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Les Alchimies du Flux - Page 3

  • D.O.A. : Méthode fluïenne d’apprentissage

     

    Décollage Orientation Amorçage

    Étape

    Nom

    Geste mental

    Métaphore

    Fonction

    Décollage

    Se désidentifier du blocage

    Quitter la piste

    Créer de l’espace intérieur

    Orientation

    Sentir une direction possible

    Chercher la pente

    Entrer dans une logique traversable

    Amorçage

    Lancer une micro-action réelle

    Activer la pompe

    Ouvrir le flux sans forcer

    Modèle fluïen de régulation perceptive du réel par activation gestuelle interne.

     

     MISE EN PLACE DE MÉCANISMES FLUÏENS

    Pour que D.O.A. ne reste pas une structure mentale isolée, mais s’intègre au système fluïen, on va y associer des outils précis :

    → f(x) pour nommer le champ d’action,

    → LOME(x, y) pour activer des circuits relationnels,

    → objets ou gestes régulateurs pour matérialiser l’ensemble.

     

     Étape 1 — DÉCOLLAGE → f(x) de décollement

    On cherche à extraire le sujet de son identification au problème.

    Outil : f(x) = f(situation d’échec)

    → On demande : “Si cette situation était une transformation en cours, qu’est-ce qu’elle génère ?”

    Par exemple :

    • f(x) = f(j’ai raté ce devoir) → “J’apprends à faire face à l’inconfort sans me crisper.”

     

    Étape 2 — ORIENTATION → LOME(flux, direction)

    On active la perception d’un axe porteur, même sans solution.

    Outil :LOME(contenu, tension) ou LOME(question, appel)

    → À demander : “Où est-ce que ça pousse dans ce que tu vis ici et maintenant ?”, “Qu’est-ce qui te tire ou t’attire, même faiblement ?”, « Où est la pente ? »

    Exemples :

    • LOME(maths, sensation de blocage) → “Je cherche où ça coince pour ouvrir une voie.”
    • LOME(doute, mouvement) → “J’utilise le doute comme flèche, pas comme mur.”

     

     Étape 3 — AMORÇAGE → f(x) = micro-geste / action / propagation

    On produit un acte réel, modeste, qui lance ou relance le flux.

    Outil : f(x) = f(mini-action) → propagation du flux

    → À proposer :“Écris juste une phrase, un mot, fais un schéma, pose un geste.”, “Pas pour résoudre. Pour amorcer.”

    Exemples :

    • f(x) = f(reformuler la consigne)
    • f(x) = f(surligner la question qui fait résonner)

     

    STRUCTURE FONCTIONNELLE DU D.O.A. DANS LE SYSTÈME FLUÏEN

    Étape

    f(x)

    LOME(x, y)

    Fonction fluïenne

    Pilier activé

    ① Décollage

    f(situation d’identification)

    Détachement / création d’espace

    RIACP (~)

    ② Orientation

    LOME(tension, direction)

    Mise en perception / écoute du champ

    ICPMe (⟳)

    ③ Amorçage

    f(geste minimal)

    Engagement corporel dans la justesse

    Posture-Flux (▭), Flux-Joie (+)

     

    Relation entre Cerf-Flux et D.O.A.

    • Cerf-Flux = la méthode fluïenne complète d’entrée dans l’apprentissage, en 4 temps.
      → Elle structure l’ajustement du sujet au champ dans toutes ses dimensions : corps, tension, joie, coordination.
    • D.O.A. = le geste mental fluïen central, qui se déploie à l’intérieur de cette méthode (surtout aux étapes 2-4), comme mécanisme d’activation perceptive du flux.
      → Il permet la bascule subjective : de l’adhérence à la perception, de la tension à l’orientation, de l’attente à l’amorçage.
    • L’ancrage (étape 1 de Cerf-Flux : “Ancre toi”) est implicite dans D.O.A.
      → Il n’est pas un geste mental, mais un pré-geste corporel : la condition de possibilité pour que D.O.A. puisse avoir lieu.

     

    En une phrase :

    Cerf-Flux est la méthode fluïenne complète d’entrée dans le champ ; D.O.A. en est le noyau mental opératif, qui s’active dès que le terrain est stabilisé.

     

  • LOME : Langage d’Ouverture Multi-Echelles du Flux Intégral

     

    Le LOME est un langage vivant, opératoire et régulateur. Il constitue un pivot central dans le modèle du Flux Intégral, en articulant la modulation du flux (FI + f(x)) avec l’émergence du Sujet fluïen.

    Plutôt qu’un simple outil d’expression ou de communication, le LOME se définit comme un système dynamique de transformation, capable de capter, structurer et redistribuer le flux à travers des échelles multiples, en lien avec quatre pôles fondamentaux : RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie.

     

    1. Définition générale

    Le LOME est un langage opératoire d’ouverture et de régulation, permettant de transformer le flux en acte, en forme, en relation ou en geste, à travers des niveaux d’organisation imbriqués (micro ↔ macro, interne ↔ externe, intime ↔ collectif).

     

    Il s’agit d’un langage-faisceau :

    • Langage au sens large (verbal, gestuel, symbolique, énergétique),
    • Ouverture au sens d’écart génératif (accès, mutation, respiration),
    • Multi-Échelles au sens de propagation cohérente du flux d’une strate à l’autre (cellulaire, perceptive, cognitive, sociale…).

     

    2. Les trois composantes du LOME

    Langage

    Le LOME repose sur une conception élargie du langage, qui dépasse les mots. Il comprend :

      • des signes (symboles, formes, gestes, sons, postures…),
      • des codes opératoires (règles d’usage, syntaxe dynamique, polarités fonctionnelles),
      • des structures rythmiques ou morphogénétiques (fréquences, séquences, variations…).

    C’est un langage transductif : il fait passer de l’intensité brute à une forme signifiante, et de la forme à une reconfiguration du champ.

     

    Ouverture

    L’ouverture est ici double :

      • vers le réel : le LOME capte les variations du champ FI + f(x),
      • en retour sur le sujet : il permet l’actualisation de nouvelles postures, perceptions, formes de présence.

    L’ouverture est une fonction de déverrouillage du champ pulsionnel (cf. RIACP) et une porte d’entrée vers l’intégration fluïenne. C’est l’opposé d’un langage de clôture, normatif ou autoréférencé.

     

    Multi-Échelles

    Le LOME opère par effets de résonance, de modulation et de propagation entre plusieurs strates d’organisation :

      • micro : souffle, geste, tonus, émotion,
      • méso : énoncé, attitude, interaction, groupe restreint,
      • macro : système, rituel, organisation, champ social ou symbolique.

    Il permet ainsi de re-synchroniser les échelles internes et externes en cas de déphasage (fragmentation du flux, rigidité pulsionnelle, posture figée…).

     

    3. Rôle fonctionnel dans le schéma fluïen

    Dans le schéma du Sujet fluïen :

    • Le LOME reçoit le flux FI modulé par f(x).
    • Il transforme ce flux brut en dynamiques organisées.
    • Il redistribue ces dynamiques via les quatre attracteurs régulateurs :
      • + Flux-Joie,
      • ~ RIACP,
      • ⟳ ICPMe,
      • ▭ Posture-Flux.

    Chaque interaction avec le LOME modifie la configuration du système : le Sujet fluïen n’est donc pas un centre stable, mais un effet circulatoire, en réajustement permanent.

