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Infos - Page 3

  • Le phénomène "Angry Birds"

    Je vois passer depuis quelques temps dans mon lecteur de flux RSS, des articles vantant les mérites du jeu de type plateforme, "Angry Birds", qui posséderait les peu miscibles caractéristiques d'être d'une part addictif et d'autre part sérieux (au sens où le fait de jouer procurerait des bénéfices intellectuels). 

    Je ne suis pas un adepte des jeux mais par la force des choses et des messages répétés, j'ai fini par céder à la curiosité... et mener ma propre enquête.

    Le principe du jeu

    L'idée de base est de lancer des oiseaux grincheux avec un lance-pierres ( il y a un petit coté pas gentil mais comme c'est un jeu...) sur d'autres oiseaux dans des nids des petits cochons verts vus de face (qui ont l'air gentils eux). Le problème c'est que parfois ces oiseaux cochons sont protégés (et parfois très bien) par des structures. Il faut donc les faire s'écrouler. De plus certains oiseaux-projectiles sont à fragmentation et peuvent se décomposer en trois en cours de vol, d'autres mangent le bois et pour le reste je ne suis pas allé assez loin dans le jeu.

    En gros ça donne ça :

     

     

    Est-ce un jeu pédagogique ?

    Je cite Fais-moi jouer :

     

    Quelle est la méthode employée par le joueur pour progresser (pas nécessairement de manière complètement consciente) ?

     

    1. Phase d’observation : il lance les oiseaux sans véritable tactique et observe le résultat obtenu
    2. Phase d’induction : il se construit un modèle du monde, c’est-à-dire un ensemble de conjectures qui lui permettent d’expliquer les observations réalisées. Il s’agit en l’occurrence de se représenter la solidité des différents blocs, la stabilité des structures, les points de faiblesses,…
    3. Phase de prédiction : sur la base du modèle le joueur peut élaborer une tactique, à savoir définir les éléments à cibler, dans quel ordre et avec quels oiseaux, en fonction des conséquences qu’il anticipe.
    4. Phase de test : le joueur met en œuvre sa tactique. Soit il réussit et recommence le cycle au niveau suivant, soit il échoue et il lui faut revoir ses hypothèses.

     

    Cette méthode est précisément la méthode hypothético-déductive utilisée par les sciences, théorisée au 20e siècle et que les enseignants s’échinent à inculquer aux élèves. Alors faut-il faire entrer Angry Birds dans les salles de classe ?


    Il ne me semblait pas que c'était exactement cela la méthode hypothético-déductive.... car je ne vois pas bien ici la formulation d'une quelconque hypothèse. De plus la démarche scientifique ne serait pas nécessairement consciente! Tiens, tiens... Monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir.

    Personnellement, je dirai plus que l'on utilise une méthode par essais-erreurs, ou un peu plus directement la méthode dite du bidouillage-réglage au pif. D'ailleurs si le résultat de ce jeu était lié aux capacités mathématiques, vous n'auriez pas constaté le triste résultat précédent!

    Ce jeu n'est donc pas "pédagogique au sens de la démarche scientifique énoncée plus haut.

     

    Mais peut-on pour cela conclure sur le fait que ce jeu ne contient aucune composante "pédagogique"? 

    Je pense en fait qu'il contient, hormis le fait que les garçons ont toujours révé de chasser avec un lance-pierres ( j'en fais partie), une expérimentation intéressante de la balistique et la découverte de la trajectoire parabolique avec les courbes possibles. Il s'avère donc que ce jeu réalise un travail assez intéressant et il est vrai ludique sur l'intériorisation de la forme possible d'une parabole. La connaissance de cette courbe m'a été d'un assez grand avantage pour jouer, mais encore faut-il que le lien soit fait entre la trajectoire de l'oiseau et la forme de la courbe vue en cours (en seconde). Il est aussi à noter que le jeu n'augmente pas vraiment les capacités à "étudier scientifiquement" ce genre de courbe. 

    On trouvera une activité scolaire sur la trajectoire parabolique avec GeoGebra ICI, l'objectif de l'exercice étant de savoir si le début de la représentation d'une trajectoire  d'un ballon de basket  est une trajectoire possible et si le ballon parviendra au panier.

    panier.png

     

    On trouvera aussi dans le genre "animation GeoGebra ludique", le simple et excellent canon à poulets qui a sans doute inspiré l'auteur du jeu.

