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pédagogie

  • La méthode du Cerf-Flux

    Déployer le Flux Intégral, en toute situation

    Principe

    Comme un cerf-volant :
    - Tu t’ancreras d’abord dans le sol (Posture-Flux),
    - Tu ajusteras la tension (RIACP),
    - Tu capteras ensuite le souffle vivant (Flux-Joie),
    - Tu ajusteras enfin la direction et l’orientation du vol (ICPME),
    - Pour laisser le réel s’ouvrir dans une syntonie fluide et créatrice.

    méthode du cerf-volant

    1. ANCRE TOI

    (Posture-Flux — Ancrage corporel et perceptif)

    Objectif : Entrer pleinement dans la situation par le corps et la présence.

    Réfléchis-bien à l’endroit et au moment de l’ancrage. Faire voler un cerf volant, dans une pente avec un vent contraire et la nuit est presque impossible!

    - Ressens la verticalité : pieds ancrés, colonne souple, regard ouvert.

    - Identifie ton état énergétique : surflux (trop d’énergie, excitation, énervement…), infraflux (pas assez d’énergie, passivité, apathie,…) , équiflux (équilibrage actif des comportements, des émotions,…).

    - Active la connexion Corps-Espace. Sens le point de contact entre toi et le monde : ici, maintenant.

     

    Concepts activés : Posture, Attention modulée, Alignement sensoriel initial

    Mini-action : Respiration + scan corporel + nommer son état.

    Phrase-action : « Je suis ici et maintenant. »

     

    2. TENDS LA FICELLE

    (RIACP — Régulation Inhibitrice et Adaptative du Champ Pulsionnel)

    Objectif : Ajuster la tension intérieure pour créer un champ de vol stable.

    C’est là que se joue la tension énergétique, entre la main et le vent. Elle stabilise toute la structure du vol.

    - Prends conscience que la ficelle n’est pas une corde. Elle est légère et peut casser.

    - Identifie l’attracteur pulsionnel qui domine actuellement (recherche de sécurité, d’expression, de reconnaissance, etc.)

    - Évalue la tension : trop forte (risque d’explosion ou de rigidité) ou trop faible (inertie, passivité) ?

    - Choisis une action-pivot régulatrice :  (exprimer, respirer, ralentir, poser un acte simple…).

     

    Concepts activés : RIACP, Attracteurs pulsionnels flexibles, Régulation en boucle dissipative, Pivot régulateur

    Mini-action : Nommer l’attracteur dominant + ajustement comportemental fin.

    Phrase-action : « J’ajuste la tension juste ce qu’il faut. »

     

    3. CAPTE LE SOLEIL ET LE VENT

    (Flux-Joie — Activation de l’élan vivant)

    Objectif : Se connecter à l’énergie subtile qui pousse à agir et intensifie la présence.

    Le vent représente le souffle, l’élan vital, la joie du mouvement.

    - Que ressens-tu qui donne envie de te mettre en mouvement ?
    - Repère , trouve, cette joie silencieuse, ce petit courant vivant.
    - Autorise-toi à le suivre sans objectif rigide.

    Concepts activés : Flux-Joie, Émergence spontanée de l’élan, Désinhibition énergétique par le plaisir subtil, Micro-impulsion fondatrice

    Mini-action : Identifier une vibration interne + la suivre par un geste ou une intention simple.

    Phrase-action : « Je ressens ce qui me donne envie d’avancer. »

    Symboles : plume, spirale, courant d’air, soleil.

     

    4. AJUSTE LE VOL DU CERF-VOLANT

    (ICPME — Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Echelle - Coordination multi-échelle du mouvement)

    Objectif : Stabiliser et orienter le vol dans une logique de cohérence élargie.

    C’est l’orientation fine, l’alignement du vol selon les échelles.

    Elle dirige, canalise, se stabilise le vol dans le temps.

