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  • AILES : une méthode fluïenne pour survoler l’apprentissage avec justesse

    Idée initiale: construire une méthode propre au Flux Intégral en intégrant une logique WOOP (anticipation régulée du désir et de ses obstacles) et éventuellement la stratégie DOA (Décollage – Orientation – Amorçage). Cela permettrait d’articuler désir, justesse et activation dans une forme pragmatique et fluïenne.

     

    1. Évaluation de la PERTINENCE

    Atouts d’une intégration WOOP → Flux Intégral

    Critère fluïen

    Pertinence de WOOP

    RIACP (~) : régulation et inhibition du champ pulsionnel

    Identification des obstacles internes = régulation ciblée de la pulsion

    ICPME (⟳) : intégration multi-échelles

    Visualisation des résultats et stratégie if…then = coordination cognitive multi-niveaux

    Posture-Flux (▭) : présence ajustée dans le flux

    Formulation de plan = ancrage et ajustement proactif de l’action

    Flux-Joie (+) : rayonnement énergétique de la justesse

    Part de désir (wish) et de projection joyeuse (outcome) = activation du flux-joie en amont

    WOOP aligne clairement les quatre piliers du Flux Intégral dans une démarche courte, incarnable, non abstraite. Sa structure séquentielle et imagée s’adapte parfaitement à une méthodologie fluïenne.

     

    2. Méthode A.I.L.E.S.

    AILES (pour Ancrage – Intention – Lumière – Épreuve – Solution)

    Inspirée de WOOP + DOA + Flux Intégral, la méthode AILES structure le déploiement d’un désir fluïen avec régulation active, visualisation intégrative, et geste juste.

     

    Étapes de la méthode A.I.L.E.S.

    Étape

    Description

    Correspondance fluïenne

    Écho WOOP / DOA

    A. Ancrage

    S’ancrer dans la situation présente : reconnaître ce qui vit dans le corps, les tensions, les désirs.

    ▭ Posture-Flux + ~ RIACP

    Phase préliminaire / DOA : Décollage

    I. Intention

    Formuler l’intention profonde, non comme un objectif mais comme un désir ajusté au flux (non-volontariste).

    + Flux-Joie ↔ ▭ Posture

    WOOP : Wish

    L. Lumière

    Visualiser ce qui serait allégé, éclairé, élargi si l’intention se réalisait. Imaginer le rayonnement juste.

    ⟳ ICPME + + Flux-Joie

    WOOP : Outcome

    E. Épreuve

    Nommer l’obstacle interne principal (peur, inertie, éparpillement). Écouter la résistance sans la juger.

    ~ RIACP ↔ ⟳ ICPME

    WOOP : Obstacle

    S. Solution

    Élaborer un plan-réflexe incarné : “Si X surgit, alors je choisis Y.” Geste, mot, micro-changement fluïen.

    ~ RIACP + ▭ Posture-Flux

    WOOP : Plan / DOA : Amorçage

     

    VERSION COURTE (auto-coaching rapide) :

    « Je m’ancre → Je formule mon désir juste → Je projette sa lumière → Je rencontre l’épreuve → Je m’équipe d’un geste juste. »

    EXEMPLE D’APPLICATION (élève en difficulté sur un devoir)

    Étape

    Application concrète

    Ancrage

    « Je sens que je stresse à l’idée du devoir. Respiration. Corps. Présence. »

    Intention

    « J’aimerais aborder le devoir avec confiance, pas pour la note, mais pour me sentir capable. »

    Lumière

    « Si j’y arrive, je me sentirai fièr(e), plus libre, plus léger. »

    Épreuve

    « Mon obstacle c’est la peur de ne pas comprendre le sujet, donc je fuis. »

    Solution

    « Si je sens cette peur, alors je me recentre avec une phrase : “Je commence petit, une ligne suffit.” »

     

    POUR INTÉGRER DOA

    Les trois phases Décollage – Orientation – Amorçage peuvent être transversales ou servir de niveaux d’intensité dans l’usage de AILES :

    • Décollage = A + I → impulser un démarrage corporel et intentionnel ;
    • Orientation = L + E → donner une direction en intégrant obstacles et visualisation ;
    • Amorçage = S → déclencher l’action régulée, débuter fluïennement.

     

    UTILITÉ STRATÉGIQUE

    Domaine d’application

    Fonction de AILES

    Apprentissage

    Clarifier l’intention d’un travail, réguler la peur ou la dispersion

    Création

    Amorcer une œuvre depuis un désir juste en anticipant les blocages

    Coaching / guidance

    Cadre rapide de transformation intérieure fluïenne

    Enseignement

    Protocole d’auto-régulation que les élèves peuvent ritualiser

     

    3. INTÉGRATION DE f(x) et LOME(x, y) DANS LA MÉTHODE AILES

     

    Rappel :

    • f(x) = transformation du rapport à un objet x par le passage dans une dynamique fluïenne (x est l’objet, le contenu, la situation).
    • LOME(x, y) = relation régulante entre deux pôles ou dimensions, souvent l’équivalent d’un geste de transmutation ou de pont.

     

    Nouvelle version enrichie : AILES + f(x) + LOME(x, y)

    Étape AILES

    f(x) engagé

    LOME(x, y) activé

    Commentaire opératif

    A – Ancrage

    f(corps) : mise à jour du ressenti corporel

    LOME(instant, présence)

    Reconnecte le sujet au plan opératif vécu, synchronisation avec le réel

    I – Intention

    f(désir) : purification du désir, sortie du volontarisme

    LOME(désir, justesse)

    Transformation de l’envie en élan régulé, accordé au flux

    L – Lumière

    f(imaginaire) : alignement vision / énergie

    LOME(horizon, rayonnement)

    Projection fluïenne multi-échelle, imagination structurante

    E – Épreuve

    f(obstacle) : lecture régulée des tensions

    LOME(peur, régulation) ; LOME(épreuve, sens)

    L’obstacle devient matière d’apprentissage, non de blocage

    S – Solution

    f(engagement) : passage à l’acte juste

    LOME(geste, alignement) ; LOME(plan, incarnation)

    Le plan devient geste fluïen, non simple stratégie

     

     BOUCLE GÉNÉRALE :

    f(x) dans AILES produit une transformation du rapport au monde (x = corps, désir, image, peur, geste),

    LOME(x, y) module cette transformation à travers des relations structurantes, qui assurent la fluidité du passage d’une étape à l’autre.

