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Actualités - Page 2

  • Timbre - Alexandre Grothendieck - Lettre verte

    m-1125031-1_600Wx600H-JPG.jpgLe 16 juin 2025, La Poste émet un timbre à l’effigie d’Alexandre Grothendieck considéré comme l’un des fondateurs de la géométrie algébrique moderne. Il est reconnu comme l'un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, que ce soit par son génie ou ses réflexions sur son temps. La médaille Fields lui a été décernée en 1966.

    Portrait…

    Alexandre Grothendieck (1928-2014) est considéré comme l’un des fondateurs de la géométrie algébrique moderne. Il a laissé une empreinte considérable dans les mathématiques dont il est l’une des figures les plus importantes et les plus singulières également. Il a accompli une œuvre immense, explorée aujourd’hui par les spécialistes en mathématiques fondamentales. Son nom sert aussi de référence aux écologistes pour dénoncer les dérives de la science.

    L’histoire de Grothendieck commence à Berlin en 1928. Son père, un juif russe, est anarchiste et militant. Sa mère, anarchiste pareillement, est issue d’une famille protestante de Hambourg. Son enfance est dès le début marquée par la montée du nazisme, la guerre d’Espagne et un séjour en camp d’internement français.
    Sorti miraculeusement indemne des persécutions antisémites après la chute du Troisième Reich, sa passion des mathématiques et sa persévérance le conduisent au cœur de l’émulation intellectuelle de son temps. En moins de quinze ans, il révolutionne les mathématiques qui ne seront plus jamais les mêmes après son passage. Alors qu’il est parvenu au faîte de sa gloire, la guerre du Vietnam réveille son antimilitarisme, suscite son engagement écologiste et sa critique des technosciences, l’isolant progressivement des cercles académiques. Grothendieck termine sa carrière à l’université de Montpellier et prend sa retraite en 1988. Il coupe progressivement les ponts avec la société et choisit comme refuge un village de l’Ariège où il finit par vivre en reclus, obsédé par la question du Mal sur terre. À sa mort en 2014, des dizaines de milliers de pages sont recueillies dans sa maison, fruit de plus de vingt ans de labeur. Elles restent à découvrir.

    © La Poste – Gérard Dôle -Tous droits réservés

  • Revue mathématique à la sauce kernésique #1

     

    1. École en tension : bac, Parcoursup et professeurs introuvables

    La rentrée 2025 s’ouvre avec un coup de théâtre : le bac change encore ses règles de notation, et les jurys n’auront plus qu’une faible marge pour sauver les candidats. Dans le même temps, le système Parcoursup continue de provoquer des blocages, parfois absurdes : des élèves avec mention se retrouvent sans affectation. Enfin, la crise du recrutement des enseignants persiste : en mathématiques, un quart des postes reste vide ([Le Monde, 02/09/2025]).

    Quand la transmission se grippe, c’est le flux d’avenir qui se bloque : réguler ne suffit pas, il faut ré-ouvrir l’horizon éducatif.

     

    2. Nombres premiers : une nouvelle clé pour une vieille énigme

    Trois chercheurs (William Craig, Jan-Willem van Ittersum et Ken Ono) ont présenté une formule originale pour repérer les nombres premiers à l’aide de fonctions de partition de MacMahon. Une avancée dans un champ qui fascine depuis Euclide ([Science & Vie, 08/2025]).

    Les nombres premiers rappellent que même le chaos apparent suit un alignement caché : chercher, c’est tendre vers ce flux invisible.

     

    3. Hannah Cairo, 17 ans, réfute une conjecture majeure

    Incroyable mais vrai : une lycéenne de Berkeley a construit un contre-exemple qui invalide une conjecture de Fourier en analyse harmonique. Un travail que des spécialistes poursuivaient depuis quarante ans ([El País, 08/2025]).

    La germination surgit parfois là où on ne l’attend pas : l’audace d’une seule pousse peut fissurer une montagne théorique.

     

    4. Flèche du temps : un modèle de graphes pour penser l’irréversible

    Une équipe franco-internationale propose un “modèle jouet” où l’univers est représenté par un graphe de particules. Surprise : l’entropie globale augmente, mais l’entropie locale diminue, dessinant un temps réversible et paradoxal ([Pour la Science, 07/2025]).

