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Le déficit francophone en social bookmarking

Le social bookmarking (en français « marque-page social », « navigation sociale » ou « partage de signets ») est une façon pour les internautes de stocker, de classer, de chercher et de partager leurs liens favoris.

Nous allons tenter une comparaison entre les francophones et les anglophones. Le Quid nous donne leur nombre respectif.

Considérons que les francophones réels soient au nombre de 115 millions et les anglophones 750 millions.

L'un des sites leader du social bookmarking est delicious et on devrait y retrouver à peu près le rapport des deux populations soit environ 6.52 entre deux signets synonymes, étudiés pendant la même durée, l'un écrit en anglais et l'autre écrit en français (ou un peu plus si l'on considère que ce site est en anglais et que ça peut en décourager quelques uns).

Le résultat est sans appel lorsque l'on compare la fréquence des tags  mathematics et  mathématiques sur delicious et ça me fait conclure à un déficit très marqué en social bookmarking francophone allant de pair avec un retard prononcé dans les pratiques numériques du partage de la connaissance.

bookmarking.jpg

 

Il y a donc un rapport de plus de 20 entre ces deux tags.

On peut avancer quelques explications sans grande possibilité pour moi d'en privilégier une plus que l'autre.

  • Les sites, blogs et articles francophones sont moins intéressants que leurs homologues anglophones.
  • Les internautes francophones sont déficitaires dans la même proportion que les tags.
  • Le social bookmarking n'a pas encore été intégré dans les pratiques des internautes francophones.
  • Ce qui se produit sur ces deux tags n'est pas représentatif de tous les tags.
  • La barrière de la langue est un réel handicap ( mais je n'ai pas constaté de site de bookmarking francophone où le tag mathématiques apparaissait beaucoup ! )

Commentaires

  • Sans être un expert de la chose, ce déficit ne m'étonne pas absolument pas. C'est un fait que les français (qui représente la majorité de cette population francophone) n'aient pas tendance à s'impliquer dans des activités "cyber-communautaires". C'est un constat qui se retrouve par exemple dans les contributions à l'encyclopédie libre Wikipedia ou dans le développement de logiciels libres. Comme vous le précisez dans votre billet, il semble probable que ce manque de contribution vienne d'abord d'un manque d'éveil aux technologies numériques. Baignant dans le milieu de l'informatique, je constate personnellement que les français se classent dans deux rubriques extrêmes:

    -soit dégourdis, apprivoisant instinctivement la technologie voire bidouilleur et geek. Ce sont d'eux que viennent les contributions dans divers projets communautaires dont le social-bookmarking. ;)
    -soit complètement dépassé, perdu, n'utilisant les seules fonctionnalités qu'ils ont apprise sur leur ordinateur mais ne cherchant en aucun cas à aller plus loin. Ils sont de loin la majorité de la population française. On n'attendra pas de contribution de cette catégorie. :D

    Des solutions? Je n'avance rien de très solide. Pour ma part, il y a un enseignement à mettre en place dès le cycle primaire pour éveiller les jeunes à l'informatique qui fait désormais partie intégrante de leur monde. Je n'ai personnellement aucun souvenir de réelle initiation de base à l'informatique (seule la technologie qui est au secondaire et qui est très insuffisante et mal orientée pédagogiquement). Apprendre aux jeunes à apprivoiser ces outils, c'est l'assurance d'éveiller les esprits des plus dégourdis qui voudront aller plus loin et sont suceptibles de devenir contributeurs.

    La France passe encore plus de temps devant la télé-réalité que sur sa boîte mail (comme aux Etats-Unis). :)

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