     

     INTÉGRATION POSSIBLE DANS UN SCHÉMA

    On pourrait concevoir AILES comme une spirale pentagonale fluïenne, où chaque branche active :

    • 1 mouvement énergétique (pilier du Flux Intégral),
    • 1 transformation de rapport (f(x)),
    • 1 pont régulateur (LOME(x, y)).

     

    Impact de l’intégration des LOME :

    • Permet de rendre visible ce qui est en jeu à l’intérieur de chaque étape,
    • Donne à l’utilisateur une cartographie mentale souple, multi-échelle et réutilisable,
    • Aligne la méthode sur la logique du Sujet fluïen : qui ne décide pas seulement, mais transforme sa présence à chaque instant.

     

    4. CONCLUSION

    Positionnement clair : WOOP = outil | AILES = méthode intégrale

    • WOOP : méthode rapide, universelle, légère, efficace en coaching ou auto-coaching ponctuel.
    • AILES : outil plus profond, systémique, ajustable, conçu pour s’aligner avec une posture de vie fluïenne, incluant désir, régulation, et émergence.

    AILES n’est pas seulement une adaptation de WOOP : c’est un élargissement, une transmutation méthodologique ancrée dans une autre ontologie.

    ✦ WOOP vise la réussite d’un objectif.

    ✦ AILES cherche la justesse d’un processus.

     

    5. COMPARAISON AILES / CERF-FLUX

     

    Critère

    AILES

    Cerf-Flux

    Type de structure

    Méthode fluïenne en 5 étapes séquentielles

    Geste-méthode en 4 temps dynamiques

    Origine

    Synthèse WOOP + DOA + Flux Intégral

    Dérivé directement des 4 piliers du Flux Intégral

    Finalité

    Réguler un désir / obstacle / passage à l’acte

    S’aligner dynamiquement dans une situation concrète

    Temps d’usage

    Introspection avant action (préparation, clarification)

    Activation en situation (ou juste avant l’action)

    Profondeur d’analyse

    Plus analytique, structurée, avec LOME(x) et f(x)

    Plus intuitif, corporel, proche d’un rituel d’ajustement

    Posture dominante

    Sujet qui se prépare en conscience

    Sujet qui s’ajuste en direct

    Niveau d’engagement

    Cognitif + énergétique

    Corporel + énergétique

    Points communs

    Désir juste, régulation, obstacle, action incarnée

    Même logique des 4 piliers activés dans l’ordre (▭ ~ + ⟳)

    Différences fondamentales

    Méthode de transformation individuelle du rapport au désir

    Geste de mise en cohérence fluïenne dans une situation donnée

     

     EN RÉSUMÉ

     

    • AILES = protocole de décodage transformationnel, préparatoire, avec analyse et projection (f(x), LOME(x, y)).
    • Cerf-Flux = méthode de mise en tension dynamique, en situation, avec ancrage corporel, ajustement et captation du flux.

     

    ✦ IMAGE MÉTAPHORIQUE

    AILES = Préparer son vol intérieur, ajuster trajectoire, moteurs, intention.

    Cerf-Flux = Être dans le vent, tendre la ficelle, ajuster les ailes en direct pour danser dans le flux.

     

  • D.O.A. : Méthode fluïenne d’apprentissage

     

    Décollage Orientation Amorçage

    Étape

    Nom

    Geste mental

    Métaphore

    Fonction

    Décollage

    Se désidentifier du blocage

    Quitter la piste

    Créer de l’espace intérieur

    Orientation

    Sentir une direction possible

    Chercher la pente

    Entrer dans une logique traversable

    Amorçage

    Lancer une micro-action réelle

    Activer la pompe

    Ouvrir le flux sans forcer

    Modèle fluïen de régulation perceptive du réel par activation gestuelle interne.

     

     MISE EN PLACE DE MÉCANISMES FLUÏENS

    Pour que D.O.A. ne reste pas une structure mentale isolée, mais s’intègre au système fluïen, on va y associer des outils précis :

    → f(x) pour nommer le champ d’action,

    → LOME(x, y) pour activer des circuits relationnels,

    → objets ou gestes régulateurs pour matérialiser l’ensemble.

     

     Étape 1 — DÉCOLLAGE → f(x) de décollement

    On cherche à extraire le sujet de son identification au problème.

    Outil : f(x) = f(situation d’échec)

    → On demande : “Si cette situation était une transformation en cours, qu’est-ce qu’elle génère ?”

    Par exemple :

    • f(x) = f(j’ai raté ce devoir) → “J’apprends à faire face à l’inconfort sans me crisper.”

     

    Étape 2 — ORIENTATION → LOME(flux, direction)

    On active la perception d’un axe porteur, même sans solution.

    Outil :LOME(contenu, tension) ou LOME(question, appel)

    → À demander : “Où est-ce que ça pousse dans ce que tu vis ici et maintenant ?”, “Qu’est-ce qui te tire ou t’attire, même faiblement ?”, « Où est la pente ? »

    Exemples :

    • LOME(maths, sensation de blocage) → “Je cherche où ça coince pour ouvrir une voie.”
    • LOME(doute, mouvement) → “J’utilise le doute comme flèche, pas comme mur.”

     

     Étape 3 — AMORÇAGE → f(x) = micro-geste / action / propagation

    On produit un acte réel, modeste, qui lance ou relance le flux.

    Outil : f(x) = f(mini-action) → propagation du flux

    → À proposer :“Écris juste une phrase, un mot, fais un schéma, pose un geste.”, “Pas pour résoudre. Pour amorcer.”

    Exemples :

    • f(x) = f(reformuler la consigne)
    • f(x) = f(surligner la question qui fait résonner)

     

    STRUCTURE FONCTIONNELLE DU D.O.A. DANS LE SYSTÈME FLUÏEN

    Étape

    f(x)

    LOME(x, y)

    Fonction fluïenne

    Pilier activé

    ① Décollage

    f(situation d’identification)

    Détachement / création d’espace

    RIACP (~)

    ② Orientation

    LOME(tension, direction)

    Mise en perception / écoute du champ

    ICPMe (⟳)

    ③ Amorçage

    f(geste minimal)

    Engagement corporel dans la justesse

    Posture-Flux (▭), Flux-Joie (+)

     

    Relation entre Cerf-Flux et D.O.A.

