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Inclassables M@thématiqu€s - Page 111

  • Le jeu de l'apprentissage scolaire

    Je remarque à chaque début d'année, la  difficulté d'élèves concernant leurs apprentissages mais aussi la mienne pour les aider. Je dirai même que malgré l'hypertrophie communicationnelle des cours, il est difficile de remédier facilement à des situations individuelles, d'engager et d'orienter l'élève dans une dynamique de changement. Pire, on se croirait parfois presque au pays de Lewis Carroll, dans lequel l'incommunicabilité est la règle. Un mot et l'élève se recroqueville, deux mots il acquiesce sans tenir et trois il décroche du discours comme une goutte d'huile glissant sur le verre.

    Alors comment établir une communication positive, échanger de l'information, aider l'élève en dehors de la classe dans ses apprentissages, le motiver, l'aider à se comprendre? Et cela dans un temps très contraint par les exigences scolaires.

    J'ai commencé par travailller sur les compétences mais j'ai vite buté sur l'impossible transmission exhaustive de l'information et surtout sur le difficile retour de la part des élèves durant les cours. Alors j'ai développé un concept beaucoup plus simple autour d'un jeu de cartes.

    jeu,motivation, apprentissages

    Initialement vierges, j'ai complété les cartes de façon manuscrite avec les termes suivants:

    • Persévérer
    • Se lancer des défis
    • Se réguler
    • Se motiver
    • Avoir le sentiment d’être efficace
    • Avoir une bonne estime de soi
    • Eviter d’éviter
    • Gérer l’anxiété
    • Eliminer les distractions
    • S’organiser
    • Se questionner
    • Se fixer des buts intermédiaires
    • Se concentrer
    • S’évaluer correctement
    • Questionner
    • S’engager
    • Ma force
    • Ma faiblesse 

    Les règles du jeu sont assez simples. Voici le texte que j'ai rédigé et que je place dans l'enveloppe contenant les cartes distribuées. 

     

    1. Vous êtes en possession de cartes. Deux d’entre elles sont à compléter.
    2. Vous devez me rendre (dans l’enveloppe à votre prénom ou de la main à la main), les cartes qui ne vous concernent plus, c’est-à-dire celles dont vous pensez que vous possédez la capacité durable de conduire l’action qui y est mentionnée.
    3. Par exemple si vous me rendez la carte « Eviter d’éviter », c’est que vous ne faites pas ou ne faites plus appel aux stratégies d’évitement, que vous affrontez les situations scolaires qui se présentent à vous, et cela de façon durable.
    4. Toute carte rendue l’est de façon définitive. Impossible de revenir en arrière, c’est-à-dire qu’il faut être certain que vous possédez réellement la compétence qui est mentionnée de façon définitive (jusqu’à la fin de l’année scolaire).
    5. Vous pouvez illustrer et annoter les cartes que vous me rendez. C’est une possibilité, pas une obligation.
    6. Vous pouvez me rendre les cartes de façon confidentielle dans l’enveloppe jointe à votre prénom - je vous en redonnerai une - ou de la main à la main.
    7. Ce jeu est sans témoin et confidentiel, c’est-à-dire que personne d’autre que nous n’aura accès aux informations qui en ressortiront.
    8. Si vous gardez des cartes jusqu’à la fin de l’année, je vous demanderai néanmoins de me les restituer le dernier jour de classe.
    9. Vous pouvez me rendre les cartes à votre rythme, le tout étant que cela corresponde vraiment à la réalité.
    10. Vous pouvez joindre un écrit aux cartes rendues pour vous exprimer.

    L'idée sous-jacente est assez simple: 
    Les cartes rendues constituent une description de l'élève qui m'autorise de le définir ainsi. Les cartes restant en sa possession sont une invitation à poursuivre le travail de réflexion , de transformation et d'évolution. 

    Le jeu est très rapide à mettre en place et à expliquer. Il peut être utilisé dans une discipline ou d'une façon plus générale.

    Voici le premier tableau des cartes rendues quelques jours après la distribution à cinq élèves.

     

    G1

    G2 F1 F2

    Persévérer

     

     

    avril 12

    avril 12

    Se lancer des défis

    avril 12

    avril 12

     

     

    Se réguler

     

     

    avril 12

     

    Se motiver

     

     

    avril 12

     

    Avoir le sentiment d’être efficace

     

     

     

     

    Avoir une bonne estime de soi

     

     

    avril 12

     

    Eviter d’éviter

     

    avril 12

    avril 12

    avril 12

    Gérer l’anxiété

    avril 12

    avril 12

     

    avril 12

    Eliminer les distractions

     

     

     

     

    S’organiser

     

     

    avril 12

    avril 12

    Se questionner

    avril 12

    avril 12

    avril 12
    avec ce jeu

     

    avril 12

    Se fixer des buts intermédiaires

    avril 12

    avril 12

    avril 12

     

    Se concentrer

     

     

    avril 12

     

    S’évaluer correctement

    avril 12

     

     

     

    Questionner

    avril 12

    avril 12

     

     

    S’engager

    avril 12

     

    avril 12
    actions courtes

     

     

    Ma force

     

     

     

     

    Ma faiblesse

     

    avril 12

    Paresse

     

     



    Les premiers retours "élève" sont très positifs et concernent des axes différents:

    La réflexion
    La connaissance de soi
    La communication entre l'élève et le professeur
    La circulation d'une information valorisante
    La reconnaissance d'efforts réalisés et en cours
     
    Rendez-vous à la fin de l'année pour un bilan plus approfondi et au début de l'année prochaine pour une mise en oeuvre plus tôt s'il s'avère positif.
  • Apéro-maths

    Un carré et un triangle équilatéral ont le même périmètre. Quel est le rapport des aires des cercles circonscrits?

