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infos - Page 15

  • Paris, capitale mondiale des mathématiques

    125dc004ec5942554bfea07971e842de.jpgParis n'est pas uniquement la capitale du luxe ou de la mode. Elle peut aujourd'hui revendiquer un titre moins glamour de capitale des mathématiques. Au Collège de France se réunit le gratin des matheux français, des virtuoses de Harvard, d'Oxford, du MIT ou de Chine. Au menu, quelques happy few dégusteront un exposé de haute volée sur l'algèbre de cohomologie ou le groupe de Lie E8. Le grand public préférera les tentatives de séduction de quelques mathématiciens qui relieront leurs travaux à l'océanographie ou à la cryptologie. On apprendra en biologie que les mouvements et la vie des bactéries suivent un modèle qui se rapproche de l'équation de la chaleur.

    Les mathématiques sont la seule discipline où la France figure en second au classement Thomson, derrière les Etats-Unis. C'est pour tenter de conserver cette place de choix que plusieurs laboratoires parisiens lanceront aujourd'hui la Fondation Sciences mathématiques de Paris. Son directeur, Jean-Yves Chemin, assure qu'il s'agit du plus grand regroupement au monde de chercheurs et de doctorants en mathématiques. Les universités Paris-V, Paris-VI, le CNRS, l'ENS, l'université Paris-Dauphine et le Collège de France revendiquent un millier de scientifiques en commun, dont 500 chercheurs, et profitent du nouveau statut de fondation de coopération scientifique offert par la création des réseaux RTRA du pacte pour la recherche. Il permet aux centres de recherche de profiter d'une dotation d'Etat et de mettre des moyens financiers en commun avec la souplesse de la gestion privée.

    Attirer les étrangers

    Contrairement aux autres RTRA, le réseau mathématique a privilégié l'embauche d'étudiants et de jeunes chercheurs, en particulier des postdoctorants. « Il faut une dizaine d'années de travail intense dans l'enseignement supérieur pour faire un chercheur en mathématiques », explique le texte fondateur du réseau. La fondation mathématique veut profiter de ses statuts pour rivaliser sur le marché de la science mondiale. Les laboratoires publics ont souvent des difficultés pour s'aligner sur les salaires internationaux et donc attirer les meilleurs chercheurs français ou étrangers. La fondation aidera ses laboratoires universitaires à embaucher au taux européen. « Il était jusqu'ici impensable d'attirer des postdocs américains », lâche Jean-Yves Chemin.

    La fondation commencera bientôt sa « chasse » aux postdocs, en fonction du calendrier international. Un appel d'offres sera publié en octobre, les candidats se présenteront en décembre pour une sélection en février. Cette année, seuls 5 recrutements auront lieu mais le régime de croisière prévoit 15 postdoctorants. Ceux-ci passeront jusqu'à deux ans à Paris. La souplesse du statut lui permet aussi d'intégrer rapidement des thésards très demandés sans intervention du lourd circuit administratif. La fondation a ainsi permis de financer la venue d'un petit génie australien, une belle prise qui fait la fierté de l'Institut de mathématiques de Jussieu. Alertés par le cas d'un étudiant de vingt ans suffisamment précoce pour faire une thèse si jeune, les responsables de l'IMJ ont contacté ses professeurs. La fondation a pu valider son dossier en 15 jours et le ravir à d'autres universités étrangères rivales. Le même cas de figure s'est produit avec une brillante Italienne qui voulait suivre le cours de Claire Voisin, professeur convoité. La fondation peut s'appuyer sur son école doctorale à Jussieu, qui forme 450 doctorants déjà à 40 % étrangers. « Notre sélection est extrêmement sévère, notre action est très élitiste, nous voulons faire de la haute couture », insiste Jean-Yves Chemin.

    Convaincre les entreprises

    La fondation veut maintenant convaincre les entreprises d'investir dans les mathématiques. Ses laboratoires travaillent déjà sous contrat avec quelques industriels mais elle souhaite attirer des financements « désintéressés ». « Nous souhaiterions que les entreprises financent les mathématiciens comme elles le font pour l'Orchestre de Paris », espère ce spécialiste des équations de la mécanique des fluides. Les mathématiciens devront convaincre qu'ils ne sont pas les théoriciens que les industriels fuient. La fondation pourra faire valoir que son projet scientifique est très orienté vers les applications, notamment financières.

    L'expérience du RTRA inspire d'autres laboratoires tout aussi excellents comme Orsay, l'IHES, l'Ecole polytechnique, l'ENS Cachan ou d'autres, qui y réfléchissent. Selon un mathématicien d'Orsay, cette initiative permettrait de financer des activités supplémentaires comme des conférences, des bourses de masters ou des recrutements étrangers. Les laboratoires franciliens pourraient surtout êtres tentés de s'aligner sur leurs rivaux pour rester visibles et attractifs. La « guerre » du savoir ne fait que commencer en France.