    • Cerf-Flux = la méthode fluïenne complète d’entrée dans l’apprentissage, en 4 temps.
      → Elle structure l’ajustement du sujet au champ dans toutes ses dimensions : corps, tension, joie, coordination.
    • D.O.A. = le geste mental fluïen central, qui se déploie à l’intérieur de cette méthode (surtout aux étapes 2-4), comme mécanisme d’activation perceptive du flux.
      → Il permet la bascule subjective : de l’adhérence à la perception, de la tension à l’orientation, de l’attente à l’amorçage.
    • L’ancrage (étape 1 de Cerf-Flux : “Ancre toi”) est implicite dans D.O.A.
      → Il n’est pas un geste mental, mais un pré-geste corporel : la condition de possibilité pour que D.O.A. puisse avoir lieu.

     

    En une phrase :

    Cerf-Flux est la méthode fluïenne complète d’entrée dans le champ ; D.O.A. en est le noyau mental opératif, qui s’active dès que le terrain est stabilisé.

     

  • LOME : Langage d’Ouverture Multi-Echelles du Flux Intégral

     

    Le LOME est un langage vivant, opératoire et régulateur. Il constitue un pivot central dans le modèle du Flux Intégral, en articulant la modulation du flux (FI + f(x)) avec l’émergence du Sujet fluïen.

    Plutôt qu’un simple outil d’expression ou de communication, le LOME se définit comme un système dynamique de transformation, capable de capter, structurer et redistribuer le flux à travers des échelles multiples, en lien avec quatre pôles fondamentaux : RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie.

     

    1. Définition générale

    Le LOME est un langage opératoire d’ouverture et de régulation, permettant de transformer le flux en acte, en forme, en relation ou en geste, à travers des niveaux d’organisation imbriqués (micro ↔ macro, interne ↔ externe, intime ↔ collectif).

     

    Il s’agit d’un langage-faisceau :

    • Langage au sens large (verbal, gestuel, symbolique, énergétique),
    • Ouverture au sens d’écart génératif (accès, mutation, respiration),
    • Multi-Échelles au sens de propagation cohérente du flux d’une strate à l’autre (cellulaire, perceptive, cognitive, sociale…).

     

    2. Les trois composantes du LOME

    Langage

    Le LOME repose sur une conception élargie du langage, qui dépasse les mots. Il comprend :

      • des signes (symboles, formes, gestes, sons, postures…),
      • des codes opératoires (règles d’usage, syntaxe dynamique, polarités fonctionnelles),
      • des structures rythmiques ou morphogénétiques (fréquences, séquences, variations…).

    C’est un langage transductif : il fait passer de l’intensité brute à une forme signifiante, et de la forme à une reconfiguration du champ.

     

    Ouverture

    L’ouverture est ici double :

      • vers le réel : le LOME capte les variations du champ FI + f(x),
      • en retour sur le sujet : il permet l’actualisation de nouvelles postures, perceptions, formes de présence.

    L’ouverture est une fonction de déverrouillage du champ pulsionnel (cf. RIACP) et une porte d’entrée vers l’intégration fluïenne. C’est l’opposé d’un langage de clôture, normatif ou autoréférencé.

     

    Multi-Échelles

    Le LOME opère par effets de résonance, de modulation et de propagation entre plusieurs strates d’organisation :

      • micro : souffle, geste, tonus, émotion,
      • méso : énoncé, attitude, interaction, groupe restreint,
      • macro : système, rituel, organisation, champ social ou symbolique.

    Il permet ainsi de re-synchroniser les échelles internes et externes en cas de déphasage (fragmentation du flux, rigidité pulsionnelle, posture figée…).

     

    3. Rôle fonctionnel dans le schéma fluïen

    Dans le schéma du Sujet fluïen :

    • Le LOME reçoit le flux FI modulé par f(x).
    • Il transforme ce flux brut en dynamiques organisées.
    • Il redistribue ces dynamiques via les quatre attracteurs régulateurs :
      • + Flux-Joie,
      • ~ RIACP,
      • ⟳ ICPMe,
      • ▭ Posture-Flux.

    Chaque interaction avec le LOME modifie la configuration du système : le Sujet fluïen n’est donc pas un centre stable, mais un effet circulatoire, en réajustement permanent.

     

    4. Différences avec un langage usuel

     

    Langage classique

    LOME

    Décrit ou représente

    Module, transforme, agit

    S’adresse à autrui

    Aligne sujet, flux, monde

    Sujette à fixité grammaticale

    Dynamique, souple, contextuelle

    Outil de communication

    Organe de résonance et d’incarnation

     

     5. Formes concrètes du LOME - Axes et catégories

    Selon les situations, le LOME peut s’incarner en :

    • Lexique fluïen (métacodes, opérateurs, attracteurs),
    • Gestes fluïens (rituels de passage, postures régulantes, Qi Gong d’ouverture…),
    • Diagrammes ou schémas actifs (cerf-volant, crible fluïen, spirales, totems morphogénétiques),
    • Langage poétique ou analogique, dès lors qu’il catalyse une résonance.

    Le LOME ne se limite pas à une forme particulière ; il constitue une structure opératoire fluïenne pouvant s’incarner selon quatre axes principaux, qui correspondent aux modalités d’activation du flux dans la réalité vécue :

     

    Axe I – Sémantique opératoire

    Catégorie : Lexique structurant

    Langage constitué de métacodes, opérateurs, unités de modulation qui servent à désigner, activer ou réguler les dynamiques du flux à différents niveaux d’organisation.

    Fonction : générer une intelligibilité et une action ciblée sans réduire la complexité fluïenne à une taxonomie figée.

     

    Axe II – Kinésique régulante

    Catégorie : Gestuelle incarnée

    Ensemble de postures, gestes, mouvements ou micro-actions régulatrices qui assurent la continuité et la régulation du flux dans le corps et l’espace.

    Fonction : opérer une médiation directe entre perception, flux pulsionnel et ancrage sensoriel.

     

    Axe III – Forme diagrammatique

    Catégorie : Systèmes de représentation dynamique

    Dispositifs structurés (cartographies, schémas, modélisations) conçus non pour représenter, mais pour orienter l’action, la perception ou la modulation.

    Fonction : générer des transductions lisibles entre échelles, temps et dimensions du flux.

     

    Axe IV – Résonance symbolique

    Catégorie : Langage analogique et poétique

    Formes discursives ou expressives qui ouvrent un écart dans le champ du sens pour activer un rapport sensible, subtil et non littéral au flux.

