Pourtant je vous assure que j'ai essayé. Faire de vrais articles de maths. Prendre mon temps, feuilleter La recherche, Pour la Science, naviguer sur le Web, extraire la substantifique moelle mathématique pour en dégager le suc dont mes nombreux lecteurs assoifés de connaissances se nourriraient jusqu'à l'indigestion.

J'ai vraiment essayé de faire un blog entièrement consacré aux maths. J'ai d'ailleurs transformé mon blog qui au départ n'avait aucune direction particulière en un blog qui leur est presque exclusivement consacré, mais je reste toujours dans une certaine frustration, celle de l'étroit malgré l'immensité de l'océan mathématique.

J'ai tenté de vulgariser les mathématiques auprès du large public mais force est de constater que les principaux lecteurs de ce blog sont en grande majoorité... des profs de maths et de là à penser que les maths intéressent seulement ceux qui les enseignent, il n'y a qu'un pas que je... ne ferai pas.

Et puis je m'ennuie un peu en ce moment, pas dans ma vie, bien au contraire, mais sur la toile. Des infos, des notes que je lis, qui m'intéressent plus ou moins défilent sous mes yeux qui maintenant doivent se munir de lunettes comme par fatigue. Et puis il y a ce pessimisme ambiant, cette idée d'un futur noir, toujours présente, quelque soit le sujet abordé qu'il soit lourd ou léger.

Plus de maths, plus d'infos, plus de vie, moins de maths, moins d'infos et pas d'avis. Piloter le blog entre les écueils de la demande de son fragile lectorat. Oui mais oui, mais pas seulement. C'est décidé, ce blog sera définitivement et intégralement à mon image, la réciproque n'étant pas forcément réalisable! Des infos qui me semblent pertinentes et des petits textes persos réguliers suivant saison et arrivage. Si il y a beaucoup de maths dedans tant mieux, si il n'y a que la couleur ce n'est pas grave on a déjà l'habitude avec les tomates vendues sur le marché. Et lorsque ce sera la saison, je remplacerai cette vignette éducative par le fruit ( ou plutôt le légume) de mon travail. J'essayerai de me tenir au titre, l'édito maths me parait assez parlant, feuille de choux acidifiée par le légume rouge pouvant donner une soupe très personnelle. On pourra aussi s'amuser, au détour du chemin, à en lancer quelques unes sur les mauvais acteurs d'une comédie qui ne dit  parfois pas son nom. Mais attention, seulement au détour du chemin, sans être vu, comme si de rien n'était, sinon ce n'est pas drôle et ça peut faire mal.

Il faudra faire attention, car les maths sont un sujet, Ô combien sérieux en France dont on ose à peine dire qu'elles pourraient être appliquées. On peut rire de tout mais pas des maths ( et pas avec tout le monde, ça on le savait déjà). Les maths sont sérieuses et les désacraliser reviendrait à commettre le crime de lèse-majesté. Il faut dire que l'on a de la chance en France car on a plein de maths, de matheux et les enseignants sont encouragés à rendre les maths plus sexy.

Alors, changeons les maths! Et moi je vais me coller à cette tache. A mon temps, car il ne faut pas oublier que tout ceci est pur bénévolat et abnégation.

Vous voulez plus de maths, il y a plein d'excellents livres remplis de maths, des agrégés qui ne demandent qu'à s'exprimer, des chercheurs qui vont faire partager le fruit de leur travail. Plus d'exos de maths? Là encore, il y a de merveilleux sites gratuits qui sont des mines d'or. Mais ici, pas de cours sur la fonction expo, pas beaucoup de symboles mathématiques. Des infos et des éditos, seulement ça. Et puis j'ai envie d'un peu de gaité, d'un peu de soleil, d'un peu de légèreté et de fraîcheur quand il fait trop lourd. Parler de mon métier, des élèves, des conditions d'exercice, de l'administration, non vraiment je ne sais pas faire et puis il faut dire que je n'ai tout simplement pas envie.

