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Monde numérique - Page 8

  • Euler à la Une

    Euler,twitter

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  • Un univers sans Big Bang?

    Des cosmologistes espagnols proposent un univers sans Big Bang

    Des chercheurs espagnols de l'Université Polytechnique de Catalogne ont proposé un nouveau modèle mathématique permettant de décrire l'évolution de l'univers. Ce modèle, basé sur des travaux d'Einstein, permet d'interpréter correctement les données expérimentales sur le passé et l'évolution de l'univers disponibles actuellement. Et il ne prévoit pas l'existence d'un Big Bang originel.


    Un des grands desseins de la physique est d'expliquer comment fonctionne l'univers et, notamment, quelle fut son origine et quelle sera son évolution. Dans ce cadre, la conception de la gravitation développée par Einstein il y a un siècle, avait permis d'ouvrir de nouvelles voies. L'introduction de la relativité générale et de la notion d'espace-temps avait conduit les chercheurs à développer un modèle mathématique de l'évolution de l'univers. Lorsque la variable temps est inversée dans ces équations, c'est à dire quand on remonte mathématiquement le temps, les équations conduisent à une singularité : un univers complètement replié sur lui-même ayant son origine dans une sorte d'explosion initiale, le Big Bang.

    Cependant, les données scientifiques récoltées depuis ont contribué à altérer ce modèle. Einstein lui même avait du introduire dans ces équations une constante cosmologique permettant d'expliquer que l'univers était en expansion. L'introduction des concepts de matière noire et d'énergie noire sont d'autres compléments récents qui permettent de maintenir la cohérence entre la réalité des faits observés et le modèle cosmologique standard, sans pour autant expliquer ce que sont concrètement cette matière et énergie sombre.

    L'objectif de tout cosmologiste est donc de pouvoir expliquer les différentes phases dans la vie de l'univers comme la phase d'inflation après sa naissance ou encore le fait que l'expansion continue à l'heure actuelle. Les chercheurs espagnols ont ainsi décidé de tout reprendre à zéro dans un nouveau contexte et de ne se baser que sur les données disponibles pour étudier si d'autres modèles cosmologiques pourraient être développés pour rendre compte de l'histoire de l'univers.

    En reprenant les travaux infructueux d'Einstein cherchant à fusionner les théories de la gravitation et de l'électromagnétisme qui portent le nom de téléparallèlisme, les chercheurs ont développés plusieurs modèles cosmologiques cohérents avec les données expérimentales disponibles : un univers connaissant une phase d'inflation, une phase dominée par la matière et une phase d'expansion accélérée. La nouveauté vient du fait que ces modèles ne présentent pas de singularité, c'est à dire pas de moment originel, ou pas de Big Bang.

    Il s'agit là d'une perspective qui pourrait faire l'effet d'une forte déflagration ! Le travail des chercheurs espagnols a ainsi comme mérite de montrer que d'autres théories sont possibles pour expliquer l'évolution de l'univers. Il ouvre la voie à de nouveaux travaux et, peut être, à de nouvelles polémiques.

    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72603.htm

  • Les modèles mathématiques sont-ils à suivre?

    C'est en quelque sorte la problématique du billet précédent qui se trouve rattrapée par celle qui va suivre: l'histoire du coefficient multiplicateur...

    Citons l'introduction du rapport:

    This paper investigates the  relation between growth forecast errors and planned fiscal consolidation during the crisis. We find that, in advanced economies, stronger planned fiscal consolidation has been associated with lower growth than expected, with the relation being particularly strong, both statistically and economically, early in the crisis. A natural interpretation is that fiscal multipliers were substantially higher than implicitly assumed by forecasters. The weaker relation in more recent years may reflect in part learning by forecasters and in part smaller multipliers than in the early years of the crisis. 

    Tous les problèmes ne viennent peut-être pas de là mais enfin ç'est génant!

  • Le modèle mathématique d'équilibre général d' ARROW-DEBREU

     "Aucun économiste digne de ce nom ne peut prétendre à ce que le modèle d'équilibre général d'ARROW-DEBREU  ne soit pas définitivement mort et enterré ! "

    Voici ce qu'ose écrire l'universitaire Bernard MARIS dans son livre-pamphlet "Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles"
     Cet avis est partagé par de  nombreux collègues dont :
    - Bernard GUERRIEN, docteur en maths et en économie, universitaire  spécialiste de ce modèle et mon ex-collègue à l'université Paris 1 ; il est l'auteur d'un long article à ce sujet, publié par la revue de renom "La recherche" dont la conclusion est claire : ce modèle est totalement folklorique, une coquille vide, un cadre vide.
    - Jacques ATTALI, polytechnicien et énarque, qui insiste aussi sur l'apport négligeable de ce modèle.

    Mais de quoi s'agit-il ?
    Un modèle dynamique d'évolution des prix sur les marchés, en présence d'un commissaire-priseur, en situation de libre concurrence, avec convergence vers un équilibre général.
    L'hypothèse la plus  irréaliste : les agents économiques connaissent, à un instant donné,  les prix de tous les biens, présents et FUTURS  !
    Quand on sait que près de la moitié des biens qui  seront en vente  dans une dizaine d'années, n'existent pas encore maintenant,
    alors on imagine mal comment connaître leur prix aujourd'hui!
    J'ai même assisté à une soutenance de thèse, en prolongation de ce modèle, où les agents économiques avaient une durée de vie infinie ...

    Suite au prix Nobel accordé à Gérard DEBREU, ex-normalien français naturalisé américain, et à son colauréat américain ARROW,
    ce modèle a bénéficié d'une certaine vogue; mais les journalistes ont rapporté qu'à la sortie de la séance Nobel, ARROW a eu le courage et l'honnêteté de leur dire:
    " Peut-être aurions-nous mérité davantage un prix en maths  en raison de la virtuosité de nos calculs, plutôt qu'un prix en économie car nos hypothèses de base sont irréalistes"
    L'équipe de recherche CERMSEM de mon UFR de maths de Paris 1 avait réussi à intégrer DEBREU lui-même dans ses rangs jusqu'en 2004, année de son décès;
    j'en ai profité pour lui demander ses réactions suite à ces critiques virulentes.
    Il s'est contenté de répondre:"Ah, ces gens ne nous aiment pas " ! Un peu court !
    Dommage d'aiguiller les étudiants dans une impasse; il semble d'ailleurs que le CERMSEM se soit réorienté vers les maths financières (moi, j'ai quitté Paris1 fin 2001, suite à mon départ à la retraite).

    KOSMANEK Edith
    Docteure en maths
    Titulaire à la Sorbonne de 1969 à 2001
    http://kosmosya.xooit.fr/index.php