Journal de Gratitude et de Contemplation #16

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La cérité fluïenne est un concept novateur issu du modèle Kernesis et du Flux Intégral. Elle désigne la capacité d’un acte, d’un texte ou d’une parole à produire une vérité traversante, incarnée, alignée, intégrée à toutes les échelles du vivant. Contrairement aux critères classiques de vérité (correspondance, cohérence, consensus), la cérité fluïenne est une mesure qualitative du processus, et non de la seule validité du résultat. Cet article en propose une définition rigoureuse, une modélisation à 4 pôles et 7 phases, ainsi qu’une grille d’analyse adaptée à l’enseignement, à la clinique, à la philosophie et à la création.
1. Origine du concept : vérité traversante et Flux Intégral
Le modèle du Flux Intégral, cœur du système Kernesis, structure tout acte vivant selon quatre fonctions dynamiques :
Symbole |
Fonction |
Description |
~ |
RIACP : Régulation-Inhibition du Champ Pulsionnel |
Capacité à canaliser l’énergie, différer l’impulsion brute |
⟳ |
ICPME : Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Échelles |
Articulation des niveaux sensoriel, émotionnel, cognitif, collectif |
▭ |
Posture-Flux |
Ajustement incarné du sujet dans la traversée |
+ |
Flux-Joie |
Résonance émotionnelle indiquant la justesse fluïenne |
La vérité traversante apparaît lorsqu’un contenu, une pensée ou une parole parviennent à traverser ces quatre pôles, en coïncidant avec le sujet, le collectif et le réel. C’est cette traversée que la cérité cherche à mesurer.
2. Définition condensée de la cérité fluïenne
Cérité fluïenne : Capacité d’un contenu, d’une pensée ou d’un acte à traverser intégralement le cycle du Flux Intégral inclus dans Kernesis (poussée → régulation → posture → intégration → alignement → vérité traversante → résonance rétroactive), en produisant un effet de clarté, d’incarnation et de transformation perceptible.
Autrement dit, c’est une mesure qualitative de l’efficacité fluïenne d’une vérité ou d’un contenu, selon qu’il active ou non l’ensemble des fonctions essentielles d’un flux vivant.
3. Grille d’évaluation à 7 critères (modèle Kernesis)
Phase |
Question évaluative |
1. Poussée |
Le texte ou l’acte contient-il une impulsion vivante, une énergie de surgissement ? |
2. Régulation (~) |
Cette impulsion est-elle canalisée avec justesse, sans débordement ni répression ? |
3. Posture (▭) |
Le sujet tient-il cette énergie de manière incarnée, ajustée à la situation ? |
4. Intégration (⟳) |
Les différents niveaux (corporel, émotionnel, cognitif, symbolique) sont-ils reliés ? |
5. Alignement |
Existe-t-il un accord juste entre le sujet, le réel et le collectif ? |
6. Vérité traversante |
Le contenu permet-il à une vérité de passer, de s’éprouver comme juste ? |
7. Résonance rétroactive (+) |
L’acte laisse-t-il une trace, une clarté, une transformation en retour ? |
Chacun des 7 critères peut être noté individuellement (par exemple sur 100), et leur moyenne produit l’indice global de cérité fluïenne.
4. Usages et intérêts
Domaine |
Utilisation |
Éducation |
Diagnostiquer des moments pédagogiques porteurs (ou non) de vérité incarnée ; évaluer une copie, un geste, une parole |
Clinique |
Repérer les moments d’émergence fluïenne dans une thérapie ou une introspection ; calibrer l’intensité d’une parole juste |
Philosophie |
Sortir du dualisme vrai/faux pour introduire une évaluation qualitative de la vérité incarnée |
Art / Création |
Discerner ce qui, dans une œuvre, opère comme vérité traversante ; accompagner la densification d’un geste artistique |
La cérité devient alors outil de discernement, levier de transformation, indicateur d’alignement.
