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Inclassables M@thématiqu€s - Page 543

  • Vocabulaire

    Afin d'être à l'aise le dimanche en famille autour de la tête de veau ravigote et à coté de papy qui rote, il est toujours bon  d'avoir un petit peu de vocabulaire et de le placer au bon moment.
    Aujourd'hui, il s'agit d'utiliser le mot superfétatoire

    Exemple : Servir du fromage après la raclette et la tête de veau ravigote est tout à fait superfétatoire !

    A vous, et on ne copie pas !

  • Dieu et le soleil

    Je rassemble sur une vitrine légèrement en contrebas, les reflets cassés,
    D'un badaud qui s'agite, va trop vite comme s'il était pressé.
    Il s'excite, palpite et se précipite, ce pitre inconscient de son extravagance,
    Il avance, en avance, en cadence, et ses bras ballottent au rythme de la danse.

    Astre divin, illusion géométrique, tu éblouis la terrestre ignorance
    D'un écrin de lumière, fier solitaire, assenant ton égoïste arrogance,
    Toi aussi tu es éphémère à la dimension de l'univers,
    Et ton ironie perd  son éclat lorsque tu te frottes aux éclairs.

    Entremélés, entrechoqués, entr'aperçus parfois superposés et même ébréchés,
    Qu'il est difficile de regrouper tous ensemble, ces morceaux par le soleil écorchés,
    Sur le miroir éclairé, tout glisse et rien ne colle, tout s'envole,
    Je suis ébloui et les fragments en toute liberté me narguent et convolent.

    Compagnon de galère, frère d'infortune qui sans cesse m'importune,
    Un jour viendra, ce sera la nuit où j'aurai pour seule amie la lune,
    Et lorsque tu t'éteindras, je serai là, assis près de toi et regarderai ton linceul,
    Pour la première fois je te fixerai, versant une larme pour arroser ton glaïeul.

    Alors le soir, sur mon bureau d'ébène, je jouerai à recoller les morceaux
    Qui deux par deux, par le froid s'accoleront et tu ne me prendras plus pour un sot.
    Seul au fond de la pièce, à la lumière d'une lampe de chevet bringuebalante,
    Je recomposerai pas à pas, pièce après pièce, une humanité resplendissante.

    Mais maintenant sur terre, plus rien ne brille, les reflets sont pathétiques,
    Prisonniers du gel glacial suçant l'essence de toute douceur organique.
    Fini de s'amuser, le souffle plutonien fige l'un après l'autre tous mes pions,
    Puis la glace s'est engagée, prenant en passant mon attachante civilisation.

    Pardonne moi mon ami de t'avoir un peu bousculé, je suis sans doute maladroit,
    Mais quelque fois ça fait du bien de se défouler et même si tout ne vas pas à l'endroit,
    Reste avec moi, car bien que tu m'éclaires trop, ce n'est quand même pas l'enfer
    De supporter ton sale caractère, comme tous les jours je dois le faire...

  • Révélations profondes

    Comment le dire ?
    Il faut trouver feuille de papier
    L'énergie pour te conter
    La vie, le prix, souvent le cri de son destin
    Et pour comprendre, il faut attendre, encore attendre,
    Pour s'attendre
    Peut être
    Un jour
    A se comprendre
    Le papier noircit le temps
    Une fois terminé, l'ouvrage est à retravailler
    Il ne faut jamais abandonner
    Essayer de se retrouver
    Petite plume qui fait des taches
    L'oracle parlera et l'avenir s'ouvrira sur un je ne sais quoi, qui j'espère me comprendra.

  • Lettre à Miléna - Kafka

    La grande facilité d'écrire des lettres doit avoir introduit dans le monde - du point de vue purement théorique - un terrible désordre des âmes : c'est un commerce avec des fantômes, non seulement avec celui du destinataire, mais avec le sien propre ; le fantôme grandit sous la main qui écrit, dans la lettre qu’'elle rédige, à plus forte raison dans une suite de lettres où l'une corrobore l'autre et peut l'appeler à témoin. Comment a pu naître l'idée que des lettres donneraient aux hommes le moyen de communiquer ? On peut penser à un être lointain, on peut saisir un être proche : le reste passe la force humaine. Écrire des lettres, c'est se mettre nu devant des fantômes ; ils attendent ce moment avidement. Les baisers écrits ne parviennent pas à destination, les fantômes les boivent en route. C'est grâce à cette copieuse nourriture qu'ils se multiplient si fabuleusement. L'humanité le sent et lutte contre le péril ; elle a cherché à éliminer le plus qu'elle pouvait le fantomatique entre les hommes, elle a cherché à obtenir entre eux des relations naturelles, à restaurer la paix des âmes en inventant le chemin de fer, l'auto, l'aéroplane ; mais cela ne sert plus de rien (ces inventions ont été faites une fois la chute déclenchée); l'adversaire est tellement plus calme, tellement plus fort ; après la poste il a inventé le télégraphe, le téléphone, la télégraphie sans fil. Les esprits ne mourront pas de faim, mais nous, nous périrons ”.

  • Cioran

    Les maladies sont des indiscrétions d'éternité de la chair