    Le temps n’est pas seulement un fil tendu, il est aussi spirale : son flux s’inverse ou se densifie selon l’échelle où l’on regarde.

     

    5. Intelligence artificielle et mathématiques : menace ou ouverture ?

    Aux Olympiades internationales de mathématiques, une IA de DeepMind a remporté une médaille d’or. À Berkeley, une autre IA a résolu en quelques minutes des problèmes de niveau doctorat. Les humains s’inquiètent, mais la difficulté reste de poser les bonnes questions ([UsineDigitale, 08/2025] ; [Futura, 08/2025]).

     Quand les machines régulent mieux que nous, la vraie germination n’est plus dans la réponse, mais dans la formulation juste de la question.

     

    6. Recherche scientifique : entre effondrement et renaissance

    Le système des revues scientifiques craque sous la pression du « publish or perish ». Fraudes, “usines à articles” et prix exorbitants fragilisent la confiance. Mais des chercheurs appellent à inventer de nouveaux modes de publication, plus ouverts et coopératifs ([Le Monde, 08/2025]).

     Un flux saturé finit par se rompre : la régénération passe par l’invention de formes plus vivantes de partage du savoir.

     

    Source: Images des mathématiques 

     

    Fil rouge kernésique

    Cette rentrée montre une même oscillation : blocages, saturations et injustices d’un côté ; percées imprévues, germinations et modèles ouverts de l’autre. Les institutions semblent figées, mais des lignes de fuite émergent : une adolescente qui défie les maîtres, un graphe qui recode le temps, des enseignants qui innovent malgré tout.

    La joie kernésique n’est pas dans la stabilité, mais dans l’art de traverser les fissures pour ré-ouvrir le champ des possibles.

  • Revue de la semaine #2 – Lire le monde autrement

     

    1. Conflits & diplomatie

    • La Russie a lancé une vaste attaque de drones et missiles contre l’Ukraine dans la nuit du 19-20 septembre, touchant des zones résidentielles, des infrastructures vitales, provoquant plusieurs morts et de nombreux blessés. ([Reuters, 20/09/2025])  
    • Israel poursuit ses opérations à Gaza-City, avec des démolitions de bâtiments, déplacements massifs de population et des quartiers sur le fil du rasoir humanitaire. ([Reuters, 20/09/2025])  
    • Le président de Taïwan, Lai Ching-te, affirme que l’île se défendra, rejetant toute idée de reddition dans le cas d’une invasion chinoise, dans le cadre d’une semaine marquée par des événements de défense intensifiés. ([Reuters, 20/09/2025])  

    Quand les frontières sont violées ou menacées, les réactions se durcissent : souveraineté, peur, mobilisation. La diplomatie reste, mais sous tension.

     

    2. Santé

    • L’Agence européenne des médicaments (EMA) recommande une version injectable de Keytruda, qui pourrait rendre le traitement immunothérapeutique contre certains cancers plus rapide et moins lourd pour les patients. ([Reuters, 19/09/2025])  
    • L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de considérer l’obésité comme une maladie chronique et recommande l’usage de médicaments amaigrissants pour les adultes avec un IMC de 30 ou plus, en plus des changements de mode de vie. ([Reuters, 15/09/2025])  
    • Novo Nordisk mène un essai sur Alzheimer utilisant semaglutide (déjà connu pour ses résultats en perte de poids), avec espérance d’effets positifs sur le cognitif, mais les résultats restent incertains. ([Reuters, 17/09/2025])  

    La médecine et la science avancent par paliers : certaines innovations peuvent transformer, mais leurs promesses nécessitent du temps, des tests, et une confiance publique.

     

    3. Économie & marchés

    • La Réserve fédérale américaine baisse ses taux pour la première fois depuis plusieurs mois, signalant une possible période d’assouplissement si l’inflation continue de ralentir. ([Reuters, 15/09/2025])  
    • En Europe, un rapport de la Cour des comptes de l’UE alerte sur des pénuries chroniques de médicaments (antibiotiques, analgésiques…), dues à des chaînes de production fragiles et une trop forte dépendance aux fabricants en Asie. ([Reuters, 17/09/2025])  

    L’économie oscille entre soulagement (des taux plus bas) et inquiétude (fragilité du système de santé, dépendances externes). Les marchés réagissent rapidement, mais les chaînes de fond restent vulnérables.