     

    4. Différences avec un langage usuel

     

    Langage classique

    LOME

    Décrit ou représente

    Module, transforme, agit

    S’adresse à autrui

    Aligne sujet, flux, monde

    Sujette à fixité grammaticale

    Dynamique, souple, contextuelle

    Outil de communication

    Organe de résonance et d’incarnation

     

     5. Formes concrètes du LOME - Axes et catégories

    Selon les situations, le LOME peut s’incarner en :

    • Lexique fluïen (métacodes, opérateurs, attracteurs),
    • Gestes fluïens (rituels de passage, postures régulantes, Qi Gong d’ouverture…),
    • Diagrammes ou schémas actifs (cerf-volant, crible fluïen, spirales, totems morphogénétiques),
    • Langage poétique ou analogique, dès lors qu’il catalyse une résonance.

    Le LOME ne se limite pas à une forme particulière ; il constitue une structure opératoire fluïenne pouvant s’incarner selon quatre axes principaux, qui correspondent aux modalités d’activation du flux dans la réalité vécue :

     

    Axe I – Sémantique opératoire

    Catégorie : Lexique structurant

    Langage constitué de métacodes, opérateurs, unités de modulation qui servent à désigner, activer ou réguler les dynamiques du flux à différents niveaux d’organisation.

    Fonction : générer une intelligibilité et une action ciblée sans réduire la complexité fluïenne à une taxonomie figée.

     

    Axe II – Kinésique régulante

    Catégorie : Gestuelle incarnée

    Ensemble de postures, gestes, mouvements ou micro-actions régulatrices qui assurent la continuité et la régulation du flux dans le corps et l’espace.

    Fonction : opérer une médiation directe entre perception, flux pulsionnel et ancrage sensoriel.

     

    Axe III – Forme diagrammatique

    Catégorie : Systèmes de représentation dynamique

    Dispositifs structurés (cartographies, schémas, modélisations) conçus non pour représenter, mais pour orienter l’action, la perception ou la modulation.

    Fonction : générer des transductions lisibles entre échelles, temps et dimensions du flux.

     

    Axe IV – Résonance symbolique

    Catégorie : Langage analogique et poétique

    Formes discursives ou expressives qui ouvrent un écart dans le champ du sens pour activer un rapport sensible, subtil et non littéral au flux.

    Fonction : permettre un accès indirect, mais puissant aux dynamiques non nommables du champ, souvent à travers des images, des métaphores, ou des harmoniques sensorielles.

     

    Tableau récapitulatif

    Axe

    Catégorie canonique

    Fonction principale

    I

    Lexique structurant

    Opérationalisation sémantique du flux

    II

    Gestuelle incarnée

    Régulation et ancrage corporel du flux

    III

    Diagrammes dynamiques

    Transduction inter-échelles lisible

    IV

    Langage analogique

    Activation symbolique et résonante du flux

     

    6. Conclusion : LOME comme matrice opérative

    Le LOME n’est pas un langage dans un sens restreint, mais une structure multi-forme d’incarnation du flux, qui se manifeste différemment selon le niveau d’intervention, le contexte, et l’état du Sujet fluïen.

    Il ne décrit pas la réalité : il agit sur elle tout en la laissant ouverte à la transformation.

    Le LOME est la clef de passage entre l’état brut du flux et l’émergence du sujet capable de l’habiter, de le réguler et de le transmettre. Il n’est ni purement formel, ni strictement intuitif : il est technique et vivant, articulé et transductif.

    En somme :

    Le LOME est ce qui permet au flux de devenir forme sans se rigidifier, et à la forme de redevenir flux sans se dissoudre.

  • f(x), LOME, LOME(x), LOME(x, y) : Une respiration syntaxique du flux

     

    SYSTÈME OPÉRATOIRE FLUÏEN : f(x), LOME, LOME(x), LOME(x, y)

     

     

    I. f(x) — Opérateur de transformation fluïenne

    Définition

    f(x) désigne un opérateur fluïen appliqué à un contenu, une situation ou une tension x, dans le but de déclencher une transformation régulatrice ou intégrative à l’intérieur d’un des pôles du Flux Intégral.

    Il agit selon une logique ciblée, orientée vers la dynamique ou la désaturation de x.

    Fonction

      • Activer une transmutation énergétique ou cognitive.
      • Engager un processus ajusté au pôle considéré (RIACP, ICPME, Posture, Joie).
      • Orienter mais ne pas figer le flux.

    Caractéristiques

      • Centré sur x comme point d’application.
      • Engage une séquence active ou structurante.
      • S’applique dans un cadre phénoménologique précis.

    Exemples

      • f(colère) → désaturation structurée par souffle ou verbalisation.
      • f(hésitation) → pivotement d’attention pour déclencher le mouvement.
      • f(rigidité) → relâchement euphonique local

     

    Qu’est-ce qu’une désaturation structurée ?

    (par opposition à une désaturation spontanée)

     Définition synthétique :

    Une désaturation structurée est un acte ou une opération visant à réduire une tension ou un trop-plein énergétique, non pas par décharge brute (spontanée), mais par mise en forme régulée, contextualisée et potentiellement transmutative.

     

    Comparaison :

     

    Type de désaturation

    Caractéristiques

    Exemples

    Spontanée

    Réactive,

    immédiate, non contenue.

    Cri, fuite,

    explosion verbale.

    Structurée

    Régulée, orientée,

    parfois ritualisée.

    Souffle rythmé,

    verbalisation contenue,

    dessin pulsionnel,

    chant structurant.

     

    En fluïen :

        • La désaturation structurée relève d’un f(x) : elle agit sur x (par exemple une émotion) avec une visée d’intégration, et non simplement de décharge.
        • Elle active un geste de régulation, souvent situé dans un des pôles (RIACP : souffle ; ICPME : rythme ; Posture : appui ; Joie : modulation lumineuse).

     

    Quelle est la place de f(x)  dans une séquence fluïenne ?

    (Est-il toujours le point de départ ? Peut-il venir après un LOME ?)

    Réponse courte : Non, f(x) n’est pas toujours le point de départ. Il peut initier, accompagner ou succéder à une opération LOME. Ce qui importe, c’est le rôle qu’il joue dans la dynamique de transformation.

     

     Trois cas de figure typiques :

     

    a) f(x) comme amorce (régulation en premier)

    On commence par désaturer ou rediriger une tension avant de l’ouvrir.

    Ex : f(colère) → souffle → puis LOME(colère) → mouvement de danse fluïen.

     

    b) LOME(x) en premier, suivi de f(x)

    L’ouverture révèle une tension plus profonde qu’il faut ensuite stabiliser ou intégrer.

    Ex : LOME(joie) → expansion vive → f(joie) → ancrage respiratoire pour éviter la surchauffe.

     

    c) Alternance récursive

    LOME et f(x) peuvent s’enchaîner comme double boucle fluïenne.

    Ex : f(tension corporelle) → relâchement → LOME(tension) → ouverture vers sensation plus fine → f(peur associée) → apaisement ciblé.

     

     Modèle de séquence fluïenne typique (simplifié)

    Perception initiale → f(x) (régulation locale) → LOME(x) (ouverture fluïenne) → LOME(x, y) (modulation transductive) → Posture-Flux → Résonance Joie

    Mais ce schéma n’est jamais figé. Il peut aussi suivre un rythme pulsatoire, ou s’inverser selon l’état du sujet, le pôle sollicité, ou le niveau d’enracinement dans le flux.

     

    En résumé

      • f(x) est l’opérateur qui permet de structurer une désaturation : au lieu d’“évacuer”, il convertit.
      • Il peut agir en amont, en aval ou en soutien d’un LOME, selon la logique fluïenne du moment.
      • La distinction entre spontané et structuré ne repose pas sur le contenu, mais sur le niveau d’engagement du sujet fluïen dans le geste.

     

    II. LOME — Langage d’Ouverture Multi-Échelles

     

    Définition

    LOME est un opérateur fondamental du Flux Intégral. Il désigne une grammaire dynamique d’ouverture permettant d’activer des résonances entre strates perceptives, corporelles, affectives, symboliques et structurelles.

