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Témoignages - Page 9

  • Mathématiques, méditation et écriture.

    Mais qu’il s’agisse de méditation ou de mathématique, je ne songerais pas à faire mine de "travailler" quand il n’y a pas désir, quand il n’y a pas cette faim. C’est pourquoi il ne m’est pas arrivé de méditer ne serait-ce que quelques heures, ou de faire des maths ne serait-ce que quelques heures, sans y avoir appris quelque chose ; et le plus souvent (pour ne pas dire toujours) quelque chose d’imprévu et imprévisible. Cela n’a rien à voir avec des facultés que j’aurais et que d’autres n’auraient pas, mais vient seulement de ce que je ne fais pas mine de travailler sans en avoir vraiment envie. (C’est la force de cette "envie" qui à elle seule crée aussi cette exigence dont j’ai parlé ailleurs, qui fait que dans le travail on ne se contente pas d’un à-peu-près, mais n’est satisfait qu’après être allé jusqu’au bout d’une compréhension, si humble soit-elle.) Là où il s’agit de découvrir, un travail sans désir est non-sens et simagrée, tout autant que de faire l’amour sans désir. A dire vrai, je n’ai pas connu la tentation de gaspiller mon énergie à faire semblant de faire une chose que je n’ai nulle envie de faire, alors qu’il y a tant de choses passionnantes à faire, ne serait-ce que dormir (et rêver. . . ) quand c’est le moment de dormir.

    C’est dans cette même nuit, je crois, que j’ai compris que désir de connaître et puissance de connaître et de découvrir sont une seule et même chose. Pour peu que nous lui fassions confiance et le suivions, c’est le désir qui nous mène jusqu’au coeur des choses que nous désirons connaître. Et c’est lui aussi qui nous fait trouver, sans même avoir à la chercher, la méthode la plus efficace pour connaître ces choses, et qui convient le mieux à notre personne. Pour les mathématiques, il semble bien que l’écriture de tout temps a été un moyen indispensable, quelle que soit la personne qui "fait des maths" : faire des mathématiques, c’est avant tout écrire. Il en va de même sans doute dans tout travail de découverte où l’intellect prend la plus grande part. Mais sûrement ce n’est pas le cas nécessairement de la "méditation", par quoi j’entends le travail de découverte de soi. Dans mon cas pourtant et jusqu’à présent, l’écriture a été un moyen efficace et indispensable dans la méditation. Comme dans le travail mathématique, elle est le support matériel qui fixe le rythme de la réflexion, et sert de repère et de ralliement pour une attention qui autrement a tendance chez moi à s’éparpiller aux quatre vents. Aussi, l’écriture nous donne une trace tangible du travail qui vient de se faire) auquel nous pouvons à tout moment nous reporter. Dans une méditation de longue haleine, il est utile souvent de pouvoir se reporter aussi aux traces écrites qui témoignent de tel moment de la méditation dans les jours précédents, voire même des années avant.

    La pensée, et sa formulation méticuleuse, jouent donc un rôle important dans la méditation telle que je l’ai pratiquée jusqu’à présent. Elle ne se limite pas pour autant à un travail de la seule pensée. Celle-ci à elle seule est impuissante à appréhender la vie. Elle est efficace surtout pour détecter les contradictions, souvent énormes jusqu’au grotesque, dans notre vision de nous-mêmes et de nos relations à autrui ; mais souvent, elle ne suffit pas pour appréhender le sens de ces contradictions. Pour celui qui est animé du désir de connaître, la pensée est un instrument souvent utile et efficace, voire indispensable, aussi longtemps qu’on reste conscient de ses limites, bien évidentes dans la méditation (et plus cachées dans le travail mathématique). Il est important que la pensée sache s’effacer et disparaître sur la pointe des pieds aux moments sensibles où autre chose apparaît - sous la forme peut-être d’une émotion subite et profonde, alors que la main peut-être continue à courir surle papier pour lui donner au même moment une expression maladroite et balbutiante.