     

    4. Technologie, infrastructures & risques

    • Plusieurs grands aéroports européens (Heathrow, Berlin, Bruxelles) sont perturbés par une cyberattaque qui touche les systèmes de check-in et d’embarquement : retard, annulations, confusion pour les passagers. ([Reuters, 20/09/2025])  
    • L’Inde envoie son ministre du Commerce aux États-Unis pour relancer des négociations commerciales, suite à des tensions autour de droits de visa (H1B), tarifs douaniers, et importations de pétrole russe. ([Reuters, 20/09/2025])  

     Les infrastructures critiques et les échanges internationaux montrent leur double visage : indispensables, mais exposées. La dignité des systèmes techniques et des accords diplomatiques peut être brisée par un bug ou un conflit.

     

    5. Justice sociale & maladies du corps politique

    • Le Royaume-Uni est averti : le ministre britannique de la Science déclare que la baisse des investissements dans les médicaments affaiblit l’écosystème pharmaceutique local, après des retraits ou gel de projets par de grands labs. ([Reuters, 16/09/2025])  
    • Le Global Fund (lutte contre le sida, le paludisme, la tuberculose) annonce qu’il doit concentrer ses ressources sur les pays les plus pauvres face aux réductions d’aide internationale, pour ne pas creuser encore plus les inégalités en santé. ([Reuters, 10/09/2025])
    • Des sécheresses en Afrique subsaharienne aggravent l’insécurité alimentaire, mais l’absence de politiques internationales coordonnées limite l’accès aux soins pour les populations touchées par le sida et la tuberculose. ([Reuters, 18/09/2025]) Ce vide politique creuse encore les inégalités.

     Seigneurs invisibles des inégalités : quand les ressources reculent, ce sont souvent les plus vulnérables qui en pâtissent. La justice sociale ne peut pas rester une option de seconde zone.

     

      6. Environnement & ressources

    • Dans l’Union européenne, le projet de cible contraignante pour la réduction des gaz à effet de serre d’ici 2040 (-90% par rapport à 1990) a été repoussé à cause de résistances internes, notamment de la France et de l’Allemagne. Plan initial annulé, reporté aux dirigeants nationaux.  [Reuters, 12/09/2025])
    • Une vague de chaleur extrême a frappé l’Inde du Sud, provoquant des pénuries d’eau potable et des tensions dans les zones rurales, tandis que les autorités locales peinent à répondre à la demande énergétique accrue. ([Reuters, 18/09/2025])
    • En parallèle, l’Union européenne avance sur son plan de taxation carbone pour les importations, mais des désaccords persistent avec des partenaires commerciaux comme la Chine et l’Inde, menaçant les négociations climatiques globales. ([Reuters, 19/09/2025])`

    Les pressions sur les ressources naturelles amplifient les vulnérabilités : sécheresses, tensions commerciales, et inégalités d’accès rappellent que le climat est un multiplicateur de crises, souvent relégué au second plan face aux urgences immédiates.

     


    7. Découvertes scientifiques & regard sur l’extra-ordinaire

    • UnUn trou noir primordial récemment observé grandit à un rythme estimé à 2,4 fois la limite dite d’Eddington (la limite théorique de croissance rapide d’un trou noir), ce qui remet en question certains modèles astrophysiques sur l’évolution des trous noirs dans l’univers jeune.   ([LiveScience, 18/09/2025]).
    • Découverte dans les profondes eaux de l’océan Pacifique : un ver extrême (Paralvinella hessleri) vivant près des sources hydrothermales, dans des conditions très toxiques, avec des capacités de résilience cellulaire hors norme.  ([LiveScience, 16/09/2025]).
    • À Kigali, Rwanda, les Championnats du monde de cyclisme sur route se tiennent pour la première fois en Afrique, symbole fort du déplacement géographique d’un sport historiquement européen vers des terrains plus diversifiés.  ([Cycling Weekly, 17/09/2025]).

    La science et la culture sportive rappellent que le possible n’est pas seulement ce que l’on connaît, mais ce que l’on découvre : surfaces inconnues, résistances inattendues, territoires longtemps ignorés.

     

    Conclusion

    Cette semaine, l’actualité met en lumière des fronts multiples : guerre, diplomatie sous pression, innovations médicales majeures, fragilités économiques, et menaces technologiques.

