Le problème du nombre d'élèves par classe au Québec
L'article de Cent-Papiers : ICI
Et comme pour faire écho, voici l'extrait d'un mail que j'ai reçu d'un ancien collègue:
" On parle de première S à 38 élèves l'an prochain "
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L'article de Cent-Papiers : ICI
Et comme pour faire écho, voici l'extrait d'un mail que j'ai reçu d'un ancien collègue:
" On parle de première S à 38 élèves l'an prochain "
En 2003, Grigory Perelman découvre la démonstration de l'une des conjectures ( conjecture signifie hypothèse qui n'est pas démontrée, car le mot hypothèse est déjà utilisé pour les hypothèses des théorèmes ) qui a résisté jusque-là à l'acharnement des plus grands mathématiciens. C'est un héros, c'est le héros des mathématiques, une star planétaire, il fait la une des magazines qui tentent d'expliquer ce qu'est cette conjecture, ( je doute d'ailleurs que de savoir ce qu'elle est exactement, intéresse grand monde ). Perelman est devenu célèbre car il dépassait le propre cadre de la discipline pour devenir l'archétype de la pensée humaine triomphante, comme Zidane est l'inc
arnation de la réalisation de soi par le sport, Perelman fût pendant un temps cette même incarnation dans le domaine de l'esprit. Il incarnait la victoire de l'esprit dans le monde merveilleux, fascinant mais très rude et invisible, des mathématiques. D'un seul coup les mathématiques étaient venues à la rencontre des gens et Perelman devait en être la courroie de transmission, le passeur. Mais le 22 août 2006, Perelman refuse la plus haute distinction des mathématiques, il refuse la Médaille Fields, car dit-il, il juge sans intérêt cette récompense ! C'est un peu comme si Zidane refusait la coupe du monde, Borg ou Noah refusaient le trophée de Rolland-Garros, si les coureurs automobiles refusaient de monter sur les podiums des grands prix, si les auteurs refusaient les prix littéraires, les chanteurs les disques d'or et de platine.. etc. mais Monsieur Perelman, aussi grand mathématicien soit-il, n'a pas compris que le monde ne s'arrétait pas à son esprit et aux mathématiques, que le monde dépassait ce cadre restreint. Il n'a pas compris qu'il ne devait pas garder cette victoire pour lui tout seul et la faire partager au monde entier. Monsieur Perelman s'est gravement trompé, en privant le reste du monde de la symbolique de cette découverte. Monsieur Perelman, égoiste, ne s'est pas encombré d'une sur-médiatisation, de devoir expliquer ce qu'est le travail
mathématique, en quoi il était difficile mais enrichissant. Monsieur Perelman n'a pas compris qu'il aurait pu parler aux gamins du monde entier pour leur dire comment était noble cette discipline, qu'on ne la faisait pas forcément pour l'argent, mais qu'on pouvait en gagner beaucoup, même si ce n'était pas sa volonté profonde. Monsieur Perelman n'a pas mis des étoiles dans les yeux des petits gamins dont les parents n'ont pas eu le temps de dire : " Tu vois, le monsieur à la télé c'est l'un des plus intelligents du monde, il est plus fort que toutes les institutrices, les instituteurs, que tous les profs réunis...". Non Monsieur Perelman n'a pas compris à quoi celà servait de recevoir la médaille Field. Alors après çà on peut toujours expliquer aux gamins que les sciences c'est merveilleux, que etc, etc... mais il faut aussi comprendre que l'on ne peut pas expliquer sans donner d'exemples. Alors quel nom vais-je donner à mon fils pour lui expliquer tout çà ? Celui de Perelman ? L'homme qui a refusé la médaille Field ? Parce que je ne vais pas en plus lui faire un cours de psycho-sociologie, en expliquant que ce Monsieur, russe et loin de tout, n'apprécie pas les récompenses etc,etc... Si nous voulons redonner du goût aux enfants pour les mathématiques, puisque les diplômes sont dévalorisés, ne donnant plus systématiquement accès aux postes souhaités, si les mathématiques ne sont plus le symbole exclusif de la réussite et si l'école essaye tant bien que mal de se dépatouiller avec des programmes qui sont ce qu'ils sont, des élèves qui le sont aussi, il me semble que c'est quand même aux phares de la discipline de porter son flambeau. Alors que vais-je dire à mon fils pour le motiver ? Que les mathématiques c'est comme le sport sauf qu'on courre dans la tête, qu'il y a moins d'argent à gagner et que le grand avantage c'est qu'il n'y a pas de dopage ? Dis papa, montre moi, un mathématicien, ben euhh attend, je reviens. Tiens je n'en ai pas trouvé à la télé mais j'ai fait un dessin regarde:
Mais papa, je ne vois pas de mathématicien, c'est Humpty-Dumpty, l'oeuf pas très aimable. Mais non je te jure, c'est l'un des plus grands mathématiciens. Ben non désolé Papa, je vois pas ce que tu veux dire.
Pourquoi lorsque l'on montre un mathématicien aux enfants, les enfants voient toujours un oeuf?.....
Ma conclusion ne va pas être très agréable pour Monsieur Perelman, mais je me dis que l'on n'était pas à quelques mois près pour faire cette découverte symbolique et que si monsieur Perelman ne se sentait pas prêt à tendre la main à Alice, on ne peut pas demander aux enfants de le faire à sa place et qu'ils voient en lui un grand mathématicien. Si on ne peut pas demander aux gens d'être autre chose que ce qu'ils sont, on ne peut pas non plus demander aux enfants de voire autre chose que ce qu'on leur montre. Alors oui je conclue que j'aurai préféré que quelqu'un qui sache tendre la main aux enfants ait découvert cette fameuse conjecture.
