Cette résonance, ancrée dans le corps et l’esprit, renforce la Poussée, la Régulation (via LOME) et la Posture, maintenant le cycle dynamique.

     

    3. Rôle du LOME(x, y)

    Le Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles (objet, contexte) est un outil pivot pour la Régulation–Inhibition pulsionnelle et l’Intégration cohérente. Il permet de :

    • Relier un objet (ex. : une émotion, une action) à son contexte (ex. : situation sociale, sens universel).
    • Opérer à multi-échelles, naviguer entre le particulier et le global.
    • Favoriser une régulation adaptative grâce à un langage ouvert, flexible et créatif.
      Exemple : Dans une situation de colère, le LOME aide à contextualiser l’émotion (objet) dans une perspective plus large (contexte relationnel), facilitant une réponse alignée.

     

    4. Principes fondamentaux

    • Dynamique cyclique : Le modèle est circulaire mais reste ouvert, chaque étape alimentant la suivante, avec une rétroaction qui relie Vérité et Joie aux composantes initiales.
    • Multi-échelles : Les processus opèrent du niveau individuel (corps, esprit) au cosmique (sens de l’existence) en passant bien sûr par le réel, le tout intégré par le LOME.
    • Émergence conjointe : Vérité traversante et Joie surgissent ensemble, reflétant une ontologie non dualiste.
    • Pratique incarnée : Le passage de la poussée germinative à la régulation se comprend et s’expérimente pleinement avec la méditation  zen (discipline, présence), le Qi Gong (énergie, posture), mais aussi toute approche consciente de la posture, du corps et de l’effet régulatoire qui en découle. Le modèle appliqué quotidiennement, transforme chaque expérience en une opportunité d’alignement.

     

    5. Application quotidienne

    Le modèle peut inclure  une pratique consciente :

    • Méditation type zen : La Poussée (intention de présence) et la Posture favorisent la Germination d’une clarté intérieure. Le LOME contextualise les pensées pour les intégrer.
    • Qi Gong : La Régulation–Inhibition (via LOME) canalise l’énergie vitale dans une Posture corporelle, produisant une Joie résonante.

    et offrir de :

    • Nouvelles perspectives : Chaque moment est perçu comme un cycle (Poussée → Alignement → Vérité/Joie), où le LOME relie l’objet (ex. : une émotion) à son contexte (ex. : une interaction sociale).
      Exemple : Face à un conflit, le LOME régule une impulsion (colère) en la replaçant dans un cadre relationnel, menant à une réponse alignée et à une Joie émergente.

     

    6. Portée ontologique

    Ce modèle propose une ontologie vivante, où l’être émerge d’un cycle d’énergie (Poussée), de discipline (Régulation via LOME, Posture) et d’harmonie (Alignement). Le LOME agit comme un pont entre le particulier et l’universel, permettant une Vérité traversante et une Joie qui relient l’individu à son environnement. Non dualiste, il intègre corps, esprit et environnement dans un processus continu et incarné. Kernesis n’est donc pas une ontologie totalisante du réel, mais une ontologie opérationnelle de l’être engagé dans le flux incarné.

     

    7. Conclusion

    Ce modèle ontologique allie rigueur conceptuelle et pratique incarnée. Grâce au LOME, il offre un langage adaptatif pour réguler et intégrer les dynamiques multi-échelles, menant à un Alignement qui produit Vérité et Joie. Appliqué au quotidien via le zen, le Qi Gong et une nouvelle perspective, il transforme l’existence en un cycle harmonieux d’émergence et de résonance.

    Kernesis fait de chaque instant un lieu d’émergence, d’alignement et de vérité incarnée.

     

    Pour approfondir trois points structurants du modèle, voici un éclairage conceptuel sur la vérité, la régulation et la joie.