    LOME ne transforme pas comme f(x), il ouvre : il est une fonction syntaxique du Sujet fluïen, permettant la navigation inter-échelles du flux.

     

    Fonction

      • Permettre au sujet d’articuler son vécu dans une syntaxe fluïenne.
      • Relier des éléments hétérogènes par une co-émergence rythmique ou symbolique.
      • Activer une posture évolutive de conscience fluïenne.

     

    Caractéristiques

      • Opérateur non situé : il peut viser un point, une relation, ou une constellation.
      • Active un champ syntaxique évolutif, modulable et récursif.
      • Fait résonner les pôles entre eux à travers des médiations expressives.

     

     Le statut “non situé” de LOME : méta-opérateur ≠ abstraction vide

    Dire que LOME est “non situé”, c’est dire qu’il :

      • ne s’applique pas localement par défaut comme f(x) (à une tension donnée, une jambe tendue, une idée confuse),
      • mais oriente le rapport du sujet au champ global, dans lequel les éléments (émotions, perceptions, pensées, actions) prennent sens par résonance multi-niveaux.

    LOME ne commande pas, il configure.

     Il est au langage ce que la spirale est à la géométrie : une syntaxe d’articulation fluide et scalable, pas une règle fixe.

     

     Illustration : Comment LOME s’active en situation?

    Prenons deux cas types :

      • A. Une crise relationnelle.
      • B. Une impulsion de création artistique.

     

     A. En situation de crise relationnelle (conflit, montée d’angoisse, crispation corporelle)

    Contexte : Un sujet se sent incompris, réagit par colère ou retrait, son souffle est bloqué.

    Activation de LOME : Le sujet ne cherche pas d’abord à comprendre (fonction mentale), ni à se calmer (f(x)). Il invoque LOME, c’est-à-dire qu’il ouvre la scène à ses multi-échelles simultanées.

    Échelle

    Action déclenchée

    RIACP (~)

    Conscience de la montée pulsionnelle :

    souffle court → LOME(respiration)

    = souffle spiralé.

    ICPME (⟳)

    Relecture du motif en boucle :

    LOME(conflit) = boucle de malentendu

    → trace sensorielle de l’événement déclencheur.

    Posture (▭)

    Tension corporelle →

    LOME(tête haute) =

    abaissement de la nuque + assise large.

    Joie (+)

    Absence de joie → LOME(écoute)

    = écoute rythmée = amorce de résonance.

    Ce n’est pas une réaction, c’est une configuration ouverte, rythmée, qui permet l’entrée dans une posture fluïenne.

     

    B. En situation de création artistique (peinture, écriture, improvisation)

    Contexte : Le sujet a une envie de peindre, mais se sent dispersé ou bloqué.

    Activation de LOME :  Le sujet ne “se force pas”, ne “règle pas le problème”. Il ouvre la création comme milieu fluïen.

    Échelle

    Action déclenchée

    RIACP (~)

    LOME(agitation) =

    relâchement des doigts

    avant prise du pinceau.

    ICPME (⟳)

    LOME(rythme intérieur) =

    établir une pulsation,

    écouter une musique intérieure.

    Posture (▭)

    LOME(contact) =

    choix du papier, du poids du bras,

    du support.

    Joie (+)

    LOME(jaillissement) =

    commencer par un

    geste absurde ou libre.

     Ce que LOME permet ici, c’est de désingulariser l’acte créatif, pour le rendre résonant et spiralé. C’est ce qui distingue une création prise dans le mental, d’un acte fluïen.

     

     Résumé

    Élément

    Ce que fait LOME

    Face à la crise

    Ouvre chaque strate au

    traitement simultané

    par les pôles du Flux Intégral.

    Face à la création

    Active les résonances pré-rationnelles

    d’un acte incarné, sensoriel, rythmique.

    En général

    Fournit une syntaxe d’orientation,

    pas un contenu ; il prépare le terrain du flux.

     

     

    III. LOME(x) — Ouverture ciblée d’un élément à ses résonances

     

    Définition

    LOME(x) est l’application du langage d’ouverture à un élément spécifique x. Il ouvre x à sa dimension multi-échelles — corporelle, symbolique, énergétique, contextuelle.

    Il s’agit de transformer la simple présence de x en vecteur de circulation fluïenne.

     

    Fonction

      • Activer l’ouverture interne de x à des dimensions non immédiatement visibles.
      • Transformer une tension, une sensation ou un objet en point de passage fluïen.
      • Faire de x un support d’intégration fluïenne.

     

    Caractéristiques

      • x peut être une émotion, un acte, un mot, un schème.
      • LOME(x) n’agit pas sur x, mais à travers x.
      • Engage une dynamique transductive de révélation.

     

    Exemples

      • LOME(peur) → ouvrir la peur comme seuil de vigilance énergétique.
      • LOME(respiration) → respiration comme ancrage spiralé.
      • LOME(regard) → activation d’un regard traversant et modulé

     

    Comment un sujet fluïen peut-il mobiliser LOME(x) sans basculer dans une ouverture désorganisante, lorsque x est très chargé ?

     

    a. Le risque : ouverture sans contenance

    Dans les cas où x est une affectation haute (peur panique, sidération, désespoir), le passage direct à LOME(x) peut :

      • dilater le champ perceptif au point de surcharger le système nerveux ;
      • activer trop d’échelles simultanées, provoquant débordement, confusion ou dissociation ;
      • empêcher l’intégration faute d’ancrage préalable.

    LOME(x) devient alors un projecteur sans socle, éclairant trop d’axes à la fois pour un sujet non préparé.

     

    b. Les garde-fous fluïens à mettre en place

    Voici les préconditions et sécurités nécessaires pour un usage sain de LOME(x) dans des contextes à haute charge émotionnelle.

    1. Passer d’abord par f(x)

    Avant toute ouverture, structurer la tension.

        • f(peur) = ralentissement du souffle + geste d’enracinement.
        • f(colère) = redirection par posture ou exutoire fluïen (danse, frappe rythmée).
        • f(honte) = reconfiguration sensorielle douce (toucher, repli symbolique).

    Règle : Pas de LOME(x) sur une pulsion brute. D’abord f(x), puis LOME(x).

     

    2. Mobiliser une échelle unique dans LOME(x)

    Ne pas ouvrir toutes les strates d’un coup.

    Exemples :

        • LOME(peur) → uniquement posture : LOME(peur, assise stable)
        • LOME(colère) → uniquement souffle : LOME(colère, expiration allongée)

     Cela devient un LOME(x, y) ciblé, donc contenable.

     

    3.  Installer une Posture-Flux préparatoire

    LOME ne se fait jamais “dans le déséquilibre”.

    Une posture préalable, même minimale (assis, yeux baissés, mains posées, souffle ancré), permet au sujet de devenir un réceptacle fluïen plutôt qu’un amplificateur brutal.

     

    4.  Recourir à une présence accompagnante ou médiatrice

    Dans certaines situations extrêmes, le sujet peut ne pas pouvoir activer LOME seul. Il a besoin d’un résonateur externe, humain ou symbolique :

        • une présence,
        • un objet fluïen (mandala, pierre, image spirale),
        • une parole-rappel.

     

    c. Tableau récapitulatif : sécurisation de LOME(x)

    Situation

    Risque

    Garde-fou recommandé

    Peur intense

    Dissociation

    f(x) préalable + souffle régulé

    Colère explosive

    Suractivation motrice

    Redirection corporelle avant ouverture

    Sidération / gel

    Blocage énergétique

    Mobilisation douce de Posture + ancrage

    Honte / repli affectif

    Rétraction, isolement

    Présence douce + LOME(x, y) sensoriel

     

     En résumé

      • f(x) = installer une base structurée, contenante.
      • LOME(x) = ouvrir, mais seulement si un cadre d’intégration est disponible.
      • Sans garde-fou, LOME peut désorganiser au lieu de révéler.
      • La voie juste passe par régulation + ouverture + incarnation.

