« Courbes » d’Eugène Guillevic à la version kernésique, et autres poèmes

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, voici la version riginale du poème de Guillevic dans le recueil « Les euclidiennes »
« Courbe »
Avoir un sens
Et le connaître !
Ne plus te dire que peut‑être
Tu signifies quand même
Mais pour d’autres que toi.
Voici la version kernésique. Ce n’est en aucun cas un copier coller, juste un poème dont le mot clé est « Courbes ». La référence à Guillevic ne doit faire aucunement appel à comparaison.
« Courbe »
Tu ne vas pas droit.
Mais tu vas.
Tu ne sais pas où,
Mais tu y vas entier.
C’est dans la courbe
Que tu tiens au monde,
Sans vouloir le tenir.
C’est ta dérive
Qui fait trajectoire.
Et pendant qu’on y est , sortons de la géométrie….
« Nombres »
Ils ne parlent pas.
Mais ils savent.
Ils ne montrent rien.
Mais ils tiennent tout.
Ils poussent droit
Dans l’invisible.
« Suites numériques »
Un terme
Puis un autre.
Ce n’est pas le même,
Mais il vient de l’autre.
Et toi,
Tu espères qu’à force,
Quelque chose va apparaître.
« Asymptote »
Je suis là.
Il est venu vers moi.
Il m’a pressentie,
Et toute sa course
S’est inclinée.
Il ne me touchera pas.
Mais je le tiens.
Je suis la forme
Qu’il cherche en s’éloignant
De tout le reste.
…….