     

    canon.png

    Si l'on sent le frémissement d'un jeu sérieux, je pense que le jeu dit "sérieux et pédagogique" permettrait à ce que des trajectoires de formes différentes puissent être par exemple utilisées soit dans des univers séparés soit par différents oiseaux dans un même univers. On pourrait ainsi concevoir des oiseaux à trajectoire carrée, cubique, linéaire, logarithmique, hyperbolique, valeur absolue ou exponentielle rendant le jeu encore plus intéressant mais aussi plus "pédagogique" au sens où il obligerait de se poser la question des différentes variations de fonctions de natures très différentes.

    Mais que cela ne nous empèche pas de jouer... Angry Birds est installable gratuitement sur Chrome. J'en suis au tableau 19 et vous?

    Nous jouions à la guerre des étoiles avec Space Invader   et maintenant il jouent au lance-pierres à la campagne avec Angry Birds. Les temps changent!

     

     

    Pour compléter : Thot Cursus

     

  • 75ème anniversaire de la machine de Turing

    Le 28 mai 1936 Allan Turing publiait son article révolutionnaire : « On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem  » :

     

    paper2.png

     

    Des compléments techniques sur Godel's Lost Letter and P=NP.


  • Villani+Ngô=Horner (Yvette pas William!)

    Telle est la dure équation de la Légion d'Honneur puisque nos deux mathématiciens ont été récompensés, le 22  avril,  du grade de Chevalier et Yvette du grade de Commandeur. 

    En ce qui concerne leur rente annuelle en € on a bien : 6,10+6,10=12,20 CQFD

    Conclusion:

    Deux matheux valent bien une accordéoniste.

  • La France au côté du Sénégal dans son pari sur les mathématiques

    Les 14 et 15 avril 2011, au siège de l'Unesco, à Paris, s'est tenu une conférence intitulée "Afrique, le choix de la science. L'exemple de l'initiative AIMS". Organisée par l'Association pour la Promotion scientifique de l'Afrique (APSA) que préside le professeur Vincent Rivasseau du laboratoire de Physique théorique de l'Université Parsi-Sud, et soutenue par l'Unesco, cet événement, auquel ont participé notamment un certain nombre de personnalités scientifiques françaises parmi lesquelles le professeur Françoise Barré-Sinoussi de l'Institut Pasteur, prix Nobel de Médecine 2008, et le professeur Cédric Villani, directeur de l'Institut Henri Poincaré et médaille Fields 2010, aura été l'occasion de présenter l'initiative AIMS (Africain Institute for Mathematical Sciences), en particulier à travers l'exposé de son fondateur, le professeur Neil Turok, physicien théoricien et directeur de l'Institut Perimeter au Canada, et les témoignages de plusieurs anciens étudiants de AIMS en Afrique du Sud. Lors de la seconde journée, plusieurs accords de partenariats universitaires ont été signés dans le cadre d'AIMS Sénégal, en particulier par les deux grandes universités scientifiques françaises, l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC) et l'Université Paris-Sud.


    Chaque année, courant octobre, au moment même où sont annoncés les lauréats du prix Nobel dans les trois grandes disciplines scientifiques que sont la physique, la chimie et la médecine, resurgit la même question au sein de la communauté scientifique africaine : à quand un scientifique Africain lauréat de ce prix ? Depuis 1901, année au cours de laquelle ces prix furent remis pour la première fois, aucun scientifique africain en effet n'a reçu cette prestigieuse récompense. En mathématiques, où la médaille Fields, décernée tous les quatre ans, récompense les meilleurs mathématiciens de la planète, le constat est quasiment identique puisque, excepté l'Africain du sud Richard Even Borcherds, lauréat en 1998, aucun mathématicien de ce continent n'a reçu cette médaille. D'où l'Initiative Next Einstein, lancée en 2008 par l'African Institute for Mathematical Sciences (AIMS), dont la mission est de créer et de financer un réseau de quinze instituts d'enseignement supérieur, avec pour objectif de dispenser une formation scientifique prédoctorale de très haut niveau destinée aux étudiants africains.