    Fonction : permettre un accès indirect, mais puissant aux dynamiques non nommables du champ, souvent à travers des images, des métaphores, ou des harmoniques sensorielles.

     

    Tableau récapitulatif

    Axe

    Catégorie canonique

    Fonction principale

    I

    Lexique structurant

    Opérationalisation sémantique du flux

    II

    Gestuelle incarnée

    Régulation et ancrage corporel du flux

    III

    Diagrammes dynamiques

    Transduction inter-échelles lisible

    IV

    Langage analogique

    Activation symbolique et résonante du flux

     

    6. Conclusion : LOME comme matrice opérative

    Le LOME n’est pas un langage dans un sens restreint, mais une structure multi-forme d’incarnation du flux, qui se manifeste différemment selon le niveau d’intervention, le contexte, et l’état du Sujet fluïen.

    Il ne décrit pas la réalité : il agit sur elle tout en la laissant ouverte à la transformation.

    Le LOME est la clef de passage entre l’état brut du flux et l’émergence du sujet capable de l’habiter, de le réguler et de le transmettre. Il n’est ni purement formel, ni strictement intuitif : il est technique et vivant, articulé et transductif.

    En somme :

    Le LOME est ce qui permet au flux de devenir forme sans se rigidifier, et à la forme de redevenir flux sans se dissoudre.

  • f(x), LOME, LOME(x), LOME(x, y) : Une respiration syntaxique du flux

     

    SYSTÈME OPÉRATOIRE FLUÏEN : f(x), LOME, LOME(x), LOME(x, y)

     

     

    I. f(x) — Opérateur de transformation fluïenne

    Définition

    f(x) désigne un opérateur fluïen appliqué à un contenu, une situation ou une tension x, dans le but de déclencher une transformation régulatrice ou intégrative à l’intérieur d’un des pôles du Flux Intégral.

    Il agit selon une logique ciblée, orientée vers la dynamique ou la désaturation de x.

    Fonction

      • Activer une transmutation énergétique ou cognitive.
      • Engager un processus ajusté au pôle considéré (RIACP, ICPME, Posture, Joie).
      • Orienter mais ne pas figer le flux.

    Caractéristiques

      • Centré sur x comme point d’application.
      • Engage une séquence active ou structurante.
      • S’applique dans un cadre phénoménologique précis.

    Exemples

      • f(colère) → désaturation structurée par souffle ou verbalisation.
      • f(hésitation) → pivotement d’attention pour déclencher le mouvement.
      • f(rigidité) → relâchement euphonique local

     

    Qu’est-ce qu’une désaturation structurée ?

    (par opposition à une désaturation spontanée)

     Définition synthétique :

    Une désaturation structurée est un acte ou une opération visant à réduire une tension ou un trop-plein énergétique, non pas par décharge brute (spontanée), mais par mise en forme régulée, contextualisée et potentiellement transmutative.

     

    Comparaison :

     

    Type de désaturation

    Caractéristiques

    Exemples

    Spontanée

    Réactive,

    immédiate, non contenue.

    Cri, fuite,

    explosion verbale.

    Structurée

    Régulée, orientée,

    parfois ritualisée.

    Souffle rythmé,

    verbalisation contenue,

    dessin pulsionnel,

    chant structurant.

     

    En fluïen :

        • La désaturation structurée relève d’un f(x) : elle agit sur x (par exemple une émotion) avec une visée d’intégration, et non simplement de décharge.
        • Elle active un geste de régulation, souvent situé dans un des pôles (RIACP : souffle ; ICPME : rythme ; Posture : appui ; Joie : modulation lumineuse).

     

    Quelle est la place de f(x)  dans une séquence fluïenne ?

    (Est-il toujours le point de départ ? Peut-il venir après un LOME ?)

    Réponse courte : Non, f(x) n’est pas toujours le point de départ. Il peut initier, accompagner ou succéder à une opération LOME. Ce qui importe, c’est le rôle qu’il joue dans la dynamique de transformation.

     

     Trois cas de figure typiques :

     

    a) f(x) comme amorce (régulation en premier)

    On commence par désaturer ou rediriger une tension avant de l’ouvrir.

    Ex : f(colère) → souffle → puis LOME(colère) → mouvement de danse fluïen.

     

    b) LOME(x) en premier, suivi de f(x)

    L’ouverture révèle une tension plus profonde qu’il faut ensuite stabiliser ou intégrer.

    Ex : LOME(joie) → expansion vive → f(joie) → ancrage respiratoire pour éviter la surchauffe.

     

    c) Alternance récursive

    LOME et f(x) peuvent s’enchaîner comme double boucle fluïenne.

    Ex : f(tension corporelle) → relâchement → LOME(tension) → ouverture vers sensation plus fine → f(peur associée) → apaisement ciblé.

     

     Modèle de séquence fluïenne typique (simplifié)

    Perception initiale → f(x) (régulation locale) → LOME(x) (ouverture fluïenne) → LOME(x, y) (modulation transductive) → Posture-Flux → Résonance Joie

    Mais ce schéma n’est jamais figé. Il peut aussi suivre un rythme pulsatoire, ou s’inverser selon l’état du sujet, le pôle sollicité, ou le niveau d’enracinement dans le flux.

     

    En résumé

      • f(x) est l’opérateur qui permet de structurer une désaturation : au lieu d’“évacuer”, il convertit.
      • Il peut agir en amont, en aval ou en soutien d’un LOME, selon la logique fluïenne du moment.
      • La distinction entre spontané et structuré ne repose pas sur le contenu, mais sur le niveau d’engagement du sujet fluïen dans le geste.

     

    II. LOME — Langage d’Ouverture Multi-Échelles

     

    Définition

    LOME est un opérateur fondamental du Flux Intégral. Il désigne une grammaire dynamique d’ouverture permettant d’activer des résonances entre strates perceptives, corporelles, affectives, symboliques et structurelles.

    LOME ne transforme pas comme f(x), il ouvre : il est une fonction syntaxique du Sujet fluïen, permettant la navigation inter-échelles du flux.

     

    Fonction

      • Permettre au sujet d’articuler son vécu dans une syntaxe fluïenne.
      • Relier des éléments hétérogènes par une co-émergence rythmique ou symbolique.
      • Activer une posture évolutive de conscience fluïenne.

     

    Caractéristiques

      • Opérateur non situé : il peut viser un point, une relation, ou une constellation.
      • Active un champ syntaxique évolutif, modulable et récursif.
      • Fait résonner les pôles entre eux à travers des médiations expressives.

