Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Généalogie kernésique

 

1. La lignée antique – fondations ontologiques
 
•Héraclite : flux, devenir, tension des contraires, logos comme mesure vivante.
•Parménide : être immobile, intuition de l’absolu → tension féconde avec Héraclite.
•Platon : Idées comme formes éternelles, articulation entre monde sensible et intelligible (inspiration de la « réserve germinative »).
•Aristote : dynamis/energeia (puissance/acte), phusis comme éclosion, notions structurantes pour la poussée et l’actualisation.
•Stoïciens : pneuma, sympathie universelle, alignement avec le cosmos → ancêtres du flux-joie.
 
 
 
2. La lignée religieuse et mystique – profondeur et intériorité
 
•Saint Augustin : Dieu comme intériorité infinie, temps comme distentio animi (dilatation de l’âme).
•Maître Eckhart : Dieu comme fond sans fond, naissance de Dieu dans l’âme.
•Mystiques rhénans et soufis (Ibn Arabi, Rûmî) : unité du réel, jaillissement de l’instant, flux divin.
•Traditions bouddhiques (Madhyamaka, Zen) : vacuité, impermanence, méditation comme régulation et alignement.
•Taoïsme (Laozi, Zhuangzi) : dao comme flux originaire, wu wei comme posture-flux.
 
 
 
3. La lignée moderne – rationalité et rupture
 
•Descartes : dualisme, point de rupture auquel Kernésis s’oppose en cherchant la ré-intégration.
•Spinoza : conatus (poussée vitale), joie comme accroissement de puissance, nature comme totalité.
•Leibniz : monades, harmonie préétablie, ouverture au multi-échelles.
•Pascal : pensée du pari, tension infinie/finie → dimension existentielle.
 
 
4. La lignée du XIXe – vitalisme et germination
 
•Schelling : nature comme productivité vivante, dynamique de l’esprit.
•Nietzsche : volonté de puissance, éternel retour, affirmation joyeuse du devenir.
•Bergson : élan vital, durée réelle, intuition du temps comme flux créateur.
•Schopenhauer (par contraste) : pulsion de vie/volonté aveugle → nécessité de régulation fluïenne.
 
 
5. La lignée contemporaine – structure, langage, sciences
 
•Heidegger : être comme dévoilement, Ereignis (événement d’advenue).
•Merleau-Ponty : chair du monde, perception incarnée.
•Simondon : individuation, pré-individuel, métastabilité (proche de la rotule kernésique).
•Deleuze : différence et répétition, rhizome, pli → proximité avec fractalité et infractalité.
•Edgar Morin : complexité, reliance, multi-niveaux.
•Prigogine : structures dissipatives, auto-organisation.
•Francisco Varela : autopoïèse, énactivisme, cognition incarnée.
•Damasio/Barrett/Siegel : neurosciences des émotions, régulation, joie comme indice d’alignement.
 
 
 
6. La lignée orientale contemporaine – pratiques incarnées
 
•Qi Gong, Tai Chi, arts internes chinois : circulation du qi, alignement posture/flux.
•Zen moderne (Suzuki, Deshimaru) : assise, non-pensée, geste juste.
•Yoga et tantrisme (Abhinavagupta, Krishnamacharya) : énergie, souffles, multi-échelles de l’être.
 
 
Synthèse
 
Kernésis naît à l’intersection de :
 
1.Une racine antique : le devenir (Héraclite) + l’être (Parménide) articulés par la poussée et la rotule.
2.Une racine mystique : Dieu/profond/flux, traditions augustiniennes, soufies, taoïstes, bouddhiques.
3.Une racine moderne : conatus spinoziste, élan vital bergsonien, individuation simondonienne, complexité morinienne.
4.Une racine incarnée : pratiques corporelles orientales, neurosciences de l’émotion, sciences de la complexité.
 