     

    IV.  LOME(x, y) — Ouverture médiée ou transductive

     

    Définition

    LOME(x, y) désigne une opération dans laquelle x est ouvert à travers le filtre, le support ou le médium y. Il s’agit d’une médiation fluïenne, qui permet de moduler x par une configuration intermédiaire ou structurante.

    C’est une syntaxe de translation ou de transmutation indirecte. 

     

    Fonction

      • Créer des chemins d’ouverture indirects.
      • Activer des figures de transduction ou de médiation.
      • Permettre l’adaptation subtile de l’opérateur fluïen.

     

    Caractéristiques

      • y joue un rôle de structure de passage, de filtre ou de mouvement.
      • Permet des modulations souples, adaptées au contexte et à l’état du sujet.
      • Peut s’appliquer à des systèmes complexes ou à des conflits internes.

     

    Exemples

      • LOME(colère, souffle) → ouvrir la colère par le souffle comme médiateur énergétique.
      • LOME(doute, spirale) → transformer le doute par une dynamique spiralée d’intégration.
      • LOME(urgence, silence) → traverser l’urgence par l’activation d’un silence modulateur.

     

    Rappel : LOME(x, y) = ouverture médiée de x par y

      • x : le contenu ou l’état à ouvrir (peur, tension, idée, geste, mot, etc.).
      • y : le vecteur de modulation, le filtre transductif, le support spiralé d’ouverture.

     

    a. Fonction de  y : pourquoi un médiateur ?

    y est utilisé lorsque :

      • x est trop opaque pour être ouvert directement (LOME(x) serait écrasant).
      • on veut orienter l’ouverture dans une forme particulière (corporelle, symbolique, énergétique).
      • on souhaite faire jouer une résonance ajustée, non explosive ni diluée.

    Autrement dit :

    LOME(x, y) permet de passer par une voie oblique, indirecte mais ajustée, pour ouvrir x sans le heurter ni le dissoudre.

     

    b. Comment choisir y ? — Les 5 critères fluïens

    Grille de sélection fluïenne pour identifier un y pertinent dans LOME(x, y) :

     

    1.Résonance directionnelle

    y doit induire une orientation d’ouverture compatible avec x.

    Ex. :

        • LOME(peur, souffle) → souffle descend, stabilise → cohérence régulatrice.
        • LOME(désir, silence) → silence élargit, spatialise → activation non pulsionnelle.

     

    2. Échelle complémentaire

    y doit être situé sur une autre strate que x, pour créer un effet transductif.

    Ex. :

        • x = émotion, y = posture → translation affect-corporel.
        • x = pensée circulaire, y = geste → sortie par le corps.

     

    3.Accessibilité actuelle

    y doit être mobilisable hic et nunc par le sujet fluïen.

    Même si une montagne est symboliquement puissante, si le corps est assis, alors y = souffle, y = main, ou y = appui sont mieux.

     

    4. Capacité de modulation

    y doit pouvoir se laisser modeler ou accueillir du mouvement.

    Ex. :

        • y = souffle peut s’allonger, se rythmer.
        • y = regard peut s’ouvrir, se déplacer, se suspendre.

    Un y trop figé bloque le flux.

     

    5. Affinité symbolique ou archétypale

    y doit idéalement porter une image interne ou une résonance archétypale qui accompagne la transformation.

    Ex. :

        • LOME(peur, animal-totem) → animal symbolise une qualité manquante (force, ancrage).
        • LOME(solitude, étoile) → étoile donne une verticalité sans dépendance.

     

    c. Spontanéité vs Intention : comment y émerge-t-il ?

    Cas de figure

    Description

    Mode d’émergence de y

     État fluïen avancé

    Le sujet est en syntonie avec le flux

    y émerge spontanément comme évidence

     Travail de régulation

    Le sujet est encore encombré ou en tension

    y est choisi intentionnellement, avec l’aide de repères

    Processus ritualisé

    Le sujet dispose d’un répertoire de y possibles (souffle, geste, son…)

    y est appelé par une structure préexistante

    En pratique : Plus le flux est ouvert, plus y s’impose. Plus le sujet est tendu, plus le choix de y doit être guidé.

     

    d.  Exemples typiques

    x (contenu à ouvrir)

    y (vecteur médiateur
    potentiel)

    Effet fluïen

    peur

    souffle

    abaissement du seuil de sidération

    colère

    geste rythmique

    canalisation motrice

    tristesse

    lumière diffuse

    ouverture vers le haut

    confusion mentale

    point d’appui (bassin)

    retour au corps

    désir pulsionnel

    silence long

    suspension transmutative

     

     e. En résumé

    y n’est jamais neutre : c’est un fil de modulation. Il peut émerger spontanément ou être choisi consciemment selon :

      • l’état du sujet,
      • l’intensité de x,
      • la structure rituelle disponible.

     

     

    V. Résumé synthétique

    Élément

    Nature

    Cible

    Fonction principale

    f(x)

    Opérateur fluïen

    Un contenu x

    Transformation ciblée

    LOME

    Grammaire d’ouverture

    Aucune (structure syntaxique)

    Articulation inter-échelles

    LOME(x)

    Ouverture ciblée

    Un contenu x

    Activation multi-échelles

    LOME(x, y)

    Ouverture médiée / transductive

    Élément x, médié par y

    Transmutation contextuelle ou rythmique

     

    VI. PROTOCOLE FLUÏEN D’ACTIVATION OPÉRATOIRE

    Objectif : décider, dans une situation donnée, quel opérateur fluïen appliquer en premier, et comment enchaîner les suivants.

     

    a.  ÉTAT INITIAL DU SUJET : Les 3 niveaux de réceptivité

    Avant tout, on évalue l’état fluïen de base du sujet, selon trois niveaux :

    Niveau

    Description

    Risques principaux

     Niveau 1 –

    Saturé

    Suractivation,

    débordement, confusion

    Dissociation, pulsion brute

     Niveau 2 –

    Ouvert

    Présence partielle,

    accès possible au flux

    Tensions résiduelles possibles

     Niveau 3 –

    Syntonisé

    Présence claire,

    conscience ancrée

    Aucun : tous les opérateurs sont disponibles

     

    b. MATRICE DE DÉCISION OPÉRATOIRE

    État du sujet

    Premier opérateur

    Justification

    Enchaînement possible

    Saturé

    f(x)

    Régulation directe, désaturation

    Puis LOME(x) si le terrain s’ouvre

    Ouvert

    LOME(x, y)

    Ouverture guidée, par un support clair

    Puis LOME(x) ou f(x) en soutien

     Syntonisé

    LOME(x)

    Ouverture directe, non médiée

    Puis LOME(x, y) si désir de modulation

     

    c.  EXEMPLE : Colère intense

    Situation : Le sujet ressent une colère vive, musculaire, mentale, émotionnelle.

    1) Sujet saturé :

      • ➤ Premier opérateur : f(colère)
        (ex. : souffle fort, geste rythmique, verbalisation contenante)
      • ➤ Ensuite : LOME(colère, souffle)
        (ex. : canaliser la colère via une expiration spiralée)
      • ➤ En sortie : LOME(colère) si le champ s’est éclairci.

    2) Sujet partiellement ouvert :

        • ➤ Premier opérateur : LOME(colère, souffle)
          (souffle médiateur, déjà conscient)
        • ➤ Ensuite : f(colère) pour stabiliser, ou LOME(colère) si la résonance s’amplifie.

    3) Sujet syntonisé :

        • ➤ Premier opérateur : LOME(colère)
          (ouverture à la force de la colère comme vecteur de justesse)
        • ➤ Ensuite : LOME(colère, feu intérieur) pour amplifier ou LOME(colère, danse) pour transmuter.