    "En affichant pour objectif l'émergence d'un Einstein africain, nous démontrons notre volonté de cibler les plus hauts niveau d'accomplissement intellectuel tout en soulignant notre conviction que des talents d'un grand potentiel sont aujourd'hui gaspillés en Afrique", explique le cosmologue sud-africain Neil Turok, aujourd'hui directeur de l'institut Perimeter au Canada, fondateur et président de AIMS et de l'Initiative Next Einstein. "Notre expérience du Cap nous permet d'affirmer, qu'à travers la création de ce réseau, nous découvrirons une multitude de jeunes Africains dotés d'un véritable génie créatif, qui après leur passage à AIMS, deviendront d'excellents professeurs et chercheurs, capables de produire des avancées révolutionnaires non seulement dans le champ de la science, mais aussi dans les domaines de l'économie ou de la politique", ajoute-t-il.

    Rappelons que c'est en 2003 qu'a été fondé AIMS. Situé à Muizenberg, près du Cap, en Afrique du Sud, cet institut d'enseignement supérieur indépendant, financé par le gouvernement sud-africain et de nombreuses entreprises privées, et parrainé par plusieurs universités dont celles de Cambridge, Oxford et Paris-Sud (Orsay), dispense une formation scientifique prédoctorale de haut niveau à des étudiants sélectionnés sur tout le continent africain et pris en charge à 100% pour toute la durée du cursus. Plus de 200 étudiants à ce jour, dont un tiers de filles, venus de 30 pays d'Afrique, ont suivi le programme de formation de cet établissement dont l'originalité est d'être dispensé par les meilleurs mathématiciens, physiciens, statisticiens et informaticiens qui se succèdent par périodes de trois semaines. "Il s'agit de développer les connaissances mais aussi l'esprit d'initiative et l'aptitude des étudiants à appréhender et résoudre des problèmes par eux-mêmes", souligne la direction de cet établissement.

    AIMS Sénégal après AIMS Nigeria

    Nommé Centre d'Excellence par l'Union Africaine (UA) et par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), AIMS connaît un tel succès qu'à la demande de ses partenaires en Afrique il décide en 2008 de lancer l'Initiative Next Einstein dont l'objectif est de créer un réseau constitué de quinze instituts du même type dans un délai de dix ans. Précisons que s'il recrutera ses étudiants sur l'ensemble de l'Afrique, chaque institut du réseau, qui en aucun cas ne se substituera aux universités africaines, devra néanmoins se spécialiser dans une ou plusieurs disciplines scientifiques particulières, de façon à répondre aux besoins nationaux. Ainsi, dès juillet 2008, un premier institut, AIMS-Abuja, a ouvert ses portes au Nigeria. Fruit d'un partenariat entre l'AIMS et l'Université Africaine des Sciences et de la Technologie (AUST) - celle-ci étant née d'un projet initié par la Banque Mondiale et co-financé par la Banque Africaine de Développement et le gouvernement nigérian - ce centre universitaire dédié aux mathématiques et à l'informatique dispense un enseignement orienté sur le génie civil. Il inclut non seulement le génie pétrolier, enseigné dans le cadre d'une formation dispensée en lien avec l'Institut du Golfe de Guinée, mais également les sciences des matériaux et les sciences informatiques.

    Après le Nigeria, le Sénégal est le deuxième pays à avoir décidé de se lancer dans cette aventure. "Nous avons reçu le soutien du Président Abdoulaye Wade, chef d'Etat du Sénégal, qui a apporté une participation d'un million d'euros au projet et nous a donné un terrain d'une superficie de 4 hectares pour implanter ce nouvel institut", déclare le Professeur Mamadou Sanghare, Directeur de l'Ecole doctorale de Mathématiques et Informatique à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et membre fondateur, avec le Professeur Vincent Rivasseau, de l'Université Paris-Sud Orsay, d'AIMS-Sénégal. Entré récemment au conseil d'administration de l'Initiative Next Einstein, ce mathématicien réputé, qui dirige également le Laboratoire d'Algèbre, de Cryptologie, de Géométrie Algébrique et Applications (LACGAA) au sein de l'UCAD, se félicite également de la participation du Canada et de la France à ce projet, cette dernière abritant une des trois ou quatre grandes écoles mathématiques de réputation mondiale, une école à laquelle les mathématiciens sénégalais notamment doivent beaucoup.

