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Les maths scolaires un peu malmenées...

Deux vidéos humoristiques de Mister V trouvées sur le blog Math O' Man:

 

 



Commentaires

  • Je dois manquer d'humour, mais je trouve la blague assez mauvaise, et surtout symptomatique d'une ignorance que d'aucuns osent ériger en argument d'autorité, ce qui est quand même un comble.
    Celui qui pense que ça ne sert à rien de déterminer la largeur d'une rivière n'a jamais dû se demander par quel miracle il peut les traverser.
    Quant à affirmer que les fonctions affines sont inutiles, les bras m'en tombent.
    C'est sûr que si son but dans sa vie est de pouvoir acheter son pain sans se tromper, il peut arrêter d'aller au lycée.
    D'ailleurs, moi j'y arrivais avant le CM1, mais c'est vrai que c'était une époque où l'on bossait en faisant confiance à l'adulte qui nous disait que c'était important.

  • Je crois que le débat sur l'utilité des mathématiques et en particulier de leur enseignement est souvent caricaturé dans chacune des deux parties. Ne l'est-il pas non plus au sein des matheux eux-mêmes d'ailleurs? Je m'explique, je crois qu'il faut distinguer l'utilité relative de l'utilité absolue. Je n'ai pas besoin de connaitre la thermodynamique ni les cycles de Carnot pour conduire ma voiture, par contre leur connaissance est obligatoire pour créer et améliorer un moteur. Combien de conducteurs connaissent les cycles de Carnot et les transformations adiabatiques? Une reflexion sur l'utilité relative ( on dira pour la personne et sa durée de vie) et absolue ( on dira pour l'humanité et sa durée de vie ) est à mon avis nécessaire, d'autant plus lorsque celle-ci est loin d'être "évidente", triviale comme on dirait en mathématiques. Les mathématiques du pont relèvent en termes d'apprentissage plus de l'absolu alors que les mathématiques de la boulangerie relèvent plus du relatif. Par contre si l'on se décale chez les matheux (certains pas tous), ces deux notions seront vite classées comme relatives car appliquées, qu'il ne faudrait pas confondre avec le caractère absolu de certaines mathématiques dites "pures" sans rapport direct au "Réel". Pour ma part, je ne pense pas que l'autorité d'un argument soit suffisant, en encore moins, lorsqu'il s'agit d'un enseignement de masse car faire entrer de force quelque chose dans le cerveau de quelqu'un qui ne le veux pas ne s'appelle plus de l'enseignement.

    Les maths "relatives" doivent-elles être enseignées à tous ? La nouvelle réforme du lycée semble dire non, puisque des élèves pourraient sortir du lycée sans être évalués en mathématiques.
    Les maths "absolues" doivent-elles être enseignées à tous? La réponse semble être non aussi puisque le caractère trop sélectif des ces mathématiques les rend impropres à l'enseignement de masse.

    Le débat est donc réel, et il n'est pas seulement chez les jeunes.

  • Mmmm, c'est une bonne idée de porter le débat à ce niveau.
    J'imagine bien les réactions dans les classes de collège et lycée : "Euh, finalement on va les faire vos équations, M'sieur. On va y arriver, vous inquiétez pas."
    Assurément, l'argument d'autorité des enseignants ne suffit pas, et sans doute mériteraient-ils eux-mêmes d'être mieux initiés aux implications des mathématiques en situation professionnelle.
    Mais l'assertion présentée dans ses vidéos et qui peut se résumer à "je ne sais pas, donc ça ne sert à rien" n'est pas seulement caricaturale. Elle témoigne d'une ignorance assumée et érigée en doctrine.
    Les élèves qui me demandent "à quoi ça sert les maths ?" le font généralement pour gagner du temps.
    Les éléments de réponse que je leur apporte ne les intéressent pas, et ce sont les mêmes élèves qui (en terminale) ne peuvent pas spontanément dire que 6/2=3.
    Ce sont les mêmes qui rencontrent de graves difficultés de compréhension en français.
    Par exemple, quand j'ai demandé à un lycéen quelle déduction évidente découle de "a=b et a=c", que je lis la détresse dans son regard, que je prends l'initiative de reformuler le problème en français courant, sous diverses formulations, que croyez-vous qu'il se passe ? La détresse est encore plus abyssale... Ce n'est donc pas là un problème d'acceptation de la science mathématique, c'est un problème de compréhension du monde qui entoure la bulle ado, rien de plus.
    Qu'il me soit permis par ailleurs de douter du bien-fondé d'une évolution au simple motif qu'elle est dictée par une réforme.

  • Je comprends tout à fait ta position Arnaud. Je pense cependant qu'il ne faut pas avoir peur de ce type de choses. Bien au contraire, les affronter c'est aussi faire preuve de maturité. C'est aussi l'une des missions que je me suis fixé au travers de ce blog que ne pas toujours caresser les maths dans le sens du poil et parfois appuyer là où ça fait mal.

    Je suis prêt à parier que l'avenir des mathématiques et de leur enseignement fera appel à une certaine forme de marketing et que si l'on estime qu'elles sont utiles à tout un chacun, il faudra s'atteler à le faire savoir de façon visible, le présenter correctement et l'emballer dans un beau papier cadeau... Il sera impossible de conserver longtemps l'angle d'attaque: "les élèves apprennent de moins en moins, apprenons leur!" slogan qui contient une sorte de circularité ambiguë.

    Les mathématiques ne sont guère populaires que sous leur seule composante de sélection ( cf Le Monde). Les parents et élèves qui désirent l'utiliser à leur fin, sont favorables à une certaine dose de maths, suffisante pour la réaliser sur les autres mais pas trop quand même pour eux. Ceux qui subissent plus qu'ils n'utilisent le système scolaire voient surtout en les mathématiques une discipline barrage. Agir sur la corde du niveau sera quoiqu'il arrive contre-productive puisque personne ou presque ne souhaite revenir à une situation du type "maths sélectives", que l'on appelle de façon détournée "formation du scientifique" dans notre jargon. Il faut donc agir et communiquer sur un autre terrain...

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