     

    d.  Boucles adaptatives possibles

    Un protocole fluïen n’est jamais figé : on peut toujours circuler entre les opérateurs.

    Exemple de boucle fluïenne possible :

    f(colère) → LOME(colère, souffle) → LOME(colère) → LOME(joie, feu)

    Chaque opérateur ouvre une strate, mais le sujet fluïen reste le centre dynamique du choix.

     

     e. Conclusion

     La clé n’est pas la nature de l’émotion ou de la situation, mais l’état de réceptivité du sujet au flux.

    En fonction de cet état :

      • on commence par ce qui rend possible la présence (f(x)),
      • on poursuit par ce qui ouvre le champ (LOME(x) ou LOME(x, y)),
      • et l’on affine par des modulations syntaxiques ou posturales.

     

     

    VII. CAS D’ÉTUDE : Conflit interpersonnel dans une équipe de travail

    Contexte : Luc, membre d’une équipe créative, est en désaccord avec sa collègue Camille sur une orientation de projet. En réunion, Camille critique ouvertement son approche. Luc sent une colère monter, mêlée à une frustration ancienne, une envie de claquer la porte, mais aussi une honte d’être touché.

     

     Navigation fluïenne : étapes commentées

    Phase 1 : montée de la tension

    Luc ressent :

      • tension dans le plexus,
      • crispation du visage,
      • confusion mentale.

    Il est en Niveau 1 – Saturé (cf. protocole).

    Premier opérateur : f(x)

    f(colère) :Souffle régulé + micro-ancrage corporel

    Luc allonge consciemment son souffle (4 temps d’inspir / 6 d’expir), ancre ses pieds au sol. Il ne répond pas tout de suite.

     Effet : légère désaturation, la violence du pic émotionnel diminue. Il revient à une présence minimale.

     

    Phase 2 : ouverture ciblée

    Luc peut maintenant activer un LOME(x, y) : il choisit le souffle comme médiateur.

    LOME(colère, souffle):

    Il concentre son attention sur le flux d’air qui passe dans la zone du plexus tendu.

    Il ne “gère” pas la colère, il l’écoute à travers le souffle, comme un rythme à moduler.

    Effet : la colère devient mouvement, non plus blocage. Elle se métamorphose en force directionnelle.

     

    Phase 3 : ouverture résonante

    Luc sort de la réunion. Il marche seul, et sent que la colère cache une blessure ancienne d’invisibilité.

    Il peut maintenant ouvrir la situation sans médiation, à l’état syntonisé.

    LOME(honte) :

    Il laisse remonter une image d’enfance, un moment d’humiliation. Il l’ouvre à la lumière du présent : ce n’est plus une honte, mais une urgence de se faire entendre.

     Effet : bascule d’une émotion de repli vers un désir d’alignement.

     

    Phase 4 : reformulation créatrice

    Le lendemain, Luc propose une nouvelle version du projet — différente de la première, mais alignée sur son ressenti juste.

    LOME(création, conflit) :

    Il transforme le conflit en matière première expressive : la tension devient tension fertile.

    Il parle à Camille de manière claire, posée, sans intention de blâme, mais avec une résonance vibrante dans la voix.

     

     Résumé de la navigation opératoire :

    Étape

    État du sujet

    Opérateur

    Fonction

    1. Débordement

    Saturé

    f(colère)

    Désaturation / ancrage

    2. Stabilisation rythmique

    Ouvert

    LOME(colère, souffle)

    Canalisation fluïenne

    3. Résonance intérieure

    Syntonisé

    LOME(honte)

    Transmutation de l’affect

    4. Création expressive

    Syntonisé

    LOME(création, conflit)

    Réinvention fluïenne

     

     En quoi ce cas est typiquement fluïen ?

    1. Rien n’est figé ni binaire : on circule entre les opérateurs selon l’état du sujet.
    2. Chaque strate est honorée : émotionnelle, corporelle, relationnelle, créative.
    3. Le flux est reconquis, non subi : la crise n’est pas niée, mais transmutée.
    4. Il y a passage de :
      • f(x) (inspiration structurante) →
      • LOME(x, y) (modulation ciblée) →
      • LOME(x) (ouverture directe) →
      • LOME(x, y) (création).

     

    VIII. Inspir f(x) et expir LOME

    Associer f(x) à l’inspiration et LOME à l’expiration est une structure respiratoire profonde du modèle fluïen

     

    I. f(x) comme Inspiration

     Ce que l’inspiration fait :

        • Elle prend,
        • Elle accueille,
        • Elle structure le plein,
        • Elle prépare une tension active (l’air entre, la cage thoracique s’élève).

     Ce que fait f(x) :

        • Il prend en charge une tension (émotion, sensation, idée),
        • Il structure une réponse, prépare une orientation,
        • Il crée une activation interne contrôlée.

     

     f(x) capte, régule, organise une énergie entrante.

    C’est le moment du cadrage, de l’appropriation du signal.

     

    II. ✦ LOME comme Expiration

    Ce que l’expiration fait :

        • Elle relâche,
        • Elle libère dans le champ,
        • Elle module et exprime,
        • Elle crée l’espace du geste, de la voix, du son.

    Ce que fait LOME :

        • Il ouvre,
        • Il module,
        • Il fait circuler ce qui a été reçu et régulé,
        • Il oriente vers l’extérieur ou vers l’intégration multi-échelles.

     

    LOME transforme la tension en flux exprimé, modulé, partagé.

    C’est le moment de l’émanation fluïenne, du geste juste, du passage spiralé.

     

    III. Conséquence fluïenne : une respiration syntaxique

    Phase

    Geste fluïen

    Opérateur

    Dynamique

    Inspiration

    f(x)

    Régulation, préparation

    Expiration

    LOME(x) / LOME(x, y)

    Ouverture, rayonnement

     

    IV. Applications concrètes

     Face à une tension :

      • Inspire pour prendre en charge : f(colère) → souffle cadrant.
      • Expire pour moduler : LOME(colère, geste) → relâchement dirigé.

     En création :

      • Inspire pour percevoir : f(envie) → stabiliser l’impulsion.
      • Expire pour incarner : LOME(envie, couleur) → trace picturale.

     

    V.  En synthèse :

      1. f(x) = inspiration → je prends, je cadre, je prépare.
      2. LOME = expiration → je module, j’ouvre, j’exprime.
      3. Et cette respiration n’est pas seulement métaphorique : elle peut être incarnée corporellement dans chaque pratique fluïenne, devenant un rythme d’ajustement fondamental.

     

    IX. MISE EN DIALOGUE INTERDISCIPLINAIRE DU SYSTÈME OPÉRATOIRE FLUÏEN

     

    a. Phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty, etc.)

    Point commun :

      • La phénoménologie s’intéresse à l’expérience vécue, au don du monde dans la conscience incarnée.
      • Elle valorise la présence du corps-sujet, l’intentionnalité, et la genèse du sens dans la perception.

     Résonance fluïenne :

      • f(x) peut être vu comme un acte de réduction tensionnelle, un « arrêt sur phénomène ».
      • LOME(x) ouvre à la sédimentation multi-niveaux du sens : on ne voit plus seulement ce qui est, mais comment cela se constitue dans le flux.
      • La Posture-Flux correspond à une incarnation dynamique du champ d’apparaître.

     Synthèse :

    Le système fluïen radicalise la phénoménologie en la rendant opératoire et syntaxique. Il ne se contente pas de décrire l’expérience : il en active les lignes de passage.

     

    b. Théorie des systèmes (Bertalanffy, Bateson, Maturana & Varela)

    Point commun :

      • Toute entité vivante ou cognitive est vue comme un système dynamique auto-régulé, en interaction constante avec son milieu.
      • Mise en valeur des boucles de rétroaction, des niveaux d’organisation, de la complexité émergente.