    - Observe si l’élan est aligné avec : micro (ton geste immédiat), meso ( ta séquence en cours), macro ton cap global.

    - Ajuste là où ça dérive : rythme, posture, ton, direction.

    - Laisse ton action devenir fractale : chaque instant, chaque petite action, chaque position,…, reflète ton intention profonde et globale.

    Concepts activés : ICPME, Résonance multi-échelle, Auto-modulation fractale, Ajustement syntonique

    Mini-action : Vérifier la cohérence micro/meso/macro + réorienter légèrement l’action.

    Phrase-action : « Je regarde où je vais, je choisis ma direction et j’ajuste mes ailes. »

    Symboles : boussole, étoile, compas, ligne fractale.

     

    Résumé ultra-concentré

     

    Étape

    Action concrète

    Concept activé

    1. Ancre toi

    J’ancre mon corps avec mon champ pulsionnel

    Posture-Flux

    2. Tends la ficelle

    Je module ma tension intérieure

    RIACP

    3. Capte le vent

    Je ressens la joie subtile du mouvement

    Flux-Joie

    4. Ajuste les ailes

    J’aligne mes gestes à toutes les échelles

    ICPME


    Formule mnémotechnique : Ancrage. Régulation. Élan. Orientation.

     

    5. APRES L’EFFORT, SAVOURE

    Syntonie — Abandon actif et résonance avec le réel

    « Lâche un peu. Laisse danser. »

    • Observe sans forcer.

    • Accueille les oscillations, les imprévus.

    • Entre dans le jeu du monde avec confiance.

    • Savoure l’instant sans posséder le vol.

    IMG_9919.jpeg

     

    Le réel vole avec toi.

     

    Une Situation-test : “Résoudre une équation toute simple”

    Tu vas résoudre une équation très facile, juste pour expérimenter la méthode et non pour la performance :

    Équation : 3x+2=10

     

    Étape 1 — ANCRE TOI

    Ferme les yeux 10 secondes. Ressens tes pieds. Respire. Pose ton attention sur la position de ton corps, sans jugement.

    Mini-action :

    Dis doucement : “Je suis ici et maintenant.”

     

    Étape 2 — TENDS LA FICELLE

    Observe ce que tu ressens intérieurement.

    • Es-tu tendu ?

    • Un peu stressé ?

    • Trop relâché ?

    • Que cherches-tu (réussir ? aller vite ? éviter l’échec ?)

    Mini-action :

    Dis : “J’ajuste la tension juste ce qu’il faut.”

    Et choisis une petite action-pivot (par ex. écrire juste le 1er terme de l’équation sur une feuille).

     

    Étape 3 — CAPTE LE SOLEIL ET LE VENT

    Cherche un petit souffle de curiosité : “Qu’est-ce que je peux faire en premier dans cette équation ?”

    Peut-être te viens une idée spontanée :

    Soustraire 2 des deux côtés ?

    Mini-action :

    Suis cette impulsion sans te juger. Écris la prochaine étape.

     

    Étape 4 — AJUSTE LE VOL DU CERF-VOLANT

    Observe :

    • Est-ce que ton action est cohérente ?

    • Est-ce que tu vas dans la bonne direction ?

    • Faut-il ajuster ? ralentir ? reformuler ?

     

    Mini-action :

    Dis : “Je regarde où je vais, je choisis ma direction et j’ajuste mes ailes.”

    Et continue à résoudre l’équation jusqu’à la solution.

     

    Étape 5 — SAVOURE

    Tu as terminé ? Alors fais une pause. Respire.

    “Lâche un peu. Laisse danser.”

    Même si tu n’as pas tout compris, tu as activé le flux, et ça… c’est déjà une victoire.

     

    Invoquer la méthode du Cerf- Flux avec la «Fibrelle »

     

    méthode,cerf-volant,pédagogie

    « Fibrelle », c’est la contraction de “ficelle” et “aile”, avec une sonorité douce et vibrante.