    MATTHIEU QUIRET: Les échos.fr : ICI

    L'article du Monde : ICI

  • Des mathématiques de la glace pour faciliter les prévisions du réchauffement climatique

    0e3517920548ddfbf4a87e0cd0c77939.jpgDes mathématiciens l'université de l'Utah sont arrivés à comprendre  la façon dont l'eau des océans, saturée en sel s'écoule, dans la glace de mer - une découverte qui promet d'améliorer les prévisions de la façon dont le réchauffement global affectera ces blocs de glace polaires.

    Dans le journal "Geophysical Research Letters", le mathématicien Ken Golden et ses collègues montrent que la saumure qui monte ou descend suit les " propriétés universelles de déplacement".

    "Cela veut dire que se sont presque exactement les mêmes formules qui décrivent comment l'eau traverse les roches sédimentaires de la croûte terrestre qui s'appliquent à la saumure dans la glace,  même si les détails microstruturaux des roches sont très différents de ceux de la glace de la mer." précise Golden, qui effectue actuellement des recherches sur un bateau australien en Antarctique.

    "L'un des aspects les plus importants des blocs de glace polaire est le rôle qu'ils jouent dans l'albedo de la terre, afin de savoir si la terre absorbe ou rejette les radiations solaires entrantes" rappelle Golden. " La glace réfléchit, l'océan absorbe".

    Ces nouvelles connaissances permettront de réaliser des modèles plus précis de prévision du climat.


    L'intégralité de l'article en anglais ICI

  • Question et réponses sur l'épreuve pratique de mathématiques au baccalauréat en France

    La question

    Dans la plupart des pays, les programmes de mathématiques mettent de plus en plus l'accent sur la dimension expérimentale de l'activité mathématique ainsi que sur l'aide que peuvent apporter les TIC à la mise en place effective de pratiques expérimentales dans les classes. A travers elles, au-delà de l'acquisition stricte de connaissances, on cherche à développer les compétences des élèves à poser des problèmes, les explorer, élaborer des conjectures et les tester, systématiser une étude, produire des argumentations convaincantes et des preuves, communiquer leur travail et les résultats obtenus.
    Comment évaluer de telles compétences ? Est-ce que la nouvelle épreuve expérimentale qui a été testée cette année dans quelques académies pourrait constituer un compromis acceptable, compte tenu des contraintes qui pèsent sur une évaluation en temps limité ? Sous quelles conditions ?

    Un éventail de réponses  ICI sur le site Educmath de l'INRP.

  • Les bonnes palissades font les bons voisins : mathématiques et conflits ethniques

    Au  siècle dernier, plus de 100 millions de personnes ont péri dans un conflit violent, très souvent à cause de désaccords locaux entre groupes distincts ethniquement ou culturellement. Dans une étude inédite publiée récemment dans la revue Science, des chercheurs font état d'un modèle mathématique qui peut prévoir le lieu où un conflit ethnique éclatera.

    L'étude qui a été menée par des scientifiques du NECSI et de l'université de Brandeis, peut être appliquée à beaucoup de secteurs et ses prévisions ont été examinées sur des groupes ethniques distincts en Inde et dans l'ancienne Yougoslavie. Les chercheurs ont utlisé un modèle de formation  global qui différencie les régions par leur culture. Ils ont découvert que des secteurs hétérogènes avec des frontières mal définies étaient propices aux développement d'un conflit ethnique.
    Les recherches affirment que cela a lieu dans des régions fortement mélangées, où des groupes de même de nature ne sont pas assez importants pour faire basculer le comportement collectif ni suffisamment influants  pour occuper un espace public particulier; comme des groupes bien isolés qui seraient protégés par des frontières claires, identifiant leur espace, le feraient. L'étude conclut qu' « une séparation partielle avec des frontières mal définies encourage le conflit. »
    Comme le poète Robert Frost  a écrit dans une poésie bien connue, les « bonnes palissades font de bons voisins. » Des frontières bien définies favorisent la disparition de la tension ethnique.

    « Notre recherche prouve que la violence apparaît quand un groupe ethnique est assez important pour imposer des normes culturelles aux espaces publics, mais pas assez pour empêcher ces normes d'être rompues » précise Dr. May Lim chercheur de Brandeis. « Habituellement cela se produit dans les endroits où les frontières entre les groupes ne sont pas nettes. »

    Empruntant une nouvelle voie en sciences appliquées à la politique sociale, l'étude applique des principes scientifiques de la formation de modèles -- qui sont initialement employés pour décrire, par exemple, comment des produits chimiques se séparent suivant leur type ou la phase-- au problème social majeur du conflit ethnique. Les chercheurs ont découvert que la violence ethnique se produit dans certains modèles de prévision de la même manière que d'autres comportements collectifs dans des systèmes complexes physiques, biologiques, et sociaux.

