Le débat sur l'épreuve pratique n'a plus beaucoup d'intérêt pour le moment : selon toute vraisemblance, cette épreuve ne sera pas intégrée au bac en 2009 (pour cause de réforme générale des lycées). Il y en aura peut-être une plus tard si la réforme des lycées le permet, sinon ce projet finira aux oubliettes (et beaucoup ne le regreterrons pas)

Je sais que la proximité de la réforme est un argument qui a été utilisé "contre" mais il peut être renversé en argument "pour" puisque s'il n'y a pas d'échéance à l'examen alors pourquoi ne pas faire une expérience en vraie grandeur pour comprendre le mécanisme global d'une telle épreuve et de l'intégration des TICE dans notre matière, de leurs limites et de leurs avantages? En gros quelle est la faisabilité d'une telle option? Ce qui me fait un peu "peur" ici, c'est que si cette épreuve pratique n'a pas lieu, c'est aussi faire que le débat de fond n'aura pas lieu sur la place des TICE en mathématiques, ni sur le contenu de la matière nécessairement modifié par leur usage ( qui n'aura pas été réalisé à grande échelle ). J'ai bien du mal à comprendre comment on va pouvoir se passer de l'équipement des salles en vidéo projecteurs, en ordinateurs portables ou non et en connexion internet alors que la plupart des ressources qui sont maintenant disponibles dans notre matière, le sont sur support numérique et en ligne, introduire une présentation dynamique des cours si l'usage de tous ces éléments reste marginal en pratique, ce qui va devenir rapidement anachronique et plus généralement rester "crédible" devant des élèves qui baignent de plus en plus dans un univers numérique et multimédia, dont les mathématiques sont à l'origine, participent à son développement et en utilisent les ressources sans compter. L'usage des Tice peut à mon goût très bien s'accorder avec une présentation classique des cours, ils peuvent s'introduire à n'importe quel niveau et l'on peut fixer nos exigences à la hauteur que l'on veut. Mais pour cela il faut qu'ils aient une existence au sein même de l'enseignement des mathématiques pour pouvoir l'envisager, ce qui ne me semble pas encore le cas. J'imagine aussi que les professeurs de mathématiques vont avoir bien du mal à demander de salles spécifiques équipées de PC et dédiées aux maths si rien n'est fait dans ce sens. J'ai aussi du mal à comprendre comment est ce qu'une discipline aussi à la pointe que la nôtre et clairement ambivalente dans les objectifs poursuivis entre maths fondamentales et maths apliquées, peut se poser de telles questions en 2008. Mais bon, j'imagine que quelque chose doit m'échapper, un je ne sais quoi... qui met à rude épreuve ma logique personnelle de raisonnement. La question de l'épreuve pratique, si elle est centrale dans la pratique de l'enseignant, ne me parait pas être au centre du "malaise" général que rencontrent les jeunes vis à vis des maths et une grande partie de la société vis à vis de cette discipline ( pour ce dernier point j'ai choisi de créer ce blog, c'est mon impôt solidarité!). Est-ce dû au contenu, à la forme, à la présentation trop austère et statique. Les logiciels et les ressources en lignes peuvent-ils répondrent à ces questions, au moins en partie? Comment faire l'économie de telles questions ? J'espère que des personnes bien placées ont de solides et rapides ( le rythme numérique n'est pas celui de l'imprimerie) éléments de réponse à ces questions et que les personnes qui s'opposent à cette épreuve pratique en ont aussi. Si c'est le cas, le débat émergera, tout le monde en ressortira gagnant et je serai d'accord avec votre analyse.
Je terminerai en vous remerciant de votre visite régulière sur mon blog et n'hésitez pas à me laisser des commentaires, aussi sur d'autres sujet et concernant ce blog. A bientôt ici j'espère.