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co-émergence

  • Le principe de co-émergence fluïenne

     

    La co-émergence fluïenne est un concept central dans l’ontologie du Flux Intégral, qui permet de penser un monde ni figé ni purement relatif, mais en tension dynamique de réciprocité régulée.

    Elle désigne le processus par lequel deux pôles (ou plus) émergent ensemble, non comme entités séparées, mais comme effets mutuellement constituants d’un même flux.

    Le sujet n’existe pas sans son monde.

    Le monde n’apparaît pas sans un sujet capable de le moduler.

    Les deux co-émergent dans une dynamique fluïenne.

     

    1. Définition courte

    Co-émergence fluïenne : processus par lequel une configuration (sujet, pensée, forme, être) et son contexte (champ, situation, monde) se constituent mutuellement à travers la régulation réciproque d’un flux partagé.

     

    2. Les 4 caractéristiques essentielles de la co-émergence fluïenne

     

    a) Mutualité active

    Il n’y a pas de cause unilatérale :

      • Le champ module le sujet,
      • Le sujet transforme le champ.
        Mais cette interaction ne précède pas leur émergence : elle est leur émergence.

    Exemple : une émotion n’émerge pas en moi seule ; elle naît dans l’entre moi et une situation, à travers la tension vécue.

     

    b) Régulation intégrée

    La co-émergence n’est pas chaotique : elle est régulée par des attracteurs fluïens (points d’équiflux, seuils d’intégration, gradients d’attention).

    Elle ne produit pas n’importe quoi : elle stabilise ce qui tient dans le flux, et dissout ce qui ne s’ajuste pas.

     

    Ce n’est pas la co-émergence brute (comme chez certains relativismes postmodernes), mais une co-émergence auto-ajustée.

     

    c) Temporalité non-linéaire

    Il n’y a pas d’instant T où les choses “apparaissent” séparément. La co-émergence se fait dans un continu fluïen, avec :

      • des phases de différenciation,
      • des phases d’intégration rétroactive,
      • des oscillations de stabilisation.

    Un moi naît, se défait, se reforme dans le champ d’expérience, comme une vague dans un océan de régulations.

     

    d) Non-séparabilité des dimensions

    Ce qui émerge contient déjà ses lignes de tension :

      • Émotion et pensée émergent ensemble, comme polarités co-régulantes.
      • Corps et environnement ne s’opposent pas : ils co-émergent comme champ de résonance fluïenne.

    Ce que nous séparons en “composantes” est déjà co-apparu comme système fluïen de tension.

     

    3. Exemples de co-émergences fluïennes

    Domaine

    Exemple

    Tension co-émergente

    Psychédélique

    Une émotion surgit dans un regard

    Moi / Autre / Attente / Résonance affective

    Pédagogie

    L’intelligence émerge d’un problème vivant

    Elève / Difficulté / Tension cognitive / Plaisir de comprendre

    Spiritualité

    L’éveil n’est pas intérieur : c’est le monde qui s’ouvre en moi

    Présence / Flux / Désidentification / Incarnation

    Langage

    Une parole authentique surgit d’une écoute profonde

    Moi / Toi / Vide partagé / Résonance

    Art

    Une forme surgit du dialogue avec la matière

    Intention / Matière / Geste / Résistance / Joie fluïenne

     

    4. Implication philosophique

     

    La co-émergence fluïenne :

    • l’être,
    • décentralise la conscience,
    • reconnecte le sujet à la texture dynamique du monde.

    Elle permet de penser un réalisme fluïen :

    Le monde existe, mais il n’existe jamais “tout seul”.

    Il apparaît en co-tension avec les formes qui le perçoivent, l’habitent, le modulent.

     

    5. Conclusion :

    Le Flux Intégral intègre et systèmise ce qui reste partiel, allusif ou unidimensionnel dans les autres traditions. Il est le seul cadre explicite qui :

    • articule co-émergence + régulation + intégration multi-échelle,
    • avec un niveau de systématisation fluïdique pulsionnelle incarnée,
    • et une ontologie expérientielle à 4 piliers (RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie).

     

  • Extension ontologique du Flux Intégral: du flux comme phénomène au flux comme fondement

     

    Le Flux Intégral ne décrit plus seulement comment vivre, mais ce qu’est vivre. Il devient une ontologie du transitoire habité, une phénoménologie de la modulation, une cosmologie du passage.

    Il rejoint alors les perspectives de Spinoza, Whitehead, Simondon : le monde n’est pas fait de choses, mais de tensions, de régulations, de métamorphoses.

    Le Flux Intégral n’est plus un modèle de vie, mais un modèle de l’Être.

     

    Définition : L’ontologie fluïenne postule que la réalité elle-même est faite de flux régulés, et non de substances ou de formes fixes. L’existence est passage, modulation, gradient, seuil, boucle dissipative.

    Cela suppose :

     

    a) Une anti-substantialité du réel

    Comme chez Simondon ou Whitehead, il n’y a pas de chose, il y a processus de chose. Ce que nous appelons “moi”, “objet”, “pensée”, “relation” est un stade transitoire d’un flux différencié.

    Le réel n’est pas un ensemble de choses, mais un tissage de devenirs.

     

    b) Un principe d’autorégulation comme fondement ontologique

    Toute entité existe dans la mesure où elle régule son propre flux d’information, d’énergie, de tension. Ce qui ne peut se réguler se dissout. Ce qui s’hyper-régule se rigidifie et meurt.

    Exister, c’est tenir tension dans un champ multi-échelle.

     

    c) Une co-émergence fluïenne

    Il n’y a pas de sujet et d’objet, mais co-émergence fluïenne. Le sujet se constitue en modulant un champ, et ce champ se transforme par sa modulation.

    L’être, c’est l’interface active entre un flux et sa modulation vivante.

     

    Implications existentielles et pratiques

    • L’éthique devient une navigation dans le vivant, non une morale.
    • La connaissance devient une transduction fluïenne, non une abstraction.
    • La spiritualité devient expérience du passage, non croyance.
    • L’éducation devient l’art de former des régulateurs ajustés, non des récepteurs de contenu.
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    Synthèse

    Le Flux Intégral intègre et systémise ce qui reste partiel, allusif ou unidimensionnel dans d’autres traditions. Il est le seul cadre explicite qui :

    •articule co-émergence + régulation + intégration multi-échelle,

    •avec un niveau de systématisation fluïdique pulsionnelle incarnée,

    •et une ontologie expérientielle à 4 piliers (RIACP, ICPMe, Posture-Flux, Flux-Joie).