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Le rapport Apparu sur la réforme des Lycées

RAPPORT D’INFORMATION

DÉPOSÉ

en application de l’article 145 du Règlement

PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES,

FAMILIALES ET SOCIALES

à la suite des travaux de la mission

sur la réforme du lycée

ET PRÉSENTÉ

par M. Benoist Apparu,

Député.

 

Sur le site de l'Assemblée Nationale

En version PDF


Commentaires

  • Vaut-il la peine d'être publié ici ?

  • Je ne vois pas pourquoi Guy.
    Comme toute réflexion étayée il possède des aspects positifs et d'autres moins. Apparu ne suit pas la philosophie générale de la réforme lycée Descoing avec une demande de réorganisation des études en 3 blocs qui est certainement très difficile à mettre en route sur le terrain. Il parle d'évaluation différente, de notes, de parents, de bac, de mission des professeurs, donc de tout un tas de choses dont on voudrait bien qu'il restent tus mais que ça change quand même. Les filières resteraient cependant, ce qui me semble être aujourd'hui une erreur.

    http://www.france-info.com/spip.php?article297344&theme=81&sous_theme=133

    Je pense qu'il faut rendre les filières ou les parcours des élèves linéairement inclassables les uns par rapport aux autres, afin de diminuer la perversité des sections d'appel. Un autre type de répartition est de toutes façons en train de voir le jour avec les section dites européennes.

    Concernant la réforme, je reste dans la position que j'ai énoncé sur le forum de l'APMEP et ici "Tout le monde a raison". Je n'ai pas voulu poursuivre le débat car je trouvai qu'il n'était plus assez serein ni objectif, d'autant plus que je n'étais pas favorable à tomber dans le piège de la consultation sur les seuls contenus qui de mon point de vue, ne sont plus des éléments centraux dans une modification future du lycée (cf Apparu).J'ai par contre lu les apports de chacun. De mon point de vue personne ne ressort gagnant de ce jeu où chacun agite l'épouventail devant l'autre partie. Je me suis refusé de signer les pétitions car d'une part, je pense que la pétition n'est pas un outil de négociation raisonnable et d'autre part, je ne pense pas que le problème général se place au sujet d'un ou deux chapitres de géométrie en seconde. Je pense d'ailleurs que le programme de l'année prochaine n'est pas adapté à l'hétérogénéité de la classe de seconde. Il me semble encore plus volumineux que les précédents dont on connait déjà bien le comportement de 1/3 à 2/3 d'une classe de seconde devant cet empilement continu: l'évitement et le retrait.
    Toute réflexion non dogmatique mérite donc d'être menée, et c'est très difficile lorsque cela concerne de notre milieu professionnel.

  • "Je vois au moins deux raisons à cette situation actuelle désastreuse de l’enseignement des mathématiques. La première raison est la prédominance du discours utilitaire qui envahit les médias, la seconde est le trop grand attachement de l’enseignement à fournir des résultats évaluables, ce qui entraîne un lamentable manquement à sa vocation culturelle. Je m’explique.

    Le discours utilitaire, vous le connaissez forcément. Il est dans tous les journaux, sur tous les écrans de la télévision. Former les jeunes pour que notre pays gagne dans la compétition économique mondiale. Bien sûr, tout le monde est pour. Mais à quel prix ? Pour gagner demain, faut-il négliger de penser à après-demain ? Ou plutôt, celui qui aura réellement gagné demain, ne sera-ce pas celui qui aura aussi pensé à après-demain ? Le discours utilitaire méprise forcément la culture qui est réflexion paisible ou angoissée sur le passé, le présent et l’avenir. Le discours utilitaire, si on l’écoutait sans lui répliquer, tuerait la science."
    Cet extrait de texte écrit en 1995 par Gilbert Walusinski,professeur de mathématiques,ancien président de l'APMEP est ma réponse .
    Le texte complet est sur mon blog

