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témoignage - Page 4

  • Témoignage de Didou

     

    Décrire avec précision mes difficultés sera un peu difficile, j'ai 41 ans aujourd'hui.
     
    A titre d'exemple simplement, je ne peux toujours pas résoudre un problème qui semble simple à des tas de gens, comme celui que ma petite soeur a proposé sur son blog ICI 
    Une seule chose est claire : aucun discours à l'époque apte à motiver une jeune fille de 11 ans ! Personne ne m'a dit à l'époque que cela serait déterminant pour mon avenir, avec des mots adaptés à mon âge. A défaut d'ouvrir mes neurones, cela m'aurait peut-être aider à persévérer au lieu d'abandonner comme je l'ai fait (séchage de cours intensif dès la cinquième, complètement découragée).
     
    Géométrie : comprend rien. Equations : rien de rien. Cela tient aussi peut-être à ma personnalité : je n'aime pas les choses compliquées et il me faut du concret pour que je m'intéresse. Et c'est là que le bas blesse : on ne m'a pas expliqué les applications futures, les options de carrière.
     
    Mes parents n'avaient pas les moyens non plus de m'offrir des cours particuliers. Mais je n'étais pas demandeuse non plus (stop à la torture, car c'est bien de cela dont il s'agissait pour moi).
     
    Je suis allée il y a quelque jour à la recherche d'explications sur les nombreuses vitesses dont dispose aujourd'hui les vélos. Je tombe sur un site qui précise que "c'est facile" : il suffit de.... puis formules mathématiques pour indiquer à quel moment et pourquoi passer les vitesses ! Toujours le même discours : "c'est facile" ! Et bien non, ça n'est pas facile !!! Et s'il y a bien quelque chose qu'on déteste à 11 ans et plus tard, c'est se sentir débile. On préfèrerait entendre que oui, c'est un peu compliqué, mais voilà comment on peut mener sa réflexion, voilà des solutions, des astuces, pour comprendre. Une réussite de temps en temps aurait donné l'impression de pouvoir y arriver et l'envie de poursuivre ses efforts.
     
    Raconter à un élève des histoires de coéf. plus tard aux examens, n'a aucun sens.
     
    S'il vous plaît, Monsieur le Professeur, lister tous les métiers auxquels peuvent rêver vos jeunes élèves, et démontrez-leurs qu'avec les maths, la porte vers ses beaux et passionnants métiers leur est ouverte. Peut-être aussi que les bons élèves, ceux qui comprennent, au lieu de "crâner", pourraient aider ceux qui font blocage.  Des binomes génie/nulle pourraient par exemple être envisagés ?... Les plus jeunes ont peut-être des mots plus simples pour expliquer ce qui semble si difficile aux autres.
     
    Pour conclure, je pense sincèrement que tous les cerveaux (et je suis sérieuse) ne peuvent pas comprendre les maths (à moins que cette explication ne me rassure et ne me dispense d'une réflexion que je trouve simplement fatigante !!!).
     
    Merci de vous intéresser à vos élèves et leurs difficultés, et n'oubliez pas de m'envoyer l'adresse de votre blog !
     
    Didou.

    La note de Didou sur les maths : ICI
    Le blog de Didou : Didou On Line : ICI

    Faites de même que Didou, envoyez-moi vos témoignages pour publication ici-même à profdemath45@aol.com

     

  • Mathématiques, méditation et écriture

    Mais qu’il s’agisse de méditation ou de mathématique, je ne songerais pas à faire mine de "travailler" quand il n’y a pas désir, quand il n’y a pas cette faim. C’est pourquoi il ne m’est pas arrivé de méditer ne serait-ce que quelques heures, ou de faire des maths ne serait-ce que quelques heures, sans y avoir appris quelque chose ; et le plus souvent (pour ne pas dire toujours) quelque chose d’imprévu et imprévisible. Cela n’a rien à voir avec des facultés que j’aurais et que d’autres n’auraient pas, mais vient seulement de ce que je ne fais pas mine de travailler sans en avoir vraiment envie. (C’est la force de cette "envie" qui à elle seule crée aussi cette exigence dont j’ai parlé ailleurs, qui fait que dans le travail on ne se contente pas d’un à-peu-près, mais n’est satisfait qu’après être allé jusqu’au bout d’une compréhension, si humble soit-elle.) Là où il s’agit de découvrir, un travail sans désir est non-sens et simagrée, tout autant que de faire l’amour sans désir. A dire vrai, je n’ai pas connu la tentation de gaspiller mon énergie à faire semblant de faire une chose que je n’ai nulle envie de faire, alors qu’il y a tant de choses passionnantes à faire, ne serait-ce que dormir (et rêver. . . ) quand c’est le moment de dormir.