  • Revue de la semaine #1 – Lire le monde autrement

     

    1. Tensions internationales

    Cette semaine, un nouvel incident a ravivé les inquiétudes : la France a convoqué l’ambassadeur de Russie après le passage de drones en Pologne, attribués à Moscou ([Reuters, 12/09/2025]). En réponse, l’OTAN a lancé une opération baptisée Sentinelle orientale pour renforcer son flanc Est, mobilisant plusieurs pays européens ([Reuters, 12/09/2025]).

    Pendant ce temps, l’Europe négocie discrètement ses approvisionnements énergétiques pour l’hiver, cherchant des alternatives durables au gaz russe. En Afrique, le retrait français du Sahel continue de redessiner les influences, la Chine et la Russie gagnant du terrain diplomatique.

    On retrouve ici le même schéma : une provocation, puis une réponse collective pour tenter d’éviter l’escalade. Mais les vraies batailles se jouent désormais sur les ressources et les zones d’influence.

     

    2. Tech et pouvoir

    L’Union européenne finalise son règlement sur l’intelligence artificielle, imposant des obligations strictes aux géants technologiques américains et chinois. Simultanément, les États-Unis renforcent leurs restrictions sur l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine, transformant la tech en arme géopolitique.

    En France, le gouvernement lance une consultation sur la souveraineté numérique, questionnant la dépendance aux infrastructures étrangères.

    La technologie n’est plus neutre : elle devient le terrain d’affrontement principal entre puissances. Qui contrôle les algorithmes contrôle l’avenir.

     

    3. Économie et consommation

    La mode en France s’apprête à changer : à partir du 1er octobre, les marques devront publier un « coût environnemental » sur leurs produits ([Carbonfact, 09/2025]). Une obligation qui deviendra plus stricte en 2026 si les marques traînent des pieds.

    Les banques centrales européennes maintiennent des taux élevés malgré les pressions, privilégiant la lutte contre l’inflation aux demandes de relance. Cette politique frappe particulièrement l’immobilier et l’investissement des PME.

     Transparence imposée d’un côté, rigueur monétaire de l’autre : quand les consommateurs veulent savoir et que les États veulent stabiliser, les entreprises sont prises en étau.

     

    4. Société et justice

    Un tribunal français a ordonné au gouvernement de réévaluer la toxicité de centaines de pesticides ([EU Agenda, 09/2025]). Les méthodes utilisées jusque-là sont jugées dépassées.

    En parallèle, plusieurs pays européens débattent de nouvelles politiques d’immigration face aux flux migratoires persistants, cherchant l’équilibre entre intégration et contrôle des frontières.

    Exemple clair d’une société qui rappelle à l’État ses responsabilités : quand les règles ne suivent pas l’évolution des connaissances, la justice intervient. Même logique pour l’immigration : adapter les politiques aux réalités.

     

    5. Jeunesse et générations

    Les universités européennes font face à une crise du logement étudiant sans précédent, poussant certains jeunes à abandonner leurs études. En réponse, plusieurs villes lancent des programmes d’urgence de construction.

    Une étude révèle que 40% des 18-25 ans déclarent avoir renoncé à un soin médical pour des raisons financières, alertant sur l’accès à la santé des nouvelles générations.

     Les jeunes deviennent le révélateur des dysfonctionnements sociaux : logement, santé, éducation. Quand une génération entière galère, c’est le modèle social qui vacille.

     

    6. Climat : l’urgence devant nous

    Les scientifiques confirment que la limite de +1,5 °C fixée par l’Accord de Paris est quasiment hors d’atteinte : au rythme actuel, le « budget carbone » restant serait épuisé d’ici trois ans ([Noé, 08/2025]).

    La COP29 qui approche s’annonce tendue, avec des pays du Sud qui exigent des compensations financières concrètes des pays riches, menaçant de bloquer les négociations.

     C’est une sonnette d’alarme, mais aussi un rappel : nous n’avons plus le luxe de remettre à plus tard les décisions de fond. Le climat devient un enjeu de justice internationale.

     

    7. Sciences et innovations

    Une étude publiée cet été a estimé la population du loup en France entre 920 et 1 125 individus pour l’hiver 2023-2024, grâce à des méthodes génétiques innovantes ([arXiv, 08/2025]).