Ajout du 19/03/10 : http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-redir.htm?&rub=14&xml=newsmlmmd.5222bbe8b24a5cea6b2b4da2c0b0a411.191.xml
Un article sur le sujet provenant du Québec : ICI
Oui 0.1%, c'est un tout petit pourcentage, et c'est le pourcentage de blogueurs qui ont choisi la catégorie "Sciences" sur Boosterblog, un site plutôt dédié à des blogueurs jeunes soit 126 ( dont le mien ) sur 130 677. C'est aussi la catégorie la moins représentée. Il y vraiment du travail et quelques questions à se poser. Le chiffre est à méditer !!!!
Je pourrai même pousser plus loin le constat en ne m'attachant qu'aux "mathématiques", et compter le nombre de blogs qui ont choisi d'en faire leur sujet principal, comme ça a été le cas pour moi. Il y a quelques mois, j'ai transformé l'essai d'un blog personnel ( il en reste quelques traces, en cherchant bien ) en un blog plus tourné vers les mathématiques. Quel est ce constat ? Je n'ai pas vu le nombre de blogs sur le sujet, augmenter de façon sensible. Il y a, en tout et pour tout, au plus une petite dizaine de blogs actifs francophones, avec le mien, dont les notes s'éloignent souvent d'un contenu purement mathématique.
Poussons encore un peu plus avant le constat, otons de ce chiffre, les blogs des personnes qui l'ont attaché au site qu'ils ont construit, ou au livre qu'ils ont édité, non pas pour critiquer cette démarche, mais simplement parcequ'ils possèdent un niveau mathématique et informatique bien supérieur à la moyenne... Non, là je ne compte plus....
Alors de deux choses l'une, ou les mathématiques sont encore affaire de spécialistes, ce dont personne n'a jamais douté, ni les élèves, ni les enseignants, ni les spécialistes eux-mêmes, ou les mathématiques prennent le chemin de la pédagogie et de la vulgarisation en dehors des " gens qui savent déjà à peu près " ( en oubliant les querelles de chapelles ), et là, force est de constater qu'il y a vraiment du chemin à faire. Le nombre de blogs dédié à ce sujet en sera peut-être un indicateur ( à vérifier ) et comme on dirait en économie, le potentiel de croissance est énorme, compte tenu du niveau de départ !
Les mathématiques, comme il semble que ce soit le cas aujourd'hui, prennent le pas de la démocratisation, nous le voyons au niveau scolaire, mais ne risque-t-on pas le difficile réveil de la démocratisation sans public, ce qui serait la pire des punitions ?
J'en ai encore fait un tel constat lors de la présentation de la "spécialité maths" en Première S par des élèves de Terminale S. Bon nombre d'élèves de Première de se demander comment est-ce que près d'un tiers des élèves de Terminale peuvent choisir " maths comme spé en Term !", c'est la plus dure disent-ils, celle qui demande le plus de travail, il faut être fou pour faire ce choix. Pourquoi les mathématiques véhiculent-ils toujours une telle image? Est-ce toujours de la faute à Monge et à Polytechnique? Doit-on changer les choses? Peut-on les changer? Autant de questions dont les réponses sont absentes, ou tardent à venir... Entre élection élitiste et outil de connaissance du monde, il faudra que les mathématiques "du haut" rencontrent les mathématiques "du bas" et se parlent? Y-a-t-il un médiateur dans la salle ?
Le magazine Sciences Humaines du mois de mai 2007 propose un dossier: Les sondages d'opinion, limites et controverses en se posant les questions suivantes : (L'objectif de cette note n'est pas de plagier le dossier du magazine ! )
Quand sont-ils apparus ? Un extrait d'une interview de Georges Gallup, "inventeur" des sondages - archives INA - Cinq colonnes à la Une: ICI
Tous les sondages se valent-ils ?
Qu'est-ce que "l'opinion publique" ?
Sont-ils représentatifs de la population ?
En prenant comme exemple mon cas personnel, j'ai répondu à un sondage très sérieux sur la consommation des ménages ( 147 pages de questions !). La personne qui m'a contacté se plaignait que la répartition des personnes qu'on lui demandait de sonder ne correspondait pas à la réalité du terrain, par exemple les actifs étaient sous-représentés dans ce sondage, dans les villes de campage, alors que les retraités étaient sur-représentés, occasionnant pour elle des difficultés à en trouver un nombre suffisant, et biaisant du même coup, les résultats du sondage. J'ai été aussi surpris de la question : "êtes vous le chef de famille?", qui ne me semble plus trop correspondre avec la diversité des situations rencontrées, ou du moins faudrait-il la remanier. Par contre le contenu du sondage est quant à lui d'une extrême précision.
Les sondages créent-ils l'opinion?
Les sondeurs croient-ils aux sondages ?
En plus du plan, j'extrais de cet article une réflexion de Bourdieu:
L'enquête d'opinion par le simple fait de poser une même question à des échantillons d'individus socialement très hétérogènes et d'additionner les réponses obtenues engage trois postulats:
- Tout d'abord que tous les individus ont une opinion
- Qu'ils se posent tous la question qu'on leur pose
- Et que toutes les opinions se valent d'un point de vue social.