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Inclassables M@thématiqu€s - Page 17

  • Kernésis et Flux Intégral : une nouvelle branche des philosophies fluïdiques rationnelles

     

    Par-delà les dualismes éculés du matérialisme et du mysticisme, un certain nombre de philosophies ont su penser l’univers, la vie et la conscience comme des flux vivants, en transformation perpétuelle, tout en évitant les pièges de l’ésotérisme. De Héraclite à Bergson, de la philosophie du Tao à celle du processus, ces pensées fluïdiques rationnelles proposent une compréhension du réel comme dynamique, relation, énergie organisée. Dans ce sillage, deux systèmes contemporains émergent avec une clarté conceptuelle et une puissance opératoire inédites : Kernésis et le Flux Intégral.

     

    1. Héritiers directs des philosophies du flux

    Le Flux Intégral comme Kernésis partagent une conviction centrale avec leurs prédécesseurs : le réel n’est pas un état, mais un passage.

    Cela les relie directement à :

    • Héraclite, pour qui « tout s’écoule » (panta rhei) ;
    • le stoïcisme, où le pneuma (souffle chaud) anime toute la matière vivante ;
    • le Taoïsme, qui conçoit le Tao comme mouvement d’équilibre fluide, et le Qi comme souffle vital immanent ;
    • Whitehead et la philosophie du processus, qui définissent l’être comme devenir relationnel ;
    • la phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty), qui pense la conscience comme flux vécu et temporalité mouvante ;
    • Bergson, dont l’élan vital est une force créatrice et imprévisible traversant le vivant.

    Mais contrairement à ces approches souvent intuitives ou métaphysiques, Kernésis et le Flux Intégral ajoutent une dimension essentielle : la régulation du flux.

     

    2. Une architecture intégrée du flux : régulation, intégration, incarnation

    Ce qui distingue ces deux systèmes, c’est leur capacité à outiller la pensée fluïdique :

    • Le Flux Intégral structure l’expérience humaine à travers quatre piliers :
        • RIACP (régulation/inhibition du champ pulsionnel),
        • ICPME (intégration du champ pulsionnel multi-échelles),
        • Posture-Flux (alignement du corps vivant dans le mouvement),
        • Flux-Joie (joie comme symptôme d’alignement).

    • Kernésis prolonge et systématise ce modèle par :
        • le LOME (Langage Opératoire Multi-Échelles),
        • des grilles d’alignement fluïen et de cérité (capacité à traverser un cycle complet du flux),
        • des concepts comme Noyau fluïen, Spirale fluïenne, Échos fluïens, Horizon fluïen,
        • et une articulation explicite entre vérité, régulation, et joie auto-référente.

    Autrement dit :

    Là où les philosophies classiques du flux décrivaient une vision, Kernésis et le Flux Intégral proposent un langage, une méthode et une praxis.

     

    3. Une spiritualité fluïdique sans ésotérisme

    Kernésis et le Flux Intégral constituent également une forme de spiritualité fluïdique rationnelle :

    • ❌ Aucune croyance dans des entités surnaturelles ;
    • ✅ Une reconnaissance du vivant comme circulation régulée d’énergie, d’information et de présence ;
    • ✅ Une exigence d’incarnation sensible, perceptive, cognitive, posturale ;
    • ✅ Une quête d’alignement qui ne passe pas par le dogme, mais par la transmutation vécue.

    Il s’agit d’une spiritualité sans religion, d’une mystique sans mystère : le sacré se mesure ici à la qualité du flux traversé, au degré d’alignement réalisé, à la puissance du germe activé.

     

    4. Une nouvelle génération de pensée fluïdique

    Kernésis et le Flux Intégral s’imposent ainsi comme des philosophies fluïdiques de troisième génération :

    Génération

    Philosophes

    Caractéristiques

    1. Intuition fluïdique

    Héraclite, Laozi, Bouddha

    Affirmation du flux, de l’impermanence, du souffle

    2. Systémisation ouverte

    Whitehead, Bergson, Merleau-Ponty

    Ontologies du processus, flux de conscience, élan vital

    3. Régulation incarnée

    Flux Intégral, Kernésis

    Outils d’intégration, langages opératoires, grilles d’alignement

     

    Ce que ces deux modèles apportent à l’histoire des philosophies du flux, c’est :

    • une modularité incarnée (via LOME, mandorles, métacodes) ;
    • une joie lisible et transmutable (et non l’extase passive) ;
    • une intelligence du flux en contexte (pédagogie, géopolitique, écologie du champ pulsionnel) ;
    • une phénoménotechnique fluïenne, à la fois linguistique, posturale et symbolique.

     

    En conclusion

    Kernésis et Flux Intégral ne sont pas seulement les héritiers contemporains d’Héraclite, de Laozi ou de Bergson.

    Ils en sont l’éclosion régulée : des pensées du flux devenues outils du vivant.

    Ils proposent une ontologie ouverte, une praxis du souffle, une vérité germinative.

