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Zéro pointé pour le Bac S - Commentaires

Le Nouvel Observateur vient de faire paraitre un article sur la série S , ICI. Il met en exergue les soit-disants dysfonctionnements de la série S actuelle. Orientation forcée, sélection trop importante, orientation biaisée, bac trop généraliste, sélection pour le supérieur, programmes indigestes, niveau insuffisant en sciences.

Ce n'est pas une critique de l'article qui motive cette note dont je juge le contenu comme assez proche de la réalité mais une brève comparaison de la situation actuelle avec celle que j'ai vécue il y a 20 ans  en passant un Bac C.

J'ai passé un Bac C.
Ils passent un Bac S.

Les programmes étaient chargés, le volume horaire de la section était très lourd.
Cela n'a guère changé.

Le bac C était élitiste car à trop forte composante scientifique.
Le bac S l'est aussi car trop généraliste.

Il y avait beaucoup d'élèves qui suivaient les cours d'histoire-géo, de philo et de bio avec horreur, non parce que ça ne les interessait pas mais parce que c'étaient des matières d'examen.
Il y a beaucoup d'élèves qui suivent certains enseignements scientifiques avec douleur.

On prenait de très gros risques si l'on était  moyen dans une ou plusieurs matières scientifiques, il fallait être très solide par ailleurs si c'était le cas.
Aujourd'hui, les élèves prennent de très gros risques s'ils sont trop fragiles dans plusieurs matières. et n'ont pas de véritables points d'appuis

J'ai fait des demandes de prépas à Chaptal, Janson de Sailly et à Fontainebleau, j'ai été refusé alors que j'aurai très certainement réussi brillamment.
Aujourd'hui, les élèves sont acceptés alors qu'ils rencontrent les plus grosses difficultés dans ces filières.

J'ai obtenu un Bac+5 en mécanique et un Bac+5 en gestion d'entreprise et les entreprises dénigraient - déjà - les diplômes universitaires et elles commençaient déjà à réduire leurs effectifs.
Aujourd'hui les jeunes obtiennent des diplômes d'ingénieur dont les entreprises se plaignent du manque de compétences scientifiques des diplomés.

Je voulais travailler dans le privé et je suis fonctionnaire !
Beaucoup veulent une profession libérale, être ingénieurs et seront ........

Je manquais d'expérience à l'entrée sur le marché du travail, mon anglais était trop scolaire, je n'étais pas assez-ci et trop ça mais on ne m'a jamais dit que j'avais une très solide formation.
Aujourd'hui, les jeunes ne sont pas assez scientifiques, trop-ci, pas assez ça , mais on va oublier leurs compétences sur le marché de l'emploi, etc, etc....

Le bac C me semblait plutôt à l'image de la formation de "l'honnête homme" des années 60.
Le bac S correspond plus à l'image idéal-typique de la formation de "l'honnête homme" des années 80.

Bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla ( cf une de mes notes pour l'origine ). Mais tirons à boulets rouges sur l'école trop ou trop peu, sur les sciences trop ou trop peu, au moins ça défoule !

Le bac C est mort, vive le bac S.
Le bac S est mort, vive le bac C.

La mutation informatique de l'enseignement arrive et ne va-t-elle pas transformer le bac C, S en I avec de nouveaux élus et de nouveaux sacrifiés sur le dur autel du savoir ?

Commentaires

  • Je ne vais ni parler de bac C ou de bac S, mais plutôt décrier l'angoisse de ces élèves. Quoi de plus ardu que trouver un emploi,
    que ce soit avec un petit diplôme, ou un grand ?
    L'ANPE, via le patron, demande de connaître au moins trois langues, demande de posséder un véhicule, et en plus une sérieuse expérience !
    L'ONEM en Belgique fonctionne de la même façon. Mais ces fonctionnaires là se trouvent où il faut pour proposer les expériences.
    Ce qui était avant, il a disparu ce temps.
    Je peux comprendre qu'un patron réclame la connaissance de certaines langues, mais de là à refuser d'offir la possibilité de travailler à un jeune diplômé, non. Il peut juger du boulot accompli. Il dispose d'un temps d'essai ?
    Oui, je pense que ces organismes " dits " d'emplois ont oublié leur rôle réel.

  • Je viens de découvrir votre blog (merci pour le lien)... Je le trouve très réussi (je n'ai pas encore tout lu, mais il sera placé en lien sur mon blog et dans mes marques-pages).

    Pour revenir au sujet, j'ai lu aussi l'article sur la filière S dans le Nouvel Obs, c'est vrai qu'il n'est pas tendre (c'est ce qui me gène le plus, cela manque de nuance...). J'aurais pu aussi faire allusion aux critiques de la filière ES (et de l'enseignement de l'économie).
    J'ai passé un bac B au milieu des années 80, le programme actuel dans notre matière est beaucoup plus exigeant (et il faut l'être) alors que le public s'est massifié. Autrement dit, si la filière S a des problèmes, c'est parce qu'elle n'arrive pas à résoudre la tension entre rester la filière d'élite et accueillir de plus en plus d'élèves (parce qu'avec un Bac S, "on peut tout faire", c'est cela le slogan pour attirer les élèves... Beaucoup de collègues font face à des programmes démentiels, avec des élèves qui ont du mal à apprendre et à raisonner. Auparavant, le temps du bac C, ce problème se posait avec beaucoup moins d'acuité.
    Résultat, à vouloir courir tout les lièvres, on n'en attrape aucun: les vrais scientifiques n'y trouvent pas leur compte, les élèves "littéraires" et les autres qui auraient pu faire de bons élèves en ES peinent, craquent, font des heures de physique, de SVT pour faire des études de droit, de lettres, d'histoire-géo, quant aux élèves moyens-faibles, ils coulent... On a le chic pour faire des usine à gaz...
    Il ne s'agit pas d'incriminer les professeurs (non vraiment, pas en ce moment), les parents ou les élèves (les boucs-émissaires tout désignés...). Je pense qu'il faut revenir aux fondamentaux pour que l'école retrouve du sens.
    Evidemment, cela n'engage à rien: c'est quoi les fondamentaux ? Posons-nous la question à l'heure où, en un clic, j'ai accès à de multiples savoirs. Lorsqu'ils sortent de l'école, et qu'ils jouent avec toute l'interactivité de leur portable, qu'ils sont hyperactifs sur les forums, tout en écoutant de la musique... Qu'a-t-on à leur proposer ? Je ne dis pas qu'il faut faire comme les "Djeun's', mais j'ai trop souvent l'impression qu'il y a deux mondes qui s'éloignent, et cela me gène, plus que la crise de la filière S, L ou ES...

  • "On" voudrait pourrir (aliéner) dans l'oeuf le goût du savoir qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Je parle des études et des conditions dans lesquelles elles se déroulent. Mais bon.
    Devinez quels genres de personnes cela donne en cas de "réussite"....
    Oups... C'est vendredi, on me pardonnera sans doute.

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