Inclassables M@thématiqu€s - Page 102
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Détente fractale
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Des grands classiques des mathématiques écrits en Latex
A ce jour, Spartacus IDH (d'un ancien élève) met en ligne l'édition de 5 grands classiques des mathématiques. La consultation en ligne est libre et l'édition papier apparaitra certainement dès Janvier.
Une particularité à noter: les éditions sont réalisées avec Latex.
Les cinq titres sont:
Georg Cantor: Sur la théorie des ensembles transfinis.
Henri Lebesgue: Leçons sur l'intégration.
Henri poincaré: La science et l'hypothèse
Henri Lebesgue: Leçons sur les séries trigonométriques
Pierre-Simon de Laplace: Essai philosophique sur les probabilités
Une fois sur le site se diriger vers Sciences>Livres.
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Un beau poème sur Henri Poincaré réalisé par deux élèves de Première S
J'ai demandé à mes élèves de réaliser quelques productions numériques sur Henri Poincaré dont c'est le 100ème anniversaire du décès.
Ces productions ne sont pas parfaites mais 2/3 de mes élèves ont répondu présents à l'appel sur ce blog.
On le trouve aujourd'hui en Une du site "Images des Mathématiques".
Je place ici le beau poème d'Hélène et de Loélie:C’est en 1854 qu’est né,
A Nancy, Henri Poincaré.
Philosophe et physicien,
Ingénieur et mathématicien,
Son BAC de Science il l’obtient
Avec une mention assez bien.
Grandement attiré par les lettres,
Il n’en devint cependant pas illustre maître.
A Polytechnique il est inscrit,
A l’Ecole des Mines il est admis,
A la Facultédes Sciences de Paris, il réussit.
Loin d’être un mathématicien banal,
Il n’en demeure pas moins défenseur du calcul infinitésimal.
Fut-il un simple et lambda intellectuel,
Il amena tout de même au système d’équation différentielle.
Spécialiste en optique,
Il émet aussi la théorie des systèmes dynamiques.
Précurseur de la relativité restreinte,
Sur la toile de son savoir, la théorie du chaos fut peinte.
Du système des Trois Corps et de la topologie algébrique,
Il en posa les briques,
Et au risque de provoquer parmi ses collègues un schisme,
Il montra la non-pertinence du logicisme ;
Car pour le grand homme qu’il fut,
La résolution, jamais par la déduction ne s’effectue,
Mais plutôt, la continuité primant,
Par l’induction, sans négliger la théorie pour autant.
Poincaré émit une conjecture à son nom : un vrai mystère,
Qui demeura dans les mathématiques l’un des sept problèmes du millénaire,
Jusqu’à ce que Perelman trouvera la clé de l’énigme,
Les mathématiques étant pour les Sciences le paradigme.
De ses publications connues,
Il remet en cause l’Ether, l’espace et le temps absolu,
Leur universelle intouchabilité,
Et de par leurs dimensions mathématiques et philosophiques contestées,
Car Cicéron c’est Poincaré.
Nombreuses furent ses récompenses,
D’abord celle d’appartenir à l’Académie de France,
Maître de conférences,
Il était aussi membre de l’Académie des Sciences,
Lauréat du concours général, il décrochera aussi,
En 1900, la médaille d’or dela Royal Astronomical Society.
Prix de Bolyai en 1905, médaille de Bruce en 1911, commandeur dela Légiond’Honneur,
Ses importants travaux auront une grande ampleur,
Tout comme ses ouvrages, d’ailleurs
Qui bénéficieront d’une grande clameur,
En 1902 c’est La Science et l’hypothèse qu’il publie,
Où il met en évidence le lien entre les lettres et les mathématiques
Avec le cubisme pour l’exemple géométrique
Il démontre un ouvrage fort réfléchi.
Egalement auteur en 1905 de La valeur de la Science,
Ainsi que Science et méthode, en 1908, dont il témoigne une prestigieuse pertinence.
