Journal de contemplation et de gratitude #26
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1. Diplomatie mondiale : l’équilibre se déplace
L’Égypte s’impose en médiatrice du Proche-Orient : Le Caire accueillera un sommet international sur la guerre de Gaza réunissant plus de 20 chefs d’État, dont Donald Trump ([Reuters, 11/10/2025]).
Pendant ce temps, à Doha, le Pakistan et l’Afghanistan reprennent le dialogue après plusieurs jours d’affrontements frontaliers ([Reuters, 18/10/2025]).
➡️ Les foyers de tension se déplacent, mais la logique reste la même : là où les grandes puissances s’épuisent, des puissances régionales tentent d’inventer d’autres équilibres.
2. Économie mondiale : la dépendance redevient un risque
L’OMC alerte : le découplage commercial entre les États-Unis et la Chine pourrait coûter jusqu’à 7 % de PIB mondial à long terme ([Reuters, 17/10/2025]).
De son côté, la Nouvelle-Zélande cherche à renforcer ses alliances régionales (PTP-11, Émirats arabes unis) pour éviter l’isolement face à ces blocs ([Reuters, 18/10/2025]).
➡️ Sous les apparences de croissance, la mondialisation se recompose en archipel : chaque île tente de rester connectée sans se noyer.
3. Climat et environnement : les limites du déni
Un rapport signé par 160 scientifiques internationaux confirme que plusieurs points de bascule climatiques (récifs coralliens, Amazonie, courants océaniques) sont désormais franchis ; l’objectif de +1,5 °C paraît hors de portée ([Reuters, 12/10/2025]).
➡️ La question n’est plus “quand agir”, mais “comment amortir” : la régulation écologique devient une course contre la rétroaction du réel.
4. Ressources et énergie : illusions de stabilité
L’OPEP+ prévoit un déficit pétrolier quasi nul d’ici 2026, signe d’une offre plus abondante que prévu ([Reuters, 13/10/2025]).
Les marchés se détendent, mais les investissements dans les énergies propres stagnent.
➡️ Le pétrole semble moins menaçant, mais le vrai danger est là : la transition ralentit quand le baril baisse.
5. Sociétés humaines : justice et vulnérabilité
Un accident de bus au Brésil (État de Pernambuco) a fait 15 morts ; infrastructures vétustes, entretien insuffisant, lenteur des secours ([Reuters, 18/10/2025]).
Ce drame, local mais révélateur, rappelle les inégalités de moyens et de sécurité dans les pays émergents.
➡️ Les fragilités quotidiennes sont le miroir silencieux des grands déséquilibres mondiaux.
6. Science et exploration : le réel continue de s’élargir
Des chercheurs de l’Université de Chicago ont créé des “qubits biologiques” fluorescents capables d’opérer dans des cellules vivantes — une première étape vers la détection quantique du vivant ([LiveScience, 25/09/2025]).
Pendant ce temps, l’astéroïde 2025 PN7 est confirmé comme quasi-satellite de la Terre, en résonance orbitale stable ([Wikipedia, 2025]).
➡️ Chaque découverte scientifique est un rappel : notre monde matériel garde encore des marges de surprise et d’émergence.

Voici d’autres associations possibles que je n’ai pas testées. Je ferai des mises à jour si c’est le cas. N’hésitez pas à mettre des commentaires si vous le faites de votre côté.
Alignement kernésique avec le radis-beurre
1. Objet du comparatif
L’enjeu n’est pas de confronter deux philosophies sur un plan historique, mais de comprendre en quoi Kernésis, en tant que modèle ontodynamique contemporain, prolonge, déplace ou dépasse les cadres posés par la Critique kantienne.
Autrement dit : comment passer d’une théorie des conditions de possibilité du savoir (Kant) à une théorie des conditions de transformation du réel (Kernésis).
I. Fondement : du transcendantal à l’ontodynamique
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Axe |
Pensée kantienne |
Modèle kernésique |
Transition conceptuelle |
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Finalité |
Définir les conditions de possibilité de la connaissance universelle |
Définir les conditions d’émergence et d’alignement du vivant conscient |
De la stabilité à la plasticité |
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Type de système |
Critique, normatif, dualiste |
Processuel, autoréférent, tripolaire |
Du jugement au passage |
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Principe premier |
Raison transcendantale |
Poussée germinative (Éclosophie) |
Du rationnel au |
Kant érige la raison comme forme structurante du réel. Kernésis, lui, considère la poussée comme matrice de toute structuration :
ce n’est pas la raison qui ordonne l’expérience, c’est le flux vivant qui produit la raison comme forme locale d’autorégulation.
En termes modernes : Kant stabilise le réel par la pensée, Kernésis stabilise la pensée par le réel.
