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Poésies - Page 7

  • Jugement

    Au banc, l'accusé se lève
    Une voie intégrale s'élève
    Vous êtes coupable, coupable, d'avoir été innocent à ce point
    L'avocat exulte, le procureur s'exalte, le juge sermonne
    Religion moderne, ordre des valeurs rendu dans le temple
    Des hommes qui disent non en leur nom
    Au nom du non, donnez les noms,
    Les noms de ceux qui veulent dire non à ceux qui disent non
    Et si l'on disait oui
    Non bien sûr, c'était si simple
    Apprendre à dire non,
    Et qu'arrêtent de pleuvoir les noms de ceux qui sont justes coupables d'être innocents.

  • Diapason de l'amour

    Cantique d'une nuit, berceuse d'une mère
    Douce ballade, mélodie sentimentale
    Sourires et larmes rougissent tes fers
    Sauvage sirène, tu parais si pâle
    Diapason de l'amour qui vibre à l'unisson
    Ton chant s'est éteint et la musique revient


    Sublime opéra, hymne immature
    Burlesque cacophonie, grotesque tablature
    Plaisirs et sens embaument ta peau
    Douce Aphrodite, tu joues si faux
    Diapason de l'amour qui vibre à l'unisson
    Ta musique s'est éteinte et ton chant revient

     

  • Dieu et le soleil

    Je rassemble sur une vitrine légèrement en contrebas, les reflets cassés,
    D'un badaud qui s'agite, va trop vite comme s'il était pressé.
    Il s'excite, palpite et se précipite, ce pitre inconscient de son extravagance,
    Il avance, en avance, en cadence, et ses bras ballottent au rythme de la danse.

    Astre divin, illusion géométrique, tu éblouis la terrestre ignorance
    D'un écrin de lumière, fier solitaire, assenant ton égoïste arrogance,
    Toi aussi tu es éphémère à la dimension de l'univers,
    Et ton ironie perd  son éclat lorsque tu te frottes aux éclairs.

    Entremélés, entrechoqués, entr'aperçus parfois superposés et même ébréchés,
    Qu'il est difficile de regrouper tous ensemble, ces morceaux par le soleil écorchés,
    Sur le miroir éclairé, tout glisse et rien ne colle, tout s'envole,
    Je suis ébloui et les fragments en toute liberté me narguent et convolent.

    Compagnon de galère, frère d'infortune qui sans cesse m'importune,
    Un jour viendra, ce sera la nuit où j'aurai pour seule amie la lune,
    Et lorsque tu t'éteindras, je serai là, assis près de toi et regarderai ton linceul,
    Pour la première fois je te fixerai, versant une larme pour arroser ton glaïeul.

    Alors le soir, sur mon bureau d'ébène, je jouerai à recoller les morceaux
    Qui deux par deux, par le froid s'accoleront et tu ne me prendras plus pour un sot.
    Seul au fond de la pièce, à la lumière d'une lampe de chevet bringuebalante,
    Je recomposerai pas à pas, pièce après pièce, une humanité resplendissante.

    Mais maintenant sur terre, plus rien ne brille, les reflets sont pathétiques,
    Prisonniers du gel glacial suçant l'essence de toute douceur organique.
    Fini de s'amuser, le souffle plutonien fige l'un après l'autre tous mes pions,
    Puis la glace s'est engagée, prenant en passant mon attachante civilisation.

    Pardonne moi mon ami de t'avoir un peu bousculé, je suis sans doute maladroit,
    Mais quelque fois ça fait du bien de se défouler et même si tout ne vas pas à l'endroit,
    Reste avec moi, car bien que tu m'éclaires trop, ce n'est quand même pas l'enfer
    De supporter ton sale caractère, comme tous les jours je dois le faire...

  • Révélations profondes

    Comment le dire ?
    Il faut trouver feuille de papier
    L'énergie pour te conter
    La vie, le prix, souvent le cri de son destin
    Et pour comprendre, il faut attendre, encore attendre,
    Pour s'attendre
    Peut être
    Un jour
    A se comprendre
    Le papier noircit le temps
    Une fois terminé, l'ouvrage est à retravailler
    Il ne faut jamais abandonner
    Essayer de se retrouver
    Petite plume qui fait des taches
    L'oracle parlera et l'avenir s'ouvrira sur un je ne sais quoi, qui j'espère me comprendra.

  • SDF

    En marchant, je vois
    L'église effrayante
    Non ce n'est pas l'église
    Mais bien ces gargouilles qui me regardent
    Je baisse la tête au passage,
    En signe de pénitence
    Dieu est peut-être las aujourd'hui
    Tinte la pièce, résonne
    Personne, non vraiment personne
    Les cloches sonnent
    Leurs notes tonnent, étonnent,
    Des tonnes de notes qui détonnent
    Entonnent
    Elles sonnent
    Et ce pauvre hère qui tombe sur le parvis
    Tinte la pièce, résonne,
    Personne, non vraiment personne
    Qui ne dise mot
    Histoire sans parole
    Mélodie sans histoire
    D'un homme oublié par le passé
    Je passe
    Virtuel désir de rougir
    Tinte la pièce, résonne
    Personne, non vraiment personne
    Je lève la tête pour contempler l'oeuvre des hommes
    Cette flèche qui s'élève et transperce
    Signe du temps, sens des maux
    Symbole des temps, essence des mots
    Vive comme l'air, la mélodie le gerce
    Seul, seule ensemble battent le tempo
    Et j'imagine les bâtisseurs par les vents étourdis
    et
    par la corde abasourdis
    Sur le parvis vient s'offrir de nouveau
    comme engourdie,
    La ritournelle du condamné
    Tinte la pièce, résonne
    Personne, non vraiment personne
    Je me retourne
    Non
    Personne
    Il n'y a plus personne...