     

    Ce qu’est « la Fibrelle » :

    • Une baguette fine, souple, presque invisible.

    • Elle vibre avec le vent intérieur, tremble avec la tension, s’oriente selon l’élan.

    • Elle n’est pas rigide : elle s’ajuste, s’étire, résonne, comme une antenne du vivant.

     

    Pouvoirs magiques de la Fibrelle :

    1. Ancrage instantané

    En la tenant, tu sens le sol, ton corps, le point d’appui.

    Effet : “Je me tiens dans l’instant.”

     

    2. Régulation intuitive

    Elle tend ou relâche légèrement selon ton état.

    Effet : “Je ressens la bonne tension.”

     

    3. Capteur d’élan subtil

    Elle vibre lorsqu’un souffle de joie ou de mouvement intérieur apparaît.

    Effet : “Je sens l’envie d’avancer.”

    4. Orientation fluide

    Elle s’oriente d’elle-même vers la direction juste à chaque micro-moment.

    Effet : “Je sais comment ajuster mes ailes.”

     

    5. Syntonie vibratoire

    Elle résonne avec l’air, le ciel, le monde. Elle t’aide à “danser avec le réel”.

    Effet : “Le monde vole avec moi.”

     

    Activation de la Fibrelle :

    Avant une tâche, prends une ficelle, un stylo, un brin d’herbe… et fais comme si c’était elle.

     

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  • Utiliser une grille d'évaluation "au hasard"

    J'évalue (je n'ai pas écrit "je note", même si in fine une conversion chiffrée sera effectuée avec toutes les évaluations d'une période) beaucoup les élèves en classe (recherche, travail, concentration, attention, respect des consignes, raisonnement, bonne volonté, soin, entraide, communication,...) et j'ai eu besoin de créer un outil simple pour permettre d'assumer la fréquence d'évaluation en direct devant élèves.

    J'ai numéroté les élèves. Par exemple de 1 à 33 dans l'ordre alphabétique, si la classe comporte 33 élèves. J'ai ensuite créé un tableau de nombre au hasard avec un tableur. La commande Excel et Libre Office Calc est identique, c'est: =alea.entre.bornes(1;33).

    Cela conduit à un tableau de ce genre en recopiant la formule (tirer le petit carré en bas à droite d'une cellule contenant la formule.

    26 10 13 28 33 2 17 1 20 22 25 1 26 20 7
    22 26 16 31 7 22 29 22 6 21 20 24 5 3 12
    7 6 12 18 4 10 34 14 11 13 3 27 19 20 9
    33 8 2 28 24 5 33 1 8 16 13 27 1 12 27
    24 17 12 4 19 16 21 30 27 14 20 13 27 27 25
    1 25 20 4 17 15 2 10 5 11 32 10 24 34 16
    18 14 22 13 26 9 28 11 21 4 10 32 2 21 3
    31 22 5 13 27 14 12 8 22 19 21 20 24 3 34
    28 24 15 22 12 20 25 30 9 30 25 16 18 6 22
    34 25 28 32 17 12 18 33 28 20 17 7 28 18 22
    28 33 28 24 25 33 7 12 8 29 31 14 15 3 32
    14 18 12 33 24 6 34 31 17 2 1 8 3 10 28

    Il suffit ensuite d'imprimer ce tableau, de disposer de la  liste numérotée des noms, par exemple, sur le tableau qui vous servira à reporter les résultats de l'évaluation. Chaque numéro appelé est ensuite barré.

    Attention, c'est un tirage au hasard, donc un numéro peut apparaitre plusieurs fois de suite ou de façon très rapprochée. C'est aussi absolument imprévisible pour vous et pour les élèves, et d'une simplicité déconcertante, c'est donc très efficace!

  • Utilisation d'un smartphone en caméra document

    J'ai pour la première fois utilisé mon smartphone en caméra document afin de vidéo-projeter le travail d'une élève après un bref contrôle en classe. Le résultat est très bon et l'impact pédagogique sensible. 


