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  • L'infini par Musil

    Soudain, et il lui sembla que c'était la première fois de sa vie, il prit conscience de la hauteur du ciel.
    Il en fut presque effrayé. Juste au-dessus de lui, entre les nuages, brillait un petit trou insondable.
    Il lui sembla qu'on aurait dû pouvoir, avec une longue, longue échelle, monter jusqu'à ce trou. Mais plus il pénétrait loin dans la hauteur, plus il s'élevait sur les ailes de son regard, plus le fond bleu et brillant reculait. Il n'en semblait pas moins indispensable de l'atteindre une fois, de le saisir et de le « fixer » des yeux. Ce désir prenait une intensité torturante.
    C'était comme si la vue, tendue à l'extrême, décochait des flèches entre les nuages et qu'elle eût beau allonger progressivement son tir, elle fût toujours un peu trop courte.
    Törless entreprit de réfléchir sur ce point, en s'efforçant de rester aussi calme, aussi raisonnable que possible. « II n'y a vraiment pas de fin, se dit-il, on peut aller toujours plus loin à l'infini. » II prononça ces mots en tenant ses regards fixés sur le ciel, comme s'il s'agissait d'éprouver l'efficacité d'un exorcisme. Mais sans succès : les mots ne disaient rien, ou plutôt disaient tout autre chose, comme si, tout en continuant sans doute à parler du même objet, ils en évoquaient un autre aspect, aussi lointain qu'indifférent.
    « L'infini » ! Törless avait souvent entendu ce terme au cours de mathématiques. Il n'y avait jamais rien vu de particulier. Le terme revenait constamment ; depuis que Dieu sait qui, un beau jour, l'avait inventé, on pouvait s'en servir dans les calculs comme de n'importe quoi de tangible. Il se confondait avec la valeur qu'il avait dans l'opération : Törless n'avait jamais cherché à en savoir plus.
    Tout à coup, comprenant que quelque chose de terriblement inquiétant était lié à ce terme, il tressaillit. Il crut voir une notion, que l'on avait domptée pour qu'il pût la faire servir à ses petits tours de passe-passe quotidiens, se déchaîner brusquement ; une force irrationnelle, sauvage, destructrice, endormie seulement par les passes de quelque inventeur, se réveiller soudain et retrouver sa fécondité. Elle était là, vivante, menaçante, ironique, dans le ciel qui le dominait.
    Cette vision était si pénible qu'il dut se résoudre à fermer les yeux.

    Extrait de "Les désarrois de l'élève Törless" de Robert Musil

     

  • Citation

    "Il était une fois une coïncidence qui était partie faire une promenade en compagnie d'un petit accident; pendant qu'ils se promenaient tous deux, ils rencontrèrent une explication, si vieille qu'elle était toute pliée en deux et ratatinée, et qu'elle ressemblait plutôt à une devinette..."

    De Lewis Carroll cité par Jean Cattégno dans la préface de " logique sans peine " de Lewis Carroll

  • Ressources documentaires de MATsch, l'université libre de Bruxelles

    Au programme :

    Des petites phrases sur la science et les mathématiques
    Des réflexions épistémologiques
    Les résultats mathématiques importants du XXème siècle.

    C'est ICI

  • Le temps

    Qu'est-ce que le temps?

    "Quand on ne me le demande pas, je crois savoir ce qu'est le temps, mais quand on me le demande, je ne sais plus."

    Saint-Augustin.

    Sans doute un précurseur de la théorie quantique... qui illustre parfaitement l'influence de l'expérimentateur sur la mesure et la possibilité de coexistance de deux états différents.

     

  • Paul Valéry

    Le plus profond, c'est la peau.