    1. La vérité comme alignement multi-échelles dans Kernesis

    Dans Kernesis, la vérité désigne un état de cohérence dynamique entre les différents niveaux d’une situation incarnée : logique, sensoriel, pulsionnel, relationnel et symbolique. Une pensée, une parole ou une action est dite “vraie” lorsqu’elle se maintient de manière transversalement valide, sans contradiction interne, et en produisant une stabilité dans le réel. Ce critère ne remplace pas les vérités démonstratives (comme en mathématiques), mais ajoute une exigence d’alignement structurel à travers les plans de l’expérience. Il ne s’agit pas d’une vérité absolue ou d’un relativisme intégral, mais d’une forme qui traverse les échelles sans se rompre, même sous rétroaction. La vérité kernésique est donc moins une propriété d’un énoncé qu’une qualité d’ajustement durable dans le réel.

     

    2. La régulation au sein du Flux Intégral via LOME

    Dans Kernesis, la régulation désigne un processus d’ajustement des flux pulsionnels et cognitifs en vue de leur transformation en formes stables, contextualisées et opératoires. Elle s’opère dans le champ du Flux Intégral, qui relie l’énergie brute (RIACP) à son intégration multi-échelles (ICPMe). Loin de réprimer, cette régulation vise à rendre les impulsions lisibles, compatibles et soutenables dans l’action.

    Le LOME (Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles) est l’outil pivot de cette régulation. Il relie un objet (pulsion, pensée, acte) à son contexte (relation, espace, temps, symbolique) en permettant une lecture croisée où chaque terme rétroagit sur l’autre.

    Trois opérations principales en découlent : translation (changement de registre), reconfiguration (redirection ou reciblage), et inhibition relative (suspension active par recontextualisation). Ces opérations ne sont pas automatiques : elles supposent un certain niveau d’ancrage et de perception réflexive.

    En cela, la régulation kernésique n’efface pas l’impulsion, mais l’intègre dans un cycle fluide et ajusté, en lui permettant de s’exprimer sous une forme stable, lisible et alignée.

     

    3. La joie comme symptôme d’alignement et boucle rétroactive psycho-corporelle

    Dans Kernesis, la joie est un indicateur dynamique d’alignement : elle apparaît lorsque les flux ont été régulés sans blocage, que la posture est ajustée, et que l’intégration entre les différents plans de l’expérience est effective. Elle n’est ni plaisir, ni euphorie, mais un état discret de cohérence perceptive — une absence de tension résiduelle entre intention, action et perception.

    Cette joie active une boucle de rétroaction psycho-corporelle : elle renforce la posture, favorise l’amorçage de nouvelles régulations, et soutient l’émergence d’une poussée ultérieure. Cette rétroaction est observable concrètement : respiration plus fluide, tonus musculaire stable, attention élargie. Elle constitue une spirale régénérative où chaque cycle renforce la stabilité du suivant, sans visée de dépassement, mais avec un ajustement de plus en plus fluide au réel.

     

    Kernesis, c’est  le premier algorithme incarné pour passer de la pulsion à la sagesse ;)

  • « Courbes » : d’Eugène Guillevic à la version kernésique, et autres poèmes

     

     

    Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, voici la version riginale du poème de Guillevic dans le recueil « Les euclidiennes »

    « Courbe »

    Avoir un sens

    Et le connaître !

    Ne plus te dire que peut‑être

    Tu signifies quand même

    Mais pour d’autres que toi.

     

    Voici la version kernésique. Ce n’est en aucun cas un copier coller, juste un poème dont le mot clé est « Courbes ». La référence à Guillevic ne doit faire aucunement appel à comparaison.

     

    « Courbe »

     Tu ne vas pas droit.

    Mais tu vas.

     

    Tu ne sais pas où,

    Mais tu y vas entier.

     

    C’est dans la courbe

    Que tu tiens au monde,

    Sans vouloir le tenir.

     

    C’est ta dérive

    Qui fait trajectoire.

     

    Et pendant qu’on y est , sortons de la géométrie….

     

    « Nombres »

    Ils ne parlent pas.

    Mais ils savent.

     

    Ils ne montrent rien.

    Mais ils tiennent tout.

     

    Ils poussent droit

    Dans l’invisible.

     

     

    « Suites numériques »

    Un terme

    Puis un autre.

     

    Ce n’est pas le même,

    Mais il vient de l’autre.

     

    Et toi,

    Tu espères qu’à force,

    Quelque chose va apparaître.

