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Témoignages - Page 7

  • Denis Guedj répond à Pascal Charvet dans Libération

    Je n'étais pas au courant de la "polémique" entre les deux antagonistes. Comme Denis Guedj l'a annoncé dans l'émission d'hier " La tête au carré ", il a répondu aux attaques de Pascal  Charvet qui l'avait catalogué comme phallocrate et l'avait durement critiqué dans un article intitulé " Le théorème du mou ".


    Ça bouge un peu en maths :)


    Les mots de l'article sont entiers et les commentaires tout autant !

  • Esprit de synthèse et esprit d'analyse

    Je m'occupe parfois, à leur demande, d'aider quelques élèves sur les plans psychologique et méthodologique. J'ai reçu un élève qui s'ennuie fortement en classe avec un moral à la baisse. La précocité décelée au primaire et le saut d'une classe entrent certainement pour une part non négligeable de cet état. J'ai décelé une assez forte capacité de synthèse chez cet élève associé aux avantages et aux inconvénients: rapide devient vite trop rapide voire instantané et pouvant manquer de développement. L'accès rapide à la vue d'ensemble d'un problème laisse souvent de coté des détails qui, mis ensemble, peuvent former le corps d'un raisonnement solide. La démonstration mathématique peut devenir vue sous cet angle un calvaire à peine surmontable.

    J'ai donc décidé de m'engager dans l'explication de l'esprit d'analyse, plus méthodique, pointilleux, systématique, qui classe, range et ordonne méticuleusement les données. Bien sûr pour qui a un très fort esprit d'analyse ( j'en fait partie ) ce travail est fastidieux et parait la plupart du temps inutile, rébarbatif et trop...long ! Il est couteux en énergie.


    Croyant fortement à la nécessité de posséder les deux, je me suis autoproclamé défenseur de l'esprit d'analyse en voulant montrer qu'il était en fait l'autre face d'une même pièce ... mais il fallait trouver la pièce et je l'ai découverte par hasard !

    Pour m'aider dans ce travail d'aide et parce que ça m'intéresse j'ai créé une carte heuristique me permettant de visualiser d'un seul coup d'oeil les questions et les sujets à aborder avec les élèves. Je personnalise les questions, efface les branches inutiles au fur et à mesure de l'entretien...

    Quoi de mieux que l'image suivante pour illustrer l'esprit de synthèse ? C'était la carte que j'étais en train de compléter avec l'élève qui me faisait face. Elle me paraissait tout à fait adaptée à la situation; je lui ai montré pour représenter "l'esprit de synthèse" dont je parlais, il me suffisait pour cela de tourner l'écran de mon portable :

    241113012.jpg

    J'ai vu qu'il existait un petit bouton en bas à droite de cette carte pour passer dans un autre mode d'affichage, plus linéaire et qui me semblait tout à fait adapté à représenter l'image de l'analyse. C'était l'autre face que je cherchais de la même pièce :

    620400158.2.jpg

    Je ne sais pas si l'élève aura compris le message que je voulais lui faire passer. Si ce n'est pas le cas, il restera le fait que je me suis étonné moi-même devant cette évidence que je semblais découvrir en même temps que je l'énonçais.

    L'outil que j'utilisais s'avérait être la meilleure représentation de ce que je voulais expliquer !

  • Mathématiques entre passions et tensions

    Les Maths? Tiens... Parlons-en, et de la façon dont on les a "déculturées" en en faisant un élément de sélection!
    Les maths, c'et le rêve, la grande folie des cardinaux, de l'illimité dans l'illimité, de l'impossible dans le possible, de l'inexistence concrète et solide. C'est AUSSI le coup d'épée qui tua Galois ( ndlr: c'était en réalité un coup de feu ). C'est le crâne en béton de l'obstiné Gauss!
    C'est la poésie. C'est le moment magique de Fermat énervé disant d'un seul trait de plus que c'est facile et ne daignant même plus démontrer. Résultat: dix ans de travail pour Wiles!
    C'est à la fois le frisson des hautes glaces et la tendresse des nombres amicaux... C'est le ventre content qui paresse et savoure. C'est la digestion lente du gastronome friand, c'est comme le parfum de la grammaire qui se répénd, attise, fait saliver. Il y a de l'amour, là-dessous...Mais chut!

