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Connaissance Kernésique et difficultés de connaître

 
 
1. Connaissance processuelle
 
•Elle n’est pas définie par la possession d’un savoir figé, mais par la capacité à réguler et intégrer des flux d’informations, d’expériences et de tensions.
•L’enjeu est moins « savoir que » que « savoir comment ajuster ».
 
 
2. Connaissance multi-échelles
 
•Kernésis insiste sur l’alignement à différents niveaux (corporel, psychologique, collectif, cosmique).
•Une connaissance est jugée valable si elle tient simultanément à plusieurs échelles sans contradiction majeure.
 
 
3. Connaissance critique mais non relativiste
 
•Elle accepte la pluralité des perspectives, mais ne tombe pas dans le « tout se vaut ».
•Un critère est donné : la vérité comme alignement multi-échelles, vérifiable par cohérence interne et effets observables (par ex. présence accrue, diminution des distorsions).
 
 
4. Connaissance régulée par la rétroaction
 
•Ce n’est pas une connaissance unilatérale, mais un système de boucles :
•J’expérimente → j’observe les effets → je corrige → j’affine la posture.
•Elle ressemble à une épistémologie opératoire : la valeur se teste dans la pratique.
 
 
 
5. Connaissance cumulative en profondeur
 
•Contrairement à une accumulation extensive de faits (encyclopédique), Kernésis met l’accent sur l’approfondissement :
•Une même donnée peut être réinterprétée et intégrée à différents niveaux.
•Ce qui compte, c’est la densité de compréhension, pas la quantité d’informations.
 
 
 
➤ En résumé
 
Kernésis invite à une connaissance intégrative qui se définit par :
 
1.Processualité — Ce n’est pas un stock de vérités, mais un ajustement dynamique aux flux.
2.Multi-échelles — Une idée est vraie si elle tient du corporel au collectif, jusqu’au cosmique.
3.Régulation rétroactive — La vérité se teste par boucles d’action → observation → correction.
4.Pluralité non relativiste — Elle accueille la diversité des perspectives, mais garde un critère de validité.
5.Critère de joie — La joie fonctionne comme symptôme et indicateur d’un alignement réussi.
6.Ouverture germinative — Contrairement aux systèmes clos, le réel reste un flux toujours ré-ouvert.
7.Infractalité — La connaissance progresse non par seule accumulation de données, mais aussi par approfondissement en densité.

 

Tableau comparatif

Philosophe / courant

Connaissance =

Critère de validité

Limite

Position de Kernésis

Platon

Rappel des Idées éternelles, accessibles par la dialectique

Accord avec le monde intelligible

Abstraction coupée du vécu sensible

Kernésis refuse la séparation Idées/sensible : vise un alignement incarné

Aristote

Science des causes et principes (epistêmê)

Démonstration logique et observation

Rigidité, difficulté à saisir l’instabilité

Kernésis retient la logique, mais en fait une logique fluïenne, rétroactive

Descartes

Certitude fondée sur l’évidence du cogito et la méthode

Clarté et distinction, déduction

Exclusion du corps et de l’incertitude

Kernésis refuse la certitude absolue : la vérité est un ajustement

Kant

Synthèse sensibilité + entendement (catégories)

Conditions transcendantales de possibilité

Système clos, filtre inévitable

Kernésis reprend l’idée de conditions, mais comme régulations évolutives

Nietzsche

Connaissance = interprétation, perspective vitale

Force interprétative, puissance de vie

Risque de relativisme (« tout est interprétation »)

Kernésis accepte la pluralité, mais pose un critère d’alignement vérifiable

Husserl

Retour « aux choses mêmes », description du vécu de conscience

Évidence phénoménologique

Risque d’enfermement dans la conscience

Kernésis intègre le vécu subjectif, mais dans un cadre de flux collectifs

Heidegger

Dévoilement (aletheia), ouverture de l’être

Authenticité du rapport au monde

Obscurité, peu opératoire

Kernésis reprend l’idée de dévoilement, mais le rend opératoire par le crible fluïen

Spinoza

Trois genres de connaissance : imagination, raison, intuition. Connaître = augmenter la puissance d’agir

Adéquation (idée qui exprime la cause et s’accorde à la Nature)

Système très déterministe, clos

Kernésis reprend la joie comme critère et la puissance d’agir, mais refuse le déterminisme : met l’accent sur l’ouverture germinative

Kernésis

Connaissance = traversée fluïenne et alignement multi-échelles

Cohérence opératoire + joie rétroactive

Risque d’auto-référentialité (critère interne)

Surmonte ce risque en s’appuyant sur la régulation en boucle et l’infractalité du sens

 

Difficultés rencontrées 

 

1. Complexité multi-échelles

•La réalité ne se joue pas sur un seul plan (mental, biologique, social, cosmique), mais sur des niveaux emboîtés.

•Une connaissance peut paraître juste à une échelle (logique, sociale) et fausse à une autre (corporelle, cosmique).

•➤ Difficulté kernésique : tenir ensemble plusieurs échelles sans réduire l’une à l’autre.