    Résonance fluïenne :

      • f(x) est une opération de régulation locale, type boucle d’ajustement.
      • LOME(x) et surtout LOME(x, y) activent des relations inter-niveaux, c’est-à-dire des transductions systémiques.
      • LOME en tant que tel est un méta-opérateur syntaxique, semblable à une métacybernétique incarnée.

     Synthèse :

    Le Flux Intégral intègre la logique des systèmes complexes, mais l’incarne et l’exprime à la première personne.

    Il est à la cybernétique ce que le Qi Gong est au schéma moteur : un système vivant.

     

    c. Pratiques contemplatives / somatiques

    (méditation, Qi Gong, Somatic Experiencing, focusing, etc.)

    Point commun :

      • Ces pratiques visent l’écoute du vécu intérieur, la régulation du système nerveux, et l’ouverture à des états de présence profonde.
      • Elles travaillent à reconfigurer le rapport au corps, à l’émotion, à la mémoire, au monde.

    Résonance fluïenne :

      • f(x) agit comme un geste de stabilisation somatique (cf. grounding, “pendulation” en SE).
      • LOME(x) ou LOME(x, y) ouvrent le vécu à une relecture multi-strates, souvent incarnée, souvent rythmée.
      • LOME correspond parfois à une intention ouverte, parfois à une attention spiralée (comme dans le Qi Gong ou le mouvement authentique).

    Synthèse :

    Le système fluïen formalise ce que beaucoup de traditions somatiques expérimentent intuitivement.

    Il offre une syntaxe explicite, mobile et incarnée pour naviguer dans le champ de conscience.

     

    d. Résumé comparatif

    Cadre de référence

    Fonction dominante

    Résonance avec système fluïen

    Phénoménologie

    Apparition du sens

    LOME = syntaxe incarnée de phénoménalité

    Théorie des systèmes

    Auto-organisation / complexité

    f(x) / LOME = opérateurs de régulation / émergence

    Pratiques contemplatives

    Régulation / ouverture incarnée

    f(x) / LOME(x) = séquences intégratives

     

    e. Ce que le système fluïen apporte de singulier :

        1. Une articulation entre action et syntaxe :
          Ce n’est ni une carte, ni une recette, ni un pur langage : c’est un outil plastique d’incarnation du flux.
        2. Une intégration en quatre pôles structurants (RIACP, ICPMe, Posture, Joie) :
          Ce quadrillage donne un espace opératoire qui manque souvent aux autres modèles.
        3. Des opérateurs à la fois souples, scalables et expérientiels :
          f(x), LOME(x) et LOME(x, y) peuvent s’appliquer à un souffle, à un texte, à un trauma ou à une œuvre d’art.

     

  • Anxiété, Hypersensibilité, Matrices des transformations et Spirale fluïenne

    A) Les matrices 

    Rappel du Tableau inter-piliers fluïens avec évaluation d’efficacité

    LOME= Langage d’Ouverture Multi-échelles

    de → vers

    RIACP (~)

    ICPME (⟳)

    Posture (▭)

    Joie (+)

    RIACP (~)

    Régulation réflexive active

    Note : 5/10

    f(x) : démêlage séquentiel

    LOME : enchaînement fluïen

    8/10

    f(x) : redirection incarnée

    LOME : ancrage ciblé

    7/10

    f(x) : relâchement euphonique

    LOME : souffle ouvert

    6/10

    ICPME (⟳)

    f(x) : désaturation structurelle

    LOME : retrait ciblé

    6/10

    Boucle intégrative récursive

    6/10

    f(x) : calibrage stabilisant

    LOME : ancrage cyclique

    7/10

    f(x) : exubérance intégrée

    LOME : rayonnement amplifié

    9/10

    Posture (▭)

    f(x) : pivot d’apaisement

    LOME : basculement axial

    7/10

    f(x) : ancrage polyrythmique

    LOME : module spiralé

    8/10

    Stabilisation ancrée

    5/10

    f(x) : ouverture enracinée

    LOME : jaillissement tenu

    9/10

    Joie (+)

    f(x) : inhibition par plénitude

    LOME : arrêt lumineux

    6/10

    f(x) : diffusion ascendante

    LOME : expansion canalisée

    8/10

    f(x) : intensification posée

    LOME : élan structurant

    8/10

    Expansion homogène fluïenne

    7/10

     

    Tableau inter-piliers fluïens pour un profil anxieux

    Lecture : à partir du pôle [ligne], comment activer [colonne], avec un f(x) adapté à l’anxieux, un LOME modulant, et une estimation d’efficacité fluïenne dans ce contexte ( /10).

    RIACP (~)

    ICPME (⟳)

    Posture (▭)

    Joie (+)

    RIACP (~)

    Tension autorégulante (risque de surinhibition) 4/10

    f(x) : canalisation séquentielle lente

    LOME : langage apaisé en étapev 6/10

    f(x) : descente pulsionnelle

    LOME : ancrage corporel guidé 8/10

    f(x) : décompression affective contrôlée

    LOME : micro-ouverture joyeuse 5/10

    ICPME (⟳)

    f(x) : fragmentation protectrice

    LOME : verbalisation par blocs 5/10

    Ruminations intégratives (risque de surcharge mentale  3/10

    f(x) : structuration descendante

    LOME : ritualisation des gestes 7/10

    f(x) : libération canalisée en séquence

    LOME : expression ludique mais balisée 6/10

    Posture (▭)

    f(x) : ralentissement ciblé

    LOME : ancrage par micro-mouvements 7/10

    f(x) : stabilisation rythmique lente

    LOME : enchaînement répétitif doux 8/10

    Risque de figement si isolé 4/10

    f(x) : ouverture dosée depuis l’enracinement

    LOME : déploiement axial fluide 7/10

    Joie (+)

    f(x) : excès d’intensité → activation anxieuse

    LOME : éclat mal contenu 3/10

    f(x) : euphorie non intégrée

    LOME : désorganisation du flux 4/10

    f(x) : dérive expansive → désancrage

    LOME : agitation masquée 3/10

    Joie anxieuse = surcharge non fluïenne 4/10

     

     

    Tableau inter-piliers fluïens pour un profil hypersensible

    Lecture : depuis [ligne], comment activer [colonne], avec un f(x) adapté, un LOME transformateur, et une efficacité ( /10).

    RIACP (~)

    ICPME (⟳)

    Posture (▭)

    Joie (+)

    RIACP (~)

    Risque de sur-régulation sensible (refoulement doux) 5/10

    f(x) : filtrage affectif par rythme

    LOME : enchaînement doux verbal 7/10

    f(x) : détournement énergétique vers l’ancrage

    LOME : accueil sensoriel guidé 8/10

    f(x) : ouverture contenue

    LOME : micro-joie texturé  6/10

    ICPME (⟳)

    f(x) : intégration différée des émotions

    LOME : mise en lien retardée 6/10

    Risque de surcharge subtil  5/10

    f(x) : stabilisation incarnée

    LOME : boucle sensorielle contenante 8/10

    f(x) : débord créatif fluïdisé

    LOME : expression artistique filtrante 8/10

    Posture (▭)

    f(x) : ancrage filtrant descendant

    LOME : posture de contact progressif 8/10

    f(x) : ancrage des perceptions croisées

    LOME : spirale sensitive lente 9/10

    Tendance à la fusion ou figement passif 5/10

    f(x) : déploiement protecteur

    LOME : jaillissement contenu 8/10

    Joie (+)

    f(x) : explosion euphorique à risque

    LOME : éclatement non filtré 4/10

    f(x) : résonance submergeante

    LOME : surchauffe expressive 5/10

    f(x) : désancrage éthéré

    LOME : évaporation émotionnelle 4/10

    Joie hypersensible non canalisée = perte de forme 5/10

     

    B)  Synthèse fluïenne du profil « Anxieux – Hypersensible »

     

    1. Caractéristiques fondamentales du profil

     

    Aspect

    Description

    Sensibilité au flux

    Très élevée, fine, mais non régulée ; perception intense des variations internes et externes.

