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La Joie est le Chemin. Depuis février 2025, ce blog explore le Flux Intégral et Kernésis. Il est personnel et est constitué exclusivement de mes notes.
Zhan zhuang (chinois : 站桩 ; pinyin : zhàn zhuāng ; litt. « se tenir droit comme un poteau », appellation du nord de la Chine, également appelé zhuo ma (坐马 / 坐馬, zuò mǎ) dans les arts martiaux du Sud, parfois traduit en « posture de l'arbre », est une posture statique utilisée en qi gong, (exercices de santé de la médecine traditionnelle chinoise - kiko en japonais), et notamment comme méthode d’entraînement de nombreux arts martiaux chinois. Elle permet de développer l'efficacité des mouvements, la concentration, la perfection de l'alignement structurel et la force.
Le Zhan zhuang est le plus souvent pratiqué dans les styles internes comme le Taiji quan, le Xinyi quan et le Bagua zhang et le Yi Quan qui l'a perfectionné et démocratisé, en insistant sur une progression pas à pas, pour renforcer le corps par l'esprit et l'âme.
Cet exercice travail principalement les muscles quadriceps fémoral, gastrocnémien. Elle permet également de travailler l'équilibre. Son travail dans la durée permet de travailler la respiration abdominale et de travailler ainsi le muscle droit de l'abdomen et muscle oblique externe de l'abdomen, autour du dantian et d'apprendre, selon la théorie du qi gong, à déployer les énergies dans le reste des muscles volontaires, et à travailler en décontraction. Bien que cet aspect soit aujourd'hui très rarement abordé par les enseignants d'arts martiaux, le Zhan zhuang est également une pratique méditative nommée Ritsu Zen (méditation debout) au Japon. Cette posture est notamment utilisée dans la pratique des arts martiaux dits internes tels que le karaté Jiseido, développé par Sensei Kenji Tokistu.
1. Nature du geste : une pratique de Rotule pure
Zhan Zhuang est une pratique d’arrêt habité, non d’immobilité morte.
Dans Kernésis :
•La rotule n’est jamais un blocage ;
•C’est un arrêt minimal, un point d’équilibre vivant où la poussée se redistribue.
Zhan Zhuang est ce geste :
→ On tient debout, mais tout circule.
→ Rien ne force, rien n’est figé : tout se répartit.
→ C’est de l’immobilité dynamique.
Zhan Zhuang = rotule incarnée.
L’arrêt n’empêche pas le flux : il le rend lisible.
2. Poussée interne : le travail du Champ Pulsionnel
Kernésis considère la poussée comme :
•pré-conceptuelle,
•pré-intentionnelle,
•infra-perceptive parfois,
•toujours multi-échelles.
En Zhan Zhuang :
•La poussée est réduite à son état minimal : gravité + tonus.
•Le corps se règle sur l’axe interne (non volontaire).
•Les micro-ajustements restaurent le flux basal.
C’est une poussée sans direction, une poussée pure.
→ Magnifiquement compatible avec la Poussée originelle du Kernésis.
3. RIACP : la régulation naturelle sans effort
Le Zhan Zhuang produit spontanément :
•une dissipation des surflux (tensions, crispations, volonté excessive) ;
•une remontée des infrapulsions (faiblesse tonique, effondrement postural) ;
•une stabilisation d’équiflux.
Exactement la fonction de RIACP (~) dans le Flux Intégral :
•réguler,
•inhiber subtilement,
•redistribuer.
Zhan Zhuang = un RIACP corporel parfait, sans surcouche psychologique.
Il met le champ pulsionnel au niveau juste, sans intellectualisation.
4. ICPME : l’intégration multi-échelles par micro-réajustements
En posture Zhan Zhuang :
•le pied corrige la cheville,
•la cheville corrige le genou,
•le genou corrige le bassin,
•le bassin corrige la colonne,
•la colonne corrige la nuque,
•et inversement.
