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Philosophie - Page 7

  • Pascal : La doctrine des figures

    Quel rapport entre la pensée scientifique de Pascal et ses vues sur les preuves de l'existence de Dieu ? Comment le concept de "figure" circule-t-il chez lui de la géométrie à la rhétorique, et jusqu'aux paroles ambiguës des prophètes ? Rue Descartes publie "Pascal : la doctrine des figures", texte inédit en français de Gérard Lebrun, penseur majeur dont l'enseignement au Brésil a influencé des générations de philosophes.

    À une époque où les grandes philosophies rationalistes ne mettent pas en question la certitude de pouvoir démontrer l’existence de Dieu et de connaître sa nature, le « concept de Dieu caché» est l’un de ceux qui marquent le mieux l’originalité de Pascal. Selon Descartes, par exemple, l’Écriture nous avertit que « tout ce qui se peut savoir de Dieu peut être montré par des raisons qu’il n’est pas besoin de chercher ailleurs que dans nous-mêmes, et que notre esprit seul est capable de nous fournir. C’est pourquoi j’ai pensé qu’il ne serait point hors de propos, que je fisse voir ici […] quelle voie il faut tenir, pour arriver à la connaissance de Dieu avec plus de facilité et de certitude que nous connaissons les choses de ce monde ». Pascal réplique : « Ce n’est pas de cette sorte que l’Écriture, qui connaît mieux les choses qui sont de Dieu, en parle. Elle dit au contraire que Dieu est un Dieu caché. » ? Or, on peut trouver aisément dans la pensée scientifique de Pascal les motifs qui le poussent à admettre la preuve de Dieu seulement par l’absurde. Outre le fait que la preuve par l’absurde, ou apagogique, est liée au calcul des indivisibles, elle est la seule admissible en physique expérimentale.

    La suite par Gérard Lebrun sur Rue Descartes - n° 76, 2012/4, Philosopher au Brésil aujourd'hui Périphéries

    De la page Facebook du Collège International de Philosophie

  • A la recherche de Henri Poincaré

    poincaré

  • Mon avis sur le livre "Au nom de l'infini"

    Nesterov_Florensky_Bulgakov.jpgJ'ai adoré ce livre qui traite d'un sujet bien complexe qu'est celui des mathématiques et de leur lien avec la religion ou de son absence. La scène se situe au début de XX ème siècle. Le décor est celui de la théorie des ensembles. Les acteurs français sont Borel, Lebesgue et Baire, les russes sont Egorov, Florensky (avec son baton) et Lusin. Les français sont des rationalistes alors que les russes sont pratiquants de l'Adoration du Nom, hérésie orthodoxe, qui vise à entrer en contact avec Dieu et Jésus par le biais du nom et par l'intermédiaire de la prière invoquant ce nom. Ce fut aussi, de façon surprenante, une porte d'entrée pour s'autoriser à nommer les objets mathématiques, tels que les infinis et les ensembles de nombres  afin de pouvoir leur donner corps et existence.

    Le livre commence par l'explication de la mystique de l'Adoration du nom, poursuit sur la crise des fondements en mathématiques pour se diriger ensuite vers une présentation approfondie de la vie des six principaux protagonistes, du mysticisme des russes et de leurs destins tragiques, liés à la persécution du pouvoir. On aperçoit au passage d'autres personnages tels que Markov, Alexandrov, Kolmogorov et bien sûr Hilbert. La naissance et la vie de l'école mathématique russe, nommée la Lusitanie y est décrite en détails. Le livre se termine sur une réflexion concernant le facteur humains dans la découverte mathématique.

    L'histoire qui est racontée dans ce livre dépasse largement le cadre des mathématiques pour ouvrir en brêche des lieux bien souvent trop communs concernant la pensée humaine.

    La présentation du livre par Pierre de la Harpe.

    Sur Publimaths.

  • Le refus de l'infini

    Volpin.jpgCertains mathématiciens refusent l'idée que l'infini puisse être un concept que l'on peut utiliser. Ce sont les finitistes. Les plus radicaux d'entre eux sont les ultrafinitistes dont faisait partie le mathématicien russe Alexander Yessenin-Volpin, logicien et poète ( qui a été interné dans un hopital psychiatrique en 1949 pour "poésie anti-soviétique" !).

    Lorsqu'on lui demandait si toutes les puissances de 2 avaient un sens, il précisait que la question devait être détaillée pour qu'il puisse y répondre et que chacun de ces nombres devait être étudié.

    Il répondait presque instantanément que 21 était un réel. Lorsqu'on lui demandait si 22 était un réel, il mettait un peu plus de temps à répondre, puis encore plus de temps pour préciser que 23 en était aussi un. Et si on lui demandait un jour si  2100 était un réel, il mettrait  2100  plus de temps à répondre que pour 21. Belle façon de montrer qu'il était impossible de répondre à la question et que l'infini est un concept qui n'a pas de sens.

    Source: L'excellent livre "Au nom de l'infini" de Cantor et Graham

     

  • Russell, Carroll, Galton, Poincaré et les autres en milliDarwin

    Imaginons que l'on veuille se donner une unité de mesure de la fréquence d'apparition du couple "Prénom Nom" d'un scientifique (dans cet ordre avec les majuscules initiales) sur la période 1800 à 2000. On pourrait par exemple choisir le milliDarwin, c'est à dire que 1 milliDarwin signifirait que le nom apparait mille fois moins que celui de Darwin dans les publications ou plutôt dans la base de données formée par les mots des 15 millions d'ouvrages numérisés par Google.

    C'est l'idée qu'a eu un étudiant de Harvard: John Bohannon et qui a mené le projet de classer les scientifiques, par fréquence d'apparition de leur nom, dans cette gigantesque base de données, baptisé "The science hall of fame".

    Avant la lecture de ce classemeBertrand_Russell_1950.jpgnt, j'aurai imaginé de façon assez naturelle que Darwin aurait été le premier et Einstein le second mais un invité logicien, mathématicien, philosophe, homme politique, prix Nobel s'est invité en première place: c'est Bertrand Russell, que certainement le grand public ne connait pas ou peu, en tout cas beaucoup moins qu'Einstein et Darwin. Il est à 1500 milliDarwin, c'est à dire qu'il apparait 50% de fois plus que Darwin, son successeur.

    On retrouvera Bertrand Russel en BD dans l'excellent Logicomix, comme narrateur. 

    Non loin de lui se retrouve à la quatrième place, Lewis Carroll, l'auteur d'Alice au pays des merveilles, plus connu comme écrivain que comme logicien.

    Francis Galton, est bien connu pour sa planche et fait bonne figure à la 12ème place.

    Henri Poincaré, comptabilise 108 milliDarwins.

    L'idée de ce billet provient de l'éditorial de l'excellent "La Recherche" de Mars 2011 écrit par Aline Richard et c'est vraiment une excellente idée!