    En médecine, les premiers essais de thérapie génique contre la drépanocytose montrent des résultats prometteurs, ouvrant la voie à des traitements révolutionnaires.

     Bonne nouvelle : mieux connaître permet de mieux décider. La science apporte des données fiables dans des débats passionnels et ouvre des perspectives thérapeutiques inédites.

     

    Conclusion

    Une semaine marquée par des recompositions profondes : tensions géopolitiques, bataille technologique, pressions sur les jeunes générations et urgence climatique. Mais aussi par des tentatives de régulation (OTAN, justice, loi textile, IA) et des percées scientifiques encourageantes.

    Le monde n’avance pas d’un bloc : il oscille entre coups de force, rappels à l’ordre et innovations. Les lignes de fracture se dessinent clairement - générations, nations, modèles économiques - mais les espaces d’invention demeurent. À nous de regarder non seulement les tensions, mais aussi là où s’esquissent d’autres manières de vivre ensemble.

  • Adolescents en rupture : une lecture fluïenne des effondrements systémiques

     

    Cette analyse ne prétend ni  à l’exhaustivité ni à l’explication . Elle propose juste une lecture située, fondée sur les principes du Flux Intégral, pour éclairer certains mécanismes systémiques à l’œuvre dans les dérèglements adolescents. Elle n’exclut ni la connaissance d’éléments ultérieurs, ni des approches complémentaires, ni d’autres dimensions pertinentes.

     

    Introduction : un drame révélateur

    Lorsqu’un adolescent de 14 ans commet un acte aussi irréversible que le meurtre d’un adulte dans un espace scolaire, ce n’est pas seulement un “fait divers”. C’est un symptôme extrême d’un effondrement systémique. Loin de tout fatalisme ou réduction psychologisante, le modèle du Flux Intégral permet d’éclairer ce type d’événement comme désintégration complète de la circulation vitale du flux. 

     

    Le flux comme tissu de vie

    Le Flux Intégral repose sur quatre piliers systémiques :

    1. RIACP (~) — Régulation et Inhibition du Champ Pulsionnel
    2. ICPME (⟳) — Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Échelles
    3. Posture-Flux (▭) — Alignement structurel dans le champ
    4. Flux-Joie (+) — Élan de vie et reliance vivante

    Ces piliers forment la trame dynamique du sujet en interaction avec le monde. Leur déséquilibre profond entraîne une perte de cohérence, de repérage, et de vitalité : le flux cesse de circuler.

     

     L’effondrement des quatre piliers chez l’adolescent

     

    1. RIACP (~) effondré  – Quand l’inhibition ne joue plus son rôle

    • L’acte violent révèle un court-circuit pulsionnel, sans frein symbolique ni temporisation affective.
    • Le filtre intérieur (verbalisation, ressenti, conscience du tiers) est hors d’usage.
    • Ce dysfonctionnement peut venir d’un environnement qui sur-stimule les pulsions sans jamais leur offrir de structure d’accueil et de transmutation.

     

    2. ICPME (⟳) désintégré – Perte de la cohérence multi-échelles

    • L’adolescent n’intègre plus ses tensions ni ses vécus entre les différents niveaux : émotion, corps, parole, relation, sens. Par intégration multi-échelles, on entend la capacité à relier les sensations immédiates (micro, comme une colère brute), les interactions proches (méso, comme un conflit avec un pair), les influences sociétales (macro, comme la pression des normes), et leur inscription dans le temps (temporel, comme un souvenir ou un espoir).

    • Il vit dans une dissociation systémique, fragmenté entre pulsions, frustrations, silences, et injonctions contradictoires. 

    • Aucune verticalité ne permet de donner du sens à ce qu’il traverse.

     

    3. Posture-Flux (▭) disloquée  – Le corps comme espace désorienté

    • L’adolescent n’est plus situé dans le champ, ni par sa posture corporelle, ni par sa place symbolique.
    • Son agir devient erratique, l’espace ne le contient plus, son corps devient champ de guerre ou d’exil.
    • Il ne perçoit plus les autres comme des présences vivantes, mais comme des obstacles ou menaces floutées.