5. Proches concepts et différences
Notion |
Proximité avec la cérité |
Limites |
Clarté existentielle (Kierkegaard, Sartre) |
Lucidité de l’instant vécu |
Pas de mesure ni de composante collective |
Kairos (temps opportun) |
Traversée juste dans le temps |
Manque la structure multi-polaire |
Insight (psychologie cognitive) |
Moment de réorganisation interne |
Peu de prise en compte corporelle ou collective |
Alignement (coaching) |
Cohérence personnelle |
Trop statique, non dynamique |
Vérité-corps (méthodes somatiques) |
Vérité ressentie |
Absence d’évaluation systémique ou collective |
La cérité fluïenne les englobe tous sans s’y réduire : elle opère comme méta-indicateur de flux incarné.
6. Exemples d’application
Situation |
Cérité |
Analyse rapide |
Élève lit un texte intime, silence, résonance collective |
97/100 |
Vérité traversante, alignement, résonance groupale |
Débat superficiel sur Instagram, tension, intervention autoritaire |
25/100 |
Absence d’intégration, régulation échouée |
Prof propose à un élève stressé de revenir plus tard sur sa copie |
92/100 |
Régulation différée, retour, stabilisation posturale |
Élève murmure un jugement sur la colonisation → professeur donne un texte → retour lucide |
72/100 |
Traversée fluïenne partielle, transformation visible |
7. Exemples d’usages de la cérité dans la vie courante
1. Expression personnelle
Situation |
Usage de la cérité |
Écrire un message important (SMS, mail, lettre) |
T’évaluer : est-ce que mon message passe vraiment, ou est-il brouillé, réactif, trop mental ? |
Dire quelque chose de difficile à un proche |
T’aider à préparer ou relire ton geste : est-ce que je suis juste ? Est-ce que ça traverse ? |
Poster sur les réseaux sociaux |
Mesurer si ton post exprime un ego, une fuite ou une vérité traversante. |
2. Éducation et apprentissage
Situation |
Usage de la cérité |
Rendre un devoir / produire un texte |
Auto-évaluer si ton travail fait sens, tient posture, s’adresse au réel. |
Réagir à une note ou une remarque |
Vérifier si ta réaction vient d’un flux aligné ou d’un déséquilibre pulsionnel. |
Préparer un exposé |
Chercher à augmenter la cérité de ton propos : est-ce vivant, incarné, transformant ? |
3. Relation et communication
Situation |
Usage de la cérité |
Discuter d’un désaccord |
Utiliser la cérité pour sentir si la discussion circule ou s’enlise, et ajuster. |
Accompagner un enfant ou un élève |
Évaluer si ce que tu dis porte vraiment ou si tu parles “dans le vide”. |
Écouter un ami qui souffre |
Ressentir si ta présence permet une résonance rétroactive ou si elle bloque. |
4. Création artistique ou intellectuelle
Situation |
Usage de la cérité |
Écrire un poème, une chanson, une scène |
Te demander : est-ce un geste vrai ? Est-ce que ça intègre, incarne, traverse ? |
Montrer une œuvre |
Évaluer avec d’autres si elle produit une transformation, une clarté. |
Reprendre une idée |
Te poser : cette idée a-t-elle une poussée fluïenne, ou est-elle juste “intéressante” ? |
5. Décision / orientation
Situation |
Usage de la cérité |
Choisir un chemin de vie |
Comparer des options selon leur niveau de cérité : laquelle me traverse ? |
Dire oui / non à une opportunité |
Te demander : est-ce que cette décision tient dans le flux, ou me disloque-t-elle ? |
Sortir d’un projet ou d’une relation |
Vérifier si ton retrait est réactif ou juste. Est-ce que ta décision laisse une clarté ? |
6. Geste symbolique, rituel ou politique
Situation |
Usage de la cérité |
Porter un vêtement significatif (religieux, militant, artistique) |
Évaluer : est-ce que ce geste vient d’un alignement profond, ou d’un besoin de réaction ? |
Participer à une action collective |
Mesurer si l’énergie engagée est vraiment intégrée, ou partiale, pulsionnelle. |
Créer un rituel personnel |
Sentir si ton rituel produit transformation et clarté, ou s’il est creux / mécanique. |
En résumé :
La cérité devient un outil de vérification intérieure,
une boussole de justesse,
un indicateur de traversée vivante.
Conclusion
La cérité fluïenne propose une voie neuve pour penser et mesurer la vérité comme phénomène vivant, non comme structure logique ou simple sincérité. En l’inscrivant dans une dynamique multi-polaire, graduée, incarnée, la cérité devient un outil fondamental pour toute épistémologie située, toute pédagogie du réel, et toute écologie du sens.