     

     Le statut “non situé” de LOME : méta-opérateur ≠ abstraction vide

    Dire que LOME est “non situé”, c’est dire qu’il :

      • ne s’applique pas localement par défaut comme f(x) (à une tension donnée, une jambe tendue, une idée confuse),
      • mais oriente le rapport du sujet au champ global, dans lequel les éléments (émotions, perceptions, pensées, actions) prennent sens par résonance multi-niveaux.

    LOME ne commande pas, il configure.

     Il est au langage ce que la spirale est à la géométrie : une syntaxe d’articulation fluide et scalable, pas une règle fixe.

     

     Illustration : Comment LOME s’active en situation?

    Prenons deux cas types :

      • A. Une crise relationnelle.
      • B. Une impulsion de création artistique.

     

     A. En situation de crise relationnelle (conflit, montée d’angoisse, crispation corporelle)

    Contexte : Un sujet se sent incompris, réagit par colère ou retrait, son souffle est bloqué.

    Activation de LOME : Le sujet ne cherche pas d’abord à comprendre (fonction mentale), ni à se calmer (f(x)). Il invoque LOME, c’est-à-dire qu’il ouvre la scène à ses multi-échelles simultanées.

    Échelle

    Action déclenchée

    RIACP (~)

    Conscience de la montée pulsionnelle :

    souffle court → LOME(respiration)

    = souffle spiralé.

    ICPME (⟳)

    Relecture du motif en boucle :

    LOME(conflit) = boucle de malentendu

    → trace sensorielle de l’événement déclencheur.

    Posture (▭)

    Tension corporelle →

    LOME(tête haute) =

    abaissement de la nuque + assise large.

    Joie (+)

    Absence de joie → LOME(écoute)

    = écoute rythmée = amorce de résonance.

    Ce n’est pas une réaction, c’est une configuration ouverte, rythmée, qui permet l’entrée dans une posture fluïenne.

     

    B. En situation de création artistique (peinture, écriture, improvisation)

    Contexte : Le sujet a une envie de peindre, mais se sent dispersé ou bloqué.

    Activation de LOME :  Le sujet ne “se force pas”, ne “règle pas le problème”. Il ouvre la création comme milieu fluïen.

    Échelle

    Action déclenchée

    RIACP (~)

    LOME(agitation) =

    relâchement des doigts

    avant prise du pinceau.

    ICPME (⟳)

    LOME(rythme intérieur) =

    établir une pulsation,

    écouter une musique intérieure.

    Posture (▭)

    LOME(contact) =

    choix du papier, du poids du bras,

    du support.

    Joie (+)

    LOME(jaillissement) =

    commencer par un

    geste absurde ou libre.

     Ce que LOME permet ici, c’est de désingulariser l’acte créatif, pour le rendre résonant et spiralé. C’est ce qui distingue une création prise dans le mental, d’un acte fluïen.

     

     Résumé

    Élément

    Ce que fait LOME

    Face à la crise

    Ouvre chaque strate au

    traitement simultané

    par les pôles du Flux Intégral.

    Face à la création

    Active les résonances pré-rationnelles

    d’un acte incarné, sensoriel, rythmique.

    En général

    Fournit une syntaxe d’orientation,

    pas un contenu ; il prépare le terrain du flux.

     

     

    III. LOME(x) — Ouverture ciblée d’un élément à ses résonances

     

    Définition

    LOME(x) est l’application du langage d’ouverture à un élément spécifique x. Il ouvre x à sa dimension multi-échelles — corporelle, symbolique, énergétique, contextuelle.

    Il s’agit de transformer la simple présence de x en vecteur de circulation fluïenne.

     

    Fonction

      • Activer l’ouverture interne de x à des dimensions non immédiatement visibles.
      • Transformer une tension, une sensation ou un objet en point de passage fluïen.
      • Faire de x un support d’intégration fluïenne.

     

    Caractéristiques

      • x peut être une émotion, un acte, un mot, un schème.
      • LOME(x) n’agit pas sur x, mais à travers x.
      • Engage une dynamique transductive de révélation.

     

    Exemples

      • LOME(peur) → ouvrir la peur comme seuil de vigilance énergétique.
      • LOME(respiration) → respiration comme ancrage spiralé.
      • LOME(regard) → activation d’un regard traversant et modulé

     

    Comment un sujet fluïen peut-il mobiliser LOME(x) sans basculer dans une ouverture désorganisante, lorsque x est très chargé ?

     

    a. Le risque : ouverture sans contenance

    Dans les cas où x est une affectation haute (peur panique, sidération, désespoir), le passage direct à LOME(x) peut :

      • dilater le champ perceptif au point de surcharger le système nerveux ;
      • activer trop d’échelles simultanées, provoquant débordement, confusion ou dissociation ;
      • empêcher l’intégration faute d’ancrage préalable.

    LOME(x) devient alors un projecteur sans socle, éclairant trop d’axes à la fois pour un sujet non préparé.

     

    b. Les garde-fous fluïens à mettre en place

    Voici les préconditions et sécurités nécessaires pour un usage sain de LOME(x) dans des contextes à haute charge émotionnelle.

    1. Passer d’abord par f(x)

    Avant toute ouverture, structurer la tension.

        • f(peur) = ralentissement du souffle + geste d’enracinement.
        • f(colère) = redirection par posture ou exutoire fluïen (danse, frappe rythmée).
        • f(honte) = reconfiguration sensorielle douce (toucher, repli symbolique).

    Règle : Pas de LOME(x) sur une pulsion brute. D’abord f(x), puis LOME(x).

     

    2. Mobiliser une échelle unique dans LOME(x)

    Ne pas ouvrir toutes les strates d’un coup.

    Exemples :

        • LOME(peur) → uniquement posture : LOME(peur, assise stable)
        • LOME(colère) → uniquement souffle : LOME(colère, expiration allongée)

     Cela devient un LOME(x, y) ciblé, donc contenable.

     

    3.  Installer une Posture-Flux préparatoire

    LOME ne se fait jamais “dans le déséquilibre”.

    Une posture préalable, même minimale (assis, yeux baissés, mains posées, souffle ancré), permet au sujet de devenir un réceptacle fluïen plutôt qu’un amplificateur brutal.