     

    4. Flux-Joie (+) tari ou inversé  – Absence de source vivifiante

    • L’élan de vie est étouffé ou inversé en pulsion de destruction.
    • L’adolescent ne connaît plus ni joie intérieure, ni flux subtil, ni moment de reliance vivante.
    • Il peut n’avoir jamais expérimenté un état de flux-joie structurant, ce qui rend la violence l’unique modalité de décharge énergétique.

     

     Les quatre strates systémiques de l’effondrement

    Ce dérèglement fluïen ne surgit pas du seul intérieur du sujet : il résulte de l’effondrement de quatre écosystèmes emboîtés :

    Pilier fluïen

    Sociétal

    Institutionnel (école)

    Familial

    Intime (psycho-corporel)

    RIACP (~)

    Hyperstimulation pulsionnelle (médias, réseaux)

    Absence de contenance symbolique

    Inhibition ou confusion des rôles

    Passage à l’acte brut

    ICPME (⟳)

    Fragmentation du réel, perte de sens

    Cloisonnement du vécu et des disciplines

    Aucun récit partagé, chaos de lien

    Dissociation intérieure

    Posture (▭)

    Nomadisme, déracinement, perte de cadre

    Corps ignoré ou contraint

    Figures adultes instables ou absentes

    Désorientation spatiale et identitaire

    Joie (+)

    Vide existentiel ou excitation creuse

    Pas d’expérience de joie incarnée

    Climat émotionnel saturé ou froid

    Source vivifiante non connectée

     

     Focus : la famille, matrice fluïenne primaire

    La famille est la matrice initiale du flux :

    • Premier lieu de régulation pulsionnelle (par la présence stable de figures symbolisantes),
    • Premier espace d’intégration du vécu multi-niveaux (corps, parole, émotions),
    • Premier modèle de posture en relation avec le champ,
    • Première source de joie ou de détresse existentielle.

    Son effondrement engendre :

    • Une régulation inversée ou violente (la pulsion est excitée au lieu d’être contenue),
    • Une dissociation des expériences (aucun récit ne permet de faire tenir ensemble les vécus),
    • Une instabilité de posture adulte (rôles inversés ou inexistants),
    • Une extinction de la joie structurante (aucune vibration fluïenne ne s’inscrit dans la mémoire du corps).

     

     Le passage à l’acte : symptôme final d’un flux saturé, non transmuté

    Le geste violent, aussi inacceptable soit-il, ne surgit pas de nulle part : il est la manifestation d’un flux devenu toxique, parce qu’il n’a trouvé aucun canal ni aucune transmutation. La transmutation fluïenne désigne le processus par lequel une pulsion brute (comme la colère) est transformée en une expression constructive (parole, création, mouvement) à travers un cadre régulateur, comme un dialogue ou un rituel. Sans canalisation fluïenne, la pulsion se retourne contre l’autre ou contre soi. 

     

     Repenser l’éducation comme écologie du flux

    Loin de tout moralisme ou sécuritarisme, il est urgent de repenser l’éducation — et l’adolescence — comme une écologie du flux intégral. Cette écologie s’appuie sur un langage d’ouverture multi-échelles (LOME), qui médiatise les transformations en reliant les dimensions du vécu (émotion, relation, sens) de manière évolutive, évitant tout enfermement circulaire. Elle articule :

    • Régulation incarnée (~) : offrir des seuils, des cadres, des figures adultes régulatrices,
    • Intégration vivante (⟳) : créer des liens entre les échelles de l’expérience (corps, parole, sens),
    • Posture habitée (▭) : permettre à chacun de se sentir situé, vu, et aligné dans son champ,
    • Joie structurante (+) : cultiver les expériences de flux-joie (création, mouvement, écoute, reliance).

     

    Conclusion : prévenir l’effondrement, restaurer le vivant

    Le flux intégral nous offre un langage, une cartographie et un programme d’action pour comprendre et restaurer les systèmes humains — avant qu’ils ne basculent dans l’irreversible.

    Chez l’adolescent, ces piliers ne sont pas encore consolidés. Il est donc vital de construire des écosystèmes de circulation du flux où l’on puisse :

    • réguler sans écraser,
    • incarner sans rigidifier,
    • transmettre sans fragmenter,
    • et aimer sans confondre ni saturer.

    Car là où le flux circule, médiatisé par un langage d’ouverture multi-échelles qui transforme les pulsions en reliance vivante, la vie reprend forme.