    La suite ICI

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    Il est plus que temps de rétablir la valeur des savoirs de base, appelés aussi fondamentaux et classiques. Chose qui peut paraître paradoxale compte tenu des adjectifs auxquels ils sont rattachés ici. Reste que les assauts jumelés du constructivisme radical, qui sous-tend la présente réforme scolaire québécoise, et du néolibéralisme, qui cherche une décentralisation pour une meilleure réponse des écoles au Marché, vident progressivement l’école de son contenu « classique ». Dès lors, ce texte cherche d’abord à brièvement rappeler le rôle et l’importance des mathématiques traditionnelles et ensuite souligner les dangers auxquels cette matière est soumise. Il est à noter, également, que les autres matières méritent le même appui. En effet, le français, la géographie, l’histoire, la chimie et la physique ont droit à la même assistance puisque l’agression décrite ci-après est globale, touche tous les domaines.

    Ainsi, l’abstraction, le travail qui permet de sortir de soi-même est d’une grande importance. Pourquoi ? Les valeurs ne sont-elles pas des idées abstraites ? Ce texte, comme les autres, ne demande-t-il pas une enjambée à l’extérieur de la réalité immédiate et tangible ? Les mathématiques contribuent à ces sorties hors de soi. Ils s’associent à autre chose, mais exercent une grande influence sur cette capacité. Les symétries, les divisions, les multiplications, les additions et un peu plus loin la dérivée et l’intégrale, pour ne nommer que quelques opérations, participent aux voyages dans l’ontologie humaine. Partant, il est important que l’école, peu importe la facilité de l’élève ou de l’étudiant, l’amène à réfléchir de cette façon, le fasse travailler dans l’abstrait. L’enseignement des mathématiques « en situation », très réforme scolaire, dans un réalisme où tout doit être mis en relation avec son utilité concrète, réfrène les forces de l’intangibilité des mathématiques. Le constructivisme radical a fait de « la mise en contexte des savoirs » une des pierres angulaires de son programme pour les écoles et rejette ainsi, par ricochet, ces « sorties de soi ».

     La suite ICI

  • Témoignage de Florian

    La difficulté de l'enseignement des mathématiques vient je pense du fait que la pédagogie nécessite la mise en place d'une relation élève professeur. Et l'aspect technique de la matière est souvent un obstacle.
    Une illustration de cette difficulté, que j'ai vécu autant en tant qu'élève et professeur, est la réaction de repli sur soi de certains élèves face à une difficulté de compréhension.
    Au lieu de revendiquer son droit d'apprendre, le réflexe de l'élève mis en difficulté est de se faire le plus petit possible afin que l'on ne remarque pas qu'il ne suit pas !
    Un peu comme si le cours ne lui était pas destiné...

    Il n'est pas simple de dépasser ce phénomène. Pour ma part, je l'ai vécu dans une situation des plus paradoxale, puisque en Master2 nous étions deux élèves à suivre le cours (de mon actuel directeur de recherche), et que j'ai eu cette sensation, devant la difficulté, que le cours ne m'était pas destiné à moi, comme si j'avais été un spectateur extérieur...

    J'ai retrouvé à mon grand désarroi ce genre de phénomène chez certains de mes elèves. Je leur demande durant le cours si ça les interresse et ils me répondent qu'ils ne comprennent rien. Ils ont en fait arrêté d'essayer de suivre le cours...

    Le défi est donc de faire comprendre aux élèves que l'on est pas là pour faire un cours de maths, mais bien pour faire des maths avec eux.

  • Comment donner le goût des maths aux enfants ?

    Extrait de l'article de l'interview de  Sylvain Gravier, Directeur de recherche au CNRS, responsable de "Maths à modeler".

    Pourquoi certains détestent ça ? Il peut y avoir une multitude de raisons mais je crois que la manière dont elles sont enseignées en découragent plus d'un. Du CP jusqu'à la Fac, les jeunes apprennent les maths mais n'en font jamais ! Il manque un espace d'initiative essentiel. C'est en faisant qu'on s'approprie la discipline et qu'on peut l'aimer. Il faut que l'enfant se retrouve confronté à un problème qu'il a envie de résoudre. Sans parler du fait que les programmes sont très éloignés de la réalité de la discipline. Bref, les maths apparaissent comme déconnectées de tout et cela demande donc une grande capacité d'abstraction et une vraie envie de dépasser le contenu de la leçon. D'autres facteurs peuvent entraîner des blocages : une mauvaise relation à l'enseignant, un manque de confiance en soi pour essayer de trouver les solutions, une maîtrise insuffisante du langage (compréhension et/ou expression orale et/ou écrite).

    L'intégralité de l'interview : ICI