  • Inéquations-produits, fonctions affines et tableaux de signes

    Joël Gauvain poursuit le développement d'activités en ligne autour de GeoGebra. Sa dernière production est très intéressante puisqu'elle permet de lier de façon dynamique et pédagogique, les registres graphiques et algébriques dans la résolution d'inéquations-produits : 

    TS1.JPG

    TS2.JPG

    L'intégralité des exercices en ligne se trouve ICI.

  • Les mathématiques sont la grammaire de la nature, elles sont les godasses de la technique...

  • On avance dans le jeu de Go

    Des ordinateurs capables de battre les meilleurs joueurs de go(1) ? C'est encore impossible mais la donne pourrait bientôt changer grâce aux travaux de deux théoriciens du CNRS des laboratoires de physique théorique (Université Toulouse III-Paul Sabatier/CNRS) et de physique théorique et modèles statistiques (Université Paris-Sud/CNRS). Pour la première fois, ils ont appliqué la théorie des réseaux à un jeu de stratégie. Leurs résultats, publiés dans la revue Europhysics Letters, devraient améliorer les futurs programmes de simulation.

    L'étude des réseaux complexes a connu un intérêt grandissant au cours des dernières années, notamment en raison du développement des réseaux de communication et d'information. Ce nouveau champ de recherche se révèle très utile pour la description des systèmes complexes tels que les réseaux sociaux ou Internet. Par exemple, si on applique la théorie des réseaux à Internet, chaque page est un nœud et les liens hypertextes sont les liens entre les nœuds. Cependant, une telle approche n'avait jamais été envisagée pour l'étude des jeux de stratégie comme le go1 ou les échecs. Ces jeux, riches d'une très longue histoire et forts de millions de joueurs dans le monde, sont très difficiles à modéliser. En effet, les ordinateurs ne sont capables de battre des champions d'échecs que depuis une quinzaine d'années seulement, tandis que le niveau des professionnels reste encore inaccessible aux meilleurs programmes de go actuels. 

    A partir d'une base de données comportant près de 5 000 parties jouées par des professionnels et amateurs du jeu de go dans des tournois internationaux, Bertrand Georgeot du laboratoire de physique théorique (Université Toulouse III-Paul Sabatier/CNRS) et Olivier Giraud du laboratoire de physique théorique et modèles statistiques (Université Paris-Sud/CNRS) ont appliqué la théorie des réseaux à ce jeu de stratégie. Ils ont construit un graphe dont les nœuds sont les motifs locaux du plateau de jeu et les arêtes (qui représentent les liens) reflètent la succession des coups. Ainsi, ils ont capturé une partie de la stratégie locale du jeu. Dans ce jeu où les joueurs placent leurs pierres aux intersections d'un quadrillage de 19 lignes par 19 (soit 361 intersections), les chercheurs ont étudié des motifs locaux de 9 intersections. Ils ont montré que la distribution statistique de la fréquence de ces motifs est une loi de Zipf, semblable à la distribution de fréquence des mots dans une langue. 

    Le réseau du jeu de go présente des caractéristiques proches de celles d'autres réseaux réels (réseaux sociaux ou Internet) mais il montre également diverses propriétés spécifiques. Si les programmes de simulation les plus récents intègrent déjà des données statistiques issues de parties réelles mais à un niveau encore rudimentaire, ces nouveaux résultats devraient permettre une meilleure modélisation de ce type de jeux de plateau.


    Jeu de go

    © O. Giraud et B. Georgeot

    A partir de leur graphe, les chercheurs ont obtenu ces motifs (de 9 intersections chacun) qui montrent les coups les plus fréquents ou regroupent des coups stratégiques (il s'agit de motifs sur lesquels se localisent les vecteurs propres associés à trois grandes valeurs propres de la matrice d'adjacence pondérée du graphe). La 1ère ligne correspond aux dix motifs les plus fréquents dans le jeu de go. La 2ème ligne isole des motifs dont la plupart correspondent à une situation bien connue dans le jeu de go : le Ko (éternité). Quant à la 3ème ligne, la majorité de ses motifs correspond à des situations où des chaînes de pierres se connectent. Noir joue à l'emplacement de la croix.




    Notes :

    (1) Originaire de Chine, le jeu de go est un jeu de stratégie, opposant deux adversaires qui placent à tour de rôle des pierres noires et blanches sur un plateau appelé goban. Les joueurs tentent ainsi de contrôler le plan de jeu en y construisant des « territoires » qui se comptent en points. Chaque « pierre » représente un soldat ; les soldats encerclés deviennent des prisonniers (source : wikipedia).

     

    La source : Communiqué de Presse du CNRS