    « Le concept de la constitution de modèle, alors qu'il a pu être développé à l'origine pour comprendre des systèmes chimiques, est vraiment un modèle scientifique de comportements collectifs, dans lesquels vous observez les différents aspects qui commandent le comportement global, » précise le co-auteur  et Président du NECSI, Yaneer Bar-Yam.

    « Cette étude fournit une indication des régions qui peuvent être destabilisées, et comment éviter un conflit" explique Yanner Bar-yam, précisant que « cette recherche est une  chance remarquable pour nous informer de façon approfondie sur des troubles sociaux avec de nouveaux outils scientifiques. »

     
    L'article original: ICI
    La note de MathTrek en anglais : ICI

  • Les restrictions américaines à l'immigration risquent d'inverser le phénomène de la fuite des cerveaux

    Plus d'un million de professionnels étrangers - comprenant de nombreux scientifiques, ingénieurs, docteurs et chercheurs ainsi que leur famille - sont confrontés au retard croissant du traitement des demandes de visa de résident permanent aux Etats-Unis, selon un rapport de la Fondation Ewing Marion Kauffman. Conduite par des chercheurs de Duke University, New York University et Harvard University, cette étude est la troisième d'une série portant sur la contribution des immigrants à la compétitivité de l'économie américaine.

    Les études précédentes avaient notamment montré qu'une entreprise sur quatre fondée entre 1995 et 2005 dans le secteur de l'ingénierie et de la technologie avait un fondateur étranger. Les fondateurs de ces entreprises étaient généralement hautement qualifiés dans les domaines des sciences, de la technologie, des mathématiques et de l'ingénierie. 96 pour cent d'entre eux étaient titulaires d'une licence et 75 pour cent étaient titulaires d'un master ou d'un doctorat. Les Indiens constituaient le groupe le plus important, qui à lui seul (26% des fondateurs étrangers) représentait plus que l'ensemble des quatre pays d'origine suivants : le Royaume-Uni, la Chine, Taiwan et le Japon.

    D'après l'étude la plus récente, la participation des étrangers dans le domaine des brevets est considérable. En effet, les étrangers résidant aux Etats-Unis sont cités comme inventeurs ou co-inventeurs de plus du quart des demandes de brevet international enregistrées aux Etats-Unis en 2006. Cela représente une augmentation substantielle depuis 1998, où cette proportion était de 7.6 pour cent seulement.

    L'apport des chercheurs et des scientifiques étrangers est fondamental pour certaines grandes entreprises. Par exemple, les étrangers (travaillant aux Etats-Unis ou à l'extérieur) ont contribué à plus de la moitié des brevets internationaux enregistrés par les entreprises multinationales suivantes : Qualcomm (72 pour cent), Merk & Co. (65 pour cent), General Electric (64 pour cent) et Cisco (60 pour cent). Cette tendance concerne également le secteur public, puisque 41 pour cent des brevets déposés par le gouvernement américain comportaient des inventeurs ou co-inventeurs étrangers.

    De leur côté, les professionnels étrangers sont attirés en masse vers les Etats-Unis. Ainsi, en 2006, 1 055.000 résidents temporaires et membres de leur famille étaient en attente du statut de résident permanent. S'ajoutaient 126.000 résidents étrangers, portant le total mondial à 1 181.000 demandeurs.

    Cependant, la concurrence est extrêmement rude pour ce million de demandeurs puisque seulement 120.000 visas de résidents permanents sont octroyés annuellement. De plus, le nombre de visas pouvant être accordé aux immigrants issus de chacun des principaux pays d'origine principaux (la Chine, l'Inde, le Mexique, les Philippines) est inférieur à 10.000 par an. En conséquence, le temps d'attente pour l'obtention d'un visa est de plusieurs années, quatre au minimum pour les pays les plus peuplés comme l'Inde et la Chine.

    L'étude suggère que ces entraves à l'immigration permanente créent un risque de fuite des cerveaux. Les scientifiques et chercheurs étrangers préféreraient ainsi retourner dans leur pays d'origine, privant les Etats-Unis d'une contribution essentielle à l'économie nationale. Les résultats de l'enquête sur les nouveaux immigrants (New Immigrant Survey) montrent qu'environ un nouvel immigrant sur cinq et un demandeur principal de visa sur trois prévoit de quitter les Etats-Unis ou n'est pas certain d'y rester. Dans les faits, un nombre croissant de professionnels qualifiés ont commencé de retourner dans leur pays d'origine, notamment en Inde et en Chine, où l'économie est en plein essor.

    Souce Bulletins Electroniques : ICI