    AIMS-Sénégal : opérationnel à la rentrée 2011

    C'est à M'Bour, une ville d'environ 180.000 habitants située à quelque 80 kilomètres de Dakar, à proximité de la réserve écologique expérimentale de l'Institut de Recherche et Développement (IRD), que sera implantée AIMS-Sénégal. "Nous souhaitons en effet encourager à tous les niveaux le recyclage et la lutte contre le gaspillage afin que les futurs dirigeants qui y seront formés soient sensibilisés à ces problèmes dont peut dépendre le futur de l'Afrique et du monde", souligne le mathématicien sénégalais. Jouxtant l'IRD, "un partenaire majeur de notre projet", AIMS-Sénégal sera bien entouré puisque l'Académie des Sciences et Techniques du Sénégal, et deux instituts de l'UCAD, l'Institut de la Pêche et l'Institut de Santé, devraient s'installer également sur ce site. "Notre souhait est que l'institut soit opérationnel pour l'année universitaire 2011-2012"

    Dispensée en deux ans, la formation proposée par l'institut couvrira toutes les sciences, de l'informatique et à la physique, à la chimie ou la biologie, avec en particulier des cours illustrant les applications des mathématiques à l'économie, la démographie, l'épidémiologie ou encore la climatologie. "La mathématique est une langue avec sa grammaire et sa syntaxe. Mais aussi belle soit-elle, une langue n'est utile que si elle est parlée, d'où l'application de cette mathématique à différents domaines. C'est la raison pour laquelle je préfère parler de mathématiques et applications plutôt que de mathématiques appliquées", explique ce chercheur qui, tout au long de sa carrière, a toujours su orienter une partie de ses travaux théoriques vers les applications potentielles. Les disciplines expérimentales ne seront pas absentes du programme de l'institut et pourront être enseignées via Internet ou l'aide de la simulation numérique.

    Innovante, la pédagogie de l'établissement de M'Bour s'inspirera évidemment de celle qui est pratiquée en Afrique du Sud. Ainsi elle alternera cours le matin et travaux dirigés ou ateliers l'après-midi, avec des devoirs réguliers, "le tout dans un climat de coopération constante et de détente entre les professeurs, les étudiants et les tuteurs", souligne le professeur Mamadou Sanghare. Des stages de fin d'études clôtureront ce programme à la fin duquel les étudiants recevront un diplôme de niveau Master, "des étudiants de toute l'Afrique parmi lesquels les Sénégalais ne devront jamais être majoritaires", précise-t-il. Ces Masters devant répondre à une demande sociétale, ils ne seront pas figés bien au contraire, leur thématique pouvant changer d'une année à l'autre. En outre, ils devront venir en complément des Masters déjà proposés par les universités africaines et non les concurrencer.

    Nécessité de développer des centres d'excellence en Afrique

    Parallèlement, à ce volet enseignement, l'institut abritera aussi un centre de recherche en mathématiques où des chercheurs européens et américains pourront travailler, par périodes, contribuant ainsi à l'émergence d'un "climat intellectuel", nécessaire à la réflexion et à la créativité du futur "Einstein africain". "Pour percer au niveau mondial dans une discipline comme les mathématiques il faut avoir une école, une tradition, comme il en existe en particulier en France, en Russie ou aux Etats-Unis. Il est donc nécessaire pour l'Afrique de développer des centres d'excellence", estime le mathématicien russe Maxim Kontsevich. Lauréat de la médaille Fields (1998) et du prix Crafoord (2008), il soutient le projet AIMS-Sénégal aux côtés notamment du mathématicien Cédric Villani et du physicien Claude Cohen Tannoudji, prix Nobel de Physique (1997). "C'est un magnifique projet et un extraordinaire challenge", s'enthousiasme le Professeur Mamadou Sanghare.

    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66510.htm

  • "Je sais comment gouverner l'Univers. Pourquoi devrais-je courir après un million?!"

    Perelman%2C_Grigori_%281966%29.jpgGrigori Perelman explique le refus de son million de dollars en récompense de la médaille Fields : ICI

    On remarquera, dès le début de l'article, l'utilisation du mot "conjoncture" à la place de "conjecture"... Espérons que la traduction du reste de l'article soit de meilleure qualité et évite les contresens!

    On se délectera des reprises de cette annonce AFP sans aucune modification ex:). D'autres sont néanmoins de meilleurs élèves.

    La conjoncture actuelle est bien mauvaise pour la conjecture.