  • Je suis entièrement d'accord avec ce texte qui pointe une macabre réalité : pas d'étudiants=pas d'enseignement des mathématiques. Mais justement il ne faut pas non plus oublier que l'on maintient en France, de façon abusive et artificielle le nombre d'étudiants en mathématiques par l'hyper-sélection précoce avec cette même discipline. On fait faire des maths à tous en leur disant que c'est très important et on les utilise pour trier quelques uns d'entre eux qui n'en feront certainement plus beaucoup après puisque leur carrière sera plutôt commerciale que technique. c'est abhérent et tout le monde le sait. Mes meilleurs élèves en maths sont postiers, dans des sociétés de consulting, commerciaux, ingénieurs d'affaire.... où sont les maths? Depuis 15 ans j'ai formé 1 thésarde en maths! Et pourtant j'en ai formé des formules 1 des maths. Nombre de mes très bons élèves de seconde ont aussi choisi... de ne pas faire de maths. Quelle est l'attractivité d'une classe prépa en terme de connaissances et de rapport au savoir, aucune sinon d'augmenter la densité du volume ingurgité et tester la capacité de l'individu à suivre ce régime de choc. Dans quel but? Alors lorsque l'on parle des contenus, je pense toujours aux élèves que je forme pour résister à cette expérience que j'ai refusé pour moi.Je ne pense pas que c'est par manque d'intérêt que les jeunes ne se dirigent pas vers les maths ou la recherche, c'est qu'ils appliquent un principe évident de "réalité" tout comme celui que j'ai appliqué à la fin de mes études, celui de trouver un boulot, tout simplement! La fac ne permet pas le faire dans de bonnes conditions sans une mutation qui n'a même pas commencé et qu'elle refuse de faire. Elle veut rester imperméable à toute réalité extérieure, les étudiants ne veulent ni ne peuvent plus prendre ce risque, du moins en science, alors ils évitent ou ils contournent, c'est malheureusement les seules opportunités "réalistes" qu'on leur laisse. Alors je ne vois toujours pas le lien entre le contenu du programme de seconde en maths, celui qui aime les maths, celui que l'on veut diriger vers les sciences, celui qui doit en faire pour devenir ingénieur, celui qui n'a pas besoin d'en faire mais à qui on demande d'en faire et celui qui a le droit de choisir de ne plus en faire. Si on arrêtait un peu de faire n'importe quoi au sortir du lycée avec les maths comme d'en mettre par exemple en licence audiovisuelle, http://www.inclassablesmathematiques.fr/archive/2007/01/31/licence-professionnelle-audiovisuel.html#more la situation serait certainement plus apaisée et moins tendue qu'elle ne l'est et le discours de Gilles Waluzinski pourrait être audible dans son intégralité. La lumière vient du haut, de l'université, les prépas se délectant des petits soldats mathématiques qu'on leur livre, et pour l'instant l'éclairage est défaillant, et ça fait au moins 20 ans que ça dure !

  • "Hyper-sélection précoce avec cette discipline?"
    On ne vas pas être d'accord:
    La sélection progressive par le mérite est nécessaire,juste et démocratique et c'est justement ce que les décideurs n'osent plus faire et c'est la principale cause des dysfonctionnements.

  • 1) Le processus de sélection est précoce car les maths et leurs contenus s'enseignent de façon cumulative pendant toute la scolarité ainsi une marche ratée correspond à un encéphalogramme plat ou presque sur le sujet ou les sujets voisins après. On connait ces fameuses marches qui font trébucher : tables de multiplications, symétries, premiers principes de caractérisation des figures planes, fractions, notation fonctionnelle, utilisation des lettres, puissances. Les profs de maths et ceux qui conçoivent les programmes connaissent tout cela par coeur. Il n'y a rien ici d'une sélection par le mérite seulement un contact entre une notion et un individu à un moment donné. Il doit y avoir "accord de phase" et force est de constater que c'est loin d'être généralisé, indépendamment du mérite des élèves. Combien de ces notions ne sont pas maîtrisées par des élèves de Terminale.

    2) Qu'est-ce que la sélection dans un processus de massification? L'Europe et les pays occidentaux choisissent d'emmener un nombre toujours plus important de leur population dans les études supérieures (50% je crois), certainement, pour d'une part juguler le chômage endémique, et d'autre part se protéger de l'extérieur en élevant le niveau moyen de la formation de ses jeunes. C'est un choix, on peut être pour ou contre et pour ma part j'y suis favorable. Emmener des étudiants le plus loin possible et les sélectionner au mérite sont deux objectifs inconciliables. Or le lycée français et l'idée d'élitisme républicain qui lui est associée sont nés au XVIIIème lorsqu'il fallait envoyer les meilleurs élèves dans les écoles royales militaires (qui n'avaient rien de républicaines d'ailleurs!). Le lycée français est historiquement et intrinsèquement élitiste et lui affecter l'idée contraire le rend schizophrène. Nous en sommes pourtant bien là. Ce n'est donc pas tant l'idée de sélection qui ne peut plus se dire politiquement, c'est tout simplement que sélectionner et trier des individus alors que ce n'est pas utile produit, dans ce système, les effets que l'on voit aujourd'hui ( violence, désaffection, crispation...). Je crains donc que de la désaffection des facs, on passe aussi à celle des lycées, ce que ne manque déjà pas de faire une partie non négligeable de la jeunesse et que l'on retrouve la situation que la France a déjà connu au XVIIIème, celle de voir sa population scolaire diminuer par manque de confiance entre les parents et l'institution. En se repliant sur lui-même, comme le font les universités, j'ai bien peur que les lycées finissent comme des coquilles vides où erreront quelques profs et quelques élèves dépités qui se lamenteront sur la situation présente.

