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« Je suis le flux donc je suis »

 

 

La phrase « Je suis le flux, donc je suis », lue à travers les deux verbes “être” et “suivre”, génère quatre assertions possibles, que voici :

 

1. Je suis [le flux] → Je suis [être]

Je suis constitué par le flux, donc j’existe comme sujet.

Lecture ontologique.

Tu es effet d’un processus, d’une traversée.

L’existence du sujet est conditionnée, régulée, instable, mais réelle.

 

2. Je suis [le flux] → Je suis [je suis en chemin]

Je suis (je suis, je le suis) le flux, donc je suis en mouvement.

Lecture existentielle dynamique.

Pas de fixation, pas d’achèvement.

Le “je” est poursuite, accord, engagement dans la mouvance.

C’est un “je” en tension avec le réel, pas une entité définie.

 

3. Je suis [je suis le flux] → Je suis [être]

J’accompagne le flux (je le suis), donc j’existe.

Lecture éthique de la régulation.

Le sujet n’est pas ce qui résiste au flux, mais ce qui l’accompagne sans se perdre.

Le fait de suivre le flux sans se dissoudre produit l’existence réelle.

C’est l’ajustement qui donne consistance au “je”.

 

4. Je suis [je suis le flux] → Je suis [je suis en chemin]

Je suis le flux, donc je progresse, je vis, je traverse.

 Lecture processuelle pure, proche de Whitehead ou du zen.

Le “je” est émergence continue.

Il ne tient que dans la coïncidence avec la traversée.

C’est le “je” du pèlerin sans but, du danseur dans la vague, du vivant pur.

 

Ce qui est remarquable :

Les quatre lectures sont compatibles dans le modèle fluïen, mais elles ne désignent pas exactement la même chose :

1. L’assertion correspond à une identité régulée :

le “je” n’est pas premier, il est effet du flux — une tenue provisoire, générée par une modulation réussie.

2. Elle peut aussi désigner un mouvement d’incarnation :

le “je” est devenir dans le flux, un point de passage entre traversée et transformation.

3. En tant qu’acte, elle implique un accord actif :

le “je” s’y établit comme opération de régulation, non comme position fixe, mais comme ajustement en temps réel.

4. Enfin, elle peut être l’expression d’une présence mouvante :

le “je” devient pure immanence, sans surplomb, sans extériorité, fluant avec ce qui advient.

Cette montée en complexité reflète les degrés de maturité fluïenne que la phrase “je suis le flux, donc je suis” peut activer ou révéler.

 

Ce quadrillage donne au “je” fluïen une structure à la fois mobile et stable

  • Tu peux exister sans te figer (1).
  • Tu peux vivre sans posséder (2).
  • Tu peux te réguler sans t’abstraire (3).
  • Tu peux te laisser traverser sans disparaître (4).

Et cela fait du Sujet fluïen un des très rares modèles du sujet qui soit à la fois :

  • incarné,
  • opérationnel,
  • non-essentialiste,
  • et tenable dans l’expérience.

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