    L'application Camscanner que j'ai utilisée, permet de convertir directement les images en fichier PDF, permettant ainsi d'utiliser avec aisance le scrolling et le zoom tactiles en projection. Cette application permet de plus un recadrage facile et une amélioration de l'image par défaut, ce qui évite une manipulation fastidieuse.

    Une fois le montage réalisé, par exemple, pendant un test ou une activité, il suffit de prendre la ou les photos des travaux puis de projeter. Il est possible d'effectuer une correction en direct d'une activité en s'appuyant sur une production d'élève. Cela permet aussi de mettre très rapidement en lumière la réalisation d'un travail. 


    Je pense que je suis loin d'avoir fait le tour de toutes les implications pédagogiques et didactiques de cette possibilité qui est maitenant offerte à tous ou presque. Cette pratique me semble de être utilisable à tous les niveaux d'enseignement.

    Le seul bémol est l'obligation de sortir en HDMI, format d'entrée qui n'est pas présent sur tous les vidéo-projecteurs.

    Voici le résultat. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

     

    2012-11-30_10-27-06_534.jpg

     

  • Logos magnétiques

    Je poursuis l'expérimentation de mes logos permettant de faciliter l'apprentissage des élèves. Je rencontre toujours une forte adhésion de la part de mes élèves de lycée général.

    Je suis passé à la version magnétique afin de les positionner sur un tableau qui le permet. Ce fut aussi un réel succès puisque les élèves m'ont dit qu'ils leur attiraient l'oeil et donc qu'ils les incitaient à mieux et plus regarder le tableau (alors que ce  n'était pas l'objectif que je visais initialement). Ils ont ensuite positionné d'eux-mêmes ces logos en suggérant des emplacements possibles lors du déroulement du cours. Certains d'entre eux ont même émis des idées concernant leur modification  et en ont imaginé d'autres, suite à des remarques constantes que je fais régulièrement en s'exclamant "Il faudrait faire un logo pour cela". Ils m'ont aussi deemndé de déposé le brevet, mais là je crois que c'est impossible car on ne dépose pas une idée, d'autant plus que je suis persuadé que le coté (faussement) artisanal et manuel est essentiel car il permet de coller à la personnalité et aux objectifs de l'enseignant qui les utilise.

    Je vous propose quelques uns d'entre eux, majestueusement accrochés à la porte de mon placard. Ce principe est sans doute adaptable à d'autres disciplines, à d'autres niveaux mais dans ce cas, il faut impérativement rédéfinir chacun d'entre eux.

     

     

    logos, pédagogie, didactique, apprentissage

    En partant du haut:

    Première colonne:

    Oh!

    La soucoupe volante (idée de Cécile). Il indique qu'il existe certainement une planète lointaine sur laquelle le calcul que je vois est vrai mais ce n'est pas le cas sur terre et je ne citerai pas d'exemples précis pour ne pas froisser nos chers politiques.

    La confrontation à la réalité ( Non 1/0.0001 n'est pas un nombre proche de 0). Le logo représente une montagne avec un point d'interrogation.

    Les "Attention"

    Re Oh!

    Et le "M" de Méthode


    Deuxième colonne:

    Le "A" de Automatisme

    Le retrécissement de voie pour plus de rigueur

    Les ballons pour les indices de récupération et les moyens mnémotechniques

    La fléche pour poursuivre

    Le trident pour réaliser un choix ou explorer toutes les pistes à l'endroit indiqué.

     

    Troisième colonne:

    Stop pour arréter un calcul ou une explication

    La chaîne pour le lien non trivial entre différents éléments

    A et Attention

    "Magie" pour un résultat parachuté sans ou avec trop peu d'explication

    Ceci est loin d'être une liste exhaustive. Un élève de 4ème vient d'ailleurs de me demander de créer un logo "Tri", car il s'aperçoit qu'il rencontre de plus en plus de problèmes de tri de méthodes, la première utilisée n'étant pas toujours la bonne. La bonne arrivant parfois en deuxième ou troisième position. Si vous avez des idées pour le représenter, je suis preneur car à part le crible bien délicat à dessiner je ne vois pas.