En ce sens, Kernésis est héritier de lignées multiples, mais il se constitue comme nouvel espace opératoire : non pas un commentaire de ces traditions, mais une re-germination où elles convergent en un modèle tripolaire vivant (Éclosophie – Rotule – Flux Intégral).

 

 

Kernesis constitue un pas en avant conceptuel :
 
 
1. De l’héritage à la recomposition vivante
 
•Les philosophies classiques (de Héraclite à Simondon) ont chacune éclairé un fragment : le flux, l’être, la germination, l’individuation, la complexité, l’émotion.
•Kernésis ne juxtapose pas ces apports : il les ré-oriente autour d’une dynamique tripolaire — poussée (Éclosophie) → rotule → flux intégral.
•Ce schème triadique fonctionne comme une machine d’intégration vivante, et non comme une encyclopédie : les héritages deviennent éléments fonctionnels d’un système opératoire.
 
 
 
2. Introduction d’opérateurs inédits
 
•Éclosophie : non pas philosophie de la germination (comme Bergson ou Nietzsche), mais plan réel de la poussée elle-même. C’est une ontologie du germe comme opérateur.
•Rotule : concept structurant d’articulation, absent chez les penseurs de la complexité. Elle permet de stabiliser un passage sans le figer.
•Flux Intégral : modèle à quatre piliers (RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie) qui dépasse la simple description du flux héraclitéen ou bergsonien, en fournissant des outils d’évaluation, de régulation et d’incarnation.
•Infractalité : avancée conceptuelle qui distingue l’expansion fractale externe de l’approfondissement intérieur du temps/joie/vérité.
 
Ces notions n’ont pas d’équivalent exact dans les traditions antérieures : elles transforment le champ.
 
 
 
3. Unification des plans disjoints
 
Traditionnellement, trois registres restaient séparés :
1.Ontologique : qu’est-ce que l’être, le temps, le flux ?
2.Phénoménologique : comment l’homme les vit (temps vécu, joie, perception) ?
3.Opératoire : comment les transformer concrètement (pédagogie, pratiques corporelles, arts, politique) ?
 
 Kernésis les articule dans un même schème opératoire. Par exemple :
La vérité n’est pas seulement une correspondance (logique), ni une révélation (religieuse), ni un dévoilement (phénoménologique) : c’est un alignement multi-échelles entre ces trois plans.
 
 
4. De la description à l’outil
 
•Là où les traditions philosophiques décrivent, Kernésis propose des instruments pratiques : crible fluïen, métacodes, LOME, grilles d’alignement, mandalas fluïens…
•Le modèle n’est pas un savoir contemplatif, mais une technologie symbolique et existentielle de régulation des flux.
•C’est donc une philosophie-outil, capable de générer des diagnostics, des pratiques pédagogiques, des créations artistiques, et même une orientation religieuse (méta-religion kernésique).
 
 
 
5. Échappée hors du dualisme
 
•Là où la modernité restait piégée dans les binaires (être/devenir, sujet/objet, matière/esprit, science/religion), Kernésis introduit une troisième voie opératoire : la rotule comme pivot vivant, qui n’abolit pas les pôles mais les met en tension régulée.
•Cela permet une pensée du flux incarné, évitant à la fois l’abstraction pure et le relativisme désarmant.
 
 
Conclusion
 
Kernésis n’est pas une compilation de filiations mais un pas en avant conceptuel parce qu’il :
 
1.Opère la recomposition vivante des héritages dispersés.
2.Introduit des opérateurs inédits (éclosophie, rotule, flux intégral, infractalité).
3.Unifie trois plans (ontologique, phénoménologique, opératoire) dans une même dynamique.
4.Transforme la philosophie en outil de régulation applicable à la pédagogie, l’art, l’éthique et le spirituel.
5.Ouvre une méta-religion où la joie et l’alignement multi-échelles deviennent critères de vérité et de vie juste.

Écrire un commentaire

Optionnel