    Extrait de  " Récoltes et semailles " 9.4 Désir et méditation

    Alexandre Grothendieck

  • François 3,1416 - La vidéo d'un professeur de mathématiques

    Polytechnicien, François Gaudel, est professeur de mathématiques. Militant, il a tenu à enseigner là où il vit, en banlieue parisienne.

    Désireux d'attirer les jeunes vers les sciences il anime entre autres au lycée Louise Michel des ateliers « Maths en jeans » aux cours desquels des lycéens réfléchissent sur un thème. Cette année, le nombre Pi est à l'honneur. L'objectif : présenter un projet fini en mars 2007 lors du congrès Maths en Jeans. Nous suivrons différentes étapes de cette aventure scientifique.

    La vidéo et l'interview audio - France5 Education : ICI

    Atelier animé par François Gaudel : ICI


  • Témoignage d'une ancienne élève...

    J'ai trouvé les maths de prépa relativement rébarbatives, parce que trop lourdes à ingérer pour la littéraire de coeur que je suis... Mais je reconnais avec plaisir que cela m'a permis de découvrir combien il était gratifiant d'arriver à démontrer un résultat, et combien certains théorèmes étaient "puissants", voire "beaux"...
    Il faut dire que j'avais un prof de maths en sup qui était trop passionné pour que les élèves normaux puissent suivre, et un prof de spé qui ne l'était pas assez, justement... Mais bon, je les ai adorés tous les deux, heureusement !
    J'ai bien peur de ne jamais réussir à m'épanouir dans les maths théoriques, donc j'ai hâte de finir mes études et de pouvoir (je croise les doigts) choisir un poste plutôt dans le conseil en stratégie ou dans l'audit financier (où il me suffira de connaître les opérations élémentaires...j'espère)... Ou bien sûr de pouvoir épouser un vieux milliardaire et de n'avoir plus à me préocuper que de mon bronzage... ;-)


    Vous savez ce qui m'a traumatisé le plus avec vous ?
    Bon, votre colère monumentale des dérivées, bien sûr, je m'en souviens encore... Mais le pire, ça a été un jour à la fin de l'année de première, quand on faisait les stats/probas ; vous nous aviez donné une série d'exos à faire que bien sûr, personne n'avait fait ou presque, et en nous voyant tous recopier le corrigé, vous avez été pris d'un très léger agacement et avez décidé de passer dans les rangs, et de noter les exercices, à raison de 4 pts par exercice (il y en avait 5 en tout)... Certains élèves (dont ma voisine de classe, pour ne citer qu'elle) ont griffonné à la va-vite trois nombres sur des feuilles, ce qui leur a valu des notes acceptables voire bonnes, et d'autres, dont moi, ont écopé d'un joli zéro... Ce qui m'a mise en colère, ce n'est pas la note en tant que telle, c'est que vers le milieu de l'année vous nous aviez fait tout un laïus sur le fait qu'on était des "grands" désormais, que vous ne contrôleriez plus nos exos parce qu'après tout nous devions travailler pour nous-mêmes et non pour vous, et que vous vous fichiez éperdument de notre méthode de travail pourvu que les résultats soient là...
    Vous aviez sans doute oublié d'appliquer vos beaux principes ce jour précis où je n'avais pas fait mes exercices !!! ;-)))

    Que de vieux souvenirs !!! Mais rassurez-vous, pour la plupart, ils sont très bons ! Vous êtes d'ailleurs le professeur dont j'ai les meilleurs souvenirs au lycée !

  • STO et mathématiques

    La journée a bien commencé, le ciel est ensoleillé, je donne un cours de mathématiques à des élèves du Cours Complémentaire de Blainville.

    Je ne sais pas que ma vie va basculer. On frappe à la porte de la classe, mon père, le directeur de l’école entre, suivi de deux gendarmes. Que se passe-t-il ? Un de mes élèves aurait-il fait une bêtise ?...

    La suite  ICI