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Inclassables M@thématiqu€s - Page 488

  • Rentrée scolaire

    Rentrée scolaire.
    Première semaine.
    Premières impressions ... positives.
    Déjà une perle en seconde.
    - Tu n'ouvres pas ton cahier pour faire tes exercices sur les racines carrées ?
    - Ben non c'est trop loin , j'me rappelle plus des règles.
    - Pourtant tu en as bien fait en troisième.
    - Ben oui mais j'redouble alors vous comprenez, ça fait trop loin j'm'en rappelle plus!

  • Encore des maths

    Avez-vous déjà vu un 1 se ballader dans la nature, un 2, un 3? Sur l'autoroute derrière une voiture, peut-être? Mais ce ne sont de simples signes calligraphiques. Où se cachent donc les nombres? Sûrement pas derrière les arbres. Vous avez sans doute cependant déjà vu un arbre et un autre arbre, vous en avez immédiatement déduit que cela faisait deux arbres. C'est plus facile lorsque les nombres sont collés au choses, associés, on les voit mieux. Mais deux 1 collés sur un arbre ne se transformeront jamais en 2, ils resteront deux 1 collés. Il faut donc prendre le verbe « coller » au sens figuré, au sens du plus intime, d'indissociable, d'inséparable. C'est, je pense, ce que veulent dire les personnes lorsqu'elles affirment que les maths ce n'est pas concret. Il est vrai que l'on n'a pas vraiment besoin ni d'arbre, ni de colle pour faire des additions, mais nous n'avons toujours trouvé aucun nombre dans la nature. Le nombre est donc une idée, une pensée de l'homme qui est tellement efficace qu'il ne s'est pas géné pour l'utiliser au maximum. Avez-vous déjà vu un cercle dans la nature, un carré? Moi jamais, mais certainement qu'un jour un homme a du attacher sa chèvre à un piquet, et l'ayant laissé quelque temps a vu se dessiner un disque au fur et à mesure qu'elle mangeait de l'herbe et pensa de même au carré ou au rectangle pour former l'enclos du troupeau. Et le prof de maths n'a aucunement besoin ni de chèvre ni d'enclos pour étudier les propriétés de ces objets de pensée. Alors pourquoi tant de difficultés à aborder le monde mathématique? Supposons, comme je l'ai lu, qu'une pensée soit une formation projective qui se créé à la frontière de la conscience du tréfond ( inconscient personnel et collectif) et de la conscience. Pourquoi les objets mathématiques sont-ils si difficiles à concevoir. En quoi font-ils fortement travailler l'inconscient? Les nombres et les formes mathématiques feraient-elles approcher des notions difficiles à supporter inconsciemment, perfection, classement, ordre, rigueur? Ou s'agirait-il de la difficile opération de dissociassion à effectuer entre les nombres et leurs supports, les formes et les objets. Pour faire des mathématiques, faudrait-il extraire une qualité d'un objet pour en concevoir un autre autonome, indépendant allant à l'encontre de la fusion initiale. Cette opération demande une lutte de la conscience qui surprotégeant l'inconscient refuse de s'en séparer, de s'en éloigner. S'agirait-il ces mouvements d'éloignement et de rapprochement que mènent en notre for intérieur conscient et inconscient qui seraient aussi à l'oeuvre lorsque l'on fait de mathématiques ? C'est peut-être aussi pourquoi elles sont source de tensions, de joies et de peines aussi intenses, qu'elles sont souvent associées à l'effort, celui qu'il faut toujours fournir pour que la conscience s'approche de l'inconscient sans peur, sans violence, sans douleur. Je peux aussi prendre conscience de la dimension collective, universelle et atemporelle de ce type de pensée, comme si ce qui s'effectuait en moi ne m'appartenait pas totalement, des objets mathématiques dépassant l'homme accouplés à mes ressentis personnels.

  • Repas du 26 août

    C'était vraiment excellent !

  • Fin de vacances et reprise

    J'ai fini calmement ces vacances en travaillant pas mal dans mon jardin: taille des tuyas, préparation du terrain pour la pose d'une piscine hors-sol, desherbage et suppression d'arbres existants. Mon expérience ( légère ) de la méditation continue de produire ses effets, le plus sensible est peut-être le fait que je publie moins de notes sur ce blog. Il faudra étudier ce phénomène sur la longueur. En tout cas je suis plus calme et moins anxieux, c'est certain.
    Nous avons repris hier, découvert les quelques modifications du lycée et nous nous sommes retrouvés. Chacun avec ses croyances, illusions, désillusions, son énergie ou sa défaillance. Et roule encore pour un tour entre règlement intérieur, programmes, évaluations, innovations et routine, il y en a pour tous les goûts. Que sur les errements de l'année passée se construise l'année nouvelle imaginée parfaite dans un pragmatisme raisonnable.
    Je suis bien content de mon emploi du temps, le meilleur depuis des années, le précédent étant le pire. Mon vendredi après midi est libre ainsi que le lundi matin, et je n'avais rien demandé. Mais attention ne confondons pas de façon trop caricaturale l'horaire des cours et le nombre d'heures de travail.
    Cette remarque m'a d'ailleurs valu une engueulade avec un copain ( qui ne doit plus l'être, je pense). Mal m'en a pris qu'après avoir posé moultes questions sur son parcours professionnel et flatté son ego, je me suis mis à l'entretenir des heures de travail effectif et des heures plus légères. En effet, j'appelle une heure ou plusieurs heures de travail effectif, celles pendant lequel il est impossible d'engager une activité physique et intellectuelle autre que celle que l'on est en train d'effectuer, par exemple une heure de cours, à ne pas confondre avec par exemple une heure de conseil de classe ou l'esprit peut s'échapper. J'ai donc expliqué à cet ami que toutes les heures ne se valent pas et lorsque l'on compte les heures de cours ce sont de heures de travail que j'appelle effectif tout comme le sont les heures de corrections lourdes où l'attention est mobilisée à chaque instant.  Que n'avais je pas sous entendu là !!!! Et  cet " ami " commence à me parler de son temps de travail qui n'avait aucune commune mesure avec le mien et moi de lui répondre qu'il me semblait normal que lorsque l'on gagne quatre fois plus que quelqu'un, il est sans doute normal de travailler au moins deux fois plus que lui!
    On ne vit pas dans un monde facile...