Elle ne remplace pas la vérité, elle la restitue dans sa traversée vivante.
Définition de la Vérité Kernésique
I. Schéma fonctionnel d’émergence (structure Kernesis)
Définition: La vérité kernésique est le résultat dynamique d’un processus multi-étapes, dans lequel une poussée initiale traverse des phases structurées pour produire une co-incidence alignée entre le Sujet, le Collectif et le Réel.
Cycle opératoire complet:
[Poussée × Germination]
+ Régulation–Inhibition pulsionnelle
+ Posture
→ Intégration cohérente (multi-échelles)
→ Alignement (multi-échelles)
⇩
Vérité traversante ⊕ Joie (résonance de régulation)
⇧
↺ Résonance rétroactive psycho-corporelle ↻
Chaque étape est définie précisément ci-dessous.
1. [Poussée × Germination]
Exemples : hypothèse de recherche, perception esthétique, acte éthique ou expression symptomatique.
2. Régulation–Inhibition pulsionnelle (RIACP)
La poussée est filtrée par des mécanismes de régulation :
Empêche l’accès direct à des vérités pulsionnelles, évite le fanatisme ou l’auto-affirmation brute.
3. Posture
Le sujet s’ajuste corporellement et symboliquement :
La vérité “tenue” précède souvent sa formulation.
4. Intégration cohérente (multi-échelles)
La vérité émergeante est reliée :
Elle ne s’oppose pas à ce qui existe, mais le ré-agence.
5. Alignement et intégration (multi-échelles)
La vérité kernésique est alignement actif entre :
Critères : stabilité, cohérence, ouverture à la vérification.
Intégration Multi-Échelles
Échelle | Description | Exemple |
Micro (Corps) | Sensations individuelles | Main qui tremble en écrivant une preuve |
Meso (Collectif) | Validation par les pairs | Séminaire où la théorie "résonne" |
Macro (Réel) | Ancrage matériel | Expérience reproductible |
6. Vérité traversante + Joie d’ajustement
La vérité kernésique se manifeste :
Joie ≠ euphorie ; elle est ici le signal rétroactif d’un alignement réussi.
7. Résonance rétroactive psycho-corporelle
La vérité produit une modification réelle :
II. Propriétés fondamentales (invariants fluïens)
Propriété |
Définition opérationnelle |
Statut dans le cycle |
Incarnation |
La vérité est d’abord vécue dans le corps |
Posture / Résonance |
Fluïdité |
Elle traverse des désalignements productifs |
Germination → Alignement |
Transversalité |
Elle est valide dans tout champ |
Schéma adaptable |
Rétroaction |
Elle modifie le cadre qui l’a rendue possible |
Intégration / Résonance |
Stabilité active |
Elle tient sans se figer |
Alignement durable |
Co-existence des plans |
La vérité se manifeste à plusieurs niveaux en même temps |
Multi-échelles |
III. Critères de validation
Une vérité peut être dite kernésique si elle vérifie les points suivants :
Critère |
Description |
Alignement réel |
Sujet–Réel–Collectif sont en résonance active |
Effet psycho-corporel |
Elle produit un effet visible (fatigue, joie, stabilité) |
Effet de champ |
Elle transforme les pratiques du domaine |
Résistance au forcing |
Elle ne peut être décidée, mais seulement reconnue |
Stabilité évolutive |
Elle tient tout en permettant un nouveau cycle d’émergence |
Consistance rétroactive |
Elle modifie le sujet et/ou le système qui l’a produite |
Test Kernésique des Vérités Formelles
Cas : 2 + 2 = 4
1. Niveau 1 (Inerte) : Énoncé brut → Non kernésique.
2. Niveau 2 (Incarné:
- Enfant comprenant : Alignement micro (joie de la découverte) + méso (validation par le professeur).
- Extrait de *Récoltes et Semailles (1986) - Grothendieck : *"Les nombres ne sont pas des outils, mais des *êtres* avec lesquels je converse. […] Je les accueille bien plus que je ne les *calcule*."