     

    Plus sur les logos et leur processus de création.

  • Enseigner les mathématiques de façon dynamique

    Il me semble que le débat "pédagogique" a été mal placé en créant une disjonction à un endroit où il n'y en avait pas. Il s'agit du débat qui serait censé opposer les "constructivistes",  pour lesquels l'élève construit de façon plus ou moins autonome son savoir, le professeur étant là pour l'aider au travail de synthèse et d'orientation et les "traditionnels", ces derniers étant persuadés de l'intérêt du travail frontal entre l'enseignant et les élèves.

    De mon point de vue, l'enseignement idéal se situe dans une voie moyenne, qui serait non pas celle d'un équilibre quantitatif entre ces deux options mais plutôt une respiration temporelle dont l'alternance créérait une dynamique. Il y a moment pour chacun de ces temps et c'est ce rythme qui créé l'efficacité.

    Le travail frontal ne s'oppose pas au travail de l'élève qui se trouve en phase de questionnement et de construction, et réciproquement le travail autonome de l'élève n'exclut pas une intervention de l'enseignant, même longue. La difficulté est de comprendre l'opportunité de l'action ou de l'inaction.

    Dans l'utilisation d'outils dynamiques d'enseignement, il est donc nécessaire de concilier ces deux visions complémentaires qui ne s'excluent cependant pas l'une et l'autre. Ce qui est de l'orde de l'exclusion serait de choisir une seule de ces deux voies, tirant un trait sur l'autre. Ce serait aussi de ne pas  prendre conscience de l'importance du "moment" d'enseignement, celui à partir duquel et pendant lequel on se place dans l'une ou l'autre de ces options.

     

    Dès lors que l'on considère que ces deux pédagogies ne s'excluent pas l'une et l'autre comme ça été trop souvent présenté de façon caricatuale, par les promotteurs de chacun de ces systèmes, créant au passage dogmes et discours politiques boiteux, on peut réellement se pencher sur la question et y déterminer les compétences requises pour exercer une pédagogie de façon diversifiée et rythmée. La définition des différents "moments" est certainement aussi importante que la réflexion sur les contenus, le débat de classe associés et les interrogations suscitées.

    Pour illustrer mes propos, beaucoup d'entre nous ont appris que la somme des angles d'un triangle faisait 180° mais combien en ont fait l'expérience? Ont réellement intériorisé ce que cela signifiait dans plein de triangles particuliers ou non?

     

    Apprise comme une vérité première, cette propriété se transforme vite en règle puis en par coeur. On voit d'ailleurs rapidement s'arréter la généralisation de cette propriété. L'a-t-on vue pour un quadrilatère et existe-t-elle d'ailleurs? Pour un pentagone... et pour les polygones? Il n'y a rien de plus normal, car comprendre ce type de propriété demande du temps, demande d'en avoir fait l'expérience, ce dont disposaient les anciens et dont nous manquons cruellement. Par contre, nous disposons aujourd'hui de formidables outils nous permettant de visualiser, de faire bouger, d'être témoin, de se placer dans des cas particuliers puis de généraliser. Cette mise en contact de l'élève avec la mobilité, la dynamique n'enlève en rien la nécessité qu'il doive lui même construire et solidifier ses savoirs, compétences et connaissances. Il ne faut cependant pas qu'il les rigidifie, au point d'être incapable d'en sortir. Cela motive certainement d'autant plus les démonstrations qui elles aussi peuvent être "assistées" par la visualisation (on peut voir le site de Gérard Villemin).