     

    4.  Recourir à une présence accompagnante ou médiatrice

    Dans certaines situations extrêmes, le sujet peut ne pas pouvoir activer LOME seul. Il a besoin d’un résonateur externe, humain ou symbolique :

        • une présence,
        • un objet fluïen (mandala, pierre, image spirale),
        • une parole-rappel.

     

    c. Tableau récapitulatif : sécurisation de LOME(x)

    Situation

    Risque

    Garde-fou recommandé

    Peur intense

    Dissociation

    f(x) préalable + souffle régulé

    Colère explosive

    Suractivation motrice

    Redirection corporelle avant ouverture

    Sidération / gel

    Blocage énergétique

    Mobilisation douce de Posture + ancrage

    Honte / repli affectif

    Rétraction, isolement

    Présence douce + LOME(x, y) sensoriel

     

     En résumé

      • f(x) = installer une base structurée, contenante.
      • LOME(x) = ouvrir, mais seulement si un cadre d’intégration est disponible.
      • Sans garde-fou, LOME peut désorganiser au lieu de révéler.
      • La voie juste passe par régulation + ouverture + incarnation.

     

    IV.  LOME(x, y) — Ouverture médiée ou transductive

     

    Définition

    LOME(x, y) désigne une opération dans laquelle x est ouvert à travers le filtre, le support ou le médium y. Il s’agit d’une médiation fluïenne, qui permet de moduler x par une configuration intermédiaire ou structurante.

    C’est une syntaxe de translation ou de transmutation indirecte. 

     

    Fonction

      • Créer des chemins d’ouverture indirects.
      • Activer des figures de transduction ou de médiation.
      • Permettre l’adaptation subtile de l’opérateur fluïen.

     

    Caractéristiques

      • y joue un rôle de structure de passage, de filtre ou de mouvement.
      • Permet des modulations souples, adaptées au contexte et à l’état du sujet.
      • Peut s’appliquer à des systèmes complexes ou à des conflits internes.

     

    Exemples

      • LOME(colère, souffle) → ouvrir la colère par le souffle comme médiateur énergétique.
      • LOME(doute, spirale) → transformer le doute par une dynamique spiralée d’intégration.
      • LOME(urgence, silence) → traverser l’urgence par l’activation d’un silence modulateur.

     

    Rappel : LOME(x, y) = ouverture médiée de x par y

      • x : le contenu ou l’état à ouvrir (peur, tension, idée, geste, mot, etc.).
      • y : le vecteur de modulation, le filtre transductif, le support spiralé d’ouverture.

     

    a. Fonction de  y : pourquoi un médiateur ?

    y est utilisé lorsque :

      • x est trop opaque pour être ouvert directement (LOME(x) serait écrasant).
      • on veut orienter l’ouverture dans une forme particulière (corporelle, symbolique, énergétique).
      • on souhaite faire jouer une résonance ajustée, non explosive ni diluée.

    Autrement dit :

    LOME(x, y) permet de passer par une voie oblique, indirecte mais ajustée, pour ouvrir x sans le heurter ni le dissoudre.

     

    b. Comment choisir y ? — Les 5 critères fluïens

    Grille de sélection fluïenne pour identifier un y pertinent dans LOME(x, y) :

     

    1.Résonance directionnelle

    y doit induire une orientation d’ouverture compatible avec x.

    Ex. :

        • LOME(peur, souffle) → souffle descend, stabilise → cohérence régulatrice.
        • LOME(désir, silence) → silence élargit, spatialise → activation non pulsionnelle.

     

    2. Échelle complémentaire

    y doit être situé sur une autre strate que x, pour créer un effet transductif.

    Ex. :

        • x = émotion, y = posture → translation affect-corporel.
        • x = pensée circulaire, y = geste → sortie par le corps.

     

    3.Accessibilité actuelle

    y doit être mobilisable hic et nunc par le sujet fluïen.

    Même si une montagne est symboliquement puissante, si le corps est assis, alors y = souffle, y = main, ou y = appui sont mieux.

     

    4. Capacité de modulation

    y doit pouvoir se laisser modeler ou accueillir du mouvement.

    Ex. :

        • y = souffle peut s’allonger, se rythmer.
        • y = regard peut s’ouvrir, se déplacer, se suspendre.

    Un y trop figé bloque le flux.

     

    5. Affinité symbolique ou archétypale

    y doit idéalement porter une image interne ou une résonance archétypale qui accompagne la transformation.

    Ex. :

        • LOME(peur, animal-totem) → animal symbolise une qualité manquante (force, ancrage).
        • LOME(solitude, étoile) → étoile donne une verticalité sans dépendance.

     

    c. Spontanéité vs Intention : comment y émerge-t-il ?

    Cas de figure

    Description

    Mode d’émergence de y

     État fluïen avancé

    Le sujet est en syntonie avec le flux

    y émerge spontanément comme évidence

     Travail de régulation

    Le sujet est encore encombré ou en tension

    y est choisi intentionnellement, avec l’aide de repères

    Processus ritualisé

    Le sujet dispose d’un répertoire de y possibles (souffle, geste, son…)

    y est appelé par une structure préexistante

    En pratique : Plus le flux est ouvert, plus y s’impose. Plus le sujet est tendu, plus le choix de y doit être guidé.

     

    d.  Exemples typiques

    x (contenu à ouvrir)

    y (vecteur médiateur
    potentiel)

    Effet fluïen

    peur

    souffle

    abaissement du seuil de sidération

    colère

    geste rythmique

    canalisation motrice

    tristesse

    lumière diffuse

    ouverture vers le haut

    confusion mentale

    point d’appui (bassin)

    retour au corps

    désir pulsionnel

    silence long

    suspension transmutative

     

     e. En résumé

    y n’est jamais neutre : c’est un fil de modulation. Il peut émerger spontanément ou être choisi consciemment selon :

      • l’état du sujet,
      • l’intensité de x,
      • la structure rituelle disponible.

     

     

    V. Résumé synthétique

    Élément

    Nature

    Cible

    Fonction principale

    f(x)

    Opérateur fluïen

    Un contenu x

    Transformation ciblée

    LOME

    Grammaire d’ouverture

    Aucune (structure syntaxique)

    Articulation inter-échelles

    LOME(x)

    Ouverture ciblée

    Un contenu x

    Activation multi-échelles

    LOME(x, y)

    Ouverture médiée / transductive

    Élément x, médié par y

    Transmutation contextuelle ou rythmique

     

    VI. PROTOCOLE FLUÏEN D’ACTIVATION OPÉRATOIRE

    Objectif : décider, dans une situation donnée, quel opérateur fluïen appliquer en premier, et comment enchaîner les suivants.