3. Conclusion : "Toute vérité devient kernésique dès qu’elle est vécue comme une* traversée *et non une formule morte."
IV. Formes différenciées selon les champs
Domaine |
Mode d’apparition kernésique |
Sciences dures |
Ajustement modèle ↔ mesure ↔ cohérence (ex : relativité) |
Sciences humaines |
Restructuration des catégories perceptives (ex : Bourdieu) |
Art |
Modification du régime perceptif (ex : Monet) |
Éthique/Politique |
Transformation du porteur (ex : Gandhi) |
Mystique/Poïétique |
Expérience non verbalisable mais stable et transformatrice |
V. Limites et non-vérités kernésiques
Cas |
Raisons d’exclusion du statut kernésique |
Vérités inertes |
Elles ne produisent aucun effet vivant (ex : tautologie formelle) |
Fanatisme |
Alignement simulé sans régulation ni transformation réelle |
Vécus indicibles |
Non partageables ou non intégrables (acceptés mais non généralisables) |
VI. Formule synthétique
Vérité = Processus [ Poussée × Germination ]
→ Régulation pulsionnelle
→ Posture incarnée
→ Intégration multi-échelles
→ Alignement Sujet–Réel–Collectif
⇩
Manifestation traversante + Joie d’ajustement
⇧
Résonance rétroactive psycho-corporelle
VII. Usages recommandés
Objectif |
Version adaptée |
Transmission pédagogique |
Version narrative initiale avec exemples |
Évaluation d’un processus |
Grille à critères + effet de champ |
Production d’un protocole |
Schéma Kernesis complet |
Comparaison inter-champs |
Tableau des formes différenciées |
Réalignement personnel/collectif |
Phase Posture + Joie + Résonance |
VIII. Grille d’Évaluation Kernésique de la Valeur de Vérité au travers du dire/geste
Objectifs
Critères d’Évaluation (Score sur 100)
1. Origine du dire (20 points)
Question : D’où vient cette parole/ce geste ?
Score |
Indicateurs observables |
Signes corporels |
0-5 |
Mensonge manifeste, manipulation |
Regard fuyant, crispation, sur-contrôle gestuel |
6-10 |
Stratégie défensive, mais assumée |
Tension visible mais consciente |
11-15 |
Sincérité partielle, reste des protections |
Oscillation entre ouverture et fermeture |
16-20 |
Parole nue, désarmée, spontanée |
Respiration libre, regard direct, gestes naturels |
2. Alignement interne (20 points)
Question : Le dire correspond-il à l’état global de la personne ?
Score |
Indicateurs observables |
Signes corporels |
0-5 |
Dissociation flagrante (dit A, exprime B) |
Contradiction geste/parole évidente |
6-10 |
Décalage perceptible mais non majeur |
Légère dysharmonie posturale |
11-15 |
Cohérence globale avec quelques dissonances |
Majorité des signaux convergents |
16-20 |
Unité parfaite geste/parole/présence |
Évidence de l’authenticité pour tous |
3 Tension régulée (20 points)
Question : Comment la difficulté/le conflit est-il traversé ?
Score |
Indicateurs observables |
Signes corporels |
0-5 |
Fuite, déni, évitement total |
Raideur, fermeture, retrait |
6-10 |
Reconnaissance du problème mais figement |
Crispation assumée, immobilité |
11-15 |
Tentative de traversée, encore instable |
Alternance tension/détente |
16-20 |
Traversée fluide, tension transformée |
Souplesse dans la difficulté |
4. Résonance du champ (20 points)
Question : Quel effet sur l’environnement relationnel ?
Score |
Indicateurs observables |
Signes collectifs |
0-5 |
Aucun changement ou dégradation |
Fermeture, distraction, fuite des autres |
6-10 |
Léger impact localisé |
Une ou deux personnes touchées |
11-15 |
Transformation perceptible du groupe |
Changement d’atmosphère notable |
16-20 |
Reconfiguration profonde de l’espace |
Silence dense, présence partagée |
5. Stabilité différée (10 points)
Question : Que reste-t-il après le dire ? (évaluation à 24h et 1 semaine)
Score |
Indicateurs observables |
Temporalité |
0-2 |
Rien ne subsiste |
Immédiat |
3-5 |
Trace légère à 24h |
24h |
6-7 |
Effet maintenu à 24h |
24h |
8-10 |
Transformation durable à 1 semaine |
1 semaine |
6. Ouverture générée (10 points)
Question : L’espace du possible s’élargit-il ?