Certains attendent Godot, d'autres que Tangente trouve enfin les blogs de maths ou qu'une réforme de l'enseignement puisse avoir lieu en douceur. Dans tous les cas, le temps qui s'égraine devant nous peut aussi être un tant soit peu joyeux et y contribuer me parait être la plus belle des récompenses. Alors, si au détour de quelques lignes vous esquissez un sourire, voir même un rire, si vous avez tout comme moi envie de lancer une ou deux tomates en passant pour rigoler un peu et détendre l'athmosphère, n'hésitez pas. Il y a de la vie sans les maths, il y a de la vie avec aussi. Alors oui ce blog est et restera léger, sortira un peu des sentiers battus, proposera une information minimale mais en temps réel de l'actualité mathématique sur le web et je n'hésiterai plus à me lancer dans l'art de l'édito. Je n'y connais rien en la matière mais il y a deux choses que l'expérience doit apprendre, la première qu'il faut beaucoup corriger, la seconde qu'il ne faut pas trop corriger ( Delacroix qui ne devait pas parler des profs ).

Avec un blog comme celui-ci, je pense que je perds toutes mes chances de devenir ministre de l'Education Nationale mais je n'avais pas beaucoup d'espoir non plus. Je perds aussi certainement la possibilité de devenir chef d'établissement ( quoique..), mais je n'en ai guère l'envie. Alors quel est le risque sinon de passer un bon moment ensemble, moi à écrire et vous à lire? Et puis au pire, le public s'enfuira en courant vers d'autres horizons et mes recettes publicitaires s'éfondreront ( attendez dans mon oreillette on me signale que ce blog est sans pub donc qu'il n'y a pas de recettes publicitaires, l'effondrement de mon lectorat n'a donc aucune influence sur le bilan financier de ce blog).

Mais au fait c'est quoi un éditorial ?

J'ai tapé "éditorial" sur Google qui rappelons-le n'est pas le seul moteur de recherche. Il y a aussi Bing qui vient de sortir, le nouveau moteur de Microsoft pour succéder à l'échec de LiveSearch et concurrencer Google. Bon, je n'ai pas trop vu la révolution,  peut-être y-en at-il une ? Et j'ai obtenu en premier le billet de Wikipédia, je cite :

"Un éditorial, couramment abrégé édito, est, dans le domaine journalistique, un article qui reflète la position de l'éditeur ou de la rédaction sur un thème d'actualité. Il peut aussi servir à mettre en valeur un dossier publié dans le journal.

Originellement cantonné aux premières pages des journaux de presse écrite, l'éditorial se retrouve aussi dans des émissions de radio et de télévision, sur des sites web d'information et sur des supports multimédias. Il est généralement signé par le rédacteur en chef du journal mais peut aussi être confié à un représentant privilégié de la rédaction, appelé éditorialiste.

Pour les publications qui font preuve d'objectivité ou de neutralité dans leurs articles, l'éditorial constitue un espace de liberté où s'exprime un certain point de vue. Il ne faut cependant pas confondre l'éditorial avec les billets et les articles dits « de commentaire » ou « d'humeur », destinés à faire connaître les positions personnelles de son auteur, qu'il soit rédacteur en chef, grand reporter ou chroniqueur. Ainsi, dans un éditorial, l'auteur s'exprime rarement à la première personnealors qu'il peut le faire dans un texte d'humeur ou d'opinion."

L'édito maths parfait sera certainement le fruit (ou plutôt le légume, de toutes façons, il faudrait en avaler 5 par jour, alors celui-là ou un autre) d'un long travail avant d'aboutir à la liberté objective de ton. On trouvera sans doute à la place le curieux mélange d'un mécanicien devenu prof de maths qui fait ses premiers pas dans le journalisme. Je pense cependant que toute permutation de ces trois éléments ne donnerait pas un meilleur résultat que celui que l'on trouvera ici.

Alors, à la soupe et n'oublions pas le sel.