  • "L'Europe et les pays occidentaux choisissent d'emmener un nombre toujours plus important de leur population dans les études supérieures (50% je crois), certainement, pour d'une part juguler le chômage endémique, et d'autre part se protéger de l'extérieur en élevant le niveau moyen de la formation de ses jeunes."
    Horrible confusion entre cause et conséquence entretenue volontairement par les politiques :
    L'Europe ne choisit rien du tout,c'est le marché qui décide et la prolongation de la scolarité n'a strictement aucun effet sur le nombre d'emplois existant sur le marché du travail; c'est au contraire le taux de chomage qui pousse à la prolongation de la scolarité qui,reconnaissons le,n'élève que très faiblement le niveau de formation: Ma mère (et ce n'est pas une exception)
    qui a dû arrêter l'école à 12 ans après son certificat d'études pour aller travailler aux champs (on accordait des dérogations à l'âge légal car il y avait besoin de main d'oeuvre dans les champs),ma mère ,dis-je, écrit aussi bien que moi,compte et raisonne aussi bien que moi ,a sensiblement la même culture générale que moi;elle a simplement un peu moins de connaissances en mathématiques,mais qu'est-ce que cela représente par rapport à l'immensité des connaissances en général ?
    Strictement rien du tout,un petit o tout à fait négligeable!

  • Je ne pense pas faire d'inversion entre les causes et les effets. Le choix de la longueur moyenne de la durée des études est lié au niveau de revenu ( cf capital humain : http://www.inclassablesmathematiques.fr/archive/2006/04/02/le-capital-humain-selon-l-oms.html#more ), ce n'est donc pas seulement un patch anesthésiant contre les effets du chômage mais aussi une variable liée au revenu, il suffit d'ailleurs de constater que les pays qui ont la durée d'étude moyenne la plus longue n'ont pas le plus grand taux de chomâge http://www.nationmaster.com/graph/edu_ave_yea_of_sch_of_adu-education-average-years-schooling-adults .
    Si effectivement le lien n'est pas direct entre la formation et l'emploi, le niveau et la technicité de la formation des jeunes permet une meilleure capacité des pays qui ont investit à s'adapter aux changements. Augmenter la durée moyenne des études, même si le rendement attendu n'est pas à la hauteur des espérances, permet de mieux prendre part aux mutations technologiques.
    Si nos parents et grands parents écrivent et comptent tout aussi bien que nous ( je l'ai constaté dans ma famille, au moins dans une branche ) c'est sans doute aussi que la durée de leurs études a été a été raccourcie artificiellement et certainement auraient-ils été de brillants éléments dans notre système actuel. Mais cela ne dit rien sur tous ceux de la même génération qui ne savent ni lire ni écrire ou très laborieusement.
    Je pense que la croyance franco-française associée aux vertus d'une formation presque exclusivement initiale au détriment d'une formation continue doit être combattue. Celle de faire croire que la formation initiale détiendrait le monopole de l'accès à une certaine culture dite générale aussi. De plus en plus nous voyons les enfants et les jeunes qui échappent à nos tentatives de les enfermer dans des savoirs dont ils ne comprennent pas la finalité, et qui refusent de façon ostentatoire pour certains, l'intériorisation de méthodes et de stratégies dont nous sommes parfois bien les seuls à savoir qu'ils existent et seraient dignes d'intérêt.
    Je pense donc qu'il faut vraiment se reposer la question de savoir quelle est la finalité de l'enseignement de masse dans un environnement fortement technologique et tant que nous n'aurons pas répondu clairement à cette question, tant que nous éviterons le coeur du problème, aucune réponse vraiment satisfaisante ne pourra être trouvée, ni au lycée, ni au collège, et visiblement encore moins à l'université qui est au bout de la chaine du savoir ( http://images.math.cnrs.fr/Quand-Google-m-aide-a-ecrire-mes.html ). Nous serons dans l'incapacité de proposer une forme d'apprentissage actif et les jeunes auront plutôt l'idée de fuir le système que d'y rester, d'autant plus que nous ne sommes déjà pas très bien placés en ce qui concerne la durée des études ( 29ème place). Même si nous sommes les premiers en mathématiques, leur utilisation à des fins de triage me semble aujourd'hui contre-productive ainsi que cette idée pour le lycée d'une façon générale.

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