     

     

    « Asymptote »

     Je suis là.

    Il est venu vers moi.

     

    Il m’a pressentie,

    Et toute sa course

    S’est inclinée.

     

    Il ne me touchera pas.

    Mais je le tiens.

     

    Je suis la forme

    Qu’il cherche en s’éloignant

    De tout le reste.

     

    …….

  • Un unique poème - L’horloge de Baudelaire - Deux approches: traditionnelle et kernésique

     

     

    Le poème -  L’Horloge  ( Les Fleurs du mal, section  Spleen et Idéal )

     

    Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,

    Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !

    Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi

    Se planteront bientôt comme dans une cible ;

     

    Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon

    Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;

    Chaque instant te dévore un morceau du délice

    À chaque homme accordé pour toute sa saison.

     

    Trois mille six cents fois par heure, la Seconde

    Chuchote : Souviens-toi ! — Rapide, avec sa voix

    D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,

    Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

     

    Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !

    (Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

    Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

    Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

     

    Souviens-toi que le Temps est un joueur avide

    Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.

    Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !

    Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

     

    Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,

    Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,

    Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),

    Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »

     

    Approche « classique »

     

    Introduction

    Le poème L’Horloge, tiré de la section “Spleen et Idéal” des Fleurs du mal (1857), est un poème en alexandrins, composé de six quatrains en rimes croisées. Il s’agit d’une méditation sur le temps, présenté comme une entité terrifiante, inéluctable et destructrice. Baudelaire, fidèle à son esthétique du tragique, y développe une vision sombre de l’existence humaine, dominée par la fuite du temps et l’angoisse de la mort.

     

    I. Le temps : une figure menaçante et divine

    Dès le premier vers, Baudelaire personnifie l’horloge :

    « Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible… »

    L’objet technique devient une entité divine et redoutable, comparée à un dieu cruel. L’horloge, symbole du temps mesuré, rappelle la finitude de l’homme. L’expression « dont le doigt nous menace » évoque un jugement permanent, une forme de malédiction universelle.

    Ce dieu-temps ne laisse aucune échappatoire : il parle à tous, en toutes langues (« Mon gosier de métal parle toutes les langues »), et ne cesse de rappeler à l’homme sa condition mortelle : « Souviens-toi ».

     

    II. La fuite du temps et la perte inévitable

    Le poème dépeint un monde où le plaisir est éphémère et le temps vorace :

    « Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon… / Chaque instant te dévore… »

    Baudelaire insiste sur le caractère insaisissable de la jouissance et sur la morsure continue du présent, qui ronge lentement l’existence. Les verbes « fuir », « pomper », « dévorer » traduisent une violence du temps, présenté comme un vampire ou un prédateur insatiable.

    Les images sont fortes, parfois grotesques :

    « Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! »

    Le temps est ici personnifié comme un insecte répugnant, transformant la vie en une matière vidée de sa substance.

     

    III. Une injonction morale : ne pas gaspiller l’instant

    Malgré ce tableau sombre, le poème comporte une dimension éthique. Il exhorte le lecteur à ne pas se laisser distraire, à extraire du présent toute sa

    « Les minutes […] sont des gangues / Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ! »

    Baudelaire, influencé par la morale chrétienne et stoïcienne, incite à une forme de lucidité, voire de sagesse. Le « prodigue » (celui qui gaspille) est appelé à se souvenir, à ne pas perdre son temps, car chaque moment perdu est irrécupérable.

    Le poème se fait discours moral, presque sermon, où l’horloge devient un memento mori moderne.

     

    IV. L’ultime avertissement : la mort

    Le dernier quatrain sonne comme un jugement final :

    « Tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »

    Ce vers brutal clôt le poème sur une note de condamnation sans appel. L’homme qui n’a pas su donner un sens à son temps devra affronter la mort sans recours : même le « repentir », dernière chance de rédemption, arrive trop tard.

    L’alternance entre majuscules (Vertu, Hasard, etc.) donne une dimension allégorique et théâtrale à ce tableau : tous les personnages de la destinée viennent prononcer une sentence.