L’existence de l’homme en 1912 prit fin,
Mais ses nombreux apports ne seront jamais vains.
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L'inéluctable évanescence de l'Enseignant
Il va falloir s'y faire: l'enseignant va disparaître. De la crise des vocations, à la médiatisation grandissante des actes pédagogiques via les interfaces numériques en passant par la réduction drastique des budgets consacrés à l'éducation, la figure de l'enseignant telle qu'on le connaît aujourd'hui, tel qu'il est intériorisé, avec plus ou moins de pertinence, dans l'inconscient collectif, va poursuivre sa dissolution.
Si j'avais abordé ici un article concernant le droit, j'aurai parlé d'un faisceau convergent d'indices pointant vers la culpabilité de l'accusé. Nous pouvons reprendre à notre compte la formule pour l'adapter à la situation du monde enseignant. Tous les indices convergent dans le même sens: les enseignants vont disparaître au sens propre comme au sens figuré.Lorsque je suis entré dans le métier, il y a plus de quinze ans, je n'aurai jamais pensé que l'assèchement du vivier de candidats (du moins dans le domaine scientifique) serait la première cause du recul de la figure de l'enseignant.
Compte tenu des chiffres alarmistes du nombre de candidats se présentant à la profession, il parait clair qu'à très court terme, la France, et sans doute de nombreux autres pays, ne seront plus en mesure de fournir un enseignement de masse, en particulier scientifique (même de base). Le concours exceptionnel, mis en place pour repécher des candidats, qui aura lieu prochainement, permettra sans doute de rattraper quelques volontaires mais n'amorcera pas de dynamique nouvelle. Les formations d'accès au métier risquent de se raréfier et donc les candidats s'engageront plus difficilement et de façon plus coûteuse dans une longue formation dont les messages actuels quant à son issue ne sont pas très clairs. La France peine à choisir entre un modèle historique basé sur les disciplines universitaires et la nécessité impérieuse de former des ingénieurs d'enseignement pouvant s'adapter à des situations très diverses et y faire face.Un malheur n'arrivant jamais seul, la montée en puissance des outils numériques travaille aussi dans le sens du rétrécissement de la dimension enseignante en éloignant le professeur de la mythique position frontale (ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose), pour le renvoyer au statut moins prestigieux d'accompagnant, d'organisateur, de médiateur numérique. La figure fantasmée de l'enseignant, agrégé de savoirs, fait nécessairement place à celle de l'enseignant interfacé par l'usage numérique.
Les nouveaux entrants dans le métier ont certainement bien perçus, même si l'image reste floue, l'importance de cette avancée numérique, qui de facto, fait faire un pas en arrière à l'enseignant archétypal. Je ne suis pas dans l'esprit du nouvel entrant dans le métier, mais j'imagine que l'augmentation de la complexité de la tâche enseignante, qui ne coïncide pas vraiment avec une amélioration des tâches de gestion de classe ni de positionnement, ne va pas non plus dans le sens d'un engouement vers le métier, dans un système qui favorise sans favoriser concrètement l'utilisation des outils numériques, qui intègre tout en sélectionnant les élèves, et qui peine à reconnaître la nouvelle figure de l'enseignant comme un ingénieur pédagogique, didactique, communiquant et utilisant avec fluidité les outils numériques.
Nous nous trouvons donc dans l'étrange situation d'un modèle historique qui ne veut pas mourir avec l'apparition d'un nouvel environnement mais malheureusement sans guère de candidats pour défricher le nouveau terrain de jeux.
Alors pour revenir au titre, l'évanescence de la figure actuelle de l'enseignant me parait inéluctable. Elle se fera au rythme des résistances corporatistes et à celui de l'avancée foudroyante des technologies numériques.
Le renouveau, tant attendu de l'école, et plus généralement de l'enseignement ne pourra se faire, de mon point de vue, que lorsque renaîtra des cendres du système, une nouvelle figure archétypale, celle de l'enseignant-ingénieur, ou ingénieur d'enseignement.