    C’est dans cette même nuit, je crois, que j’ai compris que désir de connaître et puissance de connaître et de découvrir sont une seule et même chose. Pour peu que nous lui fassions confiance et le suivions, c’est le désir qui nous mène jusqu’au coeur des choses que nous désirons connaître. Et c’est lui aussi qui nous fait trouver, sans même avoir à la chercher, la méthode la plus efficace pour connaître ces choses, et qui convient le mieux à notre personne. Pour les mathématiques, il semble bien que l’écriture de tout temps a été un moyen indispensable, quelle que soit la personne qui "fait des maths" : faire des mathématiques, c’est avant tout écrire. Il en va de même sans doute dans tout travail de découverte où l’intellect prend la plus grande part. Mais sûrement ce n’est pas le cas nécessairement de la "méditation", par quoi j’entends le travail de découverte de soi. Dans mon cas pourtant et jusqu’à présent, l’écriture a été un moyen efficace et indispensable dans la méditation. Comme dans le travail mathématique, elle est le support matériel qui fixe le rythme de la réflexion, et sert de repère et de ralliement pour une attention qui autrement a tendance chez moi à s’éparpiller aux quatre vents. Aussi, l’écriture nous donne une trace tangible du travail qui vient de se faire) auquel nous pouvons à tout moment nous reporter. Dans une méditation de longue haleine, il est utile souvent de pouvoir se reporter aussi aux traces écrites qui témoignent de tel moment de la méditation dans les jours précédents, voire même des années avant.

    La pensée, et sa formulation méticuleuse, jouent donc un rôle important dans la méditation telle que je l’ai pratiquée jusqu’à présent. Elle ne se limite pas pour autant à un travail de la seule pensée. Celle-ci à elle seule est impuissante à appréhender la vie. Elle est efficace surtout pour détecter les contradictions, souvent énormes jusqu’au grotesque, dans notre vision de nous-mêmes et de nos relations à autrui ; mais souvent, elle ne suffit pas pour appréhender le sens de ces contradictions. Pour celui qui est animé du désir de connaître, la pensée est un instrument souvent utile et efficace, voire indispensable, aussi longtemps qu’on reste conscient de ses
    limites, bien évidentes dans la méditation (et plus cachées dans le travail mathématique). Il est important que la pensée sache s’effacer et disparaître sur la pointe des pieds aux moments sensibles où autre chose apparaît - sous la forme peut-être d’une émotion subite et profonde, alors que la main peut-être continue à courir surle papier pour lui donner au même moment une expression maladroite et balbutiante.



    Extrait de  " Récoltes et semailles " 9.4 Désir et méditation

    Alexandre Grothendieck



  • Prépa ENS

    Je suis étudiante en classe préparatoire à l'ENS de cachan (économie et gestion), la particularité de cette prépa étant le fait que nous suivons aussi des cours à la fac'. Ainsi, par semaine, j'ai 3heures de maths à laprépa, 3h30 à la fac', et en ce moment nous avons un TD de stats d'une durée de 3h par semaine...ce qui nous fait si je compte bien 9h30 de maths. Je suis issue d'une terminale ES où je m'en sortais très bien en maths sans fournir d'effort particulier. A cette époque j'aimais bien les maths, c'était presque un jeu, tout était si logique...mais voila, les maths ne sont pas très à la mode parmi les élèves et je me sentais souvent obligée de dire que ce n'était pas ma matière préférée. A la prépa, je me suis mise à desaimer les maths, surtout en analyse, parce que j'avais des lacunes par rapport à mes collègues issus de terminale S, et notre professeur ne semblait pas tenir compte de cet handicap, et il y avait tellement de notions qui m'étaient inconnus et que je n'arrivais pas à rattraper que je sentais cela comme une injustice. Pourtant en fournissant des efforts, je me suis difficilement hissée vers le haut, je suis 8eme de ma classe en maths. A la fac, certes il ya avait des difficultés en analyse,mais on tenait à gommer un tant soit peu les inégalités entre ES et S. J'ai réappris à aimer les maths avec l'algèbre linéaire car tout était nouveau, on repartait sur des bases nouvelles, et je n'avais plus de handicaps par rapport aux autres. Les maths pouvaient redevenir une histoire de logique, et je ne me sentais pas amoindrie par rapport à mes collegues. En résumé, je me mets à détester les maths lorsque je me retrouve en situation d'échec et ce malgrè mes efforts. Parce qu'au fond tout le monde devrait pouvoir y arriver, je ne pense pas qu'il y ait quelquechose d'insurmontable à notre niveau, nous ne faisons pas de la recherche en maths, alors pourquoi parfois, même si on essaye, même si on essaye trés fort, on ne reussit pas?

    blog : www.20six.fr/enrouteverstodai