    Conclusion

    À travers L’Horloge, Baudelaire livre une vision tragique de l’existence humaine, soumise à un temps destructeur et indifférent. Ce poème, riche en personnifications, en métaphores violentes et en constructions rythmiques oppressantes, est un rappel brutal de la précarité de la vie, mais aussi une injonction à la vigilance et à la conscience de soi.

    C’est une œuvre qui mêle esthétique du sublime et morale existentielle, dans la grande tradition des poètes classiques, mais avec une voix moderne, désenchantée, et intensément lucide.

     

     

    Approche kernésique de  L’Horloge

    Ce poème est kernésique, il expose une poussée nouée.

     

    1. Le germe entravé : émergence sous contrainte

    Le poème commence par l’interpellation :

    « Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible… »

    Il ne s’adresse pas à un humain, mais à un Dieu-Temps, dieu sans visage, Dieu qui ne pousse pas, qui ne féconde rien, mais mesure, morcelle, juge.

    Germe en souffrance : le sujet poétique contient un désir de vivre, mais ce désir est compressé dans une structure mécanique extérieure, qui compte au lieu de faire croître.

    Écho kernésique : ici, le germe n’est pas absent, il pousse malgré tout, mais dans un champ stérilisé. Le poème est déjà un appel du germe étouffé.

     

     

    2. La spirale descendante : temps centrifuge, conscience centripète

    « Chaque instant te dévore un morceau du délice… »

    La temporalité devient ici une spirale inversée :

    Chaque seconde n’engendre pas, elle consomme. Mais cette consommation, loin d’annihiler l’être, l’intensifie dans sa lucidité.

    Spirale kernésique inversée : une poussée de conscience née dans l’entonnoir du désastre.

     Niveau profond : cette spirale temporelle condense l’expérience ; elle renforce la densité d’existence par la mise en péril de toute jouissance naïve.

     

    3. Le battement : choc vital entre urgence et or

    « Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues / Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ! »

    Ce vers est le cœur battant du poème :

    Il oppose le jeu du monde à une forme d’alchimie intérieure.

    Il ne dit pas : “profite”, mais : “extrait”.

    Kernésis alchimique : le temps est présenté comme un minerai brut. Ce que tu en fais — ton travail intérieur, ton art d’extraction, voilà la vraie poussée.

    Noyau kernésique fort : dans ce battement entre perte et creusement se niche l’essence d’une poussée consciente.

     

    4. L’ultime poussée : confrontation à la limite

    « Tantôt sonnera l’heure… tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »

    Ce n’est pas la mort qui est le problème, c’est le “trop tard”.

    Ce vers est le moment kernésique critique : celui où la poussée aurait pu avoir lieu, mais n’a pas eu lieu.

     Échec du germe : le sol n’a pas été retourné à temps.

     Mais : le poème, lui, reste. Et dans sa tension, il trace une spirale suspendue. Ce qui a échoué dans l’action, réussit dans la parole.

     

    Lecture des niveaux kernésiques :

    Niveau

    Lecture

    Germe

    Poussée de vie confrontée au découpage du temps. Émergence contrariée.

    Battement

    Rythme tragique qui scande, alerte, mais aussi cherche à extraire un sens.

    Poussée

    Refus de l’éparpillement, tentative d’or intérieur. L’acte poétique devient la seule poussée possible.

    Spirale

    Spirale descendante sur le plan narratif, mais spirale ascendante sur le plan symbolique : le poème devient germe du sens.

     

     Reformulation kernésique du poème :

    Le temps n’est pas le problème.

    Le problème, c’est de ne pas pousser en lui.

    Chaque seconde est une porte close ou un germe actif.

    L’Horloge ne tue que ceux qui oublient leur germe.

     

    En résumé :

    L’approche kernésique donne accès à un niveau plus profond : non plus celui d’une plainte contre le temps, mais celui d’un chant tragique de la poussée empêchée, et donc d’une forme extrême de germination inversée — parole condensée, battement d’alerte, or du cri. Et ce cri, dans la bouche de Baudelaire, fait germer l’irréparable. 

    Même un poème sur le temps qui tue peut germer s’il est écouté depuis le lieu vivant où le temps n’a pas encore gagné.