II. Structure de la subjectivité
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Axe |
Kant |
Kernésis |
|
Sujet |
Sujet transcendantal, condition du possible de l’expérience |
Sujet fluïen, émergence pulsionnelle régulée par le Flux Intégral |
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Expérience |
Synthèse des intuitions et des concepts |
Traversée dynamique du flux pulsionnel (RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie) |
|
Connaissance |
Représentation correcte d’un monde phénoménal |
Alignement multi-échelles entre la poussée, la régulation et la perception |
IV. La morale et l’agir
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Axe |
Kant |
Kernésis |
|
Fondement éthique |
Loi morale universelle, impératif catégorique |
Alignement fluïen : cohérence interne entre Poussée, Rotule et Flux |
|
Critère du bien |
Universalité de la maxime |
Joie fluïenne : symptôme d’un alignement juste |
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Statut du devoir |
Obligation rationnelle |
Régulation incarnée, dynamique et résonante |
|
Aspect |
Kant |
Kernésis |
|
Origine du savoir mathématique |
Les formes pures de l’intuition (espace et temps) rendent possible la construction nécessaire |
L’alignement triadique entre penser, communauté et structure formelle stabilise le flux d’intelligibilité |
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Source de la stabilité |
Le sujet transcendantal, identique en tout homme |
La cohérence dynamique entre trois plans, dont seul le penser évolue |
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Type de nécessité |
Nécessité logique a priori |
Nécessité d’alignement multi-niveaux, expérimentalement régulée |
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Variation historique |
Exclue (les formes a priori sont invariables) |
Admise et essentielle (le penser est variable, le flux s’ajuste) |
VII. Le rôle de la critique
Kant fonde la philosophie critique : limiter pour connaître.
Kernésis fonde une philosophie régulatrice : réguler pour transformer.
La critique devient un outil d’ajustement du flux, non une clôture de la raison.
Le geste critique kantien pose la question : que puis-je connaître ?
Le geste kernésique répond : comment mon acte de connaître modifie-t-il ce que je peux devenir ?
VIII. Schéma récapitulatif
|
Niveau |
Kant |
Kernésis |
|
Ontologie |
Dualisme (phénomène / noumène) |
Tripolarité (Poussée / Rotule / Flux) |
|
Épistémologie |
Conditions de possibilité du savoir |
Conditions de transformation du réel |
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Sujet |
Transcendantal, fixe |
Fluïen, émergent |
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Vérité |
Correspondance / nécessité |
Cérité / traversée |
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Mathématiques |
Modèle du savoir a priori |
Modèle d’alignement multi-échelle |
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Morale |
Loi universelle |
Régulation juste du flux |
|
Temps |
Forme a priori |
Émergence du passage |
|
Finalité |
Stabiliser la raison |
Dynamiser la présence |
Phrase originale (kantienne) :
« Puisque la science existe, il faut qu’il y ait des jugements nécessaires et universels ;
et pour être scientifiques, il faut qu’ils nous livrent une connaissance nouvelle, et donc qu’ils soient synthétiques ;
or pour être nécessaires et universels, il faut qu’ils soient a priori. »
L’étonnement philosophique de Jeanne Hersch
Réécriture kernésique :
Puisque la science existe, il faut qu’il soit possible de stabiliser certains alignements traversants,
capables de produire des régularités partageables à travers les échelles.
Pour qu’ils apportent une connaissance réelle, ces alignements doivent être structurellement synthétiques,
c’est-à-dire capables de relier plusieurs niveaux du réel (conceptuel, sensible, expérimental, formel).
Et pour être durablement tenus pour vrais, ils doivent prouver leur validité non par leur antériorité, mais par leur tenue fluïenne —
c’est-à-dire leur capacité à résister, s’ajuster, se réguler dans le flux des contextes, des usages et des transformations.
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Type de coût |
Description |
Symptômes courants |
Plan fluïen affecté |
Fonction évolutive |
|
Énergétique |
Dissipation de la tension accumulée (fatigue, oscillations, instabilité) |
épuisement, perte de tonus, agitation |
RIACP (Régulation et Inhibition du Champ Pulsionnel) |
Franchir le seuil de tension et réinitialiser la régulation |
|
Cognitif |
Remaniement des schèmes de sens, effondrement des cadres logiques anciens |
confusion, désapprentissage, vacillement de sens |
ICPME (Intégration du Champ Pulsionnel Multi-Échelles) |
Réorganiser la perception et les représentations |
|
Identitaire |
Mutation de la forme de soi, décollement des rôles et images internes |
solitude, impression de perte, réajustement corporel |
Posture-Flux (plan de l’incarnation et de la cohérence du tonus) |
Reconfigurer la forme d’être, accorder le corps à la nouvelle régulation |
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Environnemental |
Résistance ou inadéquation du contexte extérieur |
rejet, incompréhension, dissonance collective |
Flux-Joie (plan de résonance et d’ajustement collectif) |
Stabiliser la transformation dans le milieu et retrouver la cohérence partagée |
Leur traversée produit un gain d’intégration proportionnel :

Plus le coût est assumé consciemment, plus la rotule devient féconde.