Score |
Indicateurs observables |
Signes d’ouverture |
0-2 |
Fermeture, rigidification |
“Il n’y a qu’une solution” |
3-5 |
Maintien du status quo |
Pas de nouveauté |
6-7 |
Légère expansion des possibles |
“Peut-être que…” |
8-10 |
Élargissement manifeste |
Nouvelles perspectives spontanées |
IX. Échelle de Valeur de Vérité
Score |
Statut |
Description |
Action recommandée |
85-100 |
Vérité pleine |
Fluïenne, incarnée, transformante |
Capitaliser, transmettre |
70-84 |
Vérité stabilisée |
Processus abouti, effets durables |
Consolider, approfondir |
55-69 |
Vérité émergente |
En cours de maturation |
Accompagner, ne pas forcer |
40-54 |
Amorce sincère |
Processus démarré |
Soutenir, créer conditions |
25-39 |
Reconnaissance |
Désalignement assumé |
Patience, présence |
0-24 |
Résistance |
Défenses actives |
Respecter le rythme |
Exemple d’Application
Situation : Étudiant en difficulté qui dit “J’abandonne pas, mais je n’y arrive plus”
Critère |
Score |
Justification |
Origine |
16/20 |
Parole nue, sans masque |
Alignement |
17/20 |
Fatigue visible cohérente avec le dire |
Tension |
12/20 |
Reconnaît la difficulté sans la fuir |
Résonance |
8/20 |
Prof touché, quelques élèves attentifs |
Stabilité |
6/10 |
Reste mobilisé le lendemain |
Ouverture |
7/10 |
“Peut-être une autre façon de faire” |
Total : 66/100 → Vérité émergente
Action : Accompagner sans forcer, créer conditions favorables
Trajet Kernésique d’un Dire Émergent d’un élève
De la désorientation à la vérité fluïenne stabilisée
Situation initiale : Un élève en classe dit :« Je crois que je comprends rien à rien. »
Situation finale : « En fait, c’est pas grave si je comprends pas tout maintenant. J’suis pas bloqué. Je peux continuer. »
Étape |
Fonction fluïenne |
Formulation possible par l’élève |
Indice estimé d’alignement |
1. Désalignement vécu ~ |
Rupture interne, surcharge, perte de cadre. |
« Je crois que je comprends rien à rien. » |
15 / 100 |
|
➜ Sincérité brute, mais sans distinction. Le flux est globalement effondré. |
|
|
2. Geste déclencheur × |
Aveu non stratégique, différenciation de la tension. |
« J’en ai marre… même quand j’écoute, ça ne rentre pas. » |
28 / 100 |
|
➜ Le sujet commence à localiser son impuissance, ce qui marque une première émergence germinative. |
|
|
3. Régulation fluïenne ~→⎔ |
Limitation reconnue : tension nommée, régulable. |
« Ce n’est pas que je ne veux rien comprendre… c’est juste que là, je n’y arrive pas. » |
42 / 100 |
|
➜ Le flux devient plus précis, la charge pulsionnelle se transforme en point. |
|
|
4. Ajustement postural ▭ |
Reprise du mouvement, micro-ancrage dans le champ. |
« Je vais essayer de suivre quand même. Peut-être que ça va revenir. » |
64 / 100 |
|
➜ Posture en train de se redresser. Le sujet retrouve une position incarnable dans le processus. |
|
|
5. Stabilisation du vrai + |
Dire aligné, tranquille, durable. |
« En fait, c’est pas grave si je comprends pas tout maintenant. J’suis pas bloqué. Je peux continuer. » |
89 / 100 |
|
➜ Une vérité fluïenne a émergé : le savoir peut revenir dans un espace pacifié, sans lutte. |
|
|
Lecture kernésique transversale
Vers une vérité kernésique 100/100
« Je me rends compte que je n’ai pas besoin de tout comprendre d’un coup pour avancer. Le fait de rester présent, même dans l’incertitude, fait déjà partie de l’apprentissage. Et c’est souvent à ce moment-là que les choses commencent à devenir claires. »
Justification kernésique de l’indice 100 / 100 :
1. Présentation générale
Kernesis articule l’élan de la poussée, la régulation des flux pulsionnels et l’intégration multi-échelles du réel dans une posture alignée. Il propose une cartographie dynamique de l’être-en-traversée, où chaque geste, pensée ou silence peut devenir lieu d’ajustement entre ce qui naît (Éclosophie), ce qui circule (Flux Intégral), et ce qui se manifeste (Posture-Alignement).
