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histoire - Page 15

  • Un étudiant presque comme les autres -1-

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    Shanlan était angoissé. C'était l'année de la licence, épreuve triennale en Chine. Nous étions le 8ème jour de la 8ème lune. Le début officiel des épreuves était fixé au 9ème jour et elles se poursuivraient le 12ème et le 15ème jour. Shanlan s'était rendu à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang. Shanlan se rappelait tout le travail qu'il lui avait fallu fournir pour arriver jusque-là. Ce fût avec l'aide de son précepteur Chen Huan, illustre lettré, ancien élève de Duan Yucai que Shanlan put mémoriser Les Classiques et s'entrainer aux dissertations littéraires à plan imposé en  huit parties ( bagu ). Il lui fallut apprendre par coeur les Entretiens de Confucius, le Mencius, le Yijing, le Canon de l'Histoire, le Rituel et le Commentaire de Zuo. Il lui fallait retenir très exactement le 431 286 caractères ( un caractère correspondant à un mot ), travail qui lui demanda 6 années d'efforts ininterrompus à raison de 200 caractères par jour. Rien d'extérieur aux Classiques ne pouvait rentrer dans cette tête prête à exploser, même si Shanlan, au plus profond de lui, préférait les mathématiques. Pas de place pour les Neufs chapitres sur le calcul qu'il consultait discrètement dans la bilbiothèque familiale depuis l'âge de 10 ans.

    Dès le 5 de la 8ème lune, les copistes, officiers subalternes et employés entrèrent dans l'enceinte, ils avaient apporté leurs vêtements, leur literie et quelques provisions de bouche; ils furent fouillés à l'entrée par les gardes. Le 6, après un banquet et des prosternations dans la direction du nord, entrèrent dans l'enceinte, les examinateurs au son du canon et de la musique. Le président fit un sacrifice devant la porte, il inspecta toutes les salles et toutes les loges. Tous les fonctionnaires se rendirent à leur poste. Les épreuves de la licence et les premières épreuves du doctorat avaient lieu dans des locaux spéciaux entourés de murs de tous côtés. Shanlan eut froid dans le dos lorsqu'il vit l'ampleur de ce dispositif prêt à recevoir près de 15 000 candidats. Il savait aussi qu'il y avait peu d'élus, seulement 142 places pour la province du Zhejiang et 1484 pour tout l'empire. Ses bonnes compétences mathématiques lui permirent de conclure que le taux de réussite à ce concours n'était que de 0.71% et qu'il y avait au total plus de 200 000 candidats angoissés comme lui dans tout l'empire.

    Le camp s'enfuyait à perte de vue, au fond on apercevait les salles réservées aux mandarins de service, en avant étaient alignés des bâtiments bas, parallèles, tous ouverts sur des allées qui les séparent et divisés par des cloisons en loges, toutes semblables: elles ont une paroi au fond, une sur chaque côté, elles sont meublées de quatre planches qui se posent à différentes hauteurs et qui servent de siège, de table, de lit ; à Hangzhou, les loges ont 1m, 85 de hauteur, 1m, 15 de profondeur, 0m, 90 de largeur ; il y en avait exactement  14 194 ; le personnel d'examinateurs, surveillants, huissiers, domestiques, se montait environ à dix mille hommes...

    La suite : ICI
     

  • Albert de Saxe

    J'espère que personne n'a oublié qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire d'Albert .

    Mais si rappelez-vous, il s'agit d'Albert de Saxe mort le 8 juillet 1390. On a coutume de fêter sa mort  car visiblement on ne connait pas très bien son jour de naissance !

    7db94ac75019cfd50c8e84dfe94384d1.jpgJe vous ai mis un petit extrait, avec une belle lettrine pour décorer - ah oui c'est en latin ! Pour en lire plus c'est ICI.

    Mais qui était donc Albert ?

    Albert était professeur à Paris de 1351 à 1362 et son terrain de jeu favori était ... l'infini.