    Cette respiration n'est pas de l'activisme, c'est une prise de maturité dans l'enseignement qui ne peut rester figé dans une trop grande abstraction ou dans l'application  rituelle de propriétés faiblement adaptables, dans l'apprentissage par coeur ou dans la question de l'utilité. Un théorème n'est connu que lorsqu'on sait l'appliquer mais pour cela il a fallu "visualiser" suffisamment de cas d'applications ou de contre exemples. Qui a par exemple fait l'expérience d'un théorème de Thalès appliqué avec des droites non parallèles? Personne j'imagine par manque de temps alors que 5 minutes de projection suffisent pour comprendre la nécessité de l'hypothèse "droites parallèles". La manipulation dynamique rend caduque les sempiternelles remarques sur l'utilité des savoirs car ici c'est le "processus à comprendre" qui prime sur le "stock à connaître par coeur".

    Placer l'élève au centre du sytème éducatif, ne fait pas de lui l'unique centre. C'est d'ailleurs assez déroutant de voir comment une simple phrase peut laisser sous-entendre  que le système éducatif est circulaire et qu'il disposerait d'un unique centre! L'ancien reste toujours là et s'appelle le professeur. Il n'y a pas déplacement du centre, comme on l'a beaucoup entendu, mais prise en considération que le professeur n'est plus le seul centre, et c'est très bien. Nous voyons donc apparaitre une figure à deux centres mais qui n'en possède pas nécessairement elle même. C'est dans cet espace dynamique que l'enseignement doit  trouver son souffle afin que la respiration se fasse. Il n'y a donc pas dans cette réthorique, la création d'un nouveau fixisme déplacé mais bien la création d'une dynamique que le système doit accompagner puisque c'est lui-même qui l'a engagé!

    Il me semble qu'une prise de conscience commence à s'opérer que les frontières placées entre différentes pédagogies ne l'ont été que pour mieux servir la réthorique et l'argumentation de chacune des deux parties. Elles n'en restent pas moins artificielles et ont empéché toute réflexion sur le sujet de la dynamique éducative. Il est impressionnant de voir comment tout discours associé à l'école se transforme en un clin d'oeil en guerre des tranchées avec deux camps, dans lequel le professeur devrait se positionner en choisissant l'un ou l'autre. C'est caricatural et affligeant parce que ça ne correspond pas à la réalité. On retrouve par exemple ce travers dans le débat sur les notes ou de leur abandon complet. On n'entend jamais qu'une voie moyenne existe, pas celle d'un entre deux consensuel, mais simplement l'idée évidente que parfois il faut utiliser des notes ou un système d'évaluation, parfois non, et que le plus difficile est de trouver les moments où ce choix est essentiel. Une fois ce choix fait, un autre débat peut se situer en se demandant quoi faire de ces données brutes ou de leur absence? En quoi peut-on transformer  l'information ou l'absence afin d'en faire une réelle valeur ajoutée éducative. Ce que l'on fait  le 5 septembre doit certainement être différent de ce que l'on fait au mois de mai, tout comme ce que l'on fait en CP, en 6ème et en 2nde n'a certainement rien à voir avec ce qui est utile en CM2, en 3 ème et en Terminale. Ce que l'on fait en début de cours doit être différent de ce que l'on fait à la fin... Etc.

    Pour conclure simplement, car c'était l'objectif de ce billet, je voulais juste dire que je suis très satisfait que le n°22 de Mathematice soit parut et que l'on y aborde ce sujet avec deux articles qui dépassent largement le cadre de la géométrie dynamique. Celui de Jean-Philippe Vanroyen qui explique comment est-ce que l'on peut voir et penser les choses de façon dynamique en mettant dans les mains du professeur les outils qui peuvent permettre à l'élève de mieux respirer et le mien.

    Je n'oublie pas tous  les autres collègues qui eux aussi ont fait un énorme travail de rédaction et  je cite en passant le billet de Benjamin Clerc concernant les flux RSS des différentes sites académiques.