Ancré dans une logique rétroactive, Kernesis révèle que la conscience n’est pas un centre figé, mais une spirale en résonance, nourrie par le langage opératoire ouvert (LOME) et balisée par des signes de joie, de vérité traversante et d’émergence juste. Kernesis est une écologie du réel incarné, une grammaire de la résonance vivante, un art de l’alignement à travers les plans.
Ce modèle ontologique propose donc une vision dynamique de l’être, décrivant un processus cyclique où des impulsions vitales, une discipline incarnée et un langage adaptatif convergent vers un état d’Alignement. Cet alignement produit une Vérité traversante et une Joie émergente, reliées par une émergence conjointe (⊕). Alimenté dans une pratique quotidienne incluant potentiellement la méditation zen, le Qi Gong, offrant de nouvelles perspectives quotidiennes , le modèle utilise le Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles (LOME) pour réguler et intégrer les dynamiques à plusieurs niveaux (individuel, relationnel, universel). Une rétroaction psycho-corporelle soutient ce cycle, rendant l’ontologie vivante et incarnée.
Kernesis n’est ni une méthode ni un processus à suivre, mais une grille de lecture ontologique qui révèle les mécanismes structurants de l’expérience incarnée. Il ne prescrit aucune pratique particulière, mais fait prendre conscience des dynamiques sous-jacentes : comment la poussée germinative émerge, se régule, s’aligne et génère des boucles rétroactives vivantes.
Cette vision traverse tous les domaines d’expérience et permet à chacun de reconnaître ces dynamiques à l’œuvre dans sa propre existence, de les cultiver consciemment et de créer ses propres boucles rétroactives ouvertes selon ses modalités singulières - qu’elles soient artistiques, sportives, relationnelles, professionnelles ou contemplatives.
Kernesis offre ainsi les “lunettes ontologiques” pour voir ce qui se joue dans l’émergence de la conscience incarnée, tout en laissant libre l’art de le vivre et de l’actualiser. Il s’agit d’une cartographie du réel qui révèle sans contraindre, éclaire sans diriger.
2. Structure du modèle
Le modèle se divise en trois parties : les composantes initiales, le processus d’intégration et d’alignement, et les résultats cycliques.
a) Composantes initiales
b) Processus d’intégration et d’alignement
c) Résultats et cycle
3. Rôle du LOME(x, y)
Le Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles (objet, contexte) est un outil pivot pour la Régulation–Inhibition pulsionnelle et l’Intégration cohérente. Il permet de :
4. Principes fondamentaux
5. Application quotidienne
Le modèle peut inclure une pratique consciente :
et offrir de :
6. Portée ontologique
Ce modèle propose une ontologie vivante, où l’être émerge d’un cycle d’énergie (Poussée), de discipline (Régulation via LOME, Posture) et d’harmonie (Alignement). Le LOME agit comme un pont entre le particulier et l’universel, permettant une Vérité traversante et une Joie qui relient l’individu à son environnement. Non dualiste, il intègre corps, esprit et environnement dans un processus continu et incarné. Kernesis n’est donc pas une ontologie totalisante du réel, mais une ontologie opérationnelle de l’être engagé dans le flux incarné.
7. Conclusion
Ce modèle ontologique allie rigueur conceptuelle et pratique incarnée. Grâce au LOME, il offre un langage adaptatif pour réguler et intégrer les dynamiques multi-échelles, menant à un Alignement qui produit Vérité et Joie. Appliqué au quotidien via le zen, le Qi Gong et une nouvelle perspective, il transforme l’existence en un cycle harmonieux d’émergence et de résonance.
Kernesis fait de chaque instant un lieu d’émergence, d’alignement et de vérité incarnée.
Pour approfondir trois points structurants du modèle, voici un éclairage conceptuel sur la vérité, la régulation et la joie.