     

    a.  ÉTAT INITIAL DU SUJET : Les 3 niveaux de réceptivité

    Avant tout, on évalue l’état fluïen de base du sujet, selon trois niveaux :

    Niveau

    Description

    Risques principaux

     Niveau 1 –

    Saturé

    Suractivation,

    débordement, confusion

    Dissociation, pulsion brute

     Niveau 2 –

    Ouvert

    Présence partielle,

    accès possible au flux

    Tensions résiduelles possibles

     Niveau 3 –

    Syntonisé

    Présence claire,

    conscience ancrée

    Aucun : tous les opérateurs sont disponibles

     

    b. MATRICE DE DÉCISION OPÉRATOIRE

    État du sujet

    Premier opérateur

    Justification

    Enchaînement possible

    Saturé

    f(x)

    Régulation directe, désaturation

    Puis LOME(x) si le terrain s’ouvre

    Ouvert

    LOME(x, y)

    Ouverture guidée, par un support clair

    Puis LOME(x) ou f(x) en soutien

     Syntonisé

    LOME(x)

    Ouverture directe, non médiée

    Puis LOME(x, y) si désir de modulation

     

    c.  EXEMPLE : Colère intense

    Situation : Le sujet ressent une colère vive, musculaire, mentale, émotionnelle.

    1) Sujet saturé :

      • ➤ Premier opérateur : f(colère)
        (ex. : souffle fort, geste rythmique, verbalisation contenante)
      • ➤ Ensuite : LOME(colère, souffle)
        (ex. : canaliser la colère via une expiration spiralée)
      • ➤ En sortie : LOME(colère) si le champ s’est éclairci.

    2) Sujet partiellement ouvert :

        • ➤ Premier opérateur : LOME(colère, souffle)
          (souffle médiateur, déjà conscient)
        • ➤ Ensuite : f(colère) pour stabiliser, ou LOME(colère) si la résonance s’amplifie.

    3) Sujet syntonisé :

        • ➤ Premier opérateur : LOME(colère)
          (ouverture à la force de la colère comme vecteur de justesse)
        • ➤ Ensuite : LOME(colère, feu intérieur) pour amplifier ou LOME(colère, danse) pour transmuter.

     

    d.  Boucles adaptatives possibles

    Un protocole fluïen n’est jamais figé : on peut toujours circuler entre les opérateurs.

    Exemple de boucle fluïenne possible :

    f(colère) → LOME(colère, souffle) → LOME(colère) → LOME(joie, feu)

    Chaque opérateur ouvre une strate, mais le sujet fluïen reste le centre dynamique du choix.

     

     e. Conclusion

     La clé n’est pas la nature de l’émotion ou de la situation, mais l’état de réceptivité du sujet au flux.

    En fonction de cet état :

      • on commence par ce qui rend possible la présence (f(x)),
      • on poursuit par ce qui ouvre le champ (LOME(x) ou LOME(x, y)),
      • et l’on affine par des modulations syntaxiques ou posturales.

     

     

    VII. CAS D’ÉTUDE : Conflit interpersonnel dans une équipe de travail

    Contexte : Luc, membre d’une équipe créative, est en désaccord avec sa collègue Camille sur une orientation de projet. En réunion, Camille critique ouvertement son approche. Luc sent une colère monter, mêlée à une frustration ancienne, une envie de claquer la porte, mais aussi une honte d’être touché.

     

     Navigation fluïenne : étapes commentées

    Phase 1 : montée de la tension

    Luc ressent :

      • tension dans le plexus,
      • crispation du visage,
      • confusion mentale.

    Il est en Niveau 1 – Saturé (cf. protocole).

    Premier opérateur : f(x)

    f(colère) :Souffle régulé + micro-ancrage corporel

    Luc allonge consciemment son souffle (4 temps d’inspir / 6 d’expir), ancre ses pieds au sol. Il ne répond pas tout de suite.

     Effet : légère désaturation, la violence du pic émotionnel diminue. Il revient à une présence minimale.

     

    Phase 2 : ouverture ciblée

    Luc peut maintenant activer un LOME(x, y) : il choisit le souffle comme médiateur.

    LOME(colère, souffle):

    Il concentre son attention sur le flux d’air qui passe dans la zone du plexus tendu.

    Il ne “gère” pas la colère, il l’écoute à travers le souffle, comme un rythme à moduler.

    Effet : la colère devient mouvement, non plus blocage. Elle se métamorphose en force directionnelle.

     

    Phase 3 : ouverture résonante

    Luc sort de la réunion. Il marche seul, et sent que la colère cache une blessure ancienne d’invisibilité.

    Il peut maintenant ouvrir la situation sans médiation, à l’état syntonisé.

    LOME(honte) :

    Il laisse remonter une image d’enfance, un moment d’humiliation. Il l’ouvre à la lumière du présent : ce n’est plus une honte, mais une urgence de se faire entendre.

     Effet : bascule d’une émotion de repli vers un désir d’alignement.

     

    Phase 4 : reformulation créatrice

    Le lendemain, Luc propose une nouvelle version du projet — différente de la première, mais alignée sur son ressenti juste.

    LOME(création, conflit) :

    Il transforme le conflit en matière première expressive : la tension devient tension fertile.

    Il parle à Camille de manière claire, posée, sans intention de blâme, mais avec une résonance vibrante dans la voix.

     

     Résumé de la navigation opératoire :

    Étape

    État du sujet

    Opérateur

    Fonction

    1. Débordement

    Saturé

    f(colère)

    Désaturation / ancrage

    2. Stabilisation rythmique

    Ouvert

    LOME(colère, souffle)

    Canalisation fluïenne

    3. Résonance intérieure

    Syntonisé

    LOME(honte)

    Transmutation de l’affect

    4. Création expressive

    Syntonisé

    LOME(création, conflit)

    Réinvention fluïenne

     

     En quoi ce cas est typiquement fluïen ?

    1. Rien n’est figé ni binaire : on circule entre les opérateurs selon l’état du sujet.
    2. Chaque strate est honorée : émotionnelle, corporelle, relationnelle, créative.
    3. Le flux est reconquis, non subi : la crise n’est pas niée, mais transmutée.
    4. Il y a passage de :
      • f(x) (inspiration structurante) →
      • LOME(x, y) (modulation ciblée) →
      • LOME(x) (ouverture directe) →
      • LOME(x, y) (création).