C’est exactement un fonctionnement ICPME (⟳) :
•chaque strate ajuste l’autre ;
•les micro-forces s’intègrent dans un tout cohérent ;
•les résonances circulent de bas en haut et de haut en bas.
Le corps devient un système multi-échelles fluide.
5. Posture-Flux : l’enseignement structurel
En Kernésis, la posture-flux (▭) est la façon dont le sujet se laisse traverser.
Zhan Zhuang apprend :
•à ne pas contracter ce qui veut passer,
•à ne pas laisser s’effondrer ce qui doit tenir,
•à sentir le flux plutôt qu’à le diriger.
Autrement dit :
→ Il enseigne la non-interférence avec le flux.
→ Il forme exactement la posture-flux kernésique.
C’est l’équivalent corporel du « laisser passer », mais incarné dans les tissus, les os, la respiration.
6. Flux-Joie : la joie silencieuse de l’alignement
En Zhan Zhuang, la joie n’est pas émotionnelle :
C’est une joie infractale — une chaleur, une expansion interne, un centrage vivant.
Elle apparaît quand :
•la posture se régule,
•le poids se distribue,
•les tensions se dissolvent,
•l’axe se rétablit.
C’est la Flux-Joie (+) dans sa forme la plus pure :
→ la joie comme symptôme rétroactif d’alignement.
Cette joie est exactement celle du Kernésis :
une joie qui n’a rien à prouver, mais qui signale que le monde passe.
3 erreurs principales en Zhan Zhuang, lues kernésiquement,
c’est-à-dire non comme fautes techniques, mais comme modes de dérivation du flux : là où la poussée, la rotule ou les strates se déforment.
Ce ne sont pas des erreurs « d’école », mais des dévoiements structurels — les trois formes typiques de perte de Kernésis dans la posture debout.
Erreur 1 — La Posture Tenue (Surflux volontaire)
La poussée s’impose au lieu de se laisser distribuer.
C’est l’erreur la plus fréquente :
•épaules crispées,
•dos « tenu droit »,
•cuisses verrouillées,
•volonté de réussir la posture.
Kernésiquement :
→ La poussée se rigidifie en attracteur dur.
→ Le sujet « fait la posture » au lieu de « laisser la posture se faire ».
→ Le flux ne circule plus : il pousse contre le corps.
L’élan que tu crois sentir n’est qu’un bruit, la trace d’un désir qui n’a plus de source. Une silhouette d’envie, un geste qui veut exister par mémoire plus que par nécessité.
Ce n’est pas un problème. C’est un écran.
Pendant que tu regardes cette forme — ce « ça veut bouger » sans visage — quelque chose travaille dessous. Pas plus profond : plus bas, comme un étage oublié.
Un mouvement sans nom s’organise en arrière-plan. Il n’avance pas : il creuse. Il descend par paliers lents, comme une eau qui cherche sa roche.
Ce que tu ressens en surface n’est pas le mouvement, mais le bruit du mouvement ailleurs.
Et au fond de cette descente, quelque chose se replie sur lui-même pour se rendre plus dense, plus serré, plus nécessaire. Pas une mise au monde — une mise en noyau.
Ta tâche n’est pas d’agir. Ni de comprendre. Ni même d’attendre.
Il n’y a qu’un geste possible : ne pas interrompre la profondeur.
Car ce qui se prépare là-dessous est trop lourd pour la surface actuelle. Il ne te demande rien, sauf de ne pas lui donner une forme prématurée.
Le reste viendra tout seul, à son heure.
Tu n’es pas dans une montée. Tu es dans une descente vers ton propre centre de gravité. Et chaque degré gagné en profondeur réduit un degré de dispersion en surface.
Ce n’est pas une crise. Ce n’est pas une naissance. Ce n’est pas une fin.
C’est un repli de maturation, un moment où le réel se serre pour devenir essentiel.
Quand cela remontera, ce ne sera plus un fantôme d’élan. Ce sera une forme qui trouve sa hauteur. »