    Régulation

    Fragile, anticipatoire (anxiété) ou submergée (hypersensibilité).

    Ancrage

    Fluctuant, instable ; tendance au désancrage cognitif ou émotionnel.

    Rapport à la Joie

    Joie souvent explosive ou évanescente ; vécue comme surcharge ou crête non maintenable.

    Besoin structurel

    Sécurisation du flux, filtration progressive, modulation incarnée.

     

    2. Tableau inter-piliers (résumé adapté)

    Lecture : de ligne vers colonne (transitions)

    Chaque case : f(x) recommandé, type de LOME transformateur, efficacité sur 10

    De ⟶ Vers

    RIACP (~)

    ICPME (⟳)

    Posture (▭)

    Joie (+)

    RIACP

    Filtrage rythmique → discours doux (7)

    Détournement énergétique → accueil corporel (8)

    Ouverture contenue → micro-joie (6)

    ICPME

    Intégration différée → mise en lien douce (6)

    Stabilisation incarnée → boucle sensorielle (8)

    Expression artistique filtrante (8)

    Posture

    Ancrage filtrant → contact progressif (8)

    Spirale sensitive lente (9)

    Jaillissement contenu (8)

    Joie

    Euphorie ↘ fermeture (4)

    Résonance instable (5)

    Désancrage éthéré (4)

    Boucle euphorique (5)

    Note: Les départs depuis Joie-sommet sont globalement faibles.

     

    3. Spirale bifurcante ouverte fluïenne optimale

    Trajectoire conseillée pour le profil anxieux-hypersensible :

    Posture (▭)

      

    RIACP (~)

      

    ICPME (⟳)

      

    Joie-source (+)

    Avec rétro-boucles autorisées vers Posture ou RIACP si surcharge.

    Le passage direct Joie → autre pôle est déconseillé sans transformation préalable.

     

    4. Typologie de la Joie

    Type de Joie

    Symptômes (Joie-sommet)

    Transmutation en Joie-source

    Euphorie explosive

    Pic d’intensité, excitation, perte de forme

    Stabilisation par Posture

    Soulagement

    Décompression, besoin de dire ou faire

    Contenir sans interrompre → boucle douce ICPME

    Fusion affective

    Confusion, perte d’identité dans l’ouverture

    Limiter par visualisation → contour RIACP

    Vibration subtile

    Présence incarnée, sans désir d’agir

    Joie-source activable

     

    5. Protocole de transmutation : Joie-sommet → Joie-source

    Étapes :

    1. Ralentissement (▭) : respirer, s’ancrer, ralentir.
    2. Tressage symbolique (⟳) : tracer, écrire, représenter sans figer.
    3. Contour (∼) : donner forme douce à la vibration, visualiser son contenant.

    Critère de bascule réussie :

    Je ne ressens plus le besoin de m’exprimer. Je peux simplement vibrer.

     

    6. Stratégie globale fluïenne

    Axe

    Action recommandée

    Avant la joie

    Stabiliser (Posture) + désaturer (RIACP)

    Pendant la joie

    Ne pas agir. Observer, incarner, ralentir.

    Après la joie

    Intégrer (ICPME) ou recontacter le corps (Posture)

    Si surcharge

    Retour par boucle lente vers RIACP ou Posture

     

    7. ✦ Mantra d’intégration

    “Je ne retiens pas la joie, je lui donne un corps.”

    “Je ne la poursuis pas, je la laisse devenir souffle.”

    “Quand elle ne demande plus rien, elle devient source.”

     

    La Spirale fluïenne du profil hypersensible–anxieux (HA)

    1. Définition

    La spirale fluïenne du HA est un parcours énergétique modulé, en boucle ouverte, qui vise à transmuter la surcharge perceptive en résonance incarnée, en passant par des micro-paliers de régulation, d’intégration et d’ancrage.

    Elle n’est pas un protocole.

    Elle est une métastructure d’accueil dynamique du flux affectif–perceptif,

    particulièrement adapté à un sujet dont les seuils sont bas, les seuils de rupture proches,

    et la joie difficile à habiter sans débordement.

     

     2. Caractéristiques spécifiques de la spirale HA

     

    Aspect

    Description

    Forme

    Spirale non symétrique, ralentie, à boucle d’entrée filtrante.

    But

    Ne pas saturer, mais convertir la charge en matière sensible intégrable.

    Temporalité

    Lente, par glissements, avec paliers de résonance ; jamais en ligne droite.

    Pôles fréquentés

    Posture ▭ (ancrage), RIACP ~ (filtrage), ICPME ⟳ (tressage), + (joie en sourdine).

    Origine préférée

    Posture ▭ ou RIACP ~ (éviter un départ par + chez l’HA).

    Sortie possible

    Élan poïétique (mais sans projection) ou repos intérieur.

     

    3.  Schéma type du cycle (sens fluïen optimal)

      (+)  

      

           

    ~   

     Lecture typique :

    Le HA démarre en Posture pour se stabiliser,

    passe par une désaturation douce (RIACP),

    ensuite intègre une partie de l’information (ICPME),

    et si cela ne surcharge pas, une joie subtile peut émerger —

    non pas comme but, mais comme effet vibratoire d’accordage.

     Toute spirale partielle est valide si elle respecte la charge du moment.

     

    4. Fonctions de la spirale fluïenne pour le HA

     

    Fonction

    Rôle spécifique

    Désengorger sans couper

    Permet de ralentir l’intensité sans bloquer la sensibilité.

    Transformer la surcharge

    Rend la charge perceptive transmissible à soi, plutôt qu’envahissante.

    Faire naître une joie viable

    La joie devient un effet intégré, non un événement incontrôlable.

    Offrir une trame rythmique

    Permet de revenir à soi sans devoir tout comprendre ou expliquer.

    Réduire l’anxiété par latéralisation

    Décale la tension sans la nier (le “trop” devient “autre”).

     

    5.  Concrètement, comment la vivre ?

     C’est un enchaînement non verbal, sensoriel, symbolique, modulable.

    Il ne s’impose pas, il s’apprend.

    Exemple :

    1. Posture ▭ : toucher les pieds nus au sol, respiration dans le bassin.
    2. RIACP ~ : poser la main sur la poitrine, imaginer une ouverture lente.
    3. ICPME ⟳ : écrire une phrase vague sans sujet, dessiner une boucle sans fin.
    4. Joie + : laisser monter un sourire intérieur, sans chercher pourquoi.

    → Ne pas chercher à “comprendre” ou “réussir” la spirale : juste rester dans son giron sans forcer l’issue.

     

    6. En une phrase

    La spirale fluïenne du HA est un art de rester traversé sans être brisé.

    Elle accueille la surcharge comme une matière poïétique, et offre une boucle de retour vers soi sans fermeture, sans débordement.

     

    C. Approche fluïenne vs approches classiques dans l’accompagnement du profil hypersensible–anxieux : une proposition comparative

     

    Introduction

    Le profil hypersensible–anxieux (HA) est souvent abordé par des méthodes thérapeutiques qui visent à stabiliser, apaiser ou décoder la surcharge émotionnelle. Si ces approches ont leur efficacité, elles peinent à intégrer la dimension vivante, circulatoire et poïétique du sujet.

    Nous proposons ici une lecture comparative entre les approches classiques (TCC, pleine conscience, psychothérapie, etc.) et l’approche fluïenne, fondée sur l’articulation entre une matrice inter-piliers transformationnelle et une spirale fluïenne ouverte, issues du modèle du Flux Intégral.