  • Mathématiques, méditation et écriture

    Mais qu’il s’agisse de méditation ou de mathématique, je ne songerais pas à faire mine de "travailler" quand il n’y a pas désir, quand il n’y a pas cette faim. C’est pourquoi il ne m’est pas arrivé de méditer ne serait-ce que quelques heures, ou de faire des maths ne serait-ce que quelques heures, sans y avoir appris quelque chose ; et le plus souvent (pour ne pas dire toujours) quelque chose d’imprévu et imprévisible. Cela n’a rien à voir avec des facultés que j’aurais et que d’autres n’auraient pas, mais vient seulement de ce que je ne fais pas mine de travailler sans en avoir vraiment envie. (C’est la force de cette "envie" qui à elle seule crée aussi cette exigence dont j’ai parlé ailleurs, qui fait que dans le travail on ne se contente pas d’un à-peu-près, mais n’est satisfait qu’après être allé jusqu’au bout d’une compréhension, si humble soit-elle.) Là où il s’agit de découvrir, un travail sans désir est non-sens et simagrée, tout autant que de faire l’amour sans désir. A dire vrai, je n’ai pas connu la tentation de gaspiller mon énergie à faire semblant de faire une chose que je n’ai nulle envie de faire, alors qu’il y a tant de choses passionnantes à faire, ne serait-ce que dormir (et rêver. . . ) quand c’est le moment de dormir.

    C’est dans cette même nuit, je crois, que j’ai compris que désir de connaître et puissance de connaître et de découvrir sont une seule et même chose. Pour peu que nous lui fassions confiance et le suivions, c’est le désir qui nous mène jusqu’au coeur des choses que nous désirons connaître. Et c’est lui aussi qui nous fait trouver, sans même avoir à la chercher, la méthode la plus efficace pour connaître ces choses, et qui convient le mieux à notre personne. Pour les mathématiques, il semble bien que l’écriture de tout temps a été un moyen indispensable, quelle que soit la personne qui "fait des maths" : faire des mathématiques, c’est avant tout écrire. Il en va de même sans doute dans tout travail de découverte où l’intellect prend la plus grande part. Mais sûrement ce n’est pas le cas nécessairement de la "méditation", par quoi j’entends le travail de découverte de soi. Dans mon cas pourtant et jusqu’à présent, l’écriture a été un moyen efficace et indispensable dans la méditation. Comme dans le travail mathématique, elle est le support matériel qui fixe le rythme de la réflexion, et sert de repère et de ralliement pour une attention qui autrement a tendance chez moi à s’éparpiller aux quatre vents. Aussi, l’écriture nous donne une trace tangible du travail qui vient de se faire) auquel nous pouvons à tout moment nous reporter. Dans une méditation de longue haleine, il est utile souvent de pouvoir se reporter aussi aux traces écrites qui témoignent de tel moment de la méditation dans les jours précédents, voire même des années avant.

    La pensée, et sa formulation méticuleuse, jouent donc un rôle important dans la méditation telle que je l’ai pratiquée jusqu’à présent. Elle ne se limite pas pour autant à un travail de la seule pensée. Celle-ci à elle seule est impuissante à appréhender la vie. Elle est efficace surtout pour détecter les contradictions, souvent énormes jusqu’au grotesque, dans notre vision de nous-mêmes et de nos relations à autrui ; mais souvent, elle ne suffit pas pour appréhender le sens de ces contradictions. Pour celui qui est animé du désir de connaître, la pensée est un instrument souvent utile et efficace, voire indispensable, aussi longtemps qu’on reste conscient de ses
    limites, bien évidentes dans la méditation (et plus cachées dans le travail mathématique). Il est important que la pensée sache s’effacer et disparaître sur la pointe des pieds aux moments sensibles où autre chose apparaît - sous la forme peut-être d’une émotion subite et profonde, alors que la main peut-être continue à courir surle papier pour lui donner au même moment une expression maladroite et balbutiante.



    Extrait de  " Récoltes et semailles " 9.4 Désir et méditation

    Alexandre Grothendieck