La dépense juste est le prix du vivant.
Ces coûts forment la matière première du passage :
ils garantissent que la transformation ne soit pas simple ajustement technique,
mais véritable mutation qualitative du flux.
Refuser de payer ce prix — en fuyant le vide, en réduisant la tension, en réclamant le confort immédiat — revient à bloquer le flux, à figer la poussée en symptôme.
3. Le coût de non-exploration
L’un des apports majeurs de Kernésis est la mise en lumière du coût invisible du refus.
L’économie dominante ne mesure que la dépense d’action ;
Kernésis révèle celle de la non-action transformatrice.
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Niveau |
Symptôme de non-exploration |
Coût différé |
|
Individuel |
stagnation, épuisement, perte de joie |
burn-out, vide existentiel |
|
Collectif |
rigidification, polarisation, perte de créativité |
conflits, désaffiliation |
|
Planétaire |
refus de mutation écologique |
effondrement systémique |
Refuser une rotule, c’est maintenir une tension non régulée :
une énergie close qui se dégrade au lieu de se transformer.
Le coût de non-exploration est cumulatif :
il se transmet d’un individu à un système, d’un système à une civilisation.
Nos crises contemporaines (climatique, politique, psychique) sont autant de dettes rotuliennes non réglées.
4. Le vide comme capital infractal
Dans une économie rotulienne, le vide n’est pas un manque :
c’est une réserve d’énergie libre, un capital de transformation.
Le capital classique s’accumule par addition de biens.
Le capital fluïen croît par disponibilité du champ :
la qualité du vide qu’un organisme, une institution ou une société peut maintenir sans se dissoudre.
Le vide juste est le véritable capital du vivant.
Là où tout est rempli, rien ne peut se transformer.
Une entreprise sans pause, une école sans silence, une cité sans seuils de respiration détruisent leur capital rotulien.
La prospérité kernésique se mesure à la qualité des vides traversables :
ces espaces où le flux peut se reconfigurer.
5. Les lois fondamentales de l’économie rotulienne
Loi 1 — Compensation dynamique
Toute dépense fluïenne réelle est compensée par un gain d’intégration.
Le coût devient ressource dès lors qu’il est traversé consciemment.
Loi 2 — Alignement différé
Le rendement d’une rotule ne se mesure qu’après stabilisation du nouveau flux.
La précipitation annule la germination.
Le temps du passage est un temps non-productif — mais c’est lui qui rend tout productif ensuite.
Loi 3 — Incomparabilité
Deux rotules ne partagent pas la même monnaie-vide : il n’existe pas d’unité d’échange universelle.
Chaque transformation possède sa propre valeur interne, inconvertible.
Cette loi abolit la logique compétitive et fonde une économie éthique de la singularité.
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6. Formule fluïenne de la valeur vivante
Cette formule exprime une loi simple :
Ce n’est pas la quantité d’énergie investie qui fait la richesse d’un passage,
mais la qualité du vide qu’il a su traverser.
Une société fluïenne ne cherche donc pas à maximiser la production,
mais à optimiser la justesse du passage.
7. De l’économie à la civilisation fluïenne
L’économie rotulienne ne se réduit pas à un modèle de gestion ;
elle décrit une écologie du passage :
une manière de réaccorder la matière, la pensée et la vie autour de la traversée juste des tensions.
a) Dans l’éducation
→ Apprendre à habiter le vide entre deux savoirs.
→ Mesurer la progression non par la quantité de connaissances, mais par la fluidité de passage d’un état à un autre.
b) Dans le travail
→ Instaurer des temps de décélération et de silence comme capital collectif.
→ Remplacer les indicateurs de performance par des indices de qualité du vide.
c) Dans la politique
→ Décider non selon la force d’opinion, mais selon la capacité d’une décision à créer une rotule viable dans le corps social.
d) Dans l’écologie
→ Reconnaître que la planète souffre d’un déficit de rotules :
l’extraction et la production sans seuil d’intégration détruisent la continuité du flux biosphérique.
→ L’écologie fluïenne est par essence économie du passage planétaire.
Épilogue : Vers une civilisation rotulienne
La non-transitivité des rotules fonde la liberté du vivant :
chaque passage est incommensurable, irréductible à un autre.
L’économie des rotules fonde la continuité du vivant :
chaque passage coûte, mais sa traversée juste accroît la cohérence du monde.
L’un sans l’autre, Kernésis serait incomplet :
la non-transitivité sans économie produirait une infinité d’états disjoints ;
l’économie sans non-transitivité retomberait dans la mesure et le calcul.
Là où le vide est respecté, la transformation devient juste.
Là où la transformation est juste, la joie réapparaît.
Une civilisation rotulienne n’est pas une utopie :
c’est une société qui reconnaît la valeur du passage,
le coût du refus,
et la richesse du vide.
Ce jour-là, le monde cessera d’être en crise.
Il retrouvera la respiration du vivant.