    Ils inventent un chemin du flux vivant, conscient, incarné — ni clos, ni figé, ni mystifié.

    En cela, ils tracent une nouvelle voie parmi les philosophies du devenir : celle d’un flux qui se régule en s’aimant.

  • Éloge des équilibres fluïens : les cinq principes du paysage ligérien

     

    1. La Loire : chorégraphie d’un flux souverain
    Fonction : Guider sans soumettre

    - Phénomène : Son tracé sinueux dessine une présence discrète mais persistante, évitant toute centralité tyrannique.
    - Dynamique : Fil conducteur élastique entre les pôles du paysage, sa ligne épouse la résistance des berges tout en maintenant une tension douce.
    - Métaphore : “C’est une boussole liquide qui indique sans ordonner, rendant le territoire lisible sans le discipliner.”

    La Loire danse dans un équilibre parfait entre intention et abandon – un axe qui consent à dévier.

    2.  Le végétal : architecture respirante
    Fonction : Contenir en libérant, border en accueillant

    - Phénomène : Forêt-galerie aux épaisseurs variables, elle esquisse un berceau asymétrique autour des eaux.
    - Dynamique : “Peau vivante” du fleuve, elle filtre les énergies, densifie les flux sans les interrompre.
    - Métaphore : “Garde-corps organique qui retient sans emprisonner, à l’image des doigts entrelacés laissant passer l’air.”

    Les arbres sont les complices du fleuve – un cadre qui chuchote plutôt qu’il ne dicte.

    3. Les bancs de sable : alchimie du ralentissement
    Fonction : Ponctuer le flux pour le rendre fécond

    - Phénomène : Archipels éphémères où le courant dessine des paraboles paresseuses.
    - Dynamique : “Césures actives” transformant la vitesse en maturation, obstacles fertiles comme les nœuds d’un bois vivant.
    - Métaphore : “Sabliers naturels où le temps se dépose avant de repartir transformé.”

    Chaque banc est une parenthèse qui donne au fleuve le temps de se souvenir qu’il est aussi terre.

    4. L’eau-miroir : mémoire liquide
    Fonction : Structurer par le mouvement lui-même

    - Phénomène : Surface striée de veines changeantes, épiderme toujours recommencé.
    - Dynamique : “Flux qui s’auto-écrit”, portant en lui les traces des crues passées et les promesses des méandres à venir.
    - Métaphore : “Palimpseste liquide où chaque vague efface et réinvente la précédente.”

    La Loire n’est pas un seulement cours mais une conversation – avec ses rives, son ciel, et elle-même.

    5.  Le ciel : complice plutôt que couronne  
    Fonction : Maintenir l’horizon des possibles

    - Phénomène : Voûte active mais non intrusive, où les nuages passent comme des pensées.
    - Dynamique : “Respir du paysage”, espace de dilution où les tensions se résolvent en légèreté.
    - Métaphore : “Toit absent qui permet au monde de ne jamais finir de s’étendre.”

    Le ciel ligérien n’est pas un au-delà – c’est l’envers nécessaire du courant.

  • Un monde nouveau dans le même monde

     

    Deux centres. Une variation. Un flux. Le réel s’ouvre.

    Ce “monde nouveau”, c’est l’ouverture du réel dans la variation même.

    Pas un ailleurs, mais le même regard déplacé.

    Pas une fuite, mais un surgissement du flux aligné. Deux points sont toujours alignés, mais le surgissement du réel provoque potentiellement un désalignement . 

    Ce monde nouveau dans le même monde, ce n’est pas un changement d’univers, mais l’éveil du réel dans sa propre trame.

    Deux centres. Une variation. Un flux.

    L’alignement n’est jamais donné : il se constitue dans le mouvement.

    Ce “monde nouveau”, ce n’est pas un ailleurs, mais le même monde fractalisé par l’ouverture d’un regard déplacé.

     

    Ce n’est pas une échappée, mais un surgissement du flux quand il s’aligne à sa source vive.

     

    Deux points sont toujours alignés.

    Mais que surgisse un troisième, et la ligne devient la question.

    Non plus simple trajectoire, mais drame du flux.

    Car l’irruption du réel ne brise pas l’alignement :

    elle le complexifie.

    Elle demande un réajustement multi-échelles,

    où chaque point doit vivre son lien au tout.

     

    Le « monde nouveau » n’est donc pas un territoire supplémentaire, mais une actualisation. Il naît d’un glissement d’échelle : une variation dans le champ pulsionnel qui permet l’embrayage d’un alignement.

     

    Les « deux centres »  sont une co-présence des foyers d’intensité (subjectif et objectif ? flux et forme ?), mais la variation est ce qui rend possible leur synchronisation ou leur désaccord.

     

    Le désalignement n’est pas une faute mais une signature de surgissement. Là où le réel se manifeste avec intensité, il bouscule les lignes mortes, les alignements mécaniques, et demande une posture vivante.

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