1. La vérité comme alignement multi-échelles dans Kernesis
Dans Kernesis, la vérité désigne un état de cohérence dynamique entre les différents niveaux d’une situation incarnée : logique, sensoriel, pulsionnel, relationnel et symbolique. Une pensée, une parole ou une action est dite “vraie” lorsqu’elle se maintient de manière transversalement valide, sans contradiction interne, et en produisant une stabilité dans le réel. Ce critère ne remplace pas les vérités démonstratives (comme en mathématiques), mais ajoute une exigence d’alignement structurel à travers les plans de l’expérience. Il ne s’agit pas d’une vérité absolue ou d’un relativisme intégral, mais d’une forme qui traverse les échelles sans se rompre, même sous rétroaction. La vérité kernésique est donc moins une propriété d’un énoncé qu’une qualité d’ajustement durable dans le réel.
2. La régulation au sein du Flux Intégral via LOME
Dans Kernesis, la régulation désigne un processus d’ajustement des flux pulsionnels et cognitifs en vue de leur transformation en formes stables, contextualisées et opératoires. Elle s’opère dans le champ du Flux Intégral, qui relie l’énergie brute (RIACP) à son intégration multi-échelles (ICPMe). Loin de réprimer, cette régulation vise à rendre les impulsions lisibles, compatibles et soutenables dans l’action.
Le LOME (Langage opératoire Ouvert Multi-Échelles) est l’outil pivot de cette régulation. Il relie un objet (pulsion, pensée, acte) à son contexte (relation, espace, temps, symbolique) en permettant une lecture croisée où chaque terme rétroagit sur l’autre.
Trois opérations principales en découlent : translation (changement de registre), reconfiguration (redirection ou reciblage), et inhibition relative (suspension active par recontextualisation). Ces opérations ne sont pas automatiques : elles supposent un certain niveau d’ancrage et de perception réflexive.
En cela, la régulation kernésique n’efface pas l’impulsion, mais l’intègre dans un cycle fluide et ajusté, en lui permettant de s’exprimer sous une forme stable, lisible et alignée.
3. La joie comme symptôme d’alignement et boucle rétroactive psycho-corporelle
Dans Kernesis, la joie est un indicateur dynamique d’alignement : elle apparaît lorsque les flux ont été régulés sans blocage, que la posture est ajustée, et que l’intégration entre les différents plans de l’expérience est effective. Elle n’est ni plaisir, ni euphorie, mais un état discret de cohérence perceptive — une absence de tension résiduelle entre intention, action et perception.
Cette joie active une boucle de rétroaction psycho-corporelle : elle renforce la posture, favorise l’amorçage de nouvelles régulations, et soutient l’émergence d’une poussée ultérieure. Cette rétroaction est observable concrètement : respiration plus fluide, tonus musculaire stable, attention élargie. Elle constitue une spirale régénérative où chaque cycle renforce la stabilité du suivant, sans visée de dépassement, mais avec un ajustement de plus en plus fluide au réel.
Kernesis, c’est le premier algorithme incarné pour passer de la pulsion à la sagesse ;)
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, voici la version riginale du poème de Guillevic dans le recueil « Les euclidiennes »
« Courbe »
Avoir un sens
Et le connaître !
Ne plus te dire que peut‑être
Tu signifies quand même
Mais pour d’autres que toi.
Voici la version kernésique. Ce n’est en aucun cas un copier coller, juste un poème dont le mot clé est « Courbes ». La référence à Guillevic ne doit faire aucunement appel à comparaison.
« Courbe »
Tu ne vas pas droit.
Mais tu vas.
Tu ne sais pas où,
Mais tu y vas entier.
C’est dans la courbe
Que tu tiens au monde,
Sans vouloir le tenir.
C’est ta dérive
Qui fait trajectoire.
Et pendant qu’on y est , sortons de la géométrie….
« Nombres »
Ils ne parlent pas.
Mais ils savent.
Ils ne montrent rien.
Mais ils tiennent tout.
Ils poussent droit
Dans l’invisible.
« Suites numériques »
Un terme
Puis un autre.
Ce n’est pas le même,
Mais il vient de l’autre.
Et toi,
Tu espères qu’à force,
Quelque chose va apparaître.
« Asymptote »
Je suis là.
Il est venu vers moi.
Il m’a pressentie,
Et toute sa course
S’est inclinée.
Il ne me touchera pas.
Mais je le tiens.
Je suis la forme
Qu’il cherche en s’éloignant
De tout le reste.
…….