 

2. Champ pulsionnel

•Le flux pulsionnel (désirs, peurs, affects) déforme la perception.

•Le rôle de la RIACP (Régulation et Inhibition du Champ Pulsionnel) est de tempérer ces distorsions, mais cela demande un effort permanent.

•➤ Difficulté kernésique : distinguer entre une perception alignée et une projection pulsionnelle.

 

3. Attracteurs rigides

•L’esprit tend à se fixer sur des attracteurs (habitudes, dogmes, certitudes), qui enferment la pensée.

•Ces attracteurs offrent une illusion de stabilité mais bloquent l’ajustement fluïen.

•➤ Difficulté kernésique : desserrer les attracteurs sans tomber dans l’indétermination totale.

 

4. Biais de rétroaction

•Le critère kernésique de la joie rétroactive peut être brouillé : certaines joies illusoires (excitations, gratifications rapides) imitent la joie d’alignement.

•➤ Difficulté kernésique : discerner les fausses joies des joies d’alignement.

 

5. Ouverture infractale

•Kernésis postule que le réel est toujours en germination (infractalité).

•Cela implique que la connaissance ne peut jamais se clore complètement : il y a toujours un « reste » à intégrer.

•➤ Difficulté kernésique : accepter une connaissance provisoire, ouverte, sans céder à l’impatience de la certitude totale.

 

Synthèse

Les difficultés de connaître, en Kernésis, viennent donc de :

1.la complexité multi-échelles du réel,

2.la pression du champ pulsionnel,

3.les attracteurs rigides qui enferment la pensée,

4.les brouillages du critère de joie,

5.et la structure infractale du réel qui interdit la clôture définitive.

 

 

Difficultés de connaître : comparatif philosophique

 

Philosophe / courant

Obstacles identifiés

Exemple typique

Position de Kernésis

Platon

Les illusions sensibles, l’ombre de la caverne

Le prisonnier prend les ombres pour la réalité

Kernésis reprend l’idée d’illusions, mais les voit comme attracteurs rigides : des fixations sur une échelle qui empêchent l’ouverture multi-échelles

Aristote

La limitation de l’expérience immédiate et des préjugés

Juger à partir de l’opinion (doxa)

Kernésis reformule : nos perceptions sont biaisées par le champ pulsionnel, d’où le besoin de régulation (RIACP)

Descartes

Les illusions des sens, les préjugés, le doute radical

Bâton brisé dans l’eau → illusion

Kernésis reprend l’importance du doute, mais refuse la quête d’une certitude absolue : le problème n’est pas l’illusion en soi, mais la confusion entre vraie et fausse joie

Kant

Nous ne connaissons jamais les choses en soi, mais seulement les phénomènes structurés par nos catégories

Le temps et l’espace ne sont pas dans les choses mais dans l’esprit

Kernésis partage l’idée que toute connaissance est conditionnée, mais remplace les « catégories fixes » par des régulations évolutives et toujours incomplètes (ouverture infractale)

Nietzsche

La volonté de vérité masque des pulsions, tout savoir est interprétation

La science elle-même est une perspective vitale

Kernésis intègre ce soupçon : le champ pulsionnel colore la connaissance. Mais il ne s’arrête pas au relativisme → pose un critère d’alignement multi-échelles

Husserl

La « naturalisation » du monde : oublier que tout sens passe par la conscience

Croire que les choses « sont » sans examiner leur donation phénoménale

Kernésis retient le risque d’oubli du vécu, mais l’élargit : la difficulté n’est pas seulement le « naturel », mais l’oubli du flux comme structure d’ensemble

Heidegger

L’oubli de l’être : l’obsession technique et représentative cache l’ouverture de l’être

Réduire l’arbre à un « stock de bois »

Kernésis reprend l’idée de dévoilement, mais pointe une difficulté pratique : la fermeture par des attracteurs technologiques ou sociaux

Spinoza

Premier genre de connaissance : imagination confuse, idées inadéquates

Croire que le soleil est proche car il paraît petit

Kernésis reprend cette confusion mais la reformule : c’est la domination du champ pulsionnel non régulé qui empêche l’accès à la connaissance adéquate

Kernésis

1. Complexité multi-échelles.  2. Distorsions pulsionnelles.  3. Attracteurs rigides.  4. Faux signaux de joie.  5. Réalité infractale (jamais close).

Exemple : une théorie séduisante à court terme peut sembler « joyeuse » mais échoue à l’échelle collective ou corporelle

Kernésis systématise les difficultés : la connaissance n’est jamais un « saut » hors des illusions, mais une régulation continue des biais et fermetures

 

Synthèse

  • Les philosophes classiques identifient chacun une source principale d’erreur (sens trompeurs, imagination, catégories, oubli de l’être, etc.).
  • Kernésis reconnaît ces obstacles, mais les relie dans une grille intégrative : pulsions, attracteurs, multi-échelles, fausses joies, ouverture infractale.
  • La difficulté fondamentale : la connaissance kernésique ne peut jamais être close → elle est un processus régulé, non une possession définitive.

 

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