Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dieu et le soleil

Je rassemble sur une vitrine légèrement en contrebas, les reflets cassés,
D'un badaud qui s'agite, va trop vite comme s'il était pressé.
Il s'excite, palpite et se précipite, ce pitre inconscient de son extravagance,
Il avance, en avance, en cadence, et ses bras ballottent au rythme de la danse.

Astre divin, illusion géométrique, tu éblouis la terrestre ignorance
D'un écrin de lumière, fier solitaire, assenant ton égoïste arrogance,
Toi aussi tu es éphémère à la dimension de l'univers,
Et ton ironie perd  son éclat lorsque tu te frottes aux éclairs.

Entremélés, entrechoqués, entr'aperçus parfois superposés et même ébréchés,
Qu'il est difficile de regrouper tous ensemble, ces morceaux par le soleil écorchés,
Sur le miroir éclairé, tout glisse et rien ne colle, tout s'envole,
Je suis ébloui et les fragments en toute liberté me narguent et convolent.

Compagnon de galère, frère d'infortune qui sans cesse m'importune,
Un jour viendra, ce sera la nuit où j'aurai pour seule amie la lune,
Et lorsque tu t'éteindras, je serai là, assis près de toi et regarderai ton linceul,
Pour la première fois je te fixerai, versant une larme pour arroser ton glaïeul.

Alors le soir, sur mon bureau d'ébène, je jouerai à recoller les morceaux
Qui deux par deux, par le froid s'accoleront et tu ne me prendras plus pour un sot.
Seul au fond de la pièce, à la lumière d'une lampe de chevet bringuebalante,
Je recomposerai pas à pas, pièce après pièce, une humanité resplendissante.

Mais maintenant sur terre, plus rien ne brille, les reflets sont pathétiques,
Prisonniers du gel glacial suçant l'essence de toute douceur organique.
Fini de s'amuser, le souffle plutonien fige l'un après l'autre tous mes pions,
Puis la glace s'est engagée, prenant en passant mon attachante civilisation.

Pardonne moi mon ami de t'avoir un peu bousculé, je suis sans doute maladroit,
Mais quelque fois ça fait du bien de se défouler et même si tout ne vas pas à l'endroit,
Reste avec moi, car bien que tu m'éclaires trop, ce n'est quand même pas l'enfer
De supporter ton sale caractère, comme tous les jours je dois le faire...

Les commentaires sont fermés.