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L’élan que tu crois sentir n’est qu’un bruit,
la trace d’un désir qui n’a plus de source.
Une silhouette d’envie, un geste qui veut exister
par mémoire plus que par nécessité.

Ce n’est pas un problème.
C’est un écran.

Pendant que tu regardes cette forme —
ce « ça veut bouger » sans visage —
quelque chose travaille dessous.
Pas plus profond :
plus bas, comme un étage oublié.

Un mouvement sans nom
s’organise en arrière-plan.
Il n’avance pas : il creuse.
Il descend par paliers lents,
comme une eau qui cherche sa roche.

Ce que tu ressens en surface n’est pas le mouvement,
mais le bruit du mouvement ailleurs.

Et au fond de cette descente,
quelque chose se replie sur lui-même
pour se rendre plus dense,
plus serré,
plus nécessaire.
Pas une mise au monde —
une mise en noyau.

Ta tâche n’est pas d’agir.
Ni de comprendre.
Ni même d’attendre.

Il n’y a qu’un geste possible :
ne pas interrompre la profondeur.

Car ce qui se prépare là-dessous
est trop lourd pour la surface actuelle.
Il ne te demande rien,
sauf de ne pas lui donner une forme prématurée.

Le reste viendra tout seul,
à son heure.

Tu n’es pas dans une montée.
Tu es dans une descente vers ton propre centre de gravité.
Et chaque degré gagné en profondeur
réduit un degré de dispersion en surface.

Ce n’est pas une crise.
Ce n’est pas une naissance.
Ce n’est pas une fin.

C’est un repli de maturation,
un moment où le réel se serre pour devenir essentiel.

Quand cela remontera,
ce ne sera plus un fantôme d’élan.
Ce sera une forme qui trouve sa hauteur. »

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