    Voilà un extrait du texte passionnant de 1939 de  P. Sergescu "Les mathématiques au moyen-âge" que l'on peut trouver ICI, où il parle abondamment d'Albert à partir de la page 33, les premières pages étant réservées à une synthèse historique des idées mathématiques en Occident depuis l'antiquité :

    « Si l'on formule deux propositions semblables, mais que l'infini soit tenu pour catégorique dans l'une et pour syncatégorique dans l'autre, ces deux propositions sont radicalement hétérogènes entre elles; elles ne résultent pas l'une de l'autre; elles ne répugnent pas, non plus l'une à l'autre. La vérité de chacune d'elles doit être prouvée en soi et sans souci de la vérité de l'autre. C'est ainsi que cette proposition : le continu est infiniment divisible, n'entraîne pas cette autre : le continu peut être divisé en une infinité de parties; car en la première il s'agit d'un infini syncatégorique et, en la seconde, d'un infini catégorique. »

    Albert réussit, par l'effort seul de la pensée, de créer la notion de limite, atteinte ou non atteinte. Les faits mathématiques qu'il utilise pour cette création sont extrêmement réduits, à peine connaît-il la progression géométrique de raison subunitaire, pour tout exemple de suite infinie. Voici le raisonnement : Albert considère une série de puissances actives el une série de résistances passives. Etant donnée une puissance active, il n'existe pas une résistance maximum parmi les résislances qu'elle peut surmonter, mais il existe une résistance minimum parmi les résislances qu'elle ne peut pas surmonter. Pierre Duhem cite à ce point de vue des passages très importants (Ibid., p. 27).

    Pensez-y l'année prochaine, je ne serai peut-être pas là pour vous le rappeler !
     

  • Comment Tartaglia présenta sa solution historique ?

    Au XVIème siècle, en Italie, les mathématiciens s'affairaient à résoudre les équations du 3ème degré, saine occupation qui déchaina néanmoins les passions. Tartaglia et Cardan furent les plus célèbres acteurs d'une transmission de méthode de résolution bien difficile mais faite de façon poétique. C'est dans les vers suivants que les mathématiques firent un pas de géant :

    Quando che'l cubo con le cose appresso
    Se agguaglia a qualche numéro discrète :
    Trovati dui altri différent! in esso.
    Dapoi terrai, questo per consueto,
    Che'l loro produtto, sempre sia eguale
    Al terzo cubo délie cose netto ;
    El residuo poi suo générale,
    Delli lor lati cubi, ben sottratti
    Varrà la tua cosa principale.
    In el secondo, de cotesti atti ;
    Quando che'l cubo restasse lui solo,
    Tu osserverai quest' altri contratti,
    Del numer farai due, tal part'a volo,
    Che l'una, m l'altra, si produca schietto,
    El terzo cubo délie cose in stolo ;
    Délie quai poi, per commun precetto,
    Torrai h lati cubi, insieme gionti,
    Et cotai somma, sarà il tuo concetto ;
    El terzo, poi de questi nostri conti,
    Se solve col secondo, se ben guardi
    Che per natura son quasi congionti.
    Questi trovai, et non con passi tardi
    Nel mille cmquecent'e quattro e trenta ;
    Con fondamenti ben saldi e gaghardi
    Nella Città del mar intorno centa.

    Impressionnant n'est-ce pas ?

    Pour un début de traduction : ICI

    Et pour la fin du poème ça ressemble à :

    Je trouvai tout ceci, et sans m'attarder
    En l'an mil cinq cent trente-quatre;
    Sur des fondements solides et inébranlables
    Dans la Cité tout entière ceinte par la mer.

    Les mésaventures d'un mathématicien à la Renaissance rédigées de façon humoristique par Jean-Marc Dewasme ( PDF ) : ICI

    Littérature : Histoire des sciences en Italie depuis la renaissance des lettres jusqu'à la fin du XVIIème par Guillaume Libri : ICI



     

  • Le Journ@l électronique d'histoire des probabilités et de la statistique

    Le Journal Electronique d'Histoire des Probabilités et de la Statistique ICI a une double vocation. Il publie et rend disponibles sous forme de documents téléchargeables des articles originaux concernant l'histoire des deux domaines ainsi que des documents plus anciens d'intérêt exceptionnel. La consultation peut se faire sans abonnement préalable par toute personne intéressée. Il y a généralement deux numéros par an du journal. Certains peuvent être thématiques.