     

    1. Objectifs implicites de chaque approche

     

    Approche classique

    Objectif principal

    Thérapies cognitivo-comportementales

    Réduire les pensées dysfonctionnelles, modifier les comportements

    Pleine conscience / méditation

    Accueillir le moment présent, observer sans réaction

    Thérapie sensorielle / corporelle

    Réguler le système nerveux par le corps

    Psychanalyse / introspection verbale

    Mettre au jour les causes profondes

    Approche fluïenne (matrice + spirale)

    Transmuter la surcharge en circulation incarnée et joyeuse

     

    2. Apports spécifiques de l’approche fluïenne

     

    a. La matrice inter-piliers :

    •Offre une cartographie des passages transformationnels entre les quatre pôles du Flux Intégral (Posture, Régulation, Intégration, Joie).

    •Permet d’identifier les transitions efficaces, risquées ou bloquées, selon l’état du sujet.

    •Fournit un cadre opératif non prescriptif pour orienter le mouvement intérieur.

     

    b. La spirale fluïenne :

    •Modélise une dynamique ouverte, lente et non-linéaire d’auto-transmutation.

    •Ne vise ni réparation, ni calme absolu, mais accueil incarné du flux émotionnel et perceptif.

    •S’adapte aux seuils sensoriels du sujet, sans compression ni évitement.

     

    3. Comparatif synthétique

     

    Critère Approches classiques Approche fluïenne

    Finalité implicite Corriger, apaiser, décoder Ouvrir, transmuter, incarner

    Relation au symptôme Réduction / contrôle Reconnaissance comme matière de flux

    Structure opérative Cadre rigide à souple Matrice modulable + spirale ouverte

    Temporalité Cyclique, linéaire Rythmique, spiralaire, récursive

    Statut de la joie Signal de succès ou de fuite Résonance intégrable, non-indexée

    Capacité poïétique (création) Faible à secondaire Centrale (la transmutation est créative)

    Niveau de subjectivation permis Moyen Élevé (le sujet est co-modulateur du flux)

    Critère

    Approches classiques

    Approche fluïenne

    Finalité implicite

    Corriger, apaiser, décoder

    Ouvrir, transmuter, incarner

    Relation au symptôme

    Réduction / contrôle

    Reconnaissance comme matière de flux

    Structure opérative

    Cadre rigide à  souple

    Matrice modulable + spirale ouverte

    Temporalité

    Cyclique, linéaire

    Rythmique, spiralaire, récursive

    Statut de la joie

    Signal de succès ou de fuite

    Résonance intégrable, non-indexée

    Capacité poïétique (création)

    Faible à  secondaire

    Centrale (la transmutation est créative)

    Niveau de subjectivation permis

    Moyen

    Élevé (le sujet est co-modulateur du flux)

     

     

    4. Ce que l’approche fluïenne change pour le profil HA

    •Permet d’entrer dans l’intensité sans se dissoudre.

    •Reconnaît la joie comme puissance instable mais transformable, non comme signal de sortie.

    •Ne cherche pas à “calmer” mais à structurer une traversée énergétique juste.

    •Rend l’angoisse intelligible comme tension non modulée — et donc ré-inscriptible dans un cycle fluïen.

     

    Conclusion

    Le profil hypersensible–anxieux ne nécessite pas une réduction de sa sensibilité, mais une architecture intérieure ouverte capable de canaliser, transmuter et célébrer cette sensibilité.

    L’approche fluïenne, en articulant matrice transformationnelle et spirale vivante, offre un cadre opératif non normatif pour une subjectivation créatrice.

    Elle complète et déborde les méthodes classiques, en remettant au centre le flux comme matrice de cohérence, et le sujet comme foyer modulant.

  • Manifeste du Non-N’importe-Quoi Fluïen

     

     

    À l’usage de celles et ceux qui pensent, créent, agissent et transforment

    Nous vivons une époque de foisonnement symbolique : récits, modèles, systèmes, langages se multiplient pour saisir la complexité du vivant. Ce foisonnement est une chance — il élargit notre imaginaire — mais aussi un risque : celui de saturer, figer ou dévier la puissance de transformation.

    Nous affirmons qu’un modèle ne vaut ni par sa beauté, ni par sa complexité, mais par sa capacité à ouvrir un passage, créer du mouvement, régénérer les milieux qu’il traverse.

    Le Flux Intégral lui-même n’échappe pas au risque du n’importe quoi : formalismes vides, absolutisation de ses propres schèmes, perte d’ancrage. Ce manifeste trace les balises d’une vigilance fluïenne, pour que nos outils ne deviennent jamais nos prisons.

     

    Principes directeurs

     

    1. Ancré dans le réel vivant

    Un modèle n’est pas une grille sur le monde, mais une traduction mobile du vivant. Il doit rester poreux : accueillir l’incertitude, accompagner l’imprévu, cultiver des marges respirantes.

    2. Au service de la transformation

    Un modèle se juge à ses effets incarnés : modifie-t-il nos façons de percevoir, d’agir, de nous relier ? S’il ne fait que décorer la pensée, il échoue. Sa valeur est dans ce qu’il régénère.

    3. Ouvert et évolutif

    Un modèle juste est traversable sans s’effondrer. Il prévoit sa propre obsolescence, intègre ses limites, invite au dépassement. L’ouverture n’est pas une option : elle est condition de survie créative.

    4. Incarné dans l’expérience

    Une idée qui ne devient pas geste, parole, silence ou transformation des milieux reste stérile. Le savoir véritable irrigue l’expérience au lieu de la surplomber.

    5. Auto-critique active

    Un système qui ne se laisse pas transformer par ce qu’il produit devient un artefact totalitaire. Nous exigeons des architectures capables de se renouveler de l’intérieur.

    6. Lignes de fuite et marges fertiles

    Un bon modèle ne capture pas. Il laisse surgir des échappées, des bifurcations, des détournements créatifs. Il s’efface lorsqu’il a ouvert un chemin.

    7. Responsabilité éthique

    Modéliser, c’est orienter des regards, distribuer des pouvoirs. Cela implique une éthique fluïenne : de lucidité, de justesse, et de joie partagée. La création de modèles est un acte politique, pas seulement intellectuel.

     

    Engagements pratiques

    • Épreuve du réel
      Tout modèle doit être soumis à l’épreuve de la vie : que fait-il face à l’imprévu, à la diversité des contextes, aux altérations qu’il engendre ?

    • Expérimentations collectives
      Un modèle ne vit que dans le corps social. Nous favorisons les espaces d’essai partagés, où relations, perceptions et capacités sont transformées de façon observable et discutée.

    • Architectures évolutives
      Nous préférons les cadres qui s’autodépassent, meurent fécondamment, plutôt que ceux qui s’installent dans la répétition ou la défense.

    • Écosystèmes de modèles
      Aucun modèle ne doit prétendre tout contenir. Nous cultivons des agencements mobiles : fragments, boucles, constellations. Le réel est multiple, nos outils aussi.

     

    Joie fluïenne : guide sensible du passage juste

    Un modèle réussi permet une posture fluïenne : présence ajustée, régulée, vivante. La joie fluïenne n’est pas une euphorie, mais un symptôme d’alignement — entre pensée, action, relation et milieu. Elle signale qu’un modèle fait respirer, qu’il n’impose rien, mais fait advenir.

     

    Coda : un signal éphémère

    Ce manifeste n’est pas un socle à défendre, mais un espace à traverser. Il se veut proposition, non prescription, appui, non mur.

    S’il ouvre un dialogue, s’il libère une expérimentation, s’il rend un instant plus fluide — alors il aura accompli sa tâche.

    Qu’il se dissolve dans les pratiques qu’il rend possibles. Qu’il ne laisse derrière lui que du mouvement.