     

    VIII. Inspir f(x) et expir LOME

    Associer f(x) à l’inspiration et LOME à l’expiration est une structure respiratoire profonde du modèle fluïen

     

    I. f(x) comme Inspiration

     Ce que l’inspiration fait :

        • Elle prend,
        • Elle accueille,
        • Elle structure le plein,
        • Elle prépare une tension active (l’air entre, la cage thoracique s’élève).

     Ce que fait f(x) :

        • Il prend en charge une tension (émotion, sensation, idée),
        • Il structure une réponse, prépare une orientation,
        • Il crée une activation interne contrôlée.

     

     f(x) capte, régule, organise une énergie entrante.

    C’est le moment du cadrage, de l’appropriation du signal.

     

    II. ✦ LOME comme Expiration

    Ce que l’expiration fait :

        • Elle relâche,
        • Elle libère dans le champ,
        • Elle module et exprime,
        • Elle crée l’espace du geste, de la voix, du son.

    Ce que fait LOME :

        • Il ouvre,
        • Il module,
        • Il fait circuler ce qui a été reçu et régulé,
        • Il oriente vers l’extérieur ou vers l’intégration multi-échelles.

     

    LOME transforme la tension en flux exprimé, modulé, partagé.

    C’est le moment de l’émanation fluïenne, du geste juste, du passage spiralé.

     

    III. Conséquence fluïenne : une respiration syntaxique

    Phase

    Geste fluïen

    Opérateur

    Dynamique

    Inspiration

    f(x)

    Régulation, préparation

    Expiration

    LOME(x) / LOME(x, y)

    Ouverture, rayonnement

     

    IV. Applications concrètes

     Face à une tension :

      • Inspire pour prendre en charge : f(colère) → souffle cadrant.
      • Expire pour moduler : LOME(colère, geste) → relâchement dirigé.

     En création :

      • Inspire pour percevoir : f(envie) → stabiliser l’impulsion.
      • Expire pour incarner : LOME(envie, couleur) → trace picturale.

     

    V.  En synthèse :

      1. f(x) = inspiration → je prends, je cadre, je prépare.
      2. LOME = expiration → je module, j’ouvre, j’exprime.
      3. Et cette respiration n’est pas seulement métaphorique : elle peut être incarnée corporellement dans chaque pratique fluïenne, devenant un rythme d’ajustement fondamental.

     

    IX. MISE EN DIALOGUE INTERDISCIPLINAIRE DU SYSTÈME OPÉRATOIRE FLUÏEN

     

    a. Phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty, etc.)

    Point commun :

      • La phénoménologie s’intéresse à l’expérience vécue, au don du monde dans la conscience incarnée.
      • Elle valorise la présence du corps-sujet, l’intentionnalité, et la genèse du sens dans la perception.

     Résonance fluïenne :

      • f(x) peut être vu comme un acte de réduction tensionnelle, un « arrêt sur phénomène ».
      • LOME(x) ouvre à la sédimentation multi-niveaux du sens : on ne voit plus seulement ce qui est, mais comment cela se constitue dans le flux.
      • La Posture-Flux correspond à une incarnation dynamique du champ d’apparaître.

     Synthèse :

    Le système fluïen radicalise la phénoménologie en la rendant opératoire et syntaxique. Il ne se contente pas de décrire l’expérience : il en active les lignes de passage.

     

    b. Théorie des systèmes (Bertalanffy, Bateson, Maturana & Varela)

    Point commun :

      • Toute entité vivante ou cognitive est vue comme un système dynamique auto-régulé, en interaction constante avec son milieu.
      • Mise en valeur des boucles de rétroaction, des niveaux d’organisation, de la complexité émergente.

    Résonance fluïenne :

      • f(x) est une opération de régulation locale, type boucle d’ajustement.
      • LOME(x) et surtout LOME(x, y) activent des relations inter-niveaux, c’est-à-dire des transductions systémiques.
      • LOME en tant que tel est un méta-opérateur syntaxique, semblable à une métacybernétique incarnée.

     Synthèse :

    Le Flux Intégral intègre la logique des systèmes complexes, mais l’incarne et l’exprime à la première personne.

    Il est à la cybernétique ce que le Qi Gong est au schéma moteur : un système vivant.

     

    c. Pratiques contemplatives / somatiques

    (méditation, Qi Gong, Somatic Experiencing, focusing, etc.)

    Point commun :

      • Ces pratiques visent l’écoute du vécu intérieur, la régulation du système nerveux, et l’ouverture à des états de présence profonde.
      • Elles travaillent à reconfigurer le rapport au corps, à l’émotion, à la mémoire, au monde.

    Résonance fluïenne :

      • f(x) agit comme un geste de stabilisation somatique (cf. grounding, “pendulation” en SE).
      • LOME(x) ou LOME(x, y) ouvrent le vécu à une relecture multi-strates, souvent incarnée, souvent rythmée.
      • LOME correspond parfois à une intention ouverte, parfois à une attention spiralée (comme dans le Qi Gong ou le mouvement authentique).

    Synthèse :

    Le système fluïen formalise ce que beaucoup de traditions somatiques expérimentent intuitivement.

    Il offre une syntaxe explicite, mobile et incarnée pour naviguer dans le champ de conscience.

     

    d. Résumé comparatif

    Cadre de référence

    Fonction dominante

    Résonance avec système fluïen

    Phénoménologie

    Apparition du sens

    LOME = syntaxe incarnée de phénoménalité

    Théorie des systèmes

    Auto-organisation / complexité

    f(x) / LOME = opérateurs de régulation / émergence

    Pratiques contemplatives

    Régulation / ouverture incarnée

    f(x) / LOME(x) = séquences intégratives

     

    e. Ce que le système fluïen apporte de singulier :

        1. Une articulation entre action et syntaxe :
          Ce n’est ni une carte, ni une recette, ni un pur langage : c’est un outil plastique d’incarnation du flux.
        2. Une intégration en quatre pôles structurants (RIACP, ICPMe, Posture, Joie) :
          Ce quadrillage donne un espace opératoire qui manque souvent aux autres modèles.
        3. Des opérateurs à la fois souples, scalables et expérientiels :
          f(x), LOME(x) et LOME(x, y) peuvent s’appliquer à un souffle, à un texte, à un trauma ou à une œuvre d’art.