    Numéros disponibles en ligne :

    Autour de la première guerre mondiale
    Probabilités romantiques
    Actes du colloque J.Bernouilli
    Enseigner le hasard ( 1880 - 1945 )
    Probabilités médiévales

  • La Société des Amis de la Bibliothèque de l'école polytechnique ( X )

    La SABIX édite un bulletin dont les 41 premiers numéros sont consultables en ligne : ICI

    Les buts de l'association sont les suivants :

    La bibliothèque de l'Ecole fut instituée par le décret du 6 frimaire an III qui portait organisation de l'Ecole centrale des travaux publics, première appellation de l'Ecole polytechnique. Constituée à l'origine de livres provenant des biens nationaux ou des académies dissoutes, elle s'enrichit de documents envoyés de Rome par Monge, puis sous la Restauration, d'ouvrages de grande valeur donnés par le duc d'Angoulême cependant que ses collections s'accroissaient des publications des professeurs de l'Ecole et des livres nécessaires à leur enseignement. Aujourd'hui, avec ses 160 000 titres et ses 300 000 volumes, c'est une des plus importantes bibliothèques scientifiques d'étude et de recherche de France. Son fonds qui comprend aussi d'abondantes archives est d'une richesse exceptionnelle pour l'histoire des sciences comme pour l'histoire de l'Ecole.
    Aujourd'hui l'Ecole polytechnique assure le fonctionnement courant de sa bibliothèque ; sa dotation annuelle lui permet de satisfaire les besoins du corps enseignant, des élèves, des chercheurs : abonnements aux revues, achats d'ouvrages récents, etc... Mais le fonds ancien exige des ressources supplémentaires pour deux raisons principales. Livres, documents, archives sont souvent en mauvais état ; des restaurations couteuses sont indispensables pour que les chercheurs de plus en plus nombreux qui s'intéressent à l'histoire des sciences et au rôle qu'a joué l'Ecole, puissent les consulter.Un intérêt croissant pour l'histoire de l'Europe et de la France au 18e et au 19e siècle, en particulier pour l'histoire des sciences, se manifeste partout dans le monde, notamment aux Etats- Unis et au Japon.
    Il est important, crucial même, de conserver en France ce patrimoine et les témoignages les plus précieux de notre culture et de notre passé : ouvrages anciens, manuscrits, archives, souvenirs, documents rares, appareils scientifiques, dessins, etc... C'est pourquoi dès 1986 quelques bonnes volontés se sont rassemblées pour fonder la Société des amis de la bibliothèque de l'X. Les objectifs de la SABIX sont clairs :
    - améliorer et valoriser le fonds ancien c'est-à-dire le restaurer, le mettre en valeur, en faciliter la consultation enrichir ce fonds au moyen de dons, de legs,d'achats. La SABIX publie, depuis sa création, un bulletin qui informe ses adhérents et ses amis de ses actions et de ses projets, mais qui est aussi un lieu de publication de travaux et recherches menés dans les Archives de l'Ecole. Peu à peu ce bulletin prend un rang très honorable dans les publications sur l'histoire des sciences et de l'Ecole polytechnique. Les actions de la SABIX qui s'inscrivent naturellement dans la politique de l'Ecole, sont menées en étroit contact avec l'AX (Association des Anciens Elèves) et avec la Fondation de l'Ecole polytechnique. Pour atteindre ses objectifs, la SABIX a besoin de moyens et d'amis.La cotisation est à dessein fixée à un niveau modeste afin de rendre les adhésions aussi nombreuses que possible. Les cotisations plus substantielles des membres bienfaiteurs sont aussi les bienvenues ; mais surtout le mécénat mobilisé autour d'actions spécifiques et significatives est une ligne d'action privilégiée de la SABIX